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| Le '''Troisième congrès pan-russe des syndicats a lieu du 6 au 15 avril 1920'''. Sur la base de son expérience dans l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] et dans le traitement de la question ferroviaire, [[Trotsky|Trotsky]] défend de plus en plus ouvertement la ''« militarisation du travail »'', et la suppression de toute autonomie des syndicats. <blockquote>« la militarisation du travail (...) est une méthode inévitable d'organisation et de discipline de la main-d'œuvre dans l'époque de transition du capitalisme au socialisme (...) Est-il bien vrai que le travail obligatoire ait toujours été improductif ? On est bien obligé de répondre à cela que c'est le plus pauvre et le plus libéral des préjugés (...) L'organisation du servage a été, dans certaines conditions, un progrès et a amené à une augmentation de la production (...) Dans la période difficile actuelle, les salaires ne sont pas pour nous un moyen d'adoucir l'existence personnelle de tout ouvrier, mais un moyen d'estimer ce que tout ouvrier apporte par son travail à la République ouvrière (...) Aucune autre organisation dans le passé, excepté l'armée, n'a exercé sur l'homme une plus rigoureuse coercition que l'organisation gouvernementale de la classe ouvrière à la plus dure époque de transition. Et c'est précisément pour cela que nous parlons de militarisation du travail »<ref><nowiki>Treti vserossùski s'yezd professionalnykh soyuzov : stenografïcheski otchet (Troisième Congrès Panrusse des Syndicats : compte rendu sténographique), Moscou, 1920 [Le « Rapport sur l'organisation du Travail » de Trotsky présenté à ce Congrès, complété de passages empruntés aux rapports présentés au Congrès Panrusse des Conseils Économiques et au IXème Congrès du P.C.R., est reproduit dans le chapitre VIII de Terrorisme et communisme.]</nowiki></ref></blockquote>[[Boukharine|Boukharine]] se rallie à la plateforme de Trotsky. Ces positions soulèvent alors beaucoup de critiques parmi les [[Bolchéviks|bolchéviks]], en particulier l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]. Trotsky défend et théorise également ses positions dans [[Terrorisme_et_communisme|''Terrorisme et communisme'']], où il écrit :<blockquote>« Sans obligation du travail, sans droit de donner des ordres et d'exiger leur exécution, les syndicats perdent leur substance, car ils sont nécessaires à l'État socialiste en édification, non afin de lutter pour de meilleures conditions de travail — c'est la tâche de l'ensemble de l'organisation sociale gouvernementale — mais afin d'organiser la classe ouvrière pour la production, afin de la discipliner, de la répartir, de l'éduquer, de fixer certaines catégories et certains ouvriers à leur poste pour un laps de temps déterminé, afin, en un mot d'incorporer autoritairement, en plein accord avec le pouvoir, les travailleurs dans les cadres du plan économique unique »<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c.htm Terrorisme et communisme]'', mai 1920</ref></blockquote>Lors de la '''5<sup>e</sup> conférence pan-russe des syndicats (2-6 novembre 1920)''', Trotsky soutient qu'il faut en finir avec l'existence parallèle des syndicats et d'organismes administratifs, responsable, d'après lui, de la confusion régnante. Ce qui ne pourrait être obtenu que par la transformation des organisations syndicales (professionalny) en organisations de production (proizvodstvenny). | | Le '''Troisième congrès pan-russe des syndicats a lieu du 6 au 15 avril 1920'''. Sur la base de son expérience dans l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] et dans le traitement de la question ferroviaire, [[Trotsky|Trotsky]] défend de plus en plus ouvertement la ''« militarisation du travail »'', et la suppression de toute autonomie des syndicats. <blockquote>« la militarisation du travail (...) est une méthode inévitable d'organisation et de discipline de la main-d'œuvre dans l'époque de transition du capitalisme au socialisme (...) Est-il bien vrai que le travail obligatoire ait toujours été improductif ? On est bien obligé de répondre à cela que c'est le plus pauvre et le plus libéral des préjugés (...) L'organisation du servage a été, dans certaines conditions, un progrès et a amené à une augmentation de la production (...) Dans la période difficile actuelle, les salaires ne sont pas pour nous un moyen d'adoucir l'existence personnelle de tout ouvrier, mais un moyen d'estimer ce que tout ouvrier apporte par son travail à la République ouvrière (...) Aucune autre organisation dans le passé, excepté l'armée, n'a exercé sur l'homme une plus rigoureuse coercition que l'organisation gouvernementale de la classe ouvrière à la plus dure époque de transition. Et c'est précisément pour cela que nous parlons de militarisation du travail »<ref><nowiki>Treti vserossùski s'yezd professionalnykh soyuzov : stenografïcheski otchet (Troisième Congrès Panrusse des Syndicats : compte rendu sténographique), Moscou, 1920 [Le « Rapport sur l'organisation du Travail » de Trotsky présenté à ce Congrès, complété de passages empruntés aux rapports présentés au Congrès Panrusse des Conseils Économiques et au IXème Congrès du P.C.R., est reproduit dans le chapitre VIII de Terrorisme et communisme.]