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Cette page traite principalement de la naissance des [[Syndicats|syndicats]] en Russie et de leur rôle dans la [[Révolution_de_1917|Révolution de 1917]] et dans le nouveau régime.
 
Cette page traite principalement de la naissance des [[Syndicats|syndicats]] en Russie et de leur rôle dans la [[Révolution_de_1917|Révolution de 1917]] et dans le nouveau régime.
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== 1920-21 : ''« Militarisation du travail »'' ==
 
== 1920-21 : ''« Militarisation du travail »'' ==
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Entre fin 1920 et début 1921 eut lieu dans le parti bolchévik le débat sur la militarisation du travail, ou débat sur les syndicats.
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Entre fin 1920 et début 1921 eut lieu dans le parti bolchévik le débat sur la militarisation du travail, ou ''« débat sur les syndicats »''.
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Au milieu de 1920, le pays fait face à une crise très grave, qui se manifeste notamment dans les transports ferroviraires. Des ingénieurs prévoyaient que d'ici quelques mois, plus une seule voie de chemin de fer ne serait en état de marche. La direction bolchévique fit appel à Trotsky, qui lui, répondit d'abord qu'il ne connaissait rien aux chemins de fer.
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Au milieu de 1920, le pays fait face à une crise très grave, qui se manifeste notamment dans les transports ferroviraires. Des ingénieurs prévoyaient que d'ici quelques mois, plus une seule voie de chemin de fer ne serait en état de marche. La direction bolchévique fit appel à Trotsky, qui répondit d'abord qu'il ne connaissait rien aux chemins de fer.
    
Par l'intermédiaire de ce qui devint le fameux ordre 1042, Trotsky plaça les chemins de fer et les cheminots sous la loi martiale et assura la remise en état des chemins de fer avant la date limite prévue. Cette expérience conduisit à sa proposition d'une « remise en ordre » des syndicats.
 
Par l'intermédiaire de ce qui devint le fameux ordre 1042, Trotsky plaça les chemins de fer et les cheminots sous la loi martiale et assura la remise en état des chemins de fer avant la date limite prévue. Cette expérience conduisit à sa proposition d'une « remise en ordre » des syndicats.
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La pénurie de spécialistes était un des facteurs les plus graves de désorganisation de l'industrie. L'Etat soviétique recensait les spécialistes et les ouvriers qualifiés, et les obligeait (sauf autorisation expresse) à travailler sur un poste exploitant au mieux leur spécialisation. [[Bertrand_Russel|Bertrand Russel]], qui s'est rendu en Russie en 1920 et qui est très critique du bolchévisme, justifie ces mesures :
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La pénurie de spécialistes était un des facteurs les plus graves de désorganisation de l'industrie. L'Etat soviétique recensait les spécialistes et les ouvriers qualifiés, et les obligeait (sauf autorisation expresse) à travailler sur un poste exploitant au mieux leur spécialisation. [[Bertrand_Russel|Bertrand Russel]], qui s'est rendu en Russie en 1920 et qui est très critique du bolchévisme, justifie ces mesures :
 
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''«&nbsp;Il est évident que par de telles mesures les bolcheviques ont été contraints de s’éloigner pas mal de l’idéal qui inspira la révolution à ses débuts. Mais la situation est si désespérée que l’on ne pourrait les blâmer si leurs mesures aboutissaient. Dans un naufrage, tous les bras doivent être utilisés, et il serait ridicule de prêcher la liberté individuelle.&nbsp;»'' <span>​</span>''<ref name="Russel1920">Bertrand Russell, [https://bibdig.biblioteca.unesp.br/bitstream/handle/10/6534/la-pratique-et-la-theorie-du-bolchevisme.pdf ''Pratique et théorie du bolchevisme''], 1920</ref>''<span>​</span>
 
''«&nbsp;Il est évident que par de telles mesures les bolcheviques ont été contraints de s’éloigner pas mal de l’idéal qui inspira la révolution à ses débuts. Mais la situation est si désespérée que l’on ne pourrait les blâmer si leurs mesures aboutissaient. Dans un naufrage, tous les bras doivent être utilisés, et il serait ridicule de prêcher la liberté individuelle.&nbsp;»'' <span>​</span>''<ref name="Russel1920">Bertrand Russell, [https://bibdig.biblioteca.unesp.br/bitstream/handle/10/6534/la-pratique-et-la-theorie-du-bolchevisme.pdf ''Pratique et théorie du bolchevisme''], 1920</ref>''<span>​</span>
 
