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Lénine en effet n'est pas un pacifiste, et fait tout ce qu'il peut pour assurer la victoire des bolchéviks. A l'été 1910 au congrès du parti social-démocrate de Coppenhague, les bolcheviks votèrent tous à main levée pour l'abolition de la peine de mort d'après ce qu'en dira Julius Martov <ref> à bas la peine de mort'' aout 1918 </ref>".Du moins après 1914 Lénine personnellement évoluera et se montrera seul dans le mouvement en novembre 1917 hostile à sa suppression totale qu'il jugera risquée dans le contexte particulièrement exacerbé de lutte des classes et de guerre mondiale.  
 
Lénine en effet n'est pas un pacifiste, et fait tout ce qu'il peut pour assurer la victoire des bolchéviks. A l'été 1910 au congrès du parti social-démocrate de Coppenhague, les bolcheviks votèrent tous à main levée pour l'abolition de la peine de mort d'après ce qu'en dira Julius Martov <ref> à bas la peine de mort'' aout 1918 </ref>".Du moins après 1914 Lénine personnellement évoluera et se montrera seul dans le mouvement en novembre 1917 hostile à sa suppression totale qu'il jugera risquée dans le contexte particulièrement exacerbé de lutte des classes et de guerre mondiale.  
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Pour autant les contre-révolutionnaires sont bien plus brutaux que les bolchéviks, et par ailleurs corrompus et [[Antisémitisme|antisémites]]. La guerre civile est finalement gagnée grâce à l'immense courage et à la détermination des bolchéviks. Dans toute cette période, Lénine joue un rôle crucial dans la détermination de l'orientation politique du parti. Mais il n'est pas un tyran. Dans les mois qui suivent la [[Révolution_d'octobre|Révolution d'octobre]], la direction du parti est souvent divisée, et Lénine doit farouchement débattre et argumenter pour convaincre ses camarades. Il ne considère aucune tâche comme indigne de lui, et passe beaucoup de temps à régler des détails administratifs très mineurs. Il ne cherche aucun avantage pour lui-même, et désapprouve fortement le [[Conseil_des_commissaires_du_peuple|Conseil des commissaires du peuple]] quand celui-ci, en 1918, décide d'augmenter son salaire.
 
Pour autant les contre-révolutionnaires sont bien plus brutaux que les bolchéviks, et par ailleurs corrompus et [[Antisémitisme|antisémites]]. La guerre civile est finalement gagnée grâce à l'immense courage et à la détermination des bolchéviks. Dans toute cette période, Lénine joue un rôle crucial dans la détermination de l'orientation politique du parti. Mais il n'est pas un tyran. Dans les mois qui suivent la [[Révolution_d'octobre|Révolution d'octobre]], la direction du parti est souvent divisée, et Lénine doit farouchement débattre et argumenter pour convaincre ses camarades. Il ne considère aucune tâche comme indigne de lui, et passe beaucoup de temps à régler des détails administratifs très mineurs. Il ne cherche aucun avantage pour lui-même, et désapprouve fortement le [[Conseil_des_commissaires_du_peuple|Conseil des commissaires du peuple]] quand celui-ci, en 1918, décide d'augmenter son salaire.
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Le 20 septembre 1919 dans une polémique avec Kautsky  rapporte la lettre d'un bourgeois libéral, Stuart Chase, publiée le 25 juin 1919 dans ''The New Republic'', journal de centre-gauche, effectuant une comparaison statistique du nombre de victimes pour l'année novembre 1917-novembre 1918 entre la nouvelle Russie bolchevique et le gouvernement de la petite Finlande (400. 000 électeurs) pendant la [[guerre civile finlandaise]] en 1918. On décompte pour le gouvernement bolchevique 3.800 exécutions, "beaucoup de fonctionnaires vendus et de contre-révolutionnaires" et pour le gouvernement finlandais près de 90.000 socialistes", dont "16.500 en l'espace de trois jours" que les forces alliées antibolcheviques soutenaient, au nom de la démocraties. D'après Stuart Chase, « le gouvernement finlandais a été infiniment plus terroriste que le gouvernement russe »<ref>''Oeuvres de Lénine'', Éditions sociales, 1964 tome 30-septembre 1919-avril 1920, p. 23.</ref>.
    
