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<div class="capturedImage floatright" style="width: 362px">[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|right|370x248px|Meeting du Soviet de Petrogard.jpg]]  </div>  
 
Le '''soviet de Petrograd''', plus exactement le '''soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd''', a été créé en Russie le 27 février 1917, lors de la [[Révolution_de_Février|révolution de Février]]. Il se voulait l'organe représentatif direct des travailleurs, et des soldats, de Petrograd. Il a pris de l'importance au cours de la [[Révolution_russe|Révolution russe]] comme un centre de pouvoir rival du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] ([[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]]).
 
Le '''soviet de Petrograd''', plus exactement le '''soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd''', a été créé en Russie le 27 février 1917, lors de la [[Révolution_de_Février|révolution de Février]]. Il se voulait l'organe représentatif direct des travailleurs, et des soldats, de Petrograd. Il a pris de l'importance au cours de la [[Révolution_russe|Révolution russe]] comme un centre de pouvoir rival du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] ([[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]]).
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Le 27 janvier 1917 (a.s), les dirigeants du Groupe central des travailleurs sont arrêtés et emmenés sur les ordres du ministre de l'Intérieur, Alexandre Protopopov. Le 25 février 1917, lors d'une réunion interne, des [[Mencheviks|mencheviks]] discutent pour la première fois de la restauration du Soviet de Petrograd<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=273|id=RP}}.</ref>.
 
Le 27 janvier 1917 (a.s), les dirigeants du Groupe central des travailleurs sont arrêtés et emmenés sur les ordres du ministre de l'Intérieur, Alexandre Protopopov. Le 25 février 1917, lors d'une réunion interne, des [[Mencheviks|mencheviks]] discutent pour la première fois de la restauration du Soviet de Petrograd<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=273|id=RP}}.</ref>.
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<div class="capturedImage floatright" style="width: 386px">[[File:Palais-de-Tauride.png|right|394x201px|Palais-de-Tauride.png]]  </div>
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Les ouvriers arrêtés par Protopopov sont libérés par une foule de soldats mécontents dans la matinée du 27 février 1917, au tout début<ref>{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=266|id=RP}}.</ref> de la révolution de Février. Le même jour, une réunion est convoquée au [[Palais_de_Tauride|Palais de Tauride]] (qui avait abrité jusqu'alors les réunions de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]]) à l'initiative de deux mencheviks, K. A. Gvozdev et B. O. Bogdanov, pour organiser un soviet. Selon le témoignage du SR de gauche Mstislavski : ''«&nbsp;cet après-midi-là, 30 à 40 personnes se réunirent dans la salle no 12, aucune n’étant déléguée de quoi que ce soit, et qu’elles décidèrent de prendre l’initiative de former un « Comité exécutif provisoire du Soviet des députés ouvriers ». Parmi ceux qui étaient présents, je me rappelle N.D. Sokolov, N.S. Tchkheidze, M.I. Skobelev, N.N. Soukhanov, Gvozdev, Erlich, Bogdanov, Alexandrovitch, Grinevich… Steklov peut avoir été là également&nbsp;»<ref name="Ferro1980">Marc Ferro, ''Des soviets au communisme bureaucratique'', 1980</ref>''
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Un appel est rapidement décidé :
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<blockquote>«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref></blockquote>
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Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents (la plupart avec un mandat oral ou un papier griffoné à la hâte), selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Marc Ferro relève que ''« seuls des députés de la Douma figurent à la présidence et à la vice-présidence du Soviet alors que, sauf Kerenski, ils n’ont pas nécessairement joué les premiers rôles&nbsp;»''.<ref name="Ferro1980" />
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<div class="capturedImage floatright" style="width: 394px">[[File:Palais-de-Tauride.png|right|394x201px|Palais-de-Tauride.png]]  </div>
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Un comité exécutif provisoire (''Ispolkom'') de 8 ou 9 personnes est élu (aucune trace écrite de la réunion n'a été conservée)<ref name="ReferenceA" />. Les [[Interrayons|interrayons]] se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les [[Bolcheviks|<span class="mw-redirect">bolcheviks</span>]], les [[Mencheviks|<span class="new">mencheviks</span>]] et les <span class="new">[[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR)</span>.
Les ouvriers arrêtés par Protopopov sont libérés par une foule de soldats mécontents dans la matinée du 27 février 1917, au tout début<ref>{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=266|id=RP}}.</ref> de la révolution de Février. Le même jour, une réunion est convoquée à l'initiative de deux mencheviks, K. A. Gvozdev et B. O. Bogdanov, pour organiser un soviet. La réunion est convoquée au nom d'un «&nbsp;Comité exécutif provisoire du Soviet des députés ouvriers&nbsp;» au palais de Tauride, qui avait abrité jusqu'alors les réunions de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]].
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<blockquote>«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref></blockquote>
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Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents, selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Un comité exécutif provisoire (''Ispolkom'') de huit ou neuf personnes est élu (aucune trace écrite de la réunion n'a été conservée)<ref name="ReferenceA" />. Les [[Interrayons|interrayons]] se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les [[Bolcheviks|<span class="mw-redirect">bolcheviks</span>]], les [[Mencheviks|<span class="new">mencheviks</span>]] et les <span class="new">[[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR)</span>.
      