</nowiki></ref></blockquote>[[Boukharine|Boukharine]] se rallie à la plateforme de Trotsky. Ces positions soulèvent alors beaucoup de critiques parmi les [[Bolchéviks|bolchéviks]], en particulier l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]. Trotsky défend et théorise également ses positions dans [[Terrorisme_et_communisme|''Terrorisme et communisme'']], où il écrit :<blockquote>« Sans obligation du travail, sans droit de donner des ordres et d'exiger leur exécution, les syndicats perdent leur substance, car ils sont nécessaires à l'État socialiste en édification, non afin de lutter pour de meilleures conditions de travail — c'est la tâche de l'ensemble de l'organisation sociale gouvernementale — mais afin d'organiser la classe ouvrière pour la production, afin de la discipliner, de la répartir, de l'éduquer, de fixer certaines catégories et certains ouvriers à leur poste pour un laps de temps déterminé, afin, en un mot d'incorporer autoritairement, en plein accord avec le pouvoir, les travailleurs dans les cadres du plan économique unique »<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c.htm Terrorisme et communisme]'', mai 1920</ref></blockquote>Lors de la '''5<sup>e</sup> conférence pan-russe des syndicats (2-6 novembre 1920)''', Trotsky soutient qu'il faut en finir avec l'existence parallèle des syndicats et d'organismes administratifs, responsable, d'après lui, de la confusion régnante. Ce qui ne pourrait être obtenu que par la transformation des organisations syndicales (professionalny) en organisations de production (proizvodstvenny). |
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− | À la fin de l'année (après la fin de la [[Guerre russo-polonaise (1920)|guerre russo-polonaise]]), une vague de mécontentement s'exprime. À l'automne, l'autorité de Lénine est contestée comme elle ne l'avait jamais été depuis le mouvement des « [[Kommunist|communistes de gauche]] », au début de 1918. | + | À la fin de l'année (après la fin de la [[Guerre russo-polonaise (1920)|guerre russo-polonaise]]), une vague de mécontentement s'exprime. À l'automne, l'autorité de Lénine est contestée comme elle ne l'avait jamais été depuis le mouvement des « [[Kommunist|communistes de gauche]] ». |
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− | [[Lénine|Lénine]] se dissociera alors légèrement de Trotsky, justifiant une certaine autonomie des syndicats, même s'il critiquait avant tout l'[[Opposition_ouvrière|Opposition]]. Trotsky martelait (comme la plupart des bolchéviks) que puisque l'URSS est un [[État_ouvrier|État ouvrier]], il est absurde que les ouvriers puissent faire [[Grève|grève]] contre eux-mêmes. Lénine justifiait une réserve en disant : ''« on se trompe manifestement car cet État n'est pas tout à fait ouvrier, voilà le hic. [...] En fait, notre État n'est pas un État ouvrier, mais ouvrier-paysan, c'est une première chose. [...] Notre État est un État ouvrier présentant une déformation bureaucratique. »''<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/12/vil19201230.htm Les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky], 30 décembre 1920</ref><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1921/03/d10c/vil19210300-05c10.htm Discours sur les syndicats], 14 mars 1921</ref>
| + | Les 8-9 novembre 1920, devant le plénum du comité central du parti, Trotsky soumet un « projet préliminaire de thèse » intitulé « Les syndicats et leur rôle futur », publié plus tard en brochure le 25 décembre, sous une forme légèrement différente, sous le titre « Le rôle et les tâches des syndicats ». |
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− | Son argumentation était en fait quasiment la même que celle de [[Martov]] au premier congrès pan-russe des syndicats (janvier 1918). C'est la position de Lénine qui sera majoritaire au 10<sup>e</sup> congrès (mars 1921). | + | Au moment du vote, les thèses de Trotsky furent repoussées à une voix : 8 contre 7, [[Lénine|Lénine]] se dissociant alors de Trotsky. Sa contre-proposition fut votée par 10 voix contre 4. Elle réclamait « une réforme du Tsektran », préconisait « des formes saines de militarisation du travail »<ref>V. I. Lenin, Selected Works, vol. IX, p. 30.</ref> et proclamait que le parti « devait éduquer et appuyer (...) un nouveau type de syndicaliste, l'organisateur économique énergique et imaginatif et qui affronterait les problèmes économiques non sous l'angle de la distribution et de la consommation mais sous celui de l'augmentation de la production ». |
