Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
12 octets ajoutés ,  22 septembre 2019 à 17:36
m
correction de fautes d'orthographe
Ligne 8 : Ligne 8 :  
=== Origines ===
 
=== Origines ===
   −
Le terme russe de soviet signifie « conseil » ou « comité ». Ils sont apparus au cours de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe, celle de 1905]]. Ils sont l'oeuvre plus ou moins ''« spontanée »'' du prolétariat (en tout cas pas l'initiative de partis) et du contexte révolutionnaire de la Russie.
+
Le terme russe de soviet signifie « conseil » ou « comité ». Ils sont apparus au cours de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe, celle de 1905]]. Ils sont l’œuvre plus ou moins ''« spontanée »'' du prolétariat (en tout cas pas l'initiative de partis) et du contexte révolutionnaire de la Russie.
    
Le premier soviet est apparu à Ivanovo-Voznessensk, le «&nbsp;Manchester russe&nbsp;»&nbsp;&nbsp;: il est né d'un [[Comité_de_grève|comité de grève]] et d'assemblées quotidiennes de grévistes pendant les 72 jours du conflit. Après une manifestation imposante le 15 mai, le gouverneur de la ville demanda aux ouvriers de désigner des délégués afin d’ouvrir des négociations. Dans les jours qui suivirent, les usines d’Ivanovo élurent 110 délégués qui constituèrent un soviet dont le bureau élabora une plate-forme de revendications sociales et politiques. Pendant six semaines, le bureau du soviet d’Ivanovo mena des discussions avec le gouverneur, avant de se résoudre à reprendre le travail et de voter sa dissolution. Malgré ses évidentes limites, l’expérience d’Ivanovo connut un grand retentissement et se diffusa dans la petite cinquantaine de villes industrielles russes qui, durant l’été et surtout l’automne 1905, se dotèrent elles aussi de soviets ouvriers, afin d’élaborer leurs revendications et les discuter avec le patronat et les autorités.<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 2017</ref> Ils se sont souvent développés à partir de comités de grève créés par les cheminots mais aussi des [[Comités_d'usine|comités d'usine]] comme à Kiev ou à Reval (actuelle Talinn). Ces comités, qui n’avaient au début d’autres fonctions que de diriger les mouvements de grèves, se transformait peu à peu en organes représentatifs du prolétariat, qui se mettaient d’accord avec les représentants des différents partis ouvriers.
 
Le premier soviet est apparu à Ivanovo-Voznessensk, le «&nbsp;Manchester russe&nbsp;»&nbsp;&nbsp;: il est né d'un [[Comité_de_grève|comité de grève]] et d'assemblées quotidiennes de grévistes pendant les 72 jours du conflit. Après une manifestation imposante le 15 mai, le gouverneur de la ville demanda aux ouvriers de désigner des délégués afin d’ouvrir des négociations. Dans les jours qui suivirent, les usines d’Ivanovo élurent 110 délégués qui constituèrent un soviet dont le bureau élabora une plate-forme de revendications sociales et politiques. Pendant six semaines, le bureau du soviet d’Ivanovo mena des discussions avec le gouverneur, avant de se résoudre à reprendre le travail et de voter sa dissolution. Malgré ses évidentes limites, l’expérience d’Ivanovo connut un grand retentissement et se diffusa dans la petite cinquantaine de villes industrielles russes qui, durant l’été et surtout l’automne 1905, se dotèrent elles aussi de soviets ouvriers, afin d’élaborer leurs revendications et les discuter avec le patronat et les autorités.<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 2017</ref> Ils se sont souvent développés à partir de comités de grève créés par les cheminots mais aussi des [[Comités_d'usine|comités d'usine]] comme à Kiev ou à Reval (actuelle Talinn). Ces comités, qui n’avaient au début d’autres fonctions que de diriger les mouvements de grèves, se transformait peu à peu en organes représentatifs du prolétariat, qui se mettaient d’accord avec les représentants des différents partis ouvriers.
Ligne 30 : Ligne 30 :  
Sur cette question aussi, [[Trotsky|Trotsky]] fait figure d'isolé et de précurseur. Placé au cœur de l'expérience du [[Soviet_de_Pétersbourg|soviet de Pétersbourg]], il en dégage les leçons et conclut&nbsp;&nbsp;: ''«&nbsp;Il n'y a aucun doute qu'à la prochaine explosion révolutionnaire, de tels conseils ouvriers se formeront dans tout le pays. Un soviet pan-russe des ouvriers, organisé par un congrès national, [...] assurera la direction.&nbsp;»'' Trotsky dit haut et fort, même devant ses juges, que le soviet, ''«&nbsp;organisation-type de la révolution&nbsp;»'', parce qu' ''«&nbsp;organisation même du prolétariat&nbsp;»'' serait l'''«&nbsp;organe du pouvoir du prolétariat&nbsp;»''<ref>Trotsky, ''Discours devant le tribunal'', 19 sept. 1906 », cité par Fourth International, mars 1942, p. 85.</ref>.
 
