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[[File:Féodalisme.png|right|459x399px|Féodalisme.png]]Le '''féodalisme''' désigne pour les [[Marxisme|marxistes]] le [[Mode_de_production|mode de production]] qui se situe entre l'[[Mode_de_production_antique|esclavagisme antique]] et le [[Capitalisme|capitalisme]].
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Le '''féodalisme''' désigne pour les [[Marxisme|marxistes]] le [[Mode_de_production|mode de production]] qui se situe entre l'[[Mode_de_production_antique|esclavagisme antique]] et le [[Capitalisme|capitalisme]].
    
''Quand il est utilisé comme synonyme de "''[[Féodalité|''féodalité'']]''", il a une signification plus restreinte.''
 
''Quand il est utilisé comme synonyme de "''[[Féodalité|''féodalité'']]''", il a une signification plus restreinte.''
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=== Du monde antique au Moyen-Âge ===
 
=== Du monde antique au Moyen-Âge ===
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[[File:Fauchage.jpg|right|350x377px|Fauchage.jpg]]La société féodale est issue de la décomposition de l'[[Empire_romain|Empire romain]] d'Occident. Après une période assez longue et mouvementée de mutation à partir du 5<sup>e</sup> siècle, elle s’est stabilisée en Europe vers l’an&nbsp;mil.&nbsp;Dans les divers royaumes d'Europe, le schéma de la féodalité est assez similaire, avec une [[Noblesse|noblesse]], des [[Serfs|serfs]] et une Eglise forte.&nbsp;Quelques pourcent de la population sont des&nbsp;nobles qui reçoivent d’un suzerain des terres, des fiefs, à&nbsp;condition de le servir militairement. Au sommet de la&nbsp;pyramide de la noblesse, il y a les rois.&nbsp;L’Eglise, institution plus ancienne que le féodalisme, constitue une vaste bureaucratie; elle est le&nbsp;plus grand propriétaire terrien. Sa hiérarchie est ouverte&nbsp;de façon privilégiée (mais non exclusive) aux nobles.&nbsp;L’Eglise fournit au féodalisme des justifications [[Religion|religieuses]] — une [[Idéologie|idéologie]] — et les intellectuels dont il a&nbsp;besoin.
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<div class="capturedImage floatright" style="vertical-align: middle;  width: 350px">[[File:Fauchage.jpg|right|350x377px|Fauchage.jpg]]</div>
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La société féodale est issue de la décomposition de l'[[Empire_romain|Empire romain]] d'Occident. Après une période assez longue et mouvementée de mutation à partir du 5<sup>e</sup> siècle, elle s’est stabilisée en Europe vers l’an&nbsp;mil.&nbsp;Dans les divers royaumes d'Europe, le schéma de la féodalité est assez similaire, avec une [[Noblesse|noblesse]], des [[Serfs|serfs]] et une Eglise forte.&nbsp;Quelques pourcent de la population sont des&nbsp;nobles qui reçoivent d’un suzerain des terres, des fiefs, à&nbsp;condition de le servir militairement. Au sommet de la&nbsp;pyramide de la noblesse, il y a les rois.&nbsp;L’Eglise, institution plus ancienne que le féodalisme, constitue une vaste bureaucratie; elle est le&nbsp;plus grand propriétaire terrien. Sa hiérarchie est ouverte&nbsp;de façon privilégiée (mais non exclusive) aux nobles.&nbsp;L’Eglise fournit au féodalisme des justifications [[Religion|religieuses]] — une [[Idéologie|idéologie]] — et les intellectuels dont il a&nbsp;besoin.
    
Dans le Sud, l'[[Esclavagisme|esclavagisme de type antique]] se maintiendra encore un certain temps, tandis que&nbsp;dans l’Est (Oural, Volga...) et le Nord (Ecosse, Frise...), des rapports de type [[Tribalisme|tribaux]] ou [[Nomades|nomades]] restaient vivaces.&nbsp;De plus, un peu partout se trouvaient des paysans libres, "allodiaux", et notamment dans les régions de montagne. Dans des régions marquées par la civilisation romaine antique (par exemple dans le Midi occitan), le droit reste écrit et les paysans généralement propriétaires à 100% des terres.
 