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| + | Le Comité Central « interdit à Trotsky de parler en public des rapports entre les syndicats et l'État », ce qui fut annulé par le Comité Central lors de la réunion du 24 décembre, qui décida aussi que toute l'affaire devait être discutée ouvertement. |
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| + | Le 2 décembre, Trotsky maintint ses positions dans son discours à la session plénière élargie du Tsektran. Quand une fois de plus le Comité Central le désavoua, ''« Trotsky rappela avec irritation à Lénine et aux autres membres du Comité, qu'ils l'avaient bien souvent poussé en privé (...) à agir avec rigueur et sans se soucier des principes de la démocratie. Il était déloyal de leur part affirmait-il, de jouer, en public, les défenseurs, contre lui, des principes démocratiques »''<ref>I. Deutscher, ''Trotsky, I, Le prophète armé'', 1954</ref>. |
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| + | Le 7 décembre, lors dune réunion plénière du Comité Central, [[Nikolaï Boukharine|Boukharine]] présenta une résolution sur la « démocratie dans la production », formule qui devait rendre Lénine furieux : ''« c'est un terme gauche, artificiel, propre à la gent intellectuelle »''. ''« La démocratie dans la production est un terme qui prête à la confusion. On peut le comprendre comme une négation de la dictature et de la direction unique »''. ''« Les primes en nature et les tribunaux disciplinaires d'honneur ont cent fois plus de valeur pour prendre en mains l'économie, diriger l'industrie et élever le rôle des syndicats dans la production que les propos complètement abstraits (et partant creux) sur "la démocratie dans la production" etc. »''<ref>V. I. Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/12/vil19201230.htm À nouveau les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky et Boukharine]'', Oeuvres Choisies, vol. 3, p. 631</ref>. |
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| + | Le '''8<sup>e</sup> [[Congrès pan-russe des soviets|congrès pan-russe des soviets]] (22-29 décembre 1920)''' aborde notamment le débat sur les syndicats, qui s’était développé à l'intérieur du Parti mais qu'il n'était plus possible d'y confiner. Le 30 décembre eut lieu une réunion commune, au théâtre Bolchoï de Moscou, de la fraction du Parti au Huitième Congrès des Soviets, des membres du Parti du Conseil Central Panrusse des Syndicats, et de membres du Parti de plusieurs autres organisations, pour discuter de la « question syndicale ». Tous les protagonistes de la discussion purent exposer leurs positions respectives. |
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| + | Les nombreuses motions en début de ce congrès furent finalement ramenées à trois : |
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| + | *La plateforme des 10 ([[Lénine]], [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], [[Lev Kamenev|Kamenev]], [[Staline]], etc.) ; |
| + | *La plateforme des 7 ([[Trotsky|Trotsky]], [[Boukharine|Boukharine]], [[Djerzinsky|Djerzinsky]], [[Andreïev]], [[Krestinsky|Krestinsky]], [[Préobrajenski]] et [[Serebriakov|Serebriakov]]) ; |
| + | *La plateforme de l'[[Opposition de gauche]]. |
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| + | Pour Lénine, les syndicats étaient des « réservoirs du pouvoir d'État ». Ils devaient fournir une large base sociale « à la dictature prolétarienne exercée par le Parti », une base absolument indispensable étant donné le caractère essentiellement paysan de la population du pays. Les syndicats devaient servir de « lien », de « courroie de transmission » entre le Parti et les masses des travailleurs sans-parti. Ils pourraient devenir ainsi des « écoles du communisme » pour leurs 7 millions de membres. Mais « Le Parti Communiste Russe, représenté par ses organisations centrales et régionales, reste toujours le guide indiscutable de tout l'aspect idéologique du travail des syndicats ».<ref>« O roli i zadachakh profsoyuzov » [Sur le rôle et les tâches des syndicats} Dixième Congrès du Parti, Résolution, 1, pp. 536-542</ref> |
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| + | Lénine soutint ainsi que les syndicats ne pouvaient pas être de simples organismes d'État. Trotsky martelait (comme la plupart des bolchéviks) que puisque l'URSS est un [[État ouvrier]], il est absurde que les ouvriers puissent faire [[grève]] contre eux-mêmes. Lénine justifiait une réserve en disant : ''« on se trompe manifestement car cet État n'est pas tout à fait ouvrier, voilà le hic. [...] En fait, notre État n'est pas un État ouvrier, mais ouvrier-paysan, c'est une première chose. [...] Notre État est un État ouvrier présentant une déformation bureaucratique. »''<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/12/vil19201230.htm Les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky], 30 décembre 1920</ref> ''« La nature de notre État est telle que l'ensemble du prolétariat organisé doit se défendre lui-même : nous devons utiliser ces organisations ouvrières pour défendre les ouvriers contre leur propre État,et aussi pour que les ouvriers défendent notre État »''. Son argumentation était en fait quasiment la même que celle de [[Martov]] au premier congrès pan-russe des syndicats (janvier 1918). |
