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=== Le prétendu massacre des Romanov ===
 
=== Le prétendu massacre des Romanov ===
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Très longtemps on accusait les Bolcheviks d'avoir massacré en juillet 1918 à Ekaterinbourg le tsar, sa famille et quatre suivants à Ekaterinbourg. Il n'existe aucune source archivée qui permette de l'affirmer. On a établi officiellement le massacre comme démontré alors même qu'on n'a trouvé aucune preuve dans les archives de l'implication ni de Lénine ni de Sverdlov ; uniquement la répétition contre eux d'une accusation répétée plusieurs décennies durant et l'époque jusqu'en 1922 au moins les dirigeants bolcheviks assuraient par la voix de Tchitcherine, Zinoviev, Litvinov, et à nouveau Tchitcherine que le soviet régional de l'Oural avait certes fait exécuter l'ex-tsar suite à un complot destiné à le libérer, mais fait transférer sa femme, ses quatre filles, son fils unique. Ainsi en avril 1922, à la Conférence de Gênes, Tchitchérine affirma que "l'ex-tsarine et ses filles vivaient en Amérique". Nombre d'historiens (tels que Marc Ferro et Marina Grey, fille du général Dénikine) depuis les années 1980 (avec une incertitude sur le sort du fils unique) leur ont donné raison. Lénine et les bolcheviks préféraient négocier pacifiquement un échange avec l'Allemagne de Guillaume II dont la famille de Nicolas II était originaire, afin d'obtenir la libération de Karl Liebnecht et de Léo Jogiches. Le 27 septembre 1918 le frère de la tsarine, Ernst de Hesse, écrivait secrètement à sa soeur Victoria de Hesse qu'il tenait de deux sources sûres "qu'Alix et tous les enfants sont en vie." Vers la mi-octobre 1918 Karl Liebnecht était libre. Lénine lui-même se montra le 8 novembre 1918 réservé quant à l'utilité de l'exécution de feu Nicolas II : autrefois les décapitations de Charles Ier et de Louis XVI n'avaient pas empêché après une certain temps des restaurations, du fait du maintien de la classe des Koulaks. Aucune référence à la famille impériale dans cette allusion unique du no 1 de la Révolution russe à la nuit ouralienne du 16 au 17 juillet 1918, alors qu'il a été calomnieusement répété qu'il s'en est félicité. De même en est-il de l'accusation contre Lénine d'avoir dit en 1911 qu'il fallait  exterminer tous les Romanov c'est-à-dire une bonne centaine.  
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Très longtemps on accusait les Bolcheviks d'avoir massacré en juillet 1918 à Ekaterinbourg le tsar, sa famille et quatre suivants à Ekaterinbourg. Il n'existe aucune source archivée qui permette de l'affirmer. On a établi officiellement le massacre comme démontré alors même qu'on n'a trouvé aucune preuve dans les archives de l'implication ni de Lénine ni de Sverdlov ; uniquement la répétition contre eux d'une accusation répétée plusieurs décennies durant et l'époque jusqu'en 1922 au moins les dirigeants bolcheviks assuraient par la voix de Tchitcherine, Zinoviev, Litvinov, et à nouveau Tchitcherine que le soviet régional de l'Oural avait certes fait exécuter l'ex-tsar suite à un complot destiné à le libérer, mais fait transférer sa femme, ses quatre filles, son fils unique. Ainsi en avril 1922, à la Conférence de Gênes, Tchitchérine affirma que "l'ex-tsarine et ses filles vivaient en Amérique". Nombre d'historiens (tels que Marc Ferro et Marina Grey, fille du général Dénikine) depuis les années 1980 (avec une incertitude sur le sort du fils unique) leur ont donné raison. Lénine et les bolcheviks préféraient négocier pacifiquement un échange avec l'Allemagne de Guillaume II dont la famille de Nicolas II était originaire, afin d'obtenir la libération de Karl Liebnecht et de Léo Jogiches. Le 27 septembre 1918 le frère de la tsarine, Ernst de Hesse, écrivait secrètement à sa soeur Victoria de Hesse qu'il tenait de deux sources sûres "qu'Alix et tous les enfants sont en vie." Vers la mi-octobre 1918 Karl Liebnecht était libre. Lénine lui-même se montra le 8 novembre 1918 réservé quant à l'utilité de l'exécution de feu Nicolas II : autrefois les décapitations de Charles Ier et de Louis XVI n'avaient pas empêché après une certain temps des restaurations, du fait du maintien de la classe des Koulaks. Aucune référence à la famille impériale dans cette allusion unique du no 1 de la Révolution russe à la nuit ouralienne du 16 au 17 juillet 1918, alors qu'il a été calomnieusement répété qu'il s'en est félicité. De même en est-il de l'accusation contre Lénine d'avoir dit en 1911 qu'il fallait  exterminer tous les Romanov c'est-à-dire une bonne centaine. Il souhaitait exactement le contraire :