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Cependant, les [[bolchéviks|bolchéviks]] ont eu tendance à théoriser comme «&nbsp;socialistes&nbsp;» les mesures drastiques qu'ils prenaient. Ainsi une des résolutions votées par le 9<sup>e</sup> Congrès du [[Parti_communiste_russe_(bolchévik)|PCR]] déclare :
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Cependant, les [[Bolchéviks|bolchéviks]] ont eu tendance à théoriser comme «&nbsp;socialistes&nbsp;» les mesures drastiques qu'ils prenaient. Ainsi une des résolutions votées par le 9<sup>e</sup> Congrès du [[Parti_communiste_russe_(bolchévik)|PCR]] (mars 1920) déclare&nbsp;:
 
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''«&nbsp;Tout système social, qu’il soit basé sur l’esclavage, le féodalisme ou le capitalisme, a ses voies et moyens pour rendre obligatoire le travail dans l’intérêt des exploiteurs. Le système soviétique a le devoir de recourir à sa propre méthode de travail obligatoire pour obtenir une augmentation du rendement et de l’utilité du travail ; cette méthode doit être basée sur la socialisation de l’économie nationale dans l’intérêt de la nation tout entière.&nbsp;»''
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''«&nbsp;Tout système social, qu’il soit basé sur l’esclavage, le féodalisme ou le capitalisme, a ses voies et moyens pour rendre obligatoire le travail dans l’intérêt des exploiteurs. Le système soviétique a le devoir de recourir à sa propre méthode de travail obligatoire pour obtenir une augmentation du rendement et de l’utilité du travail&nbsp;; cette méthode doit être basée sur la socialisation de l’économie nationale dans l’intérêt de la nation tout entière.&nbsp;»''
 
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Trotsky défend et théorise également ses positions dans [[Terrorisme_et_communisme|''Terrorisme et communisme'']]<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c.htm Terrorisme et communisme]'', mai 1920</ref> .
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Sur la base de son expérience dans l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] et dans le traitement de la question ferroviaire, [[Trotsky|Trotsky]] propose la ''«&nbsp;militarisation du travail&nbsp;»'', et la suppression de toute autonomie des syndicats. Il avançait que puisque l'URSS est un [[État_ouvrier|<span class="citation">État ouvrier</span>]], il est <span class="citation">absurde que les ouvriers puissent faire [[grève|grève]] contre eux-mêmes</span>. Il défend et théorise également ses positions dans [[Terrorisme_et_communisme|''Terrorisme et communisme'']]<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c.htm Terrorisme et communisme]'', mai 1920</ref>. Ces positions soulèvent alors beaucoup de critiques parmi les [[bolchéviks|bolchéviks]], en particulier l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]].
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Les positions de Trotsky furent combattues par les groupes oppositionnels de gauche dans le parti, en particulier l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]].
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[[Lénine|Lénine]] défendra une position plus modérée que celle de Trotsky, maintenant une certaine autonomie des syndicats, même s'il était plus proche de la position de Trotsky que de celle de l'[[Opposition_ouvrière|Opposition]]. A propos de la justification de Trotsky, il disait&nbsp;:
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<blockquote>''«&nbsp;on se trompe manifestement car cet État n'est pas tout à fait ouvrier, voilà le hic. [...] En fait, notre État n'est pas un État ouvrier, mais ouvrier-paysan, c'est une première chose. [...] Notre État est un État ouvrier présentant une déformation bureaucratique.&nbsp;»''<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/12/vil19201230.htm Les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky], 30 décembre 1920</ref><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1921/03/d10c/vil19210300-05c10.htm Discours sur les syndicats], 14 mars 1921</ref></blockquote>
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C'est la position de Lénine qui sera majoritaire au 10<sup>e</sup> congrès (mars 1921).
    
== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==

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