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En 1904, à Lugano (Suisse italienne), [[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]] et [[Maria_Giudice|Maria Giudice]] fondent le journal ''Su, compagne!'' (''Debout camarades!''), tourné vers les ouvrières.
 
En 1904, à Lugano (Suisse italienne), [[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]] et [[Maria_Giudice|Maria Giudice]] fondent le journal ''Su, compagne!'' (''Debout camarades!''), tourné vers les ouvrières.
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Lors du Congrès de Stuttgart (1907), l’un des débats les plus mouve­mentés opposa les socialistes autrichiens à ceux des autres pays sur la question du vote des femmes. Comme dans l’Autriche cléricale, les travailleurs mâles en étaient encore à réclamer le vote direct et secret, ils hésitaient à compromettre leur revendication en s’enga­geant dans une lutte pour le [[suffrage_universel|suffrage universel]]. Ils proposèrent un compromis qui revenait à différer cette lutte jusqu’à l’obtention du droit de vote pour les hommes. Ce point de vue, approuvé par les Autrichiennes, fut vivement critiqué par [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]] et la majorité des délégués.
    
L'[[Internationale_socialiste_des_femmes|Internationale socialiste des femmes]] (ISF) a été créée en 1907 comme organisation sœur de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]]. Sa première conférence eut lieu du 17 au 19 août 1907 à Stuttgart (Allemagne). Elle établit un secrétariat international sous la direction de [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]], et adopta une résolution pour le droit de vote des femmes, qui fut le départ d'une campagne active des organisations socialistes de femmes, dans la société, mais aussi au sein de leurs propres partis. Parmi les 7 femmes déléguées par la SFIO, [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]] vota contre la résolution affirmant qu'il fallait maintenir strictement une indépendance par rapport au féminisme bourgeois<ref>L’association IHOVAM, [http://ihovam.free.fr/spip.php?article141 PELLETIER Madeleine]</ref>.
 
L'[[Internationale_socialiste_des_femmes|Internationale socialiste des femmes]] (ISF) a été créée en 1907 comme organisation sœur de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]]. Sa première conférence eut lieu du 17 au 19 août 1907 à Stuttgart (Allemagne). Elle établit un secrétariat international sous la direction de [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]], et adopta une résolution pour le droit de vote des femmes, qui fut le départ d'une campagne active des organisations socialistes de femmes, dans la société, mais aussi au sein de leurs propres partis. Parmi les 7 femmes déléguées par la SFIO, [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]] vota contre la résolution affirmant qu'il fallait maintenir strictement une indépendance par rapport au féminisme bourgeois<ref>L’association IHOVAM, [http://ihovam.free.fr/spip.php?article141 PELLETIER Madeleine]</ref>.
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=== Usage du terme ''«&nbsp;féministe&nbsp;»'' ===
 
=== Usage du terme ''«&nbsp;féministe&nbsp;»'' ===
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Le terme de [[féminisme|féminisme]] commence vraiment à être utilisé à la fin du 19<sup>e</sup> siècle. La social-démocratie allemande utilisait le terme de féminisme comme synonyme de féminisme bourgeois, et à ce titre, elle opposait ''«&nbsp;les marxistes&nbsp;»'' et ''«&nbsp;les féministes&nbsp;»''. Il faut néanmoins avoir à l'esprit qu'à ce moment là en Allemagne, il n'y a pas de courant féministe significatif, et que les social-démocrates paraissent alors les plus radicalement en faveur de l'égalité des droits entre hommes et femmes.
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Le terme de [[Féminisme|féminisme]] commence vraiment à être utilisé à la fin du 19<sup>e</sup> siècle. La social-démocratie allemande utilisait le terme de féminisme comme synonyme de féminisme bourgeois, et à ce titre, elle opposait ''«&nbsp;les marxistes&nbsp;»'' et ''«&nbsp;les féministes&nbsp;»''. Il faut néanmoins avoir à l'esprit qu'à ce moment là en Allemagne, il n'y a pas de courant féministe significatif, et que les social-démocrates paraissent alors les plus radicalement en faveur de l'égalité des droits entre hommes et femmes.
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De même, [[Angelica_Balabanova|A. Balabanova]] écrit à propos de son activité vers les ouvrières, en 1904 en Suisse : ''«[Nous] étions hostiles à toute forme de «féminisme». Nous estimions que la lutte pour l'émancipation des femmes ne constituait qu'un des aspects du combat pour l'émancipation de l'humanité. (...) Nous voulions faire comprendre aux femmes - surtout aux ouvrières - qu'elles n'avaient pas à lutter contre les hommes, mais avec eux contre l'ennemi commun : la société capitaliste.»''<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938 (publié en français en 1981)</ref>
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De même, [[Angelica_Balabanova|A. Balabanova]] écrit à propos de son activité vers les ouvrières, en 1904 en Suisse&nbsp;: ''«[Nous] étions hostiles à toute forme de «féminisme». Nous estimions que la lutte pour l'émancipation des femmes ne constituait qu'un des aspects du combat pour l'émancipation de l'humanité. (...) Nous voulions faire comprendre aux femmes - surtout aux ouvrières - qu'elles n'avaient pas à lutter contre les hommes, mais avec eux contre l'ennemi commun&nbsp;: la société capitaliste.»''<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938 (publié en français en 1981)</ref>
    
En France, il semble que les socialistes n'aient pas hésiter à employer le terme de féminisme. On peut y avoir à la fois le reflet de la diversité des féminismes existant alors hors du mouvement socialiste (lui-même divers, et relativement faible, contrairement au SPD allemand), et le reflet de la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]] alors courante entre socialistes et républicains bourgeois.
 
En France, il semble que les socialistes n'aient pas hésiter à employer le terme de féminisme. On peut y avoir à la fois le reflet de la diversité des féminismes existant alors hors du mouvement socialiste (lui-même divers, et relativement faible, contrairement au SPD allemand), et le reflet de la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]] alors courante entre socialistes et républicains bourgeois.

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