Sur cette question aussi, [[Trotsky|Trotsky]] fait figure d'isolé et de précurseur. Placé au cœur de l'expérience du [[Soviet_de_Pétersbourg|soviet de Pétersbourg]], il en dégage les leçons et conclut&nbsp;&nbsp;: ''«&nbsp;Il n'y a aucun doute qu'à la prochaine explosion révolutionnaire, de tels conseils ouvriers se formeront dans tout le pays. Un soviet pan-russe des ouvriers, organisé par un congrès national, [...] assurera la direction.&nbsp;»'' Trotsky dit haut et fort, même devant ses juges, que le soviet, ''«&nbsp;organisation-type de la révolution&nbsp;»'', parce qu' ''«&nbsp;organisation même du prolétariat&nbsp;»'' serait l'''«&nbsp;organe du pouvoir du prolétariat&nbsp;»''<ref>Trotsky, ''Discours devant le tribunal'', 19 sept. 1906 », cité par Fourth International, mars 1942, p. 85.</ref>.
   −
Selon [[Gramsci|<span class="new">Gramsci</span>]] également, pour des raisons liées à sa nature sociale, la classe ouvière ne peut pas gouverner autrement que sous la forme de conseils ouvriers, de conseils des travailleurs, de même que le parlement est une forme de gouvernement liée sociologiquement à la nature de la bourgeoisie. [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]], et dans une moindre mesure [[Karl_Korsch|<span class="new">Karl Korsch</span>]], furent aussi des théoriciens de l'auto-organisation de la classe ouvrière.
+
Selon [[Gramsci|<span class="new">Gramsci</span>]] également, pour des raisons liées à sa nature sociale, la classe ouvrière ne peut pas gouverner autrement que sous la forme de conseils ouvriers, de conseils des travailleurs, de même que le parlement est une forme de gouvernement liée sociologiquement à la nature de la bourgeoisie. [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]], et dans une moindre mesure [[Karl_Korsch|<span class="new">Karl Korsch</span>]], furent aussi des théoriciens de l'auto-organisation de la classe ouvrière.
    
=== Les soviets en 1917 ===
 
=== Les soviets en 1917 ===
Ligne 40 : Ligne 40 :  
Au cours du mois de mars l'exemple de Petrograd est reproduit dans les grandes villes dès que parvient la nouvelle de l'insurrection. Des soviets sont formés dans les campagnes à partir d'avril-mai, mais avec moins de succès (les comités agraires étaient privilégiés par les [[Mouvement_paysan_en_1917|paysans]] jusqu'à l'automne).
 
Au cours du mois de mars l'exemple de Petrograd est reproduit dans les grandes villes dès que parvient la nouvelle de l'insurrection. Des soviets sont formés dans les campagnes à partir d'avril-mai, mais avec moins de succès (les comités agraires étaient privilégiés par les [[Mouvement_paysan_en_1917|paysans]] jusqu'à l'automne).
   −
La [[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]] entre soviets et gouvernement était partielle (la politique des [[Conciliateurs|conciliateurs]] tendaient à les réduire à ''«&nbsp;l'aile gauche de l'ordre bourgeois&nbsp;»'', selon Trotsky), et fluctuante en fonction des poussées révolutionnaires des masses. Tantôt leur aspect institutionnel était mis en avant pour atténuer l'[[Auto-organisation|auto-organisation]] populaire, tantôt le gouvernement insistait sur leur caractère ''«&nbsp;d'organisation privée&nbsp;»'', non soutenue par l'Etat. Cette institutionnalisation partielle leur donnait plus d'autorité morale que toute autre organe populaire, mais impliquait aussi que les formes les plus énergiques et créative de radicalité s'exprimaient plutôt dans les [[Comités_d’usines|comités d’usines]], les [[Comités_de_soldats|comités de soldats]] ou les [[Comités_agraires|comités agraires]].
+
La [[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]] entre soviets et gouvernement était partielle (la politique des [[Conciliateurs|conciliateurs]] tendaient à les réduire à ''«&nbsp;l'aile gauche de l'ordre bourgeois&nbsp;»'', selon Trotsky), et fluctuante en fonction des poussées révolutionnaires des masses. Tantôt leur aspect institutionnel était mis en avant pour atténuer l'[[Auto-organisation|auto-organisation]] populaire, tantôt le gouvernement insistait sur leur caractère ''«&nbsp;d'organisation privée&nbsp;»'', non soutenue par l’État. Cette institutionnalisation partielle leur donnait plus d'autorité morale que toute autre organe populaire, mais impliquait aussi que les formes les plus énergiques et créative de radicalité s'exprimaient plutôt dans les [[Comités_d’usines|comités d’usines]], les [[Comités_de_soldats|comités de soldats]] ou les [[Comités_agraires|comités agraires]].
    
