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Les ouvriers des villes ont renversé les monarques (en Angleterre et en France on a exécuté les rois, il y a déjà quelques centaines d’années et nous étions en retard avec notre tsar), et pourtant après un certain temps l’ancien régime était restauré. C’est parce qu’alors il n’existait pas, même dans les villes la grande production qui groupe dans les fabriques et dans les usines des millions d’ouvriers, et les soude en une armée assez solide pour qu’ils puissent sans le soutien des paysans, résister à la fois à la pression des capitalistes et des koulaks "<ref>Marc Ferro, chapitre « La deuxième mort de Nicolas II », ''Les Tabous de l'histoire'', éd. Pocket, 2004, ; "Évènement ou fait divers ? Une mort énigmatique" dans ''Nicolas II '', Paris, Payot, 1990 ; Lénine, ''Œuvres'', tome 28, juillet 1918-mars 1919, Paris, Éditions sociales, 1961, p. 175-176 </ref>".
 
Les ouvriers des villes ont renversé les monarques (en Angleterre et en France on a exécuté les rois, il y a déjà quelques centaines d’années et nous étions en retard avec notre tsar), et pourtant après un certain temps l’ancien régime était restauré. C’est parce qu’alors il n’existait pas, même dans les villes la grande production qui groupe dans les fabriques et dans les usines des millions d’ouvriers, et les soude en une armée assez solide pour qu’ils puissent sans le soutien des paysans, résister à la fois à la pression des capitalistes et des koulaks "<ref>Marc Ferro, chapitre « La deuxième mort de Nicolas II », ''Les Tabous de l'histoire'', éd. Pocket, 2004, ; "Évènement ou fait divers ? Une mort énigmatique" dans ''Nicolas II '', Paris, Payot, 1990 ; Lénine, ''Œuvres'', tome 28, juillet 1918-mars 1919, Paris, Éditions sociales, 1961, p. 175-176 </ref>".
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C'est le dialecticien marxiste et non le vengeur obsédé par le souvenir d'un frère, qui s'exprimait ici. Ce qui comptait à ses yeux c'était la destruction d'une classe paysanne après celle des capitalistes et non pas l'extermination physique d'une maison impériale, dont beaucoup de membres d'ailleurs survécurent : le Grand Duc Cyrille Wladimirovitch, cousin du tsar devenu en 1924 l'héritier présomptif du trône, son frère André toute leur descendance, l'impératrice douairière, Maria Fedorovna, veuve du tsar même Alexandre III qui fit pendre Alexandre Oulianov, ses deux filles et soeurs de Nicolas II, Xenia et Olga Alexandrovna.   
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Ce fut le dialecticien marxiste, et non le vengeur obsédé par le souvenir d'un frère mort vingt ans plus tôt, qui s'exprima ici. Ce qui comptait à ses yeux c'était la destruction d'une classe paysanne après celle des capitalistes et non pas l'extermination physique d'une maison impériale, dont beaucoup de membres d'ailleurs survécurent : le Grand Duc Cyrille Wladimirovitch, cousin du tsar devenu en 1924 l'héritier présomptif du trône, son frère André toute leur descendance, l'impératrice douairière, Maria Fedorovna, veuve du tsar même Alexandre III qui fit pendre Alexandre Oulianov, ses deux filles et soeurs de Nicolas II, Xenia et Olga Alexandrovna.   
    