=== L'affaire des Romanov ===
 
=== L'affaire des Romanov ===
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L'affaire du massacre de Nicolas II et de totue sa famille dans l'Oural en juillet 1918 constituerait une autre preuve de sa volonté destructrice. Or une citation de lui été calomnieusement bafouée. Ainsi aurait-il appelé en 1911 à l'extermination de tous les Romanov c'est-à-dire d'une bonne centaine. En réalité en décembre 1911 il s'exprimait par antiphrase dans un plaidoyer républicain (réclamant en outre pour les ouvriers la journée de travail de 8 H et pour les paysans l'abolition totale de la féodalité ) destiné aux libéraux russes favorables à une monarchie constitutionnelle de type anglais. Celle-ci s'était imposée au XVIIème siècle grâce à la décapitation d'un Stuart, Charles Ier ; la nouvelle monarchie constitutionnelle russe devait, le cas échéant, frapper au centuple la Maison Romanov, les "Assassins Cent-Noirs" y ayant chacun au moins un complice :
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L'affaire du massacre de Nicolas II et de toute sa famille dans l'Oural en juillet 1918 constituerait une autre preuve de la volonté destructrice de Lénine. Or une citation de lui été calomnieusement bafouée. Ainsi aurait-il appelé en 1911 à l'extermination de tous les Romanov c'est-à-dire d'une bonne centaine. En réalité en décembre 1911 il s'exprimait par antiphrase dans un plaidoyer républicain (réclamant en outre pour les ouvriers la journée de travail de 8 H et pour les paysans l'abolition totale de la féodalité) destiné aux libéraux russes favorables à une monarchie constitutionnelle de type anglais. Celle-ci, rappelle-t-il,  s'était imposée au XVII ème siècle grâce à la décapitation d'un Stuart, Charles Ier ; la nouvelle monarchie constitutionnelle russe devait, le cas échéant, frapper au centuple la Maison Romanov, les "Assassins Cent-Noirs" y ayant chacun au moins un complice :
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" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins Cent-Noirs et de déchaîner des pogroms. Si la social-démocratie a retenu quelque chose de la première révolution russe de 1905 elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", p. 341(8-21 décembre 1911) </ref>".
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" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins Cent-Noirs et de déchaîner des pogroms. Si la social-démocratie a retenu quelque chose de la première révolution russe de 1905 elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", p. 341(8-21 décembre 1911) </ref>".
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Nous étions en fait dans le contexte des votes abolitionnistes du congrès de Coppenhague. L'accusation de massacre des Romanov en juillet 1918 dans la maison d'Ipatiev d'Ekaterinbourg est à mettre en rapport avec la [[question juive en Russie]]. Elle est indissociable de l'antisémitisme qui traverse l'Europe en 1919-1920 et vise les Bolcheviks, tout autant pour leurs choix politiques que pour leur origine juive : le commandant du détachement assassin, Jacob Iourovsky, et son commanditaire Jacob [[ Sverdlov]], président du conseil régional de l'Oural. Pourtant ce dernier annonça à l'été 1918 que suite à un complot visant à libérer les Romanov, le tsar avait été fusillé mais sa famille transférée. De fait le massacre des Romanov en juillet 1918 est de plus en plus contesté par des historiens comme par des experts de la gendarmerie française qui nient la fiabilité de Tests ADN sur des corps retrouvés des décennies plus tard <ref> "Romanov, la contre-enquête", 26 décembre 2018 documentaire télévisé sur la chaine ''Histoire''</ref>. Seule à l'époque jusqu'en 1922 l'exécution du tsar fut reconnue par les dirigeants bolcheviks : en plus de Sverdlov, Tchitcherine, Litvinov, Zinoviev. En mars 