Une grande différence avec les soviets de 1905 fut une conséquence de la guerre&nbsp;: les soldats [[Conscription|conscrits]] représentés dans les soviets donnaient une représentation (partielle) de la paysannerie, et donc une assise bien plus large que les soviets de 1905 qui ne représentaient que les 3% d'ouvriers du pays.
 
Une grande différence avec les soviets de 1905 fut une conséquence de la guerre&nbsp;: les soldats [[Conscription|conscrits]] représentés dans les soviets donnaient une représentation (partielle) de la paysannerie, et donc une assise bien plus large que les soviets de 1905 qui ne représentaient que les 3% d'ouvriers du pays.
Ligne 46 : Ligne 46 :  
[[Lénine|Lénine]] reconnaît alors que les soviets peuvent et doivent être l'instrument central de la révolution. Dans ses [[Thèses_d’avril|''Thèses d’avril'']], il défend le mot d’ordre&nbsp;: ''«&nbsp;[[Tout_le_pouvoir_aux_soviets|Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!]]&nbsp;»'', qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Lénine considère que la [[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|ligne bolchévique]] a été confirmée, mais qu''’«&nbsp;il faut savoir compléter et corriger les vieilles formules&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170409.htm Sur la dualité du pouvoir]'', ''Pravda'' n° 28, 9 avril 1917</ref>, car ''«&nbsp;personne autrefois ne songeait, ni ne pouvait songer, à une dualité du pouvoir&nbsp;»''. Il fait l'analyse que la ''dictature des ouvriers est paysans'' est non pas le gouvernement provisoire, mais ce pouvoir des soviets, ''«&nbsp;du même type que la Commune de Paris de 1871&nbsp;»''. L'objectif principal est alors de revendiquer que la situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]] bascule du côté des soviets, même si les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] y sont majoritaires.
 
