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Zetkin n'a rejoint le KPD qu'après le congrès de l'USPD en mars 1919
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[[File:PremierMai-KPD-1929.jpg|right|302x421px|PremierMai-KPD-1929.jpg]]Le '''Kommunistische Partei Deutschlands''' (KPD) était le parti communiste d'Allemagne. Fondé en 1918 lors des événements de la [[Révolution_allemande|révolution allemande]], il disparaît en 1945 suite à la partition de l'Allemagne. Par son [[Gauchisme|gauchisme]], le KPD a manqué à plusieurs reprises la rencontre avec la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] allemande ou n'a pas su en tirer parti. Par la suite, sous direction [[Stalinisme|stalinienne]], son [[Sectarisme|sectarisme]] vis-à-vis de la [[SPD|social-démocratie]] a été une des causes majeures de la défaite du [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] face à la montée du [[Nazisme|nazisme]].
 
[[File:PremierMai-KPD-1929.jpg|right|302x421px|PremierMai-KPD-1929.jpg]]Le '''Kommunistische Partei Deutschlands''' (KPD) était le parti communiste d'Allemagne. Fondé en 1918 lors des événements de la [[Révolution_allemande|révolution allemande]], il disparaît en 1945 suite à la partition de l'Allemagne. Par son [[Gauchisme|gauchisme]], le KPD a manqué à plusieurs reprises la rencontre avec la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] allemande ou n'a pas su en tirer parti. Par la suite, sous direction [[Stalinisme|stalinienne]], son [[Sectarisme|sectarisme]] vis-à-vis de la [[SPD|social-démocratie]] a été une des causes majeures de la défaite du [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] face à la montée du [[Nazisme|nazisme]].
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== Historique ==
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==Historique==
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=== Fondation ===
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===Fondation===
    
Depuis la [[Union_sacrée_(1914)|trahison de la social-démocratie en 1914]], il n'y a plus de parti révolutionnaire en Allemagne. Les militants [[Spartakistes|spartakistes]] derrière [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] et [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]] se dotent d'une presse et d'un fonctionnement militant clandestin, mais ne veulent pas rompre avec, dans un premier temps le [[SPD|SPD]], puis après avril 1917, avec l'[[USPD|USPD]] (parti social-démocrate indépendant). Or, la [[Première_guerre_mondiale|guerre impérialiste]] débouche sur une vague révolutionnaire.
 
Depuis la [[Union_sacrée_(1914)|trahison de la social-démocratie en 1914]], il n'y a plus de parti révolutionnaire en Allemagne. Les militants [[Spartakistes|spartakistes]] derrière [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] et [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]] se dotent d'une presse et d'un fonctionnement militant clandestin, mais ne veulent pas rompre avec, dans un premier temps le [[SPD|SPD]], puis après avril 1917, avec l'[[USPD|USPD]] (parti social-démocrate indépendant). Or, la [[Première_guerre_mondiale|guerre impérialiste]] débouche sur une vague révolutionnaire.
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Le congrès de fondation se tient à partir du 29 décembre 1918.
 
Le congrès de fondation se tient à partir du 29 décembre 1918.
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=== 1918-1923 - Révolution allemande ===
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===1918-1923 - Révolution allemande===
    
Dès le congrès de fondation, une profonde divergence stratégique apparaît. 
 
Dès le congrès de fondation, une profonde divergence stratégique apparaît. 
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Les nombreux nouveaux délégués rejettent tout le passé [[Social-démocrate|social-démocrate]], et jettent avec l'eau du bain l'analyse [[Matérialisme|matérialiste]] et le recul politique. Ils veulent sans tarder appeler au renversement du gouvernement, alors même que le jeune KPD n'a absolument pas la légitimité dans les masses ouvrières pour le faire, en tous cas en dehors de Berlin. Plus fondamentalement, se voulant révolutionnaires ils trouvent hors de question de participer aux [[Élections|élections]] bourgeoises. Les dirigeants expérimentés ([[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]], [[Leo_Jogiches|Jogiches]], [[Clara_Zetkin|Zetkin]], [[Paul_Lévi|Lévi]], [[Franz_Mehring|Mehring]]) sont mis en minorité. Ces délégués défendent des positions ultra-gauche et "négligent le sérieux, le calme et la réflexion nécessaire" (Luxemburg).
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Les nombreux nouveaux délégués rejettent tout le passé [[Social-démocrate|social-démocrate]], et jettent avec l'eau du bain l'analyse [[Matérialisme|matérialiste]] et le recul politique. Ils veulent sans tarder appeler au renversement du gouvernement, alors même que le jeune KPD n'a absolument pas la légitimité dans les masses ouvrières pour le faire, en tous cas en dehors de Berlin. Plus fondamentalement, se voulant révolutionnaires ils trouvent hors de question de participer aux [[Élections|élections]] bourgeoises. Les dirigeants expérimentés ([[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]], [[Leo_Jogiches|Jogiches]], [[Paul_Lévi|Lévi]], [[Franz_Mehring|Mehring]]) sont mis en minorité. Ces délégués défendent des positions ultra-gauche et "négligent le sérieux, le calme et la réflexion nécessaire" (Luxemburg).
    