Dans le Sud, l'[[Esclavagisme|esclavagisme de type antique]] se maintiendra encore un certain temps, tandis que&nbsp;dans l’Est (Oural, Volga...) et le Nord (Ecosse, Frise...), des rapports de type [[Tribalisme|tribaux]] ou [[Nomades|nomades]] restaient vivaces.&nbsp;De plus, un peu partout se trouvaient des paysans libres, "allodiaux", et notamment dans les régions de montagne. Dans des régions marquées par la civilisation romaine antique (par exemple dans le Midi occitan), le droit reste écrit et les paysans généralement propriétaires à 100% des terres.
 
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''«&nbsp;La féodalité ne fut nullement apportée toute faite d'Allemagne, mais elle eut son origine, du côté des conquérants, dans l'organisation militaire de l'armée pendant la conquête même, et cette organisation se développa après la conquête, sous l'effet des forces productives trouvées dans les pays conquis, pour devenir seulement alors la féodalité proprement dite. L'échec des tentatives faites pour imposer d'autres formes nées de réminiscences de l'ancienne Rome (Charlemagne, par exemple) nous montre à quel point la forme féodale était conditionnée par les forces productives. &nbsp;»<ref>K. Marx - F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450000d.htm L'idéologie allemande]'', 1845</ref>''
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=== Nouvel essor marchand à partir du 11<sup>e</sup> siècle ===
 
=== Nouvel essor marchand à partir du 11<sup>e</sup> siècle ===
    
Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande.&nbsp; L’insécurité des voies de communication terrestres laisse une place de choix aux ports des bords de la Méditerranée, en particulier de l’Italie du Nord. Les Croisades accroissent leur rôle et l’importance de leur réseau tout autour de la Méditerranée et même de la Mer Noire.
 
Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande.&nbsp; L’insécurité des voies de communication terrestres laisse une place de choix aux ports des bords de la Méditerranée, en particulier de l’Italie du Nord. Les Croisades accroissent leur rôle et l’importance de leur réseau tout autour de la Méditerranée et même de la Mer Noire.
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Le midi occitan fut également un lieu de développement important aux 12<sup>e</sup> et 13<sup>e</sup> siècles. Il est composé de pays très indépendants, prêtant hommage ici ou là selon leurs intérêts (royaumes d’Aragon, de France, d’Angleterre...). En 1134, ils participent à l’élection de l’empereur d’Espagne à Saragosse. En 1166, le Béarn, la Bigorre, Comminges, Foix, Cahors, Rouergue, Gévaudan, Septimanie (Languedoc) et Provence rendent hommage au roi d’Aragon Alphonse II. En 1173, Raymond V de Toulouse, principal seigneur du Midi prête hommage au roi d’Angleterre pour recevoir son appui. Cette autonomie s’explique par un type de société nettement moins féodal que dans le royaume de France par exemple. Ainsi, il n’existe pratiquement pas de [[servage|servage]] des paysans ni de corvées&nbsp;; leurs possibilités d’ascension sociale sont importantes&nbsp;; les seigneurs peuvent difficilement vendre des terres sans l’accord du titulaire de la manse. Seulement 5% environ des parcelles ne sont pas des alleux (domaines libres de tout droit féodal). Les bourgs et villes importantes sont dirigées par des consuls ayant un pouvoir économique (règlementation des marchés...), financier, juridique (droits de justice), et même militaire&nbsp;; ainsi la Commune de Millau organise des expéditions armées contre des seigneurs des environs. La Croisade des Albigeois et le génocide des cathares mit un sérieux coup de frein à cette particularité régionale.
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Le midi occitan fut également un lieu de développement important aux 12<sup>e</sup> et 13<sup>e</sup> siècles. Il est composé de pays très indépendants, prêtant hommage ici ou là selon leurs intérêts (royaumes d’Aragon, de France, d’Angleterre...). En 1134, ils participent à l’élection de l’empereur d’Espagne à Saragosse. En 1166, le Béarn, la Bigorre, Comminges, Foix, Cahors, Rouergue, Gévaudan, Septimanie (Languedoc) et Provence rendent hommage au roi d’Aragon Alphonse II. En 1173, Raymond V de Toulouse, principal seigneur du Midi prête hommage au roi d’Angleterre pour recevoir son appui. Cette autonomie s’explique par un type de société nettement moins féodal que dans le royaume de France par exemple. Ainsi, il n’existe pratiquement pas de [[Servage|servage]] des paysans ni de corvées&nbsp;; leurs possibilités d’ascension sociale sont importantes&nbsp;; les seigneurs peuvent difficilement vendre des terres sans l’accord du titulaire de la manse. Seulement 5% environ des parcelles ne sont pas des alleux (domaines libres de tout droit féodal). Les bourgs et villes importantes sont dirigées par des consuls ayant un pouvoir économique (règlementation des marchés...), financier, juridique (droits de justice), et même militaire&nbsp;; ainsi la Commune de Millau organise des expéditions armées contre des seigneurs des environs. La Croisade des Albigeois et le génocide des cathares mit un sérieux coup de frein à cette particularité régionale.
    
