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===Islam===
 
===Islam===
[[File:Tract-Jihad-1914.jpg|right|594x594px|Tract tsariste de 1914 appelant les populations musulmanes du Caucase à se joindre à la Guerre sainte contre les Alliés|vignette]]  
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[[File:Tract-Jihad-1914.jpg|right|372x372px|Tract tsariste de 1914 appelant les populations musulmanes du Caucase à se joindre à la Guerre sainte contre les Alliés|vignette]]  
 
Au moment de la révolution de 1917, il y avaient environ 10% de musulmans dans la population de l'Empire. Les musulmans ne formaient pas un peuple en tant que tel, ils étaient d'ethnies différentes, et ces divisions ethniques (tatars, non tatars...) primaient parfois sur l'identité musulmane. Sous le [[Tsarisme|tsarisme]], la liberté religieuse leur était refusée.<ref>Dave Crouch, [http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s9crouch.html ''Les bolcheviks, l’Islam et la liberté religieuse''], 2003</ref><ref>Dave Crouch, ''[https://www.marxists.org/history/etol/newspape/isj2/2006/isj2-110/crouch.html The Bolsheviks and Islam]'', 2006</ref>
 
Au moment de la révolution de 1917, il y avaient environ 10% de musulmans dans la population de l'Empire. Les musulmans ne formaient pas un peuple en tant que tel, ils étaient d'ethnies différentes, et ces divisions ethniques (tatars, non tatars...) primaient parfois sur l'identité musulmane. Sous le [[Tsarisme|tsarisme]], la liberté religieuse leur était refusée.<ref>Dave Crouch, [http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s9crouch.html ''Les bolcheviks, l’Islam et la liberté religieuse''], 2003</ref><ref>Dave Crouch, ''[https://www.marxists.org/history/etol/newspape/isj2/2006/isj2-110/crouch.html The Bolsheviks and Islam]'', 2006</ref>
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En 1920, Lénine parla de l’importance «&nbsp;gigantesque, historique&nbsp;» de redresser la situation. De nombreux anciens membres de la police, de l’armée, des forces de sécurité, de l’administration, etc., qui étaient des produits de l’ère tsariste, furent envoyés dans des camps de concentration. Dans le Caucase et en Asie centrale les colons furent encouragés à revenir en Russie et dans certains cas chassés de force. La langue russe cessa d’être la langue dominante et les langues autochtones furent employées dans les écoles, les administrations, les journaux et l’édition. On créa un programme massif de «&nbsp;[[Discrimination_positive|discrimination positive]]&nbsp;».
 
En 1920, Lénine parla de l’importance «&nbsp;gigantesque, historique&nbsp;» de redresser la situation. De nombreux anciens membres de la police, de l’armée, des forces de sécurité, de l’administration, etc., qui étaient des produits de l’ère tsariste, furent envoyés dans des camps de concentration. Dans le Caucase et en Asie centrale les colons furent encouragés à revenir en Russie et dans certains cas chassés de force. La langue russe cessa d’être la langue dominante et les langues autochtones furent employées dans les écoles, les administrations, les journaux et l’édition. On créa un programme massif de «&nbsp;[[Discrimination_positive|discrimination positive]]&nbsp;».
[[File:Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg|right|370x574px|Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg]]
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Dans les régions d'Asie centrale, le christiannisme orthodoxe était avant tout une idéologie légitimant la domination des populations musulmanes indigènes. Pour lutter contre le chauvinisme grand-russe, les bolchéviks traitaient de façon différente le christiannisme et l'islam. Les musulmans pouvaient adhérer au PC, tandis que «&nbsp;l’absence totale de préjugés religieux&nbsp;» était indispensable pour les Russes. Les monuments, les livres et les objets sacrés islamiques volés par les tsars furent rendus aux mosquées. Le vendredi — jour sacré pour les musulmans — fut déclaré jour férié dans toute l’Asie centrale. Un système juridique parallèle fut créé en 1921, avec des tribunaux islamiques qui administraient la justice selon les lois de la charia. L’objectif était que les gens aient le choix entre la justice révolutionnaire et la justice religieuse. Une commission spéciale concernant la Charia fut créée au sein du Commissariat soviétique à la justice.
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Dans les régions d'Asie centrale, le christianisme orthodoxe était avant tout une idéologie légitimant la domination des populations musulmanes indigènes. Pour lutter contre le chauvinisme grand-russe, les bolchéviks traitaient de façon différente le christianisme et l'islam. Les musulmans pouvaient adhérer au PC, tandis que «&nbsp;l’absence totale de préjugés religieux&nbsp;» était indispensable pour les Russes. Les monuments, les livres et les objets sacrés islamiques volés par les tsars furent rendus aux mosquées. Le vendredi — jour sacré pour les musulmans — fut déclaré jour férié dans toute l’Asie centrale. Un système juridique parallèle fut créé en 1921, avec des tribunaux islamiques qui administraient la justice selon les lois de la charia. L’objectif était que les gens aient le choix entre la justice révolutionnaire et la justice religieuse. Une commission spéciale concernant la Charia fut créée au sein du Commissariat soviétique à la justice.
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![[File:Affiche-bolchevique-Azerbaidjan.jpg|576x576px|Affiche 1921. "Travailleuse musulmane ! Les tsars, les beys et les khans t'ont privée de ton droit ! Tu étais esclave dans l’État, esclave à l'usine, esclave dans la famille. Le pouvoir des soviets t'a donné un droit égal à tous. Il a rompu les chaînes qui te liaient. PRENDS SOIN DU POUVOIR OUVRIER ET PAYSAN. C'EST TON POUVOIR, TRAVAILLEUSE."|alt=|centré|vignette]]
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![[Fichier:Musulmanes-bolchéviques.jpg|centré|vignette|541x541px|« Khăzir mīndă ăzad! (Maintenant moi aussi je suis libre) » Affiche de 1918-1921 représentant une femme se détournant de la mosquée, rejoignant une organisation de [[jeunesse]].]]
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On interdit certains des châtiments prônés par la charia (comme la lapidation ou le fait de couper une main) car ils contredisaient le droit soviétique. Les décisions des tribunaux islamiques concernant ces questions devaient être confirmées par une juridiction supérieure. Certains tribunaux islamiques défiaient la loi soviétique, en refusant, par exemple, d’accorder le divorce aux femmes qui en faisaient la demande, ou en considérant que le témoignage d’une femme valait seulement la moitié de celui d’un homme. C’est ainsi qu’en décembre 1922 un décret introduisit la possibilité qu’une affaire soit rejugée devant les tribunaux soviétiques si l’une des parties le réclamait. Même ainsi, entre 30 et 50&nbsp;% de toutes les affaires étaient résolues par des tribunaux islamiques, et en Tchétchénie le chiffre était de 80&nbsp;%.
 
On interdit certains des châtiments prônés par la charia (comme la lapidation ou le fait de couper une main) car ils contredisaient le droit soviétique. Les décisions des tribunaux islamiques concernant ces questions devaient être confirmées par une juridiction supérieure. Certains tribunaux islamiques défiaient la loi soviétique, en refusant, par exemple, d’accorder le divorce aux femmes qui en faisaient la demande, ou en considérant que le témoignage d’une femme valait seulement la moitié de celui d’un homme. C’est ainsi qu’en décembre 1922 un décret introduisit la possibilité qu’une affaire soit rejugée devant les tribunaux soviétiques si l’une des parties le réclamait. Même ainsi, entre 30 et 50&nbsp;% de toutes les affaires étaient résolues par des tribunaux islamiques, et en Tchétchénie le chiffre était de 80&nbsp;%.
  

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