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[[File:AssassinatTsar1881.gif|right|AssassinatTsar1881.gif]]Les '''narodniks''', ou '''narodniki''' (du russe ''narod'' / народ , ''«&nbsp;peuple&nbsp;»'') étaient des [[Socialistes|socialistes]] russes non-marxistes, appelés aussi ''«&nbsp;[[Populistes|populistes]]&nbsp;»''. Il furent actifs surtout entre les années 1860 et la fin du 19<sup>e</sup> siècle.
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<div class="capturedImage floatright" style="vertical-align: middle;  width: 392px">[[File:AssassinatTsar1881.gif|right|AssassinatTsar1881.gif]] </div>
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Les '''narodniks''', ou '''narodniki''' (du russe ''narod'' / народ , ''«&nbsp;peuple&nbsp;»'') étaient des [[Socialistes|socialistes]] russes non-marxistes, appelés aussi ''«&nbsp;[[Populistes|populistes]]&nbsp;»''. Il furent actifs surtout entre les années 1860 et la fin du 19<sup>e</sup> siècle.
    
== Historique ==
 
== Historique ==
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=== Postérité ===
 
=== Postérité ===
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En 1901, le [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|Parti socialiste-révolutionnaire]] (SR) a été fondé en tant qu'héritier du mouvement des ''narodniks''. Le parti SR connut plus tard une scission de droite, les [[Troudoviks|troudoviks]]. Enfin, en 1917, le parti SR se scinda en deux sur la position face à la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]].
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En 1901, le [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|Parti socialiste-révolutionnaire]] (SR) a été fondé en tant qu'héritier du mouvement des ''narodniks''. Le parti SR connut plus tard une scission de droite, les [[Troudoviks|troudoviks]]. Le [[parti_socialiste-populiste|parti socialiste-populiste]] était également un héritier (droitier) du populisme. Enfin, en 1917, le parti SR se scinda en deux sur la position face à la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]].
    
== Marxistes et populistes ==
 
== Marxistes et populistes ==
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Plékhanov et Lénine combattaient l'idée que le capitalisme ne pourrait pas se développer en Russie faute de marchés suffisants. «&nbsp;La bourgeoisie ''a créé'' les marchés, elles ne les a pas trouvés ''tout faits''.&nbsp;» <ref>G.V. Plekhanov, [http://www.esperanto.mv.ru/Marksismo/Raznogl/raznogl-01.html Наши Разногласия].</ref>&nbsp; Les marxistes critiquent aussi le sur-volontarisme des populistes (qui pouvait prendre la forme extrême du terrorisme). A l'inverse Plékhanov, ainsi que les ''«&nbsp;[[Marxistes_légaux|marxistes légaux]]&nbsp;»'' comme [[Struve|Struve]], adoptèrent une position trop [[Objectivisme|objectiviste]].
 
Plékhanov et Lénine combattaient l'idée que le capitalisme ne pourrait pas se développer en Russie faute de marchés suffisants. «&nbsp;La bourgeoisie ''a créé'' les marchés, elles ne les a pas trouvés ''tout faits''.&nbsp;» <ref>G.V. Plekhanov, [http://www.esperanto.mv.ru/Marksismo/Raznogl/raznogl-01.html Наши Разногласия].</ref>&nbsp; Les marxistes critiquent aussi le sur-volontarisme des populistes (qui pouvait prendre la forme extrême du terrorisme). A l'inverse Plékhanov, ainsi que les ''«&nbsp;[[Marxistes_légaux|marxistes légaux]]&nbsp;»'' comme [[Struve|Struve]], adoptèrent une position trop [[Objectivisme|objectiviste]].
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Pour Plékhanov, « les sociaux-démocrates nagent dans le courant de l’histoire&nbsp;», et les causes du développement historique «&nbsp;n’ont rien à voir avec la volonté et la conscience humaines&nbsp;». [[Gramsci|Gramsci]] accusa plus tard avec raison Plékhanov de «&nbsp;rechuter dans le matérialisme vulgaire&nbsp;».<ref>A. Gramsci, Prison Notebooks, London 1971, p. 387.</ref> Lénine critiquait les narodniks mais avec une attitude radicalement différente. Il soutenait que le marxisme n’a rien de commun avec la «&nbsp;croyance que chaque pays doit obligatoirement passer par la phase du capitalisme&nbsp;»<ref>Lénine, Œuvres, vol.1, p. 366</ref>, et il attaquait sévèrement «&nbsp;l’objectivisme étroit&nbsp;» de Struve,
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Pour Plékhanov, «&nbsp;les sociaux-démocrates nagent dans le courant de l’histoire&nbsp;», et les causes du développement historique «&nbsp;n’ont rien à voir avec la volonté et la conscience humaines&nbsp;». [[Gramsci|Gramsci]] accusa plus tard avec raison Plékhanov de «&nbsp;rechuter dans le matérialisme vulgaire&nbsp;».<ref>A. Gramsci, Prison Notebooks, London 1971, p. 387.</ref> Lénine critiquait les narodniks mais avec une attitude radicalement différente. Il soutenait que le marxisme n’a rien de commun avec la «&nbsp;croyance que chaque pays doit obligatoirement passer par la phase du capitalisme&nbsp;»<ref>Lénine, Œuvres, vol.1, p. 366</ref>, et il attaquait sévèrement «&nbsp;l’objectivisme étroit&nbsp;» de Struve,
 
