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Le terme d'union sacrée fut utilisé pour la première fois par le Président Raymond Poincaré dans son message à la Chambre des députés le 4 août 1914 :
Le terme d'union sacrée fut utilisé pour la première fois par le Président Raymond Poincaré dans son message à la Chambre des députés le 4 août 1914 :
<blockquote>« Dans la guerre qui s'engage, la France [...] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'''union sacrée'' et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique »</blockquote> <!--cke_bookmark_96S--><!--cke_bookmark_96E-->
<blockquote>« Dans la guerre qui s'engage, la France [...] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'''union sacrée'' et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique »</blockquote> <!--cke_bookmark_96S--><!--cke_bookmark_96E-->
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Et effectivement, l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauches ([[Confédération_Générale_du_Travail|CGT]] et [[Section_Française_de_l'Internationale_Ouvrière|SFIO]] en tête) proclamèrent le soutien à l'unité de la Nation. Cette unanimité nationale persista, mis à part quelques dissidences de gauche, jusqu’à la fin du conflit. Les principaux dirigeants basculent vers le [[Social-chauvinisme|social-chauvinisme]] : [[Renaudel|Renaudel]], [[Guesde|Guesde]], [[Marcel_Sembat|Sembat]], [[Édouard_Vaillant|Vaillant]], [[Gustave_Hervé|Hervé]]...
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Et effectivement, l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauches ([[Confédération_Générale_du_Travail|CGT]] et [[Section_Française_de_l'Internationale_Ouvrière|SFIO]] en tête) proclamèrent le soutien à l'unité de la Nation. Cette unanimité nationale persista, mis à part quelques dissidences de gauche, jusqu’à la fin du conflit. Les principaux dirigeants basculent vers le [[Social-chauvinisme|social-chauvinisme]] : [[Renaudel|Renaudel]], [[Guesde|Guesde]], [[Marcel_Sembat|Sembat]], [[Édouard_Vaillant|Vaillant]]... même [[Gustave_Hervé|Hervé]], qui était auparavant le plus antinationaliste (de façon même caricaturale).
Un courant [[Centriste|centriste]] se dessina autour de Longuet (les longuettistes) et Pressmane et autour de Bourderon et Merrheim.
Un courant [[Centriste|centriste]] se dessina autour de Longuet (les longuettistes) et Pressmane et autour de Bourderon et Merrheim.
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=== Italie ===
=== Italie ===
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La majorité du [[parti_socialiste_italien|parti socialiste italien]] (Turati, Treves, Modigliani) conserva des positions internationalistes, mais resta [[centriste|centriste]] en ne voulant pas la rupture avec les [[réformistes|réformistes]]. Le parti était alors dominé par une majorité dite ''« [[maximaliste|maximaliste]] »''.
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La majorité du [[Parti_socialiste_italien|parti socialiste italien]] (Turati, Treves, Modigliani) conserva des positions internationalistes, mais resta [[Centriste|centriste]] en ne voulant pas la rupture avec les [[Réformistes|réformistes]]. Le parti était alors dominé par une majorité dite ''« [[Maximaliste|maximaliste]] »''.
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[[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]], marxiste italienne d'origine juive ukrainienne, témoigne :
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[[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]], marxiste italienne d'origine juive ukrainienne, témoigne :
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''« Les travailleurs de pays « arriérés » comme l'Italie et l'Espagne réagirent plus favorablement à l'épreuve de force engagée contre la guerre et le fascisme que ceux de pays hautement développés comme l'Allemagne. (...) Face à la guerre et au fascisme, on voulut mesurer la puissance du mouvement ouvrier au nombre d'adhérents de ses syndicats et de ses partis politiques. Bien que l'organisation constitue un des facteurs essentiels du développement d'un mouvement révolutionnaire, il n'est pas le seul, et son importance varie selon les milieux sociaux et les situations historiques. (...) Pas une fois je ne me suis sentie étrangère à ce pays. Il y avait peu de chauvinisme en Italie avant la guerre, et personne ne s'est jamais levé pour crier à l’« agitateur étranger ». »<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938 (publié en français en 1981)</ref>''
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''« Les travailleurs de pays « arriérés » comme l'Italie et l'Espagne réagirent plus favorablement à l'épreuve de force engagée contre la guerre et le fascisme que ceux de pays hautement développés comme l'Allemagne. (...) Face à la guerre et au fascisme, on voulut mesurer la puissance du mouvement ouvrier au nombre d'adhérents de ses syndicats et de ses partis politiques. Bien que l'organisation constitue un des facteurs essentiels du développement d'un mouvement révolutionnaire, il n'est pas le seul, et son importance varie selon les milieux sociaux et les situations historiques. (...) Pas une fois je ne me suis sentie étrangère à ce pays. Il y avait peu de chauvinisme en Italie avant la guerre, et personne ne s'est jamais levé pour crier à l’« agitateur étranger ». »<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938 (publié en français en 1981)</ref>''
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Bissolati fut parmi les [[social-chauvins|social-chauvins]]. Benito Mussolini, qui était d'abord dans l'aile la plus anti-militariste du parti, bascula pendant la guerre vers l'interventionnisme, et évolua ensuite très vite vers le [[Fascisme_italien|fascisme]].
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Bissolati fut parmi les [[Social-chauvins|social-chauvins]]. Benito Mussolini, qui était d'abord dans l'aile la plus anti-militariste du parti, bascula pendant la guerre vers l'interventionnisme, et évolua ensuite très vite vers le [[Fascisme_italien|fascisme]].
Internationalistes : le secrétaire du parti Constantin Lazzari et Serrati, rédacteur en chef de l'organe central ''Avanti !''
Internationalistes : le secrétaire du parti Constantin Lazzari et Serrati, rédacteur en chef de l'organe central ''Avanti !''