[[Lénine|Lénine]] reconnaît alors que les soviets peuvent et doivent être l'instrument central de la révolution. Dans ses [[Thèses_d’avril|''Thèses d’avril'']], il défend le mot d’ordre&nbsp;: ''«&nbsp;[[Tout_le_pouvoir_aux_soviets|Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!]]&nbsp;»'', qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Lénine considère que la [[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|ligne bolchévique]] a été confirmée, mais qu''’«&nbsp;il faut savoir compléter et corriger les vieilles formules&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170409.htm Sur la dualité du pouvoir]'', ''Pravda'' n° 28, 9 avril 1917</ref>, car ''«&nbsp;personne autrefois ne songeait, ni ne pouvait songer, à une dualité du pouvoir&nbsp;»''. Il fait l'analyse que la ''dictature des ouvriers est paysans'' est non pas le gouvernement provisoire, mais ce pouvoir des soviets, ''«&nbsp;du même type que la Commune de Paris de 1871&nbsp;»''. L'objectif principal est alors de revendiquer que la situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]] bascule du côté des soviets, même si les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] y sont majoritaires.
   −
En juillet 1917, dans une phase de reflux, il critique néanmoins ceux qui veulent continuer comme si de rien n'était à faire de l'agitation sur le mot d'ordre ''«&nbsp;Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!&nbsp;»'', alors que les réformistes cautionnent le gouvernement bourgeois qui réprime la révolution. Comme les réformistes sont majoritaires dans les soviets, qu'ils contribuent à vider de leurs forces, Lénine soutient que la priorité est de dénoncer l'obstacle qu'ils représentent, et de préparer une insurrection sans les soviets.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 1917</ref> Mais finalement, au moent de la [[Putsch_de_Kornilov|débâcle de Kornilov]], les soviets retrouveront tout leur dynamisme révolutionnaire, et en septembre les bolchéviks y obtiennent la majorité. L'[[Insurrection_d'Octobre|insurrection d'Octobre]] sera réalisée par le [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], organe du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]].
+
En juillet 1917, dans une phase de reflux, il critique néanmoins ceux qui veulent continuer comme si de rien n'était à faire de l'agitation sur le mot d'ordre ''«&nbsp;Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!&nbsp;»'', alors que les réformistes cautionnent le gouvernement bourgeois qui réprime la révolution. Comme les réformistes sont majoritaires dans les soviets, qu'ils contribuent à vider de leurs forces, Lénine soutient que la priorité est de dénoncer l'obstacle qu'ils représentent, et de préparer une insurrection sans les soviets.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 1917</ref> Mais finalement, au moment de la [[Putsch_de_Kornilov|débâcle de Kornilov]], les soviets retrouveront tout leur dynamisme révolutionnaire, et en septembre les bolchéviks y obtiennent la majorité. L'[[Insurrection_d'Octobre|insurrection d'Octobre]] sera réalisée par le [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], organe du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]].
   −
[[Kautsky|Kautsky]] dénigrait les soviets comme une forme ''«&nbsp;primitive&nbsp;»'', un ''«&nbsp;succédané&nbsp;»'' du parti, car dans sa logique la classe ouvrière progresse linéaire jusqu'à être majoritairement organisée dans le [[Parti_ouvrier|parti ouvrier]].<ref>Karl Kautsky, Terrorismus und Kommunismus - Ein Beitrag zur Naturgeschichte der Revolution, Berlin, 1919</ref> [[Hilferding|Hilferding]] défendait une sorte de combinaison des soviets et des institutions parlementaires (position [[Centriste|centriste]]).
+
[[Kautsky|Kautsky]] dénigrait les soviets comme une forme ''«&nbsp;primitive&nbsp;»'', un ''«&nbsp;succédané&nbsp;»'' du parti, car dans sa logique la classe ouvrière progresse linéairement jusqu'à être majoritairement organisée dans le [[Parti_ouvrier|parti ouvrier]].<ref>Karl Kautsky, Terrorismus und Kommunismus - Ein Beitrag zur Naturgeschichte der Revolution, Berlin, 1919</ref> [[Hilferding|Hilferding]] défendait une sorte de combinaison des soviets et des institutions parlementaires (position [[Centriste|centriste]]).
   −
Très vite après la prise du pouvoir par les bolchéviks, les soviets connurent un processus de [[Bureaucratisation_de_l'Etat_soviétique|bureaucratisation]]. Au nom de l’efficacité, le gouvernement prit ainsi l’habitude dès janvier 1918 de publier ses décrets sans les faire discuter par le soviet. Les mesures répressives que prirent les bolchéviks pendant la guerre civile mirent fin au pluripartisme, et très vite les décisions des soviets furent décidées d'avance par le simple fait que les militants bolchéviks y étaient hégémoniques. A la fin de 1919, 1500 des 1800 délégués au [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] étaient membres du [[Parti_communiste_russe_(bolchévik)|parti&nbsp;communiste]] et appliquaient en conséquence la ligne qu’avait définie leur direction. Une relative démocratie au sein du parti se maintint un certain temps, mais disparaît à son tour ([[Interdiction_des_fractions|interdiction des fractions]] en 1921...).
+
Très vite après la prise du pouvoir par les bolchéviks, les soviets connurent un processus de [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Au nom de l’efficacité, le gouvernement prit ainsi l’habitude dès janvier 1918 de publier ses décrets sans les faire discuter par le soviet. Les mesures répressives que prirent les bolchéviks pendant la guerre civile mirent fin au pluripartisme, et très vite les décisions des soviets furent décidées d'avance par le simple fait que les militants bolchéviks y étaient hégémoniques. A la fin de 1919, 1500 des 1800 délégués au [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] étaient membres du [[Parti_communiste_russe_(bolchévik)|parti&nbsp;communiste]] et appliquaient en conséquence la ligne qu’avait définie leur direction. Une relative démocratie au sein du parti se maintint un certain temps, mais disparaît à son tour ([[Interdiction_des_fractions|interdiction des fractions]] en 1921...).
    
=== Le mot d'ordre des communistes ===
 
=== Le mot d'ordre des communistes ===
Ligne 58 : Ligne 58 :  
L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] à ses débuts prenait explicitement pour modèle le ''«&nbsp;régime soviétiste&nbsp;»'', en tant que forme nouvelle de gouvernement, à promouvoir dans les [[Révolutions_communistes|révolutions communistes]]. La démocratie par les [[Élections|élections]] des soviets est alors défendue par les communistes comme une forme supérieure à la démocratie par les élections bourgeoises.
 
L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] à ses débuts prenait explicitement pour modèle le ''«&nbsp;régime soviétiste&nbsp;»'', en tant que forme nouvelle de gouvernement, à promouvoir dans les [[Révolutions_communistes|révolutions communistes]]. La démocratie par les [[Élections|élections]] des soviets est alors défendue par les communistes comme une forme supérieure à la démocratie par les élections bourgeoises.
 
