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L''''économie''' est le système formé par la [[Production|production]], la [[Distribution|distribution]], l'[[Échange|échange]] et la [[Consommation|consommation]]. Le terme peut désigner l'''état économique'' (structurel/conjoncturel) d'une organisation, ou bien la [[Théorie|théorie]] qui se propose de décrire cet état.
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L''''économie''' est le système formé par la [[Production|production]], la [[Distribution|distribution]], l'[[Échange|échange]] et la [[Consommation|consommation]]. Le terme peut désigner l'''état économique'' (structurel/conjoncturel) d'une organisation, ou bien la [[Théorie|théorie]] qui se propose de décrire cet état. Cette page aborde simultanément ces deux aspects, qui sont étroitement liés ([[matérialisme historique|matérialisme historique]]).<br>
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== Historique ==
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== Généralités ==
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=== Antiquité ===
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L'économie repose sur des concepts simples. En revanche, la division en [[classes sociales|classes]] de la [[société|société]] la complexifie beaucoup en pratique, puisque les lois du marché sont des lois sociales que l'on ne peut évaluer qu'a posteriori, sans qu'il y ait une conscience de l'ensemble de la part des acteurs. L'économie était bien sûr d'une simplicité basique aux premiers temps de l'humanité, dans les [[communisme primitif|communautés tribales]]. Mais il est tout à fait envisageable qu'elle trouve à l'avenir une forme d'autant plus simple qu'elle serait consciemment choisie, dans une [[socialisme|société socialiste]].
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Parmi les premières considérations théoriques sur l'économie, il y a les penseurs grecs. On trouve chez Aristote une distinction entre l'''économie'', vue comme la [[production|production]]/[[accumulation|accumulation]] de [[richesses|richesses]] matérielles, et la ''chrématistique'', l'art du négoce ou de l'[[usure|usure]], qu'il dénonce.
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[[Marx|Marx]] fait la remarque suivante à propos de l'économie, liée au fond la gestion du temps de travail humain :
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"Dans les conditions de la production communautaire [dans le communisme], la détermination du temps demeure, bien entendu, essentielle. Moins il faut de temps à la société pour produire du blé, du bétail, etc... plus elle gagne de temps pour d'autres productions, matérielles ou spirituelles. De même chez un individu, l'universalité de son développement, de sa jouissance et de son activité dépend de l'économie de son temps. En dernière analyse, c'est à quoi se réduisent toutes les économies. En outre, la société doit répartir judicieusement son temps pour obtenir une production conforme à ses besoins généraux; de même, l'individu doit bien diviser son temps pour acquérir ce qu'il faut de connaissances ou pour satisfaire aux diverses exigences de son activité."<ref>Grundrisse, Chapitre de l'argent, [[Karl Marx]]</ref>
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== Historique  ==
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=== Moyen-Âge ===
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=== Antiquité  ===
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Dans l'Europe médiévale féodale, les rares penseurs traitant d'économie sont des théologiens. Au sein d'une économie qui était redevenue quasi-exclusivement [[agriculture|agricole]] et non-marchande, le développement du commerce est surveillé de près par les [[idéologie|idéologues]] [[christiannisme|chrétiens]]. Thomas d'Aquin (XIII<sup>ème</sup> siècle) insiste sur le fait que les marchands doivent pratiquer un "juste prix", doivent gagner leur argent sur un [[service|service]] (au moins le transport des [[marchandises|marchandises]]), mais absolument pas "de l'argent avec de l'argent" et à ce titre il condamne les [[crédit|prêts avec intérêt]].
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Parmi les premières considérations théoriques sur l'économie, il y a les penseurs grecs. On trouve chez Aristote une distinction entre l'''économie'', vue comme la [[Production|production]]/[[Accumulation|accumulation]] de [[Richesses|richesses]] matérielles, et la ''chrématistique'', l'art du négoce ou de l'[[Usure|usure]], qu'il dénonce.  
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Au XIV<sup>ème</sup> siècle, de l'autre côté de la Méditerrannée, Ibn Khaldoun va plus loin et propose en plus des considérations moralistes des éléments d'explication économique (notamment de la formation des prix, du lien entre [[division du travail|division du travail]] et [[croissance|croissance]]...) ce qui en fait un précurseur de l'économie moderne.
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=== Moyen-Âge  ===
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=== Le mercantilisme  ===
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Dans l'Europe médiévale féodale, les rares penseurs traitant d'économie sont des théologiens. Au sein d'une économie qui était redevenue quasi-exclusivement [[Agriculture|agricole]] et non-marchande, le développement du commerce est surveillé de près par les [[Idéologie|idéologues]] [[Christiannisme|chrétiens]]. Thomas d'Aquin (XIII<sup>ème</sup> siècle) insiste sur le fait que les marchands doivent pratiquer un "juste prix", doivent gagner leur argent sur un [[Service|service]] (au moins le transport des [[Marchandises|marchandises]]), mais absolument pas "de l'argent avec de l'argent" et à ce titre il condamne les [[Crédit|prêts avec intérêt]].
