| L'historien anarchiste [[Daniel_Guérin|Daniel Guérin]] parle d'une ''« période libertaire des bolchéviks »'', dont il situe la fin vers le printemps 1918. | | L'historien anarchiste [[Daniel_Guérin|Daniel Guérin]] parle d'une ''« période libertaire des bolchéviks »'', dont il situe la fin vers le printemps 1918. |
− | En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux Etats-Unis alors en pleine ''« [[peur_rouge|peur rouge]] »'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Alexandra_Balabanoff|Alexandra Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''« la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des conditions objectives »<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''« bandits »'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune Etat (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants. | + | En 1920, les anarchistes [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] et [[Alexander_Berkman|Alexander Berkman]], réprimés aux Etats-Unis alors en pleine ''« [[Peur_rouge|peur rouge]] »'', visitent la [[Russie_soviétique|Russie soviétique]] avec grand enthousiasme initial. [[Angelica_Balabanoff|Angelica Balabanoff]], qui les accueille, raconte qu'elle avait des préjugés parce que ''« la plupart des anarchistes [qu'elle avait] rencontrés durant [s]es activités en Europe occidentale [lui] avaient toujours paru se complaire dans une attitude idéaliste et hyper-critique, sans aucun souci des circonstances ni des conditions objectives »<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938</ref>''. Cependant, les deux militants lui sont recommandés par [[John_Reed|John Reed]] et elle est impressionnée en lisant les pamphlets [[Antimilitaristes|antimilitaristes]] qu'ils avaient écrits pendant la guerre. Ils confient cependant à Balabanoff leur déception face à la répression des opposants et aux progrès de la [[Bureaucratisation_soviétique|bureaucratisation]]. Balabanoff leur arrange un entretien avec Lénine, qui les accueille chaleureusement et soutient qu'aucun anarchiste n'est emprisonné pour cause de ses opinions, et que les soviets s'étaient seulement débarrassés des ''« bandits »'' et des partisans de [[Makhno|Makhno]]. Ils acceptèrent néanmoins quelques temps de travailler pour le jeune Etat (on les avait chargés de superviser la transformation de certains anciens hôtels particuliers de Petrograd en maisons de repos pour les ouvriers) avant de le quitter en opposants. |