1918 le traité de Brest - Litovsk l'obligeait à protéger la tsarine et ses quatre filles, tout en laissant aux Bolcheviks le soin de décider eux-mêmes du sort de Nicolas II. Dans les mois qui suivirent, les défaites successives de l'Allemagne de Guillaume II, amenèrent Lénine à demander la livraison de la famille du tsar en échange de la libération des spartakistes allemands, Karl Liebnecht et Léo Jogiches. De juillet à octobre 1918 des négociations entre les deux gouvernements sont entreprises en ce sens. A l'époque alors que les nouveaux occupants tchèques ne retrouvèrent pas les corps une multitude de témoignages en provenance de Perm affluèrent, en mars 1919 auprès du juge Sokolov pour dire que la tsarine et ses quatre filles y avaient été vues, prisonnières de la Tcheka, d'août à octobre 1918. Les témoignages furent enterrés par le juge lors de la publication de son rapport en 1924.  
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Nous étions en fait dans le contexte des votes abolitionnistes du congrès de Coppenhague. Mais l'accusation de massacre des Romanov en juillet 1918 dans la maison d'Ipatiev d'Ekaterinbourg est à mettre en rapport avec la [[question juive en Russie]]. Elle est indissociable de l'antisémitisme qui traverse l'Europe en 1919-1920 et vise les Bolcheviks, tout autant pour leurs choix politiques que pour leur origine juive : le commandant du détachement assassin, Jacob Iourovsky, et son commanditaire Jacob [[ Sverdlov]], président du conseil régional de l'Oural. Pourtant ce dernier annonça à l'été 1918 que suite à un complot visant à libérer les Romanov, le tsar avait été fusillé mais sa famille transférée. De fait le massacre des Romanov en juillet 1918 est de plus en plus contesté par des historiens comme par des experts de la gendarmerie française qui nient la fiabilité de Tests ADN sur des corps retrouvés des décennies plus tard <ref> "Romanov, la contre-enquête", 26 décembre 2018 documentaire télévisé sur la chaine ''Histoire''</ref>. Seule à l'époque jusqu'en 1922 l'exécution du tsar fut reconnue par les dirigeants bolcheviks : en plus de Sverdlov, Tchitcherine, Litvinov, Zinoviev. En mars 1918 le traité de Brest - Litovsk l'obligeait à protéger la tsarine et ses quatre filles, tout en laissant aux Bolcheviks le soin de décider eux-mêmes du sort de Nicolas II. Dans les mois qui suivirent, les défaites successives de l'Allemagne de Guillaume II, amenèrent Lénine à demander la livraison de la famille du tsar en échange de la libération des spartakistes allemands, Karl Liebnecht et Léo Jogiches. De juillet à octobre 1918 des négociations entre les deux gouvernements sont entreprises en ce sens. A l'époque alors que les nouveaux occupants tchèques ne retrouvèrent pas les corps une multitude de témoignages en provenance de Perm affluèrent, en mars 1919 auprès du juge Sokolov pour dire que la tsarine et ses quatre filles y avaient été vues, prisonnières de la Tcheka, d'août à octobre 1918. Les témoignages furent enterrés par le juge lors de la publication de son rapport en 1924.  
    
Le 8 novembre 1918 Lénine évoqua, sans référence à la famille impériale, l'exécution du tsar. C'était pour la comparer à celles de Louis XVI et de Charles Ier. Encore se montra-t-il réticent quant à son utilité, dans une optique marxiste, du fait des restaurations française et britannique des Bourbons et des Stuart qui suivirent les deux régicides républicains :  
 
Le 8 novembre 1918 Lénine évoqua, sans référence à la famille impériale, l'exécution du tsar. C'était pour la comparer à celles de Louis XVI et de Charles Ier. Encore se montra-t-il réticent quant à son utilité, dans une optique marxiste, du fait des restaurations française et britannique des Bourbons et des Stuart qui suivirent les deux régicides républicains :  
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