<blockquote>''«&nbsp;…qui se contente de montrer le caractère inévitable et nécessaire du processus et ne s’applique pas à rechercher dans chaque stade concret de ce processus la forme de l’antagonisme de classes qui lui est propre&nbsp;; son objectivisme qui caractérise le processus en général et non pas les classes antagonistes en particulier, dont la lutte forme le contenu de ce processus. &nbsp;»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;…qui se contente de montrer le caractère inévitable et nécessaire du processus et ne s’applique pas à rechercher dans chaque stade concret de ce processus la forme de l’antagonisme de classes qui lui est propre&nbsp;; son objectivisme qui caractérise le processus en général et non pas les classes antagonistes en particulier, dont la lutte forme le contenu de ce processus. &nbsp;»''</blockquote>  
 
L'objectivisme a conduit certains marxistes (et en premier les ''«&nbsp;[[Marxistes_légaux|légaux]]&nbsp;»'') a passer de la description des tendances à leur apologie, et finalement à théoriser que les bourgeois libéraux ([[Parti_KD|KD]]) étaient ''«&nbsp;plus progressistes&nbsp;»'' que les populistes petit-bourgeois. Or pour Lénine, le populisme représente aussi une lutte de classe progressistes de couches petite-bourgeoises contre le grand capital. Par conséquent, il affirmait «&nbsp;la nécessité de dégager de la doctrine et de la tendance du populisme son côté révolutionnaire et de l’adopter.&nbsp;»<ref>Lénine, Œuvres, vol.4, p. 253.</ref>
 
L'objectivisme a conduit certains marxistes (et en premier les ''«&nbsp;[[Marxistes_légaux|légaux]]&nbsp;»'') a passer de la description des tendances à leur apologie, et finalement à théoriser que les bourgeois libéraux ([[Parti_KD|KD]]) étaient ''«&nbsp;plus progressistes&nbsp;»'' que les populistes petit-bourgeois. Or pour Lénine, le populisme représente aussi une lutte de classe progressistes de couches petite-bourgeoises contre le grand capital. Par conséquent, il affirmait «&nbsp;la nécessité de dégager de la doctrine et de la tendance du populisme son côté révolutionnaire et de l’adopter.&nbsp;»<ref>Lénine, Œuvres, vol.4, p. 253.</ref>
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{{Voir|Marx et la révolution russe}}
 
{{Voir|Marx et la révolution russe}}
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Avant les populistes, les slavophiles basaient aussi leur politique sur la particularité russe face aux zapadniki (partisans des influences occidentales). Les exagérations des populistes (impossibilité du développement du capitalisme en Russie...) ou leurs illusions (socialisme basé sur la [[paysannerie|paysannerie]]...) ont parfois conduit les marxistes à nier toute particularité russe. [[Trotsky|Trotsky]] en faisait l'analyse suivante :
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Avant les populistes, les slavophiles basaient aussi leur politique sur la particularité russe face aux zapadniki (partisans des influences occidentales). Les exagérations des populistes (impossibilité du développement du capitalisme en Russie...) ou leurs illusions (socialisme basé sur la [[Paysannerie|paysannerie]]...) ont parfois conduit les marxistes à nier toute particularité russe. [[Trotsky|Trotsky]] en faisait l'analyse suivante&nbsp;:
 
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''«&nbsp;Au fond, la conception slavophile, en dépit de ses fictions réactionnaires, et la conception populiste, malgré tout ce qu'il y avait d'illusoire dans ses tendances démocratiques, n'étaient nullement de vaines spéculations; elles s'appuyaient sur d'indubitables et, en outre, profondes particularités de l'évolution de la Russie, comprises seulement d'une façon unilatérale et inexactement appréciées. Dans sa lutte contre le populisme, le marxisme russe, qui démontra l'identité des lois d'évolution pour tous les pays, tomba fréquemment dans des lieux communs dogmatiques, comme s'il avait envie de jeter l'enfant avec l'eau savonneuse de la baignoire. &nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr50.htm Histoire de la révolution russe - Appendice 1, Des particularités du développement de la Russie]'', 1930</ref>
 
''«&nbsp;Au fond, la conception slavophile, en dépit de ses fictions réactionnaires, et la conception populiste, malgré tout ce qu'il y avait d'illusoire dans ses tendances démocratiques, n'étaient nullement de vaines spéculations; elles s'appuyaient sur d'indubitables et, en outre, profondes particularités de l'évolution de la Russie, comprises seulement d'une façon unilatérale et inexactement appréciées. Dans sa lutte contre le populisme, le marxisme russe, qui démontra l'identité des lois d'évolution pour tous les pays, tomba fréquemment dans des lieux communs dogmatiques, comme s'il avait envie de jeter l'enfant avec l'eau savonneuse de la baignoire. &nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr50.htm Histoire de la révolution russe - Appendice 1, Des particularités du développement de la Russie]'', 1930</ref>

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