La décision prise, de ne pas participer aux élections, concourt d’emblée à l’isolement du parti communiste de larges couches populaires auxquelles il renonce de facto à s’adresser, et ce à un moment où la presse bourgeoise et social-démocrate lance des appels au meurtre contre les spartakistes "sanglants" et "dictatoriaux". Pire encore, le congrès refuse le principe de militer dans les vieux syndicats. Déjà, dans les jours et semaines précédentes, des militants communistes ont plus d’une fois refusé de siéger dans les conseils ouvriers en présence de sociaux-démocrates "majoritaires", des "socialistes des généraux" qu’ils sont. D’un sain rejet de la vieille social-démocratie pourrie, "cadavre puant" (Rosa Luxembourg) les communistes en question arrivent à une position de capitulation totale, livrant en fait la classe ouvrière à la direction des sociaux-démocrates, tant dans les conseils que dans les syndicats (ceux-ci regroupent 10 millions de travailleurs au sortir de la guerre !) Dans l’immédiat, cette position leur vaut de se couper des "délégués révolutionnaires", toujours membres du parti indépendant, et qui eux refusent de s’isoler de la majorité du prolétariat allemand.
 
La décision prise, de ne pas participer aux élections, concourt d’emblée à l’isolement du parti communiste de larges couches populaires auxquelles il renonce de facto à s’adresser, et ce à un moment où la presse bourgeoise et social-démocrate lance des appels au meurtre contre les spartakistes "sanglants" et "dictatoriaux". Pire encore, le congrès refuse le principe de militer dans les vieux syndicats. Déjà, dans les jours et semaines précédentes, des militants communistes ont plus d’une fois refusé de siéger dans les conseils ouvriers en présence de sociaux-démocrates "majoritaires", des "socialistes des généraux" qu’ils sont. D’un sain rejet de la vieille social-démocratie pourrie, "cadavre puant" (Rosa Luxembourg) les communistes en question arrivent à une position de capitulation totale, livrant en fait la classe ouvrière à la direction des sociaux-démocrates, tant dans les conseils que dans les syndicats (ceux-ci regroupent 10 millions de travailleurs au sortir de la guerre !) Dans l’immédiat, cette position leur vaut de se couper des "délégués révolutionnaires", toujours membres du parti indépendant, et qui eux refusent de s’isoler de la majorité du prolétariat allemand.
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En 1929, le KPD est ainsi devenu un parti totalement sous domination du PCUS, et défend une politique stalinienne extrêmement différente, voire tout à fait contradictoire avec la politique luxemburgiste des fondateurs.
 
En 1929, le KPD est ainsi devenu un parti totalement sous domination du PCUS, et défend une politique stalinienne extrêmement différente, voire tout à fait contradictoire avec la politique luxemburgiste des fondateurs.
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=== 1923-1933 - sectarisme et montée du fascisme ===
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===1923-1933 - sectarisme et montée du fascisme===
    
[[File:KPD-Siège.jpg|right|322x238px|KPD-Siège.jpg]]Au sixième congrès de l'Internationale communiste à Moscou en septembre 1928, Staline décide de donner priorité à la lutte contre la social-démocratie. Les communistes allemands doivent suivre. Selon l'historien du socialisme Jacques Droz, ils « considèrent les sociaux-démocrates comme leur principal ennemi, et vont même jusqu’à leur préférer les nazis, dont les excès pensent-ils, provoqueront la guerre civile puis la dictature du prolétariat. (..) Dans ces conditions, il est évident que la collaboration entre les deux partis de gauche, qui aurait été indispensable pour résister à la terreur nazie, ne peut s’organiser. En novembre 1931, la ''Rote Fahne'', l’organe communiste, ose écrire : « le fascisme de Brüning n’est pas meilleur que celui de Hitler… C’est contre la social-démocratie que nous menons le combat principal. »
 