<blockquote>''«&nbsp;Même pendant la période de développement "pacifique" et stable, le régime parlementaire ne traduisait qu'assez grossièrement l'Etat d'esprit du pays; à l'époque des tempêtes révolutionnaires, il a complètement perdu la faculté de suivre la lutte et l'évolution de la conscience politique. Le régime des Soviets, lui, institue un contact infiniment plus étroit, plus organique, plus honnête avec la majorité des travailleurs. Sa signification la plus importante n'est pas de refléter statiquement la majorité, mais de la former dynamiquement.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_5.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Même pendant la période de développement "pacifique" et stable, le régime parlementaire ne traduisait qu'assez grossièrement l'Etat d'esprit du pays; à l'époque des tempêtes révolutionnaires, il a complètement perdu la faculté de suivre la lutte et l'évolution de la conscience politique. Le régime des Soviets, lui, institue un contact infiniment plus étroit, plus organique, plus honnête avec la majorité des travailleurs. Sa signification la plus importante n'est pas de refléter statiquement la majorité, mais de la former dynamiquement.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_5.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>''</blockquote>  
Les soviets sont alors présentés par les communistes comme l'instrument de la révolution, et les organes du pouvoir après la révolution. Il devrait même y avoir continuité de la forme des soviets à travers l'[[Extinction_de_l'État|extinction de l'Etat ouvrier]]&nbsp;: ''«&nbsp;Lorsque la révolution sociale aura définitivement triomphé, le système soviétique s'étendra à toute la population, pour perdre du même coup son caractère étatique et se dissoudre en un puissant système coopératif de production et de consommation.&nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_9.htm Terrorisme et communisme - 8. La classe ouvrière et sa politique soviétique]'', 1920</ref>
+
Les soviets sont alors présentés par les communistes comme l'instrument de la révolution, et les organes du pouvoir après la révolution. Il devrait même y avoir continuité de la forme des soviets à travers l'[[Extinction_de_l'État|extinction de l’État ouvrier]]&nbsp;: ''«&nbsp;Lorsque la révolution sociale aura définitivement triomphé, le système soviétique s'étendra à toute la population, pour perdre du même coup son caractère étatique et se dissoudre en un puissant système coopératif de production et de consommation.&nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_9.htm Terrorisme et communisme - 8. La classe ouvrière et sa politique soviétique]'', 1920</ref>
    
Néanmoins ''«&nbsp;malgré l'im­mense avantage que présentent les soviets comme organisation de lutte pour le pouvoir, il est parfaitement possible que l'insur­rection se développe sur la base d'autre forme d'organisation ([[Comités_d'usines|comités d'usines]], [[Syndicats|syndicats]]) et que les soviets ne surgissent comme organe du pouvoir qu'au moment de l'insurrection ou même après sa victoire.&nbsp;»<ref name="TK24">Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1924/09/19240915h.htm Les leçons d'Octobre]'', 1924</ref>''
 
Néanmoins ''«&nbsp;malgré l'im­mense avantage que présentent les soviets comme organisation de lutte pour le pouvoir, il est parfaitement possible que l'insur­rection se développe sur la base d'autre forme d'organisation ([[Comités_d'usines|comités d'usines]], [[Syndicats|syndicats]]) et que les soviets ne surgissent comme organe du pouvoir qu'au moment de l'insurrection ou même après sa victoire.&nbsp;»<ref name="TK24">Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1924/09/19240915h.htm Les leçons d'Octobre]'', 1924</ref>''
Ligne 66 : Ligne 66 :  
=== La question des pays sous-développés ===
 
