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En 1918 le bolchevik [[Ivan_Skvortsov-Stepanov|Stepanov]] publie une brochure intitulée ''Du contrôle ouvrier à la gestion ouvrière de l’industrie et de l’agriculture''.
 
En 1918 le bolchevik [[Ivan_Skvortsov-Stepanov|Stepanov]] publie une brochure intitulée ''Du contrôle ouvrier à la gestion ouvrière de l’industrie et de l’agriculture''.
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Le premier congrès pan-russe des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] se réunit les 7-11 janvier 1918, avec des délégués [[bolcheviks|bolcheviks]], [[mencheviks|mencheviks]] et [[Parti_SR|SR]]. Il adopte un texte qui revient largement sur la logique du décret sur le contrôle ouvrier. Il est affirmé que ''« pour que le contrôle ouvrier puisse apporter le maximum d’avantages au prolétariat, il est nécessaire de rejeter une fois pour toutes toute idée d’éparpiller ce contrôle en donnant aux ouvriers des entreprises le droit de prendre des décisions ayant valeur opératoire sur des questions qui affectent la vie même de leur entreprise »''. Les comités d’usine doivent opérer sur ''« la base d’un plan général formulé par les instances supérieures du contrôle ouvrier et les organes qui décident de l’organisation de l’économie »''. Enfin, il faut rendre ''« clair à leurs délégués le fait que le contrôle ne signifie pas le transfert de l’entreprise aux ouvriers, le contrôle ouvrier n’étant que le premier pas vers la socialisation ».''
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Le premier congrès pan-russe des [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] se réunit les 7-11 janvier 1918, avec des délégués [[Bolcheviks|bolcheviks]], [[Mencheviks|mencheviks]] et [[Parti_SR|SR]]. Il adopte un texte qui revient largement sur la logique du décret sur le contrôle ouvrier. Il est affirmé que ''« pour que le contrôle ouvrier puisse apporter le maximum d’avantages au prolétariat, il est nécessaire de rejeter une fois pour toutes toute idée d’éparpiller ce contrôle en donnant aux ouvriers des entreprises le droit de prendre des décisions ayant valeur opératoire sur des questions qui affectent la vie même de leur entreprise »''. Les comités d’usine doivent opérer sur ''« la base d’un plan général formulé par les instances supérieures du contrôle ouvrier et les organes qui décident de l’organisation de l’économie »''. Enfin, il faut rendre ''« clair à leurs délégués le fait que le contrôle ne signifie pas le transfert de l’entreprise aux ouvriers, le contrôle ouvrier n’étant que le premier pas vers la socialisation ».''
    
Très vite, la majorité derrière [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] défend l'idée que le prolétariat n'est pas encore capable de gérer lui même, directement, la production. Pour cette raison, il faut surtout se reposer sur les compétences des anciens techniciens ou administrateurs (les ''« spets »'', spécialistes), en exerçant un contrôle ouvrier sur eux.
 
Très vite, la majorité derrière [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] défend l'idée que le prolétariat n'est pas encore capable de gérer lui même, directement, la production. Pour cette raison, il faut surtout se reposer sur les compétences des anciens techniciens ou administrateurs (les ''« spets »'', spécialistes), en exerçant un contrôle ouvrier sur eux.
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Cette politique déclenchera de nombreuses oppositions dans le parti bolchévik ([[Kommunist|Kommunist]], [[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]...) et des contestations ouvrières, même au coeur révolutionnaire de Petrograd. Une lutte s'engage entre les comités d'usine et les organes de planification qui se mettent vraiment en place en juin 1918. Mais la guerre civile a un effet désagrégateur sur les comités, ne serait-ce que parce que de janvier à juin 1918, à Petrograd, le nombre de salariés au travail est passé de 340 000 à 145 000. L'obéissance va assez rapidement prendre le dessus, même des grèves ont lieu dans les grands centres entre 1919 et 1921.
 
Cette politique déclenchera de nombreuses oppositions dans le parti bolchévik ([[Kommunist|Kommunist]], [[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]...) et des contestations ouvrières, même au coeur révolutionnaire de Petrograd. Une lutte s'engage entre les comités d'usine et les organes de planification qui se mettent vraiment en place en juin 1918. Mais la guerre civile a un effet désagrégateur sur les comités, ne serait-ce que parce que de janvier à juin 1918, à Petrograd, le nombre de salariés au travail est passé de 340 000 à 145 000. L'obéissance va assez rapidement prendre le dessus, même des grèves ont lieu dans les grands centres entre 1919 et 1921.
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En 1919, le 2<sup>e</sup>&nbsp;Congrès de l’Économie nationale opère une redéfinition du contrôle ouvrier, décrit au passé, comme une «&nbsp;arme puissante entre les mains des organisations ouvrières&nbsp;» nécessaire avant Octobre, mais que maintenant que l'industrie est étatisée, les représentants des ouvriers dirigent l'économie à travers les [[Syndicats_en_Russie|syndicats]] (les [[comités_d'usine|comités d'usine]] ne sont plus mentionnés), et le contrôle ouvrier ''«&nbsp;doit suivre plutôt que précéder le travail de l’administration&nbsp;»''.
    
Une des questions sensibles fut également la question du rôle des «&nbsp;spécialistes&nbsp;» (souvent des [[Bourgeois|bourgeois]] ou [[Petit-bourgeois|petit-bourgeois]]). La grande majorité des bolchéviks étaient d'accord pour chercher à les rallier au nouveau régime, et estimaient leurs compétences nécessaires, notamment dans l'[[Industrie|industrie]]. Mais leur rôle de spécialiste (même «&nbsp;technique&nbsp;») sous le capitalisme correspondait aussi souvent à une position sociale hiérarchique par rapport aux ouvriers. Ainsi reproduire la [[Division_du_travail|division du travail]] risquait d'aller de pair avec la reproduction de la subordination dans les usines. C'est ce danger que dénonçaient des bolchéviks oppositionnels comme l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]. La majorité réaffirme sa position au 9<sup>e</sup> congrès (1920)&nbsp;:
 
Une des questions sensibles fut également la question du rôle des «&nbsp;spécialistes&nbsp;» (souvent des [[Bourgeois|bourgeois]] ou [[Petit-bourgeois|petit-bourgeois]]). La grande majorité des bolchéviks étaient d'accord pour chercher à les rallier au nouveau régime, et estimaient leurs compétences nécessaires, notamment dans l'[[Industrie|industrie]]. Mais leur rôle de spécialiste (même «&nbsp;technique&nbsp;») sous le capitalisme correspondait aussi souvent à une position sociale hiérarchique par rapport aux ouvriers. Ainsi reproduire la [[Division_du_travail|division du travail]] risquait d'aller de pair avec la reproduction de la subordination dans les usines. C'est ce danger que dénonçaient des bolchéviks oppositionnels comme l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]. La majorité réaffirme sa position au 9<sup>e</sup> congrès (1920)&nbsp;:

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