[[File:KPD-Siège.jpg|right|322x238px|KPD-Siège.jpg]]Au sixième congrès de l'Internationale communiste à Moscou en septembre 1928, Staline décide de donner priorité à la lutte contre la social-démocratie. Les communistes allemands doivent suivre. Selon l'historien du socialisme Jacques Droz, ils « considèrent les sociaux-démocrates comme leur principal ennemi, et vont même jusqu’à leur préférer les nazis, dont les excès pensent-ils, provoqueront la guerre civile puis la dictature du prolétariat. (..) Dans ces conditions, il est évident que la collaboration entre les deux partis de gauche, qui aurait été indispensable pour résister à la terreur nazie, ne peut s’organiser. En novembre 1931, la ''Rote Fahne'', l’organe communiste, ose écrire : « le fascisme de Brüning n’est pas meilleur que celui de Hitler… C’est contre la social-démocratie que nous menons le combat principal. »
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[[File:AfficheKPD-1920s.jpg|right|317x225px|AfficheKPD-1920s.jpg]]Les historiens soulignent également une attitude ambivalente à la base du parti. D'un côté, des combats de rue sans concession entre militants nazis et militants communistes. En 1931, on relève ainsi la mort de 103 militants communistes et de 79 militants nazis. De l'autre, une partie de la base prolétarienne oscille entre le parti communiste et le parti nazi. Le parti communiste tente à plusieurs reprises de séduire la gauche nazie, et en particulier les SA. Le cas le plus célèbre est celui de Richard Scheringer, héros nazi, converti au communisme et futur dirigeant communiste ouest-allemand après 1945.
 
[[File:AfficheKPD-1920s.jpg|right|317x225px|AfficheKPD-1920s.jpg]]Les historiens soulignent également une attitude ambivalente à la base du parti. D'un côté, des combats de rue sans concession entre militants nazis et militants communistes. En 1931, on relève ainsi la mort de 103 militants communistes et de 79 militants nazis. De l'autre, une partie de la base prolétarienne oscille entre le parti communiste et le parti nazi. Le parti communiste tente à plusieurs reprises de séduire la gauche nazie, et en particulier les SA. Le cas le plus célèbre est celui de Richard Scheringer, héros nazi, converti au communisme et futur dirigeant communiste ouest-allemand après 1945.
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=== 1933-1945 - sous le nazisme ===
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===1933-1945 - sous le nazisme===
    
Les communistes allemands (membres ou non du KPD) sont massivement internés dès 1933 et l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, dans des camps de concentration comme Dachau. Une activité clandestine sera maintenue dans certains camps (notamment Buchenwald), organisant la solidarité, et une résistance extrêmement difficile et dangereuse.
 
Les communistes allemands (membres ou non du KPD) sont massivement internés dès 1933 et l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, dans des camps de concentration comme Dachau. Une activité clandestine sera maintenue dans certains camps (notamment Buchenwald), organisant la solidarité, et une résistance extrêmement difficile et dangereuse.
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D'autres courants communistes participent aussi activement à la résistance allemande au nazisme de 1933 à 1945.
 
D'autres courants communistes participent aussi activement à la résistance allemande au nazisme de 1933 à 1945.
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=== 1945 - dislocation ===
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===1945 - dislocation===
    
[[File:AfficheFusion-KPD-SPD.jpg|right|251x363px|AfficheFusion-KPD-SPD.jpg]]À la suite de la division de l'Allemagne, le parti se trouve divisé de fait.
 
[[File:AfficheFusion-KPD-SPD.jpg|right|251x363px|AfficheFusion-KPD-SPD.jpg]]À la suite de la division de l'Allemagne, le parti se trouve divisé de fait.
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En 2009, certains petits groupes se revendiquent comme étant héritiers du KPD.
 
En 2009, certains petits groupes se revendiquent comme étant héritiers du KPD.
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== Notes et sources ==
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==Notes et sources==
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*''Le Parti communiste allemand (K.P.D.) sous la République de Weimar'', Kurt Flechtheim, éditions François Maspero BS 23, 1972  
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*''Le Parti communiste allemand (K.P.D.) sous la République de Weimar'', Kurt Flechtheim, éditions François Maspero BS 23, 1972
*" Et notre drapeau est rouge. Du Spartakusbund à la IV ème Internationale " Oskar HIPPE Editions La Brèche 1985  
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*" Et notre drapeau est rouge. Du Spartakusbund à la IV ème Internationale " Oskar HIPPE Editions La Brèche 1985
 
*[http://socialisme.free.fr/cps12_revolution_allemande.htm Article publié en mai 2003] par le groupe [http://socialisme.free.fr/ ''Combattre pour le socialisme'']  
 
*[http://socialisme.free.fr/cps12_revolution_allemande.htm Article publié en mai 2003] par le groupe [http://socialisme.free.fr/ ''Combattre pour le socialisme'']  
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[[Category:Allemagne]]
[[Category:Partis]] [[Category:Allemagne]]
 
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