=== La question des pays sous-développés ===
   −
Etant donné que l'élan révolutionnaire qui parcourt le monde est particulièrement fort dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] et peu développés d'Asie, se pose la question de savoir si les soviets sont un modèle adapté à tous les pays. Globalement les bolchéviks ont tenté de soutenir à la fois les avancées démocratiques-bourgeoises dans ces pays, et à la fois les soviets. Si le terme n'est pas employé, le concept de [[Révolution_permanente|révolution permanente]] est présent en filigrane, par exemple lors de la [[Conférence_de_Bakou|Conférence de Bakou]] où le rapporteur [[Mikhail_Pavlovitch|Pavlovitch]] dit&nbsp;:
+
Étant donné que l'élan révolutionnaire qui parcourt le monde est particulièrement fort dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] et peu développés d'Asie, se pose la question de savoir si les soviets sont un modèle adapté à tous les pays. Globalement les bolchéviks ont tenté de soutenir à la fois les avancées démocratiques-bourgeoises dans ces pays, et à la fois les soviets. Si le terme n'est pas employé, le concept de [[Révolution_permanente|révolution permanente]] est présent en filigrane, par exemple lors de la [[Conférence_de_Bakou|Conférence de Bakou]] où le rapporteur [[Mikhail_Pavlovitch|Pavlovitch]] dit&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;Beaucoup de gens affirment que les peuples de l'Orient doivent nécessairement passer par le capitalisme avant d'arriver au communisme. Au cours des débats qui ont eu lieu au IIe congrès de la IIIe internationale, nous sommes arrivés à la conclusion qu'avec l'aide des pays à prolétariat avancé, les peuples arriérés de l'Orient peuvent accéder au régime soviétiste et de là, par degré intermédiaire, arriver au communisme sans passer le stade du capitalisme.&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Beaucoup de gens affirment que les peuples de l'Orient doivent nécessairement passer par le capitalisme avant d'arriver au communisme. Au cours des débats qui ont eu lieu au IIe congrès de la IIIe internationale, nous sommes arrivés à la conclusion qu'avec l'aide des pays à prolétariat avancé, les peuples arriérés de l'Orient peuvent accéder au régime soviétiste et de là, par degré intermédiaire, arriver au communisme sans passer le stade du capitalisme.&nbsp;»</blockquote>  
 
Le [[Menchévik|menchévik]] [[Martov|Martov]] dénonçait ''«&nbsp;la mystique du régime soviétique&nbsp;»'', affirmant que les pays féodaux devaient d'abord passer par la [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et ses formes parlementaires, avant de connaître un développement capitaliste qui rende la classe ouvrière dominante.<ref>Julius Martov, ''[https://www.marxists.org/francais/martov/works/1923/00/martov_19230000b.htm La mystique du régime soviétique]'', 1923</ref>
 
Le [[Menchévik|menchévik]] [[Martov|Martov]] dénonçait ''«&nbsp;la mystique du régime soviétique&nbsp;»'', affirmant que les pays féodaux devaient d'abord passer par la [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et ses formes parlementaires, avant de connaître un développement capitaliste qui rende la classe ouvrière dominante.<ref>Julius Martov, ''[https://www.marxists.org/francais/martov/works/1923/00/martov_19230000b.htm La mystique du régime soviétique]'', 1923</ref>
Ligne 119 : Ligne 119 :  
Les intérêts politiques sont fortement liés aux conflits entre les types d'organes. Les bolchéviks défendaient le rôle des [[Comités_d'usine|comités d'usine]] et [[Comités_de_quartier|de quartier]], que les conciliateurs minimisaient par rapport aux [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] et aux soviets qu'ils dirigeaient. Les conciliateurs convoquent les réunions du [[VTsIK|VTsIK]] mais plus les réunions du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] quand ils sentent, en juin-juillet, que leur majorité devient fragile. Ils se mettent même à dénigrer le système des soviets en tant que tel (en envisageant de ne pas convoquer le [[2e_congrès_des_soviets|2<sup>e</sup> congrès des soviets]]) quand les bolchéviks y deviennent majoritaires. Les bolchéviks ont eux-mêmes généralisé ce type de pratique après la prise du pouvoir, par exemple en ne convoquant pas le Congrès des Soviets du [[Contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]] dont ils se méfiaient.
 