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| + | Selon Lénine, il ne fallait pas voir dans la militarisation un trait permanent de la politique socialiste du travail. Il fallait donc utiliser aussi bien la persuasion que la coercition. « Il était certes normal que l'on nomme des fonctionnaires « d'en haut », mais il serait inopportun que les syndicats en fassent de même. Les syndicats pouvaient faire des suggestions pour certaines tâches économiques et administratives et devaient collaborer à la planification. Ils devaient surveiller, grâce à des départements spécialisés, le travail de l'administration économique. Le Conseil Central Panrusse des Syndicats aurait à fixer le taux des salaires. Il fallait, à cet égard, lutter contre l'extrême égalitarisme de l'Opposition Ouvrière. La politique des salaires devait être conçue de faon à « introduire la discipline dans le travail et augmenter la productivité ». Les membres du Parti avaient assez ''« discutaillé à propos de principes à Smolny. Maintenant, après trois ans, il y a des décrets qui régissent tous les aspects du problème de la production ». « L'unique conclusion à tirer est que nous allons élargir la démocratie dans les organisations ouvrières, sans en faire le moins du monde un fétiche »''. |
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| + | Trotsky affirma une fois de plus qu'il croyait que « la transformation des organisations professionnelles (syndicales) en organisations de production (...) était la tâche la plus importante de l'époque » (...) « Les syndicats devraient calculer continuellement la valeur de leurs membres du point de vue de la production et disposer toujours d'une estimation précise de la capacité productive de chaque ouvrier ». Il ajouta qu'il serait bon que les trois quarts ou la moitié des postes dans les organismes de direction des syndicats et de l'administration économique, soient occupés par les mêmes individus, afin d'en finir avec l'antagonisme existant entre ces deux instances. On devait permettre aux techniciens et aux administrateurs bourgeois qui étaient devenus membres de plein droit d'un syndicat, d'occuper des postes de direction, sans être surveillés par des commissaires. Il fallait également, après leur avoir assuré un salaire minimum réel, stimuler une concurrence entre ouvriers dans le « travail de choc » (udarnichestvo) de la production. |
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| + | Trotsky, et surtout [[Nikolaï Boukharine|Boukharine]], modifièrent leurs positions respectives afin de pouvoir constituer un bloc au Congrès. Ce que Boukharine essayait de faire maintenant, c'était d'arriver à une sorte de compromis entre les points de vue officiels du Parti et les idées de l'Oppositon Ouvière. Il pensait qu'il fallait créer une « démocratie ouvrière dans la production ». L'« étatisation des syndicats » devait aller de pair avec la « syndicalisation de l'État ». « Le résultat logique et historique (de ce processus) ne sera pas l'absorption des syndicats par l'État prolétarien, mais disparition de ces deux entités — aussi bien des syndicats que de l'État — et la création d'une troisième entité : la société organisée sur des principes communistes ».<ref>Boukharine, « O z.adachakh i strukture profsoyuzov » [Sur les lâches et la structure des syndicats], Dixième Congrès du Parti, Appendice 16, p. 802.</ref> |
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| + | Lénine fit une attaque extrêmement violente sur les deux autres plateformes. ''« Si les syndicats, composés dans leur neuf-dixièmes d'ouvriers sans-parti, nomment les dirigeants de l'industrie, à quoi sert le Parti ? (...). Nous sommes passés ajouta-t-il, menaçant - de petites divergences à une déviation syndicaliste [à propos de Boukharine] qui représente une rupture totale avec le communisme et une scission inévitable dans le Parti »''<ref>V. I. Lénine, « Krisis partii », [La crise dans le parti], Pravda, 21 janvier 1921</ref> |
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| + | C'est la position de Lénine qui sera majoritaire au 10<sup>e</sup> congrès (mars 1921). |
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| + | Selon les chiffres donnés par Zinoviev au 10<sup>e</sup> Congrès, les syndicats comptaient 1,5 millions de membres en juillet 1917, 2,6 millions en janvier 1918, 3,5 millions en 1919, 4,3 millions en 1920, et 7 millions en 1921. |
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