[[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé].</ref> prend la tête de ce Comité exécutif provisoire. Il est secondé par [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] et [[Matvei_Ivanovitch_Skobelev|M. I. Skobelev]] (vice-présidents)<ref name="ReferenceA" />. [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsereteli]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli].</ref> participe au comité jusqu'à ce qu'il rejoigne le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|Gouvernement provisoire]]. Participent aussi Gvozdev et des membres du CCIG, le premier leader du Soviet de 1905 (Khrustalov-Nosar) et quelques dirigeants socialistes de [[Saint-Pétersbourg|Pétrograd]] dont [[Sokolov|Sokolov]] et [[Pankov|Pankov]]. Le journal ''[[Izvestia|Izvestia]]'' est choisi comme organe officiel du groupe. Le comité décide d'accepter les soldats au soviet.
 
[[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé].</ref> prend la tête de ce Comité exécutif provisoire. Il est secondé par [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] et [[Matvei_Ivanovitch_Skobelev|M. I. Skobelev]] (vice-présidents)<ref name="ReferenceA" />. [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsereteli]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli].</ref> participe au comité jusqu'à ce qu'il rejoigne le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|Gouvernement provisoire]]. Participent aussi Gvozdev et des membres du CCIG, le premier leader du Soviet de 1905 (Khrustalov-Nosar) et quelques dirigeants socialistes de [[Saint-Pétersbourg|Pétrograd]] dont [[Sokolov|Sokolov]] et [[Pankov|Pankov]]. Le journal ''[[Izvestia|Izvestia]]'' est choisi comme organe officiel du groupe. Le comité décide d'accepter les soldats au soviet.
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Par la suite, les membres du présidium furent exclusivement des menchéviks ou des SR, principalement [[Tchkheïdzé|Tchkheïdzé]], [[Tsereteli|Tsereteli]], [[Tchernov|Tchernov]], [[Fiodor_Dan|Dan]], [[Skobelev|Skobelev]], [[Avram_Gots|Gots]] et [[Anissimov|Anissimov]].
 
Par la suite, les membres du présidium furent exclusivement des menchéviks ou des SR, principalement [[Tchkheïdzé|Tchkheïdzé]], [[Tsereteli|Tsereteli]], [[Tchernov|Tchernov]], [[Fiodor_Dan|Dan]], [[Skobelev|Skobelev]], [[Avram_Gots|Gots]] et [[Anissimov|Anissimov]].
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Au début, un bon nombre d'individus furent admis au Soviet sur invitation personnelle, ou par protection, ou simplement grâce à leurs propres manigances - avocats et médecins radicaux, étudiants, journalistes - qui représentaient divers groupes problématiques, mais, le plus souvent, leurs ambitions particulières. Cette évidente altération du caractère du Soviet était volontiers tolérée par les dirigeants.
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Au début, un bon nombre d'individus furent admis au Soviet sur invitation personnelle, ou par protection, ou simplement grâce à leurs propres manigances - avocats et médecins radicaux, étudiants, journalistes - qui représentaient divers groupes thématiques, mais, le plus souvent, leurs ambitions particulières. Cette évidente altération du caractère du Soviet était volontiers tolérée par les dirigeants.
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Le soviet avait une totalement légitimité parmi les ouvriers et soldats de la capitale. Il se chargea des approvisionnements, fit occuper la banque de l’empire, prit possession des bureaux de poste, des gares, des imprimeries. Sans sa permission, il était impossible d’envoyer un télégramme.
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Le soviet avait une totale légitimité parmi les ouvriers et soldats de la capitale. Il se chargea des approvisionnements, fit occuper la banque de l’[[Empire_russe|Empire]], prit possession des bureaux de poste, des gares, des imprimeries. Sans sa permission, il était impossible d’envoyer un télégramme.
    
En parallèle, le 27 février également, des députés de la [[Douma|Douma]] forment un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti KD]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de la [[Peine_de_mort|peine de mort]], de l'[[Antisémitisme|antisémitisme]] d'Etat et de toute forme de discrimination légale, la suppression de la [[Police|police]], la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]]. L’Église orthodoxe, sous tutelle depuis Pierre le Grand, s'organise librement. Cependant l'Eglise n'est pas [[Séparation_de_l'Eglise_et_de_l'Etat|séparée de l'Etat]] et de l'école, et la gestion de l'état civil lui est laissée... Le [[Droit_au_divorce|droit au divorce]] n'est pas accordé aux femmes.
 