Les intérêts politiques sont fortement liés aux conflits entre les types d'organes. Les bolchéviks défendaient le rôle des [[Comités_d'usine|comités d'usine]] et [[Comités_de_quartier|de quartier]], que les conciliateurs minimisaient par rapport aux [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] et aux soviets qu'ils dirigeaient. Les conciliateurs convoquent les réunions du [[VTsIK|VTsIK]] mais plus les réunions du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] quand ils sentent, en juin-juillet, que leur majorité devient fragile. Ils se mettent même à dénigrer le système des soviets en tant que tel (en envisageant de ne pas convoquer le [[2e_congrès_des_soviets|2<sup>e</sup> congrès des soviets]]) quand les bolchéviks y deviennent majoritaires. Les bolchéviks ont eux-mêmes généralisé ce type de pratique après la prise du pouvoir, par exemple en ne convoquant pas le Congrès des Soviets du [[Contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]] dont ils se méfiaient.
   −
Mais tout n'est pas enjeu d'appareil, la ligne idéologique compte, en tout cas pendant la période révolutionnaire. Une majorité des bolchéviks était réellement plus en faveur de l'[[Auto-activité|auto-activité]] des masses, tandis que les conciliateurs théorisaient la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]] et donc le respect des institutions bourgeoises. La question des tâches pratiques de coordination des régiments pour l'insurrection ne pouvait pas se poser avant une majorité bolchévique dans la garnison, car les [[Menchéviks|menchéviks]] laissaient le commendament à l'Etat-major des [[Classes_possédantes|classes possédantes]]. Concernant les comités d'usine, les bolchéviks sont venus à défendre une forme de [[Contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]] sous la pression des ouvriers eux-mêmes, mais ils n'étaient pas convaincus de l'[[Autogestion|autogestion]], ce qui les a conduit à encadrer les comités à l'aide des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] après Octobre.
+
Mais tout n'est pas enjeu d'appareil, la ligne idéologique compte, en tout cas pendant la période révolutionnaire. Une majorité des bolchéviks était réellement plus en faveur de l'[[Auto-activité|auto-activité]] des masses, tandis que les conciliateurs théorisaient la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]] et donc le respect des institutions bourgeoises. La question des tâches pratiques de coordination des régiments pour l'insurrection ne pouvait pas se poser avant une majorité bolchévique dans la garnison, car les [[Menchéviks|menchéviks]] laissaient le commandement à l’État-major des [[Classes_possédantes|classes possédantes]]. Concernant les comités d'usine, les bolchéviks sont venus à défendre une forme de [[Contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]] sous la pression des ouvriers eux-mêmes, mais ils n'étaient pas convaincus de l'[[Autogestion|autogestion]], ce qui les a conduit à encadrer les comités à l'aide des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] après Octobre.
    
=== Soviets et partis ===
 
=== Soviets et partis ===
Ligne 139 : Ligne 139 :  
=== Soviets ruraux ===
 
=== Soviets ruraux ===
   −
Les soviets ruraux sont élus à raison de un député par 100 habitants et un député par 20 électeurs ouvriers d’usine, de chantiers, de fermes d’Etat, d’unités de l’armée qui se trouvaient sur le territoire concerné. Les députés sont élus en assemblée générale de citoyens jouissant du droit électoral. Les localités plus importantes peuvent procéder à l’élection au travers d’assemblées séparées. Les ouvriers d’usine, les employés d’institutions et des régiments procèdent à l’élection dans les établissements. La législation de la République soviétique ukrainienne et de la République soviétique russe prévoyait l’organisation de soviets nationaux partout où les minorités nationales représentent une masse compacte.
+
Les soviets ruraux sont élus à raison de un député par 100 habitants et un député par 20 électeurs ouvriers d’usine, de chantiers, de fermes d’État, d’unités de l’armée qui se trouvaient sur le territoire concerné. Les députés sont élus en assemblée générale de citoyens jouissant du droit électoral. Les localités plus importantes peuvent procéder à l’élection au travers d’assemblées séparées. Les ouvriers d’usine, les employés d’institutions et des régiments procèdent à l’élection dans les établissements. La législation de la République soviétique ukrainienne et de la République soviétique russe prévoyait l’organisation de soviets nationaux partout où les minorités nationales représentent une masse compacte.
   −
Les principales fonctions des soviets ruraux sont les suivantes&nbsp;: a) mettre en pratique et contrôler l’exécution de toutes les résolutions des organes de pouvoir supérieurs. b) aider les représentants de ces derniers à remplir leur mission dans le secteur. c) prendre des mesures pour élever le niveau économique et culturel de la population. d) garantir la préservation de l’ordre révolutionnaire et lutter contre la contre-révolution et le banditisme. e) utiliser la population travailleuse pour la préservation des puits, des ponts, etc. et pour la lutte contre les calamités naturelles. f) contribuer à la préservation des bois, des voies ferrées, du téléphone et du télégraphe sur le territoire du soviet. g) assurer le juste usufruit des terres. h) effectuer la répartition des terres et organiser des réserves de grains. i) soutenir la coopération agraire, les fermes d’Etat, l’organisation de bibliothèques, etc. j) contribuer à la liquidation de l’analphabétisme et au travail culturel parmi les minorités nationales.
+
Les principales fonctions des soviets ruraux sont les suivantes&nbsp;: a) mettre en pratique et contrôler l’exécution de toutes les résolutions des organes de pouvoir supérieurs. b) aider les représentants de ces derniers à remplir leur mission dans le secteur. c) prendre des mesures pour élever le niveau économique et culturel de la population. d) garantir la préservation de l’ordre révolutionnaire et lutter contre la contre-révolution et le banditisme. e) utiliser la population travailleuse pour la préservation des puits, des ponts, etc. et pour la lutte contre les calamités naturelles. f) contribuer à la préservation des bois, des voies ferrées, du téléphone et du télégraphe sur le territoire du soviet. g) assurer le juste usufruit des terres. h) effectuer la répartition des terres et organiser des réserves de grains. i) soutenir la coopération agraire, les fermes d’État, l’organisation de bibliothèques, etc. j) contribuer à la liquidation de l’analphabétisme et au travail culturel parmi les minorités nationales.
    