Dès les 11<sup>e</sup>, 12<sup>e</sup>&nbsp;et 13<sup>e</sup>&nbsp;siècles, le commerce connaît un nouvel essor. Le développement de la production artisanale et du commerce s’opère hors des seigneuries rurales&nbsp;: dans les villes, en particulier ports, noeuds de communication, sites de grandes foires. Des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux. Ce milieu urbain génère des rapports sociaux plus démocratiques, plus favorables à l’émancipation juridique, sociale et culturelle que les seigneuries rurales. Aussi, l’ensemble des habitants obtient très tôt des chartes par lesquelles les seigneurs reconnaissent aux Communes différents droits individuels et collectifs.
 
Dès les 11<sup>e</sup>, 12<sup>e</sup>&nbsp;et 13<sup>e</sup>&nbsp;siècles, le commerce connaît un nouvel essor. Le développement de la production artisanale et du commerce s’opère hors des seigneuries rurales&nbsp;: dans les villes, en particulier ports, noeuds de communication, sites de grandes foires. Des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux. Ce milieu urbain génère des rapports sociaux plus démocratiques, plus favorables à l’émancipation juridique, sociale et culturelle que les seigneuries rurales. Aussi, l’ensemble des habitants obtient très tôt des chartes par lesquelles les seigneurs reconnaissent aux Communes différents droits individuels et collectifs.
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Le développement progressif des forces productives et des échanges donne naissance à la classe sociale des marchands. Du 11<sup>e</sup> au 15<sup>e</sup> siècle, cette [[Classe_progressiste|classe est progressiste]] car ses intérêts la poussent à défendre et accroître les libertés communales face aux seigneurs et à l’Eglise. Le processus est essentiellement graduel, mais des révolutions bourgeoises et populaires éclatent dans des villes à la vie industrielle et commerciale avancée lorsque la féodalité ne s’avère pas capable de s’adapter à l’évolution historique. Les Communes sont parfois épaulées par la royauté ou un grand seigneur pour affaiblir un vassal trop remuant ou un rival. Enfin, tout en étant alliés la plupart du temps alliés dans la même catégorie des "bourgeois", les couches urbaines les plus populaires opposent parfois leurs propres intérêts aux riches [[marchands|marchands]] et [[patriciens|patriciens]]. C'est cet ensemble d'intérêts contradictoires qu'il faut avoir à l'esprit pour comprendre les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] au Moyen-Âge.
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Le développement progressif des forces productives et des échanges donne naissance à la classe sociale des marchands. Du 11<sup>e</sup> au 15<sup>e</sup> siècle, cette [[Classe_progressiste|classe est progressiste]] car ses intérêts la poussent à défendre et accroître les libertés communales face aux seigneurs et à l’Eglise. Le processus est essentiellement graduel, mais des révolutions bourgeoises et populaires éclatent dans des villes à la vie industrielle et commerciale avancée lorsque la féodalité ne s’avère pas capable de s’adapter à l’évolution historique. Les Communes sont parfois épaulées par la royauté ou un grand seigneur pour affaiblir un vassal trop remuant ou un rival. Enfin, tout en étant alliés la plupart du temps alliés dans la même catégorie des "bourgeois", les couches urbaines les plus populaires opposent parfois leurs propres intérêts aux riches [[Marchands|marchands]] et [[Patriciens|patriciens]]. C'est cet ensemble d'intérêts contradictoires qu'il faut avoir à l'esprit pour comprendre les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] au Moyen-Âge.
    