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Le [[mercantilisme|mercantilisme]] est le début de la pensée économique moderne. À partir du XV<sup>ème</sup> siècle en [[Europe|Europe]], le développement du [[commerce|commerce]], les [[grandes découvertes|grandes découvertes]], l'accumulation du [[capital|capital]] commencent à transformer les [[féodalisme|sociétés féodales]]. Les royaumes [[absolutisme|absolutistes]] suivent les conseils de penseurs qui les incitent à prendre des mesures [[protectionnistes|protectionnistes]] pour renforcer leur puissance, qui passe de plus en plus par l'économie.&nbsp;
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Au XIV<sup>ème</sup> siècle, de l'autre côté de la Méditerrannée, Ibn Khaldoun va plus loin et propose en plus des considérations moralistes des éléments d'explication économique (notamment de la formation des prix, du lien entre [[Division du travail|division du travail]] et [[Croissance|croissance]]...) ce qui en fait un précurseur de l'économie moderne.  
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=== 1750-1776&nbsp;: les physiocrates et Adam Smith ===
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=== Le mercantilisme ===
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La [[bourgeoisie commerçante|bourgeoisie commerçante]] est la plus grande bénéficiaire de l'essor économique. Elle va alors développer des thèses visant à la libérer : c'est en quelques sortes le point de départ du [[libéralisme économique|libéralisme économique]]. Au XVIII<sup>ème</sup> siècle, les [[physiocrates|physiocrates]] français menés par François Quesnay prônent le "laissez-faire", tandis qu'Adam Smith dresse un premier système théorique cohérent.
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Le [[Mercantilisme|mercantilisme]] est le début de la pensée économique moderne. À partir du XV<sup>ème</sup> siècle en [[Europe|Europe]], le développement du [[Commerce|commerce]], les [[Grandes découvertes|grandes découvertes]], l'accumulation du [[Capital|capital]] commencent à transformer les [[Féodalisme|sociétés féodales]]. Les royaumes [[Absolutisme|absolutistes]] suivent les conseils de penseurs qui les incitent à prendre des mesures [[Protectionnistes|protectionnistes]] pour renforcer leur puissance, qui passe de plus en plus par l'économie.&nbsp;
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=== L'économie politique classique ===
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=== Les physiocrates, Adam Smith et l'école classique<br> ===
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Malthus, Ricardo
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La [[Bourgeoisie commerçante|bourgeoisie commerçante]] est la plus grande bénéficiaire de l'essor économique. Elle va alors développer des thèses visant à la libérer&nbsp;: c'est en quelques sortes le point de départ du [[Libéralisme économique|libéralisme économique]]. Au XVIII<sup>ème</sup> siècle, les [[Physiocrates|physiocrates]] français menés par François Quesnay affirment que la richesse d'un pays est la richesse non pas de l'État mais de ses habitants (comprendre : ses bourgeois), et ils prônent le "laissez-faire". Outre-Manche, Adam Smith observe le formidable enrichissement de l'Angleterre et des Pays-Bas et tente d'en décrire les mécanismes. Il dresse un premier système théorique cohérent, avec des apports majeurs dans la compréhension de la [[division du travail|division du travail]], de la [[valeur-travail|valeur-travail]], de la [[monnaie|monnaie]] et du [[capital|capital]]. Mais surtout, il décrit le fonctionnement du [[marché|marché]], qu'il voit comme une force conduisant à l'optimum social (''"main invisible''").<br>
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David Ricardo reprit et systématisa les travaux d'Adam Smith, tout en approfondissant plusieurs aspects, comme la
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[[loi des rendements décroissants|loi des rendements décroissants]]
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(d'abord étudiée par Malthus) et la
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[[rente foncière|rente foncière]]
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. Il représente l'apogée de l'économie dite classique.
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=== Le marxisme  ===
 
=== Le marxisme  ===
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Les travaux de [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] se situent à la fois en profonde continuité avec les avancées de l'économie classique de leur époque, et en rupture révolutionnaire. Le [[socialisme scientifique|socialisme scientifique]] reprend la description de la [[valeur travail|valeur travail]], de la [[division du travail|division du travail]], du [[capital|capital]]... mais déborde systématiquement du champ de "l'économie pure" : pour comprendre la société moderne, il faut à la fois une [[sociologie|sociologie]], une économie et une [[matérialisme historique|étude de l'histoire]]. Il n'y a pas de lois intemporelles de l'économie, il y a des lois sociales de cette nouvelle [[capitalisme|société capitaliste]], et elles comportent des contradictions structurelles, dont les plus manifestes sont l'[[