Tous les soviets ruraux n’ont pas de budget indépendant&nbsp;: ils jouissent néanmoins d’une personnalité juridique et peuvent passer des contrats.
 
Tous les soviets ruraux n’ont pas de budget indépendant&nbsp;: ils jouissent néanmoins d’une personnalité juridique et peuvent passer des contrats.
Ligne 149 : Ligne 149 :  
=== Soviets urbains ===
 
=== Soviets urbains ===
   −
Les soviets urbains sont élus par les citoyens qui se trouvent sur leur territoire et jouissent de droits électoraux, à raison de un député pour 100 électeurs ouvriers, soldats de l’armée rouge ou de la milice, et de un député pour 300 électeurs employés des institutions d’Etat et institutions privées ou appartenant aux autres catégories d’électeurs. Il revient à ces soviets urbains de résoudre toutes les questions locales et de discuter les problèmes d’intérêt général.
+
Les soviets urbains sont élus par les citoyens qui se trouvent sur leur territoire et jouissent de droits électoraux, à raison de un député pour 100 électeurs ouvriers, soldats de l’armée rouge ou de la milice, et de un député pour 300 électeurs employés des institutions d’État et institutions privées ou appartenant aux autres catégories d’électeurs. Il revient à ces soviets urbains de résoudre toutes les questions locales et de discuter les problèmes d’intérêt général.
   −
Ces organes ont leur budget, grâce auquel ils prennent une part active dans la reconstitution et la transformation de l’économie populaire et de la vie sociale et culturelle. Ce budget était utilisé pour toutes les réalisations locales. En accord avec cela, ils ont le droit d’exploiter la terre et autres établissements, d’établir de nouveaux impôts locaux, de négocier des prêts, de contrôler les biens qui se trouvent sous leur juridiction, d’ouvrir de nouveaux établissements, de les louer, etc. Ils ont, également, le droit de garantir l’ordre, de contribuer à la juste organisation du mécanisme judiciaire et au travail régulier de tous les organes locaux du pouvoir de l’Etat.
+
Ces organes ont leur budget, grâce auquel ils prennent une part active dans la reconstitution et la transformation de l’économie populaire et de la vie sociale et culturelle. Ce budget était utilisé pour toutes les réalisations locales. En accord avec cela, ils ont le droit d’exploiter la terre et autres établissements, d’établir de nouveaux impôts locaux, de négocier des prêts, de contrôler les biens qui se trouvent sous leur juridiction, d’ouvrir de nouveaux établissements, de les louer, etc. Ils ont, également, le droit de garantir l’ordre, de contribuer à la juste organisation du mécanisme judiciaire et au travail régulier de tous les organes locaux du pouvoir de l’État.
   −
L’organe dirigeant du soviet est sa réunion plénière convoquée au moins une fois par mois. La réunion plénière examine et résoud toutes les questions fondamentales de sa compétence et ratifie le budget.
+
L’organe dirigeant du soviet est sa réunion plénière convoquée au moins une fois par mois. La réunion plénière examine et résout toutes les questions fondamentales de sa compétence et ratifie le budget.
    
Les réunions du soviet sont publiques. On y admet, avec droit de parole, mais sans droit de vote, les représentants des [[Comités_d’usine_(Russie)|comités d’usine]], des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]], des régiments et autres organisations, excepté, lorsque sont convoquées des sessions à huis clos. Afin d’établir un contact plus étroit avec les travailleurs, le soviet organise dans la mesure du possible ses sessions dans les usines, les clubs, etc. Les réunions plénières peuvent se tenir à la condition qu’y participent au moins la moitié des membres.
 
Les réunions du soviet sont publiques. On y admet, avec droit de parole, mais sans droit de vote, les représentants des [[Comités_d’usine_(Russie)|comités d’usine]], des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]], des régiments et autres organisations, excepté, lorsque sont convoquées des sessions à huis clos. Afin d’établir un contact plus étroit avec les travailleurs, le soviet organise dans la mesure du possible ses sessions dans les usines, les clubs, etc. Les réunions plénières peuvent se tenir à la condition qu’y participent au moins la moitié des membres.
23

modifications

Menu de navigation