=== Le clergé et la religion ===
 
=== Le clergé et la religion ===
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L'emprise de la [[religion|religion]], très forte de manière générale dans l'histoire de l'humanité, l'était plus encore dans les sociétés pré-capitalistes. En conséquence, aussi bien les [[idéologie_dominante|idéologies dominantes]] que les idéologies subversives utilisaient le plus souvent des arguments théologiques.
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L'emprise de la [[Religion|religion]], très forte de manière générale dans l'histoire de l'humanité, l'était plus encore dans les sociétés pré-capitalistes. En conséquence, aussi bien les [[Idéologie_dominante|idéologies dominantes]] que les idéologies subversives utilisaient le plus souvent des arguments théologiques.
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De manière simplifiée on peut dire que l'idéologie dominante dans l'essentiel de l'Europe féodale était le [[catholicisme|catholicisme]] romain, en particulier les idées de Thomas d’Aquin selon qui Dieu assigné sa place à chaque humain à sa naissance&nbsp;: roi, seigneur, serf ou esclave, riche ou pauvre. Le riche doit faire l’aumône mais sans diminuer la capacité de sa famille à tenir son rang assigné par le Ciel. Dans ces conditions, toute expérience sociale différente de la pyramide féodale, toute revendication populaire est considérée comme une hérésie.
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De manière simplifiée on peut dire que l'idéologie dominante dans l'essentiel de l'Europe féodale était le [[Catholicisme|catholicisme]] romain, en particulier les idées de Thomas d’Aquin selon qui Dieu assigné sa place à chaque humain à sa naissance&nbsp;: roi, seigneur, serf ou esclave, riche ou pauvre. Le riche doit faire l’aumône mais sans diminuer la capacité de sa famille à tenir son rang assigné par le Ciel. Dans ces conditions, toute expérience sociale différente de la pyramide féodale, toute revendication populaire est considérée comme une hérésie.
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Les mouvements populaires et bourgeois se sont quasiment systématiquement appuyés sur des "hérésies" qui professaient une forme ou une autre de [[millénarisme|millénarisme]]. Le [[protestantisme|protestantisme]] a constitué au moment de son essor une expression des luttes bourgeoises, ou populaires. Il n'y a que vers la fin du féodalisme que les mouvements révolutionnaires se sont emparées d'idées non religieuses voire anti-religieuses, comme pendant la [[révolution_française|révolution française]].
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Les mouvements populaires et bourgeois se sont quasiment systématiquement appuyés sur des "hérésies" qui professaient une forme ou une autre de [[Millénarisme|millénarisme]]. Le [[Protestantisme|protestantisme]] a constitué au moment de son essor une expression des luttes bourgeoises, ou populaires. Il n'y a que vers la fin du féodalisme que les mouvements révolutionnaires se sont emparées d'idées non religieuses voire anti-religieuses, comme pendant la [[Révolution_française|révolution française]].
    