=== Le mouvement international ===
 
=== Le mouvement international ===
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=== Lénine a-t-il mené à Staline&nbsp;? ===
 
=== Lénine a-t-il mené à Staline&nbsp;? ===
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Beaucoup d'intellectuels affirment, paresseusement, que les méthodes et les actions de Lénine ont mené directement aux atrocités de Staline. En réalité, on ne peut évidemment pas réduire le destin de l'[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|Union soviétique]] après Lénine à la question de la psychologie de tel ou tel dirigeant. La principale explication historique du [[Stalinisme|stalinisme]] réside dans le fait que la révolution russe a échoué à s'étendre à d'autres pays. La faute en revient aux dirigeants occidentaux comme [[Winston_Churchill|Winston Churchill]] qui lancèrent leurs armées contre le jeune [[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], et aux dirigeants révolutionnaires qui tergiversèrent à défendre la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe]]. Après la mort de Lénine, la politique de Staline consista à décourager les mouvements révolutionnaires qui éclataient à certains endroits du monde. Il ordonna aux [[Parti_communiste_chinois|communistes chinois]] de se ranger derrière [[Tchang_Kai-chek|Tchang Kai-chek]], un dirigeant bourgeois qui les utilisa puis les massacra. Cette pratique, théorisée sous la forme du "[[Socialisme_dans_un_seul_pays|socialisme dans un seul pays]]", n'a rien à voir avec l'internationalisme de Lénine. Sous Staline, beaucoup de gains révolutionnaires furent perdus. La démocratie ouvrière s'atrophia puis disparut. La dure répression parfois mise en oeuvre lors des premières années de la révolution n'a rien à voir avec la sauvagerie des crimes staliniens et les procès truqués. l'avortement et l'homosexualité redevinrent des crimes. La créativité artistique fut remplacée par les canons du "[[Réalisme_socialiste|réalisme socialiste]]". La politique de collectivisation forcée des terres menée par Staline est à l'opposé de l'alliance entre [[Prolétariat|prolétariat]] urbain et [[Paysannerie|paysannerie]] recherchée constamment par Lénine. Sous Staline, une nouvelle classe de [[Bureaucratie|bureaucrates]] émergea. Le parti bolchévik devint une organisation de l'élite, préoccupée de ses propres intérêts.
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Beaucoup d'intellectuels affirment, paresseusement, que les méthodes et les actions de Lénine ont mené directement aux atrocités de Staline. En réalité, on ne peut évidemment pas réduire le destin de l'[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|Union soviétique]] après Lénine à la question de la psychologie de tel ou tel dirigeant. La principale explication historique du [[Stalinisme|stalinisme]] réside dans le fait que la révolution russe a échoué à s'étendre à d'autres pays. La faute en revient aux dirigeants occidentaux comme [[Winston_Churchill|Winston Churchill]] qui lancèrent leurs armées contre le jeune [[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], et aux dirigeants révolutionnaires qui tergiversèrent à défendre la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe]]. Après la mort de Lénine, la politique de Staline consista à décourager les mouvements révolutionnaires qui éclataient à certains endroits du monde. Il ordonna aux [[Parti_communiste_chinois|communistes chinois]] de se ranger derrière [[Tchang_Kai-chek|Tchang Kai-chek]], un dirigeant bourgeois qui les utilisa puis les massacra. Cette pratique, théorisée sous la forme du "[[Socialisme_dans_un_seul_pays|socialisme dans un seul pays]]", n'a rien à voir avec l'internationalisme de Lénine. Sous Staline, beaucoup de gains révolutionnaires furent perdus. La démocratie ouvrière s'atrophia puis disparut. La dure répression parfois mise en oeuvre lors des premières années de la révolution n'a rien à voir avec la sauvagerie des crimes staliniens et les procès truqués. l'avortement et l'homosexualité redevinrent des crimes. La créativité artistique fut remplacée par les canons du [[Réalisme_socialiste|réalisme socialiste]]". La politique de collectivisation forcée des terres menée par Staline est à l'opposé de l'alliance entre [[Prolétariat|prolétariat]] urbain et [[Paysannerie|paysannerie]] recherchée constamment par Lénine. Sous Staline, une nouvelle classe de [[Bureaucratie|bureaucrates]] émergea. Le parti bolchévik devint une organisation de l'élite, préoccupée de ses propres intérêts.
    
=== Le léninisme aujourd'hui ===
 
=== Le léninisme aujourd'hui ===
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