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Les comités sont aussitôt confrontés à la question de leur statut politique et juridique : avaient-ils le « droit » de réquisitionner des appartements vides, d’organiser un ravitaillement parallèle ? Pour renforcer leur légitimité, les comités souhaitaient établir un lien avec le Soviet des députés. Mais celui-ci refusait : son principe organisationnel était la classe, celui des comités était la résidence.
 
Les comités sont aussitôt confrontés à la question de leur statut politique et juridique : avaient-ils le « droit » de réquisitionner des appartements vides, d’organiser un ravitaillement parallèle ? Pour renforcer leur légitimité, les comités souhaitaient établir un lien avec le Soviet des députés. Mais celui-ci refusait : son principe organisationnel était la classe, celui des comités était la résidence.
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Même ces instances issues directement de l'[[Auto-organisation|auto-organisation]] se dotent de permanents, à l'image des partis et syndicats. L'historien Marc Ferro nomme ce phénomène la ''« bureaucratisation par en bas »''. Il décrit par exemple :
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''«&nbsp;À l’origine, les membres des comités de quartier n’étaient pas des militants professionnels, hormis quelques syndicalistes. Ce sont des habitants du quartier, qui, en assurant une permanence au local du comité, abandonnent peu à peu leur emploi. Comme ils ne touchent plus leur salaire, l’assemblée du comité de quartier décide de leur allouer une petite indemnité avec l’argent des cotisations du quartier. Le chiffre de 250 roubles est attesté&nbsp;; il correspond au salaire d’un petit employé.&nbsp;»''
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Il faut noter en parallèle un phénomène de délégation, qui voit baisser le nombre des participants aux assemblées générales des comités de quartier. Au quartier Peterhof, on passe de 40 présents en moyenne en mars, à 22 en octobre. Au quartier de Petrograd, de 70 environ en juillet à moins de 40 en octobre. Parallèlement, les réunions du Comité exécutif se font de plus en plus fréquentes alors que les assemblées générales que ces responsables convoquent sont de plus en plus espacées&nbsp;: dans un des quartiers, il y en eut 20 en mars, 8 en octobre&nbsp;; dans un autre, tout juste une réunion par semaine en novembre. L’assistance est plus grêle&nbsp;: 20&nbsp;personnes au quartier Spasski. Sous-informée, elle ne prend plus part aux discussions&nbsp;; seuls les membres du Bureau y participent, proposent des motions que l’assemblée vote, ou qui sont adoptées sans qu’elle en ait même connaissance.
    
=== Extension et radicalisation ===
 
=== Extension et radicalisation ===
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=== Bolchévisation ===
 
=== Bolchévisation ===
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Au lendemain des [[Journées_de_juillet_1917|journées de Juillet]], au moment de la répression antibolchevik, Anisimov demanda à la Conférence des comités de quartier de «&nbsp;collaborer au désarmement des ouvriers&nbsp;». Bien qu’il ait expliqué que cette demande visait seulement à prévenir l’intervention des militaires, sa proposition fut rejetée avec indignation. Ce fut la rupture. À la présidence, Anisimov dut céder la place à deux internationalistes et à un bolchevik&nbsp;: Rappoport, Manuilski, Gorin.
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Au lendemain des [[Journées_de_juillet_1917|journées de Juillet]], au moment de la répression antibolchevik, Anisimov demanda à la Conférence des comités de quartier de «&nbsp;collaborer au désarmement des ouvriers&nbsp;». Bien qu’il ait expliqué que cette demande visait seulement à prévenir l’intervention des militaires, sa proposition fut rejetée avec indignation. Ce fut la rupture. À la présidence, Anisimov dut céder la place à deux [[Mencheviks_internationalistes|internationalistes]] (Rappoport, Gorine) et à un bolchevik ([[Manuilski|Manuilski]]). Peu après, les bolchéviks renforcèrent leur pouvoir en nommant également [[Adolf_Ioffé|Ioffé]] à la présidence.
    
Face au Soviet des députés de Petrograd, la Conférence inter-quartiers devenait, elle aussi, un contre-pouvoir. Désormais, étendant ses fonctions, elle se politisa de plus en plus. À une date où, vu l’échec des premières tentatives d’[[Autogestion|autogestion]], la Conférence de Petrograd des [[Comités_d’usine|Comités d’usine]] voyait faiblir son autorité, la Conférence des comités de quartier, bien ancrée en milieu populaire, prenait en quelque sorte la relève.
 
Face au Soviet des députés de Petrograd, la Conférence inter-quartiers devenait, elle aussi, un contre-pouvoir. Désormais, étendant ses fonctions, elle se politisa de plus en plus. À une date où, vu l’échec des premières tentatives d’[[Autogestion|autogestion]], la Conférence de Petrograd des [[Comités_d’usine|Comités d’usine]] voyait faiblir son autorité, la Conférence des comités de quartier, bien ancrée en milieu populaire, prenait en quelque sorte la relève.

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