=== Emergence des Etats-Nations ===
 
=== Emergence des Etats-Nations ===
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La société féodale était peu centralisée. Cela change à partir de la fin du 13<sup>e</sup> siècle, la concurrence entre royaumes (en particulier France et Angleterre) les pousse à unifier la [[monnaie|monnaie]], la [[justice|justice]], à lever des [[armée_permanente|armées permanentes]]... c'est-à-dire à ériger un [[État|État]] centralisé.
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La société féodale était peu centralisée. Cela change à partir de la fin du 13<sup>e</sup> siècle, la concurrence entre royaumes (en particulier France et Angleterre) les pousse à unifier la [[Monnaie|monnaie]], la [[Justice|justice]], à lever des [[Armée_permanente|armées permanentes]]... c'est-à-dire à ériger un [[État|État]] centralisé.
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Pour affaiblir les grands féodaux, les rois vont même créer directement de véritables zones franches indépendantes de la hiérarchie féodale intermédiaire ; les bastides du Sud-Ouest de la France en sont un bon exemple avec leur pouvoir politique et économique local démocratique (consulat, marché, foires, poids et mesures, milice). Pour disposer de ressources financières et de relais administratifs, les royautés s’appuient sur le [[patriciat|patriciat]] (moyenne et haute bourgeoisie) urbain.
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Pour affaiblir les grands féodaux, les rois vont même créer directement de véritables zones franches indépendantes de la hiérarchie féodale intermédiaire&nbsp;; les bastides du Sud-Ouest de la France en sont un bon exemple avec leur pouvoir politique et économique local démocratique (consulat, marché, foires, poids et mesures, milice). Pour disposer de ressources financières et de relais administratifs, les royautés s’appuient sur le [[Patriciat|patriciat]] (moyenne et haute bourgeoisie) urbain.
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En revanche les [[Etats-Nations|Etats-Nations]] vont aussi absorber et neutraliser progressivement les organisations bourgeoises trop importantes. Par exemple la puissante [[ligue_hanséatique|ligue hanséatique]] disparaîtra comme puissance politique lors des [[traités_de_Westphalie|traités de Westphalie]] en 1648, qui consacrent définitivement les États-nations.
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En revanche les [[Etats-Nations|Etats-Nations]] vont aussi absorber et neutraliser progressivement les organisations bourgeoises trop importantes. Par exemple la puissante [[Ligue_hanséatique|ligue hanséatique]] disparaîtra comme puissance politique lors des [[Traités_de_Westphalie|traités de Westphalie]] en 1648, qui consacrent définitivement les États-nations.
    
=== Transition du féodalisme au capitalisme ===
 
=== Transition du féodalisme au capitalisme ===
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Ces transformations n’ont pas été réalisées partout de façon identique et linéaire. Parfois le pouvoir royal a aidé la mise en place de communes pour affaiblir la haute noblesse locale. Souvent des contre-révolutions ont temporairement aboli des progrès préalablement réalisés. Quoi qu’il en soit, les révolutions bourgeoises ont créé de nouveaux rapports de force, engagé des réformes, modifié les pouvoirs en place.
 
