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Après la prise du pouvoir, les bolchéviks laissèrent tomber le soviet central des comités d'usine. Le  Centre  Révolutionnaire  des  Comités  d'usine,    d'inspiration anarchiste, tenta de prendre sa place mais n'y réussit pas.
 
Après la prise du pouvoir, les bolchéviks laissèrent tomber le soviet central des comités d'usine. Le  Centre  Révolutionnaire  des  Comités  d'usine,    d'inspiration anarchiste, tenta de prendre sa place mais n'y réussit pas.
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Le détachement qui dispersa l'[[Assemblée constituante (Russie)|Assemblée constituante]] en janvier 1918 était mené par un marin anarchiste de Cronstadt, Zheleznyakov.
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Le détachement qui dispersa l'[[Assemblée constituante (Russie)|Assemblée constituante]] en janvier 1918 était mené par un marin anarchiste de Cronstadt, Zheleznyakov. L'historien anarchiste [[Daniel_Guérin|Daniel Guérin]] parle d'une ''« période libertaire des bolchéviks »'', dont il situe la fin vers le printemps 1918.
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===Répressions par les bolchéviks===
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===Divorce progressif avec les bolchéviks===
    
Au printemps 1918, la situation se tend pour le nouveau pouvoir soviétique. Pour la première fois, des groupes révolutionnaires sont frappés par la [[Tchéka|Tchéka]]. Les groupes libertaires de Pétrograd et de Moscou sont désarmés les 11 et 12 avril au prix de quelques tués et de 500 arrestations. Les bolchéviques estimaient que cette "Garde noire" armée représentait un danger à l'arrière car des espions et des saboteurs contre-révolutionnaires s'y infiltraient sans difficultés du fait de l'absence de contrôle et d'organisation centralisée des anarchistes. Ces groupes continuèrent d'exister politiquement et leur principal journal reparut dès le 21 avril.
 
Au printemps 1918, la situation se tend pour le nouveau pouvoir soviétique. Pour la première fois, des groupes révolutionnaires sont frappés par la [[Tchéka|Tchéka]]. Les groupes libertaires de Pétrograd et de Moscou sont désarmés les 11 et 12 avril au prix de quelques tués et de 500 arrestations. Les bolchéviques estimaient que cette "Garde noire" armée représentait un danger à l'arrière car des espions et des saboteurs contre-révolutionnaires s'y infiltraient sans difficultés du fait de l'absence de contrôle et d'organisation centralisée des anarchistes. Ces groupes continuèrent d'exister politiquement et leur principal journal reparut dès le 21 avril.
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En mai le  pouvoir interdit ''Bourevestnik'',  ''Anarkhia'',  ''[[Goloss Trouda|Goloss  Trouda]]'', et  d'autres  journaux  anarchistes importants.
 
En mai le  pouvoir interdit ''Bourevestnik'',  ''Anarkhia'',  ''[[Goloss Trouda|Goloss  Trouda]]'', et  d'autres  journaux  anarchistes importants.
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Du 21 août au 1<sup>er</sup> septembre 1918 a lieu la première Conférence pan-russe des anarcho-syndicalistes, à  Moscou.  La  résolution  sur la situation dans l'industrie accusait le gouvernement d'avoir trahi la classe ouvrière en supprimant le contrôle  ouvrier  au  profit  de  méthodes  capitalistes  comme  la  «  direction  d'un  seul  »,  la  « discipline  dans  le  travail  »  et  l'emploi  d'ingénieurs  et  de  techniciens  «  bourgeois  ».  En  abandonnant les Comités d'usine, «  fils bien-aimés de la grande révolution ouvrière » pour « ces organisations mortes  »,  les  syndicats,  les  dirigeants  bolcheviks étaient  en  train  de  créer  un  monstre, un  «  capitalisme d'État » bureaucratique déguisé en socialisme.
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Volny  Goloss  Trouda [La  Voix  Libre  du  Travail]  avait  pris  la  succession  de Goloss  Trouda.  Le  nouveau  journal  fut  lui aussi  interdit  après  la  parution  de  son quatrième  numéro  (le  16  septembre  1918).  Il  contenait  un  article  de  «  M.  Sergven  » (probablement  Maximov)  intitulé  «  Les  Chemins  de  la  Révolution  », qui refusait de présenter les partisans de Lénine comme des cyniques assoiffés de pouvoir, mais développait sa critique sur le fait que la  division  de  la  société  en  administrateurs  et  en  travailleurs  ne pouvait que ruiner l'émancipation du prolétariat. Dans le même numéro du journal Maximov s'en prenait aux  « Manilov »<ref>Manilov, propriétaire foncier rêveur, est un personnage des Âmes mortes de Gogol.</ref> du camp anarchiste, aux « visionnaires romantiques, ayant la nostalgie des utopies pastorales, qui oublient  la  complexité des  forces  à  l'œuvre  dans  le  monde  moderne  ».  Il  était  temps  de  cesser  de  rêver  à  l'Âge  d'or.  Il fallait maintenant « s'organiser et agir ». Maximov  et  les  anarcho-syndicalistes  furent  férocement  accusés  d'être des « Judas anarcho-bureaucratiques » par d'autres tendances du mouvement anarchiste.<ref>Paul Avrich, ''The Russian Anarchists'', Princeton, 1967,</ref>
    
Enfin, la [[Révolte_de_Kronstadt|Révolte de Kronstadt]] en mars 1921 fut un des moments qui ébranla le plus le pouvoir soviétique, car elle se produisait aux portes de [[Pétrograd|Pétrograd]]. Le mouvement était politiquement hétérogène mais une forte composante anarchiste y était présente.
 
Enfin, la [[Révolte_de_Kronstadt|Révolte de Kronstadt]] en mars 1921 fut un des moments qui ébranla le plus le pouvoir soviétique, car elle se produisait aux portes de [[Pétrograd|Pétrograd]]. Le mouvement était politiquement hétérogène mais une forte composante anarchiste y était présente.
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L'historien anarchiste [[Daniel_Guérin|Daniel Guérin]] parle d'une ''«&nbsp;période libertaire des bolchéviks&nbsp;»'', dont il situe la fin vers le printemps 1918.
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En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux Etats-Unis alors en pleine ''«&nbsp;[[Peur_rouge|peur rouge]]&nbsp;»'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Angelica_Balabanoff|Angelica Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''«&nbsp;la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des condi­tions objectives&nbsp;»<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[Antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''«&nbsp;bandits&nbsp;»'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune État (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants.
 
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En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux Etats-Unis alors en pleine ''«&nbsp;[[Peur_rouge|peur rouge]]&nbsp;»'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Angelica_Balabanoff|Angelica Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''«&nbsp;la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des condi­tions objectives&nbsp;»<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[Antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''«&nbsp;bandits&nbsp;»'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune Etat (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants.
      
===Armées noires===
 
===Armées noires===

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