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" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins [[ Cent-Noirs]] et de déchaîner des [[pogroms]]. Si la [[social-démocratie]] a retenu quelque chose de la première [[révolution russe de 1905]] elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", {{p.|341}}(8-21 décembre 1911) </ref>"Dès l'époque le caractère calomnieux de l'accusation de massacre des Romanov transparaît clairement en mai 1919 dans les propos du journaliste britannique ultra-conservateur et antisémite, Robert Wilton, au commandant français, Joseph Lasies, très dubitatif quant aux preuves matérielles : "Commandant Lasies, même si le tsar et la famille impériale sont en vie, il est nécessaire de dire qu'ils sont morts". En 1920 dans un pamphlet intitulé ''the Last Days of Romanov'' Wilton placera le prétendu massacre sous le signe du complot juif commandité par Jacob Sverdlov. Pourtant à Perm en septembre 1918, 18 témoins identifièrent la tsarine et ses quatre filles ensemble ou séparées puis déposèrent en ce sens devant le juge Sokolov chargé de l'enquête. Mais en 1924 celui-ci, proche des Blancs et de Wilton, expurgea de son rapport cette information ainsi que tous les autres éléments qui plaidaient contre la théorie du massacre (absence de toute trace des onze corps, impossibilité technique de faire assassiner dans une maison onze personnes par une dizaine de personnes).  Il fallut en 1976 la parution de l'enquête d'Anthony Summers et de Tom Mangold, qui retrouvèrent quelques années plus tôt  à Harvard un exemplaire intégral du rapport Sokolov pour que soit découverte la forfaiture de ce magistrat.  
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" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins [[ Cent-Noirs]] et de déchaîner des [[pogroms]]. Si la [[social-démocratie]] a retenu quelque chose de la première [[révolution russe de 1905]] elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", {{p.|341}}(8-21 décembre 1911) </ref>
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Dès l'époque le caractère calomnieux de l'accusation de massacre des Romanov transparaît clairement en mai 1919 dans les propos du journaliste britannique ultra-conservateur et antisémite, Robert Wilton, au commandant français, Joseph Lasies, très dubitatif quant aux preuves matérielles : "Commandant Lasies, même si le tsar et la famille impériale sont en vie, il est nécessaire de dire qu'ils sont morts". En 1920 dans un pamphlet intitulé ''the Last Days of Romanov'' Wilton placera le prétendu massacre sous le signe du complot juif commandité par Jacob Sverdlov. Pourtant à Perm en septembre 1918, 18 témoins identifièrent la tsarine et ses quatre filles ensemble ou séparées puis déposèrent en ce sens devant le juge Sokolov chargé de l'enquête. Mais en 1924 celui-ci, proche des Blancs et de Wilton, expurgea de son rapport cette information ainsi que tous les autres éléments qui plaidaient contre la théorie du massacre (absence de toute trace des onze corps, impossibilité technique de faire assassiner dans une maison onze personnes par une dizaine de personnes).  Il fallut en 1976 la parution de l'enquête d'Anthony Summers et de Tom Mangold, qui retrouvèrent quelques années plus tôt  à Harvard un exemplaire intégral du rapport Sokolov pour que soit découverte la forfaiture de ce magistrat.  
    
=== Terrorismes révolutionnaire et contre-révolutionnaire  ===
 
=== Terrorismes révolutionnaire et contre-révolutionnaire  ===
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