Ces transformations n’ont pas été réalisées partout de façon identique et linéaire. Parfois le pouvoir royal a aidé la mise en place de communes pour affaiblir la haute noblesse locale. Souvent des contre-révolutions ont temporairement aboli des progrès préalablement réalisés. Quoi qu’il en soit, les révolutions bourgeoises ont créé de nouveaux rapports de force, engagé des réformes, modifié les pouvoirs en place.
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Les formes sociales les plus avancées apparaissent dans les régions d’Europe jouant un rôle majeur dans l’expansion économique et commerçante, comme la Flandre, dont l’industrie drapière s’est tournée dès le début du 13<sup>e</sup> siècle vers le commerce à longue distance&nbsp;: Italie, France, Espagne et par l’intermédiaire des marchands italiens, vénitiens ou génois, les pays de l’Adriatique et l’Orient. La forte [[Division_du_travail|division du travail]] (plus de 30 intervenants différents dans la fabrication d’un drap) permet l’émergence de détenteurs de [[Capitaux|capitaux]] maîtrisant de l’achat des matières premières (laine anglaise) à la fabrication puis commercialisation. Le pouvoir économique et social de ces donneurs d’ouvrage leur permet de jouer un rôle politique ([[Échevins|échevins]]). Cela entraîne des [[luttes_de_classes|luttes de classes]], souvent entremêlées de façon complexe avec des [[Question_nationale|luttes nationales]]. Le 11 juillet 1302, les milices communales flamandes écrasent la chevalerie française de Philippe le Bel. La ville de Gand se révolte en 1335 et surtout de 1379 à 1382, véritable révolution bourgeoise dirigée par Philippe van Artevelde.
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Les formes sociales les plus avancées apparaissent dans les régions d’Europe jouant un rôle majeur dans l’expansion économique et commerçante, comme la Flandre, dont l’industrie drapière s’est tournée dès le début du 13<sup>e</sup> siècle vers le commerce à longue distance&nbsp;: Italie, France, Espagne et par l’intermédiaire des marchands italiens, vénitiens ou génois, les pays de l’Adriatique et l’Orient. La forte [[Division_du_travail|division du travail]] (plus de 30 intervenants différents dans la fabrication d’un drap) permet l’émergence de détenteurs de [[Capitaux|capitaux]] maîtrisant de l’achat des matières premières (laine anglaise) à la fabrication puis commercialisation. Le pouvoir économique et social de ces donneurs d’ouvrage leur permet de jouer un rôle politique ([[Échevins|échevins]]). Cela entraîne des [[Luttes_de_classes|luttes de classes]], souvent entremêlées de façon complexe avec des [[Question_nationale|luttes nationales]]. Le 11 juillet 1302, les milices communales flamandes écrasent la chevalerie française de Philippe le Bel. La ville de Gand se révolte en 1335 et surtout de 1379 à 1382, véritable révolution bourgeoise dirigée par Philippe van Artevelde.
    
En 1328, l’empereur Louis de Bavière échoue complètement dans sa tentative d’imposer sa domination aux cités italiennes.
 
En 1328, l’empereur Louis de Bavière échoue complètement dans sa tentative d’imposer sa domination aux cités italiennes.
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La même année se met en place en Allemagne une organisation typique de la nouvelle puissance bourgeoise&nbsp;: la [[Hanse|Hanse]], ligue maritime et commerciale groupant près de 200 villes&nbsp;; Lübeck en est la métropole. Elle est le résultat, d’une part de la conquête du pouvoir politique dans de nombreuses communes aux 12<sup>e</sup>, 13<sup>e</sup> et 14<sup>e</sup> siècles (Lübeck en 1158, Rostock, Wismar, Stralsund, Stettin, Dantzig, Elbing).
 
La même année se met en place en Allemagne une organisation typique de la nouvelle puissance bourgeoise&nbsp;: la [[Hanse|Hanse]], ligue maritime et commerciale groupant près de 200 villes&nbsp;; Lübeck en est la métropole. Elle est le résultat, d’une part de la conquête du pouvoir politique dans de nombreuses communes aux 12<sup>e</sup>, 13<sup>e</sup> et 14<sup>e</sup> siècles (Lübeck en 1158, Rostock, Wismar, Stralsund, Stettin, Dantzig, Elbing).
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De 1378 à 1385, l’Europe connaît une première période de [[révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]].
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De 1378 à 1385, l’Europe connaît une première période de [[Révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]].
    
Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux 15<sup>e</sup>&nbsp;et 16<sup>e</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:
 
Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux 15<sup>e</sup>&nbsp;et 16<sup>e</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:

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