En parallèle, le 27 février également, des députés de la [[Douma|Douma]] forment un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti KD]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de la [[Peine_de_mort|peine de mort]], de l'[[Antisémitisme|antisémitisme]] d'Etat et de toute forme de discrimination légale, la suppression de la [[Police|police]], la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]]. L’Église orthodoxe, sous tutelle depuis Pierre le Grand, s'organise librement. Cependant l'Eglise n'est pas [[Séparation_de_l'Eglise_et_de_l'Etat|séparée de l'Etat]] et de l'école, et la gestion de l'état civil lui est laissée... Le [[Droit_au_divorce|droit au divorce]] n'est pas accordé aux femmes.
 
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== Fonctionnement ==
 
== Fonctionnement ==
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En même temps, les deux partis, libéraux et socialistes, gardaient le décorum d'une complète amitié mutuelle. A la [[Congrès_panrusse_des_soviets|Conférence panrusse des soviets]], l'existence d'une [[Dualité_de_pouvoirs|dualité de pouvoirs]] fut qualifiée d'invention. [[Kérensky|Kérensky]] assura aux délégués de l'armée qu'entre le gouvernement et le Soviet il y avait complète unité dans les tâches et les buts. Avec un zèle non moindre, la dualité de pouvoirs fut niée par [[Tsérételli|Tsérételli]], [[Fiodor_Dan|Dan]] et autres dirigeants du Soviet.
 
En même temps, les deux partis, libéraux et socialistes, gardaient le décorum d'une complète amitié mutuelle. A la [[Congrès_panrusse_des_soviets|Conférence panrusse des soviets]], l'existence d'une [[Dualité_de_pouvoirs|dualité de pouvoirs]] fut qualifiée d'invention. [[Kérensky|Kérensky]] assura aux délégués de l'armée qu'entre le gouvernement et le Soviet il y avait complète unité dans les tâches et les buts. Avec un zèle non moindre, la dualité de pouvoirs fut niée par [[Tsérételli|Tsérételli]], [[Fiodor_Dan|Dan]] et autres dirigeants du Soviet.
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Le 5&nbsp;mars, le président du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkheidze]], fit un rapport appelant à la reprise du travail. Mais les élus ouvriers du Soviet protestèrent, ne voulant pas que la révolution ait eu lieu pour rien. Le Bureau du Soviet allait se rallier à une attitude plus favorable aux revendications ouvrières lorsqu’intervinrent les soldats, présents au Soviet et qui firent entendre une autre voix&nbsp;: l’armée avait besoin de chaussures, de canons. Au front, les soldats n’exigeaient ni les 8&nbsp;heures ni de meilleurs salaires car ils croupissaient dans la boue 24&nbsp;heures sur 24 et sans être payés. L’assemblée en fut retournée et, par 1&nbsp;170 voix contre 30, vota la reprise du travail.
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Le 5&nbsp;mars, le président du Soviet de Petrograd, [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkheidze]], fit un rapport appelant à la reprise du travail. Mais les élus ouvriers du Soviet protestèrent, ne voulant pas que la révolution ait eu lieu pour rien. Le Bureau du Soviet allait se rallier à une attitude plus favorable aux revendications ouvrières lorsqu’intervinrent les soldats, présents au Soviet et qui firent entendre une autre voix&nbsp;: l’armée avait besoin de chaussures, de canons. Au front, les soldats n’exigeaient ni les 8&nbsp;heures ni de meilleurs salaires car ils croupissaient dans la boue 24&nbsp;heures sur 24 et sans être payés. L’assemblée en fut retournée et, par 1&nbsp;170 voix contre 30, vota la reprise du travail.
    
Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagna une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués [[Parti_SR|SR]]. La&nbsp;[[Pravda|''Pravda'']]&nbsp;réclamait avec insistance de nouvelles élections&nbsp;: ''«&nbsp;Les 500 000 ouvriers de Pétrograd ont au Soviet quatre fois moins de délégués que les 150 000 hommes de la garnison.&nbsp;»''
 
Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagna une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués [[Parti_SR|SR]]. La&nbsp;[[Pravda|''Pravda'']]&nbsp;réclamait avec insistance de nouvelles élections&nbsp;: ''«&nbsp;Les 500 000 ouvriers de Pétrograd ont au Soviet quatre fois moins de délégués que les 150 000 hommes de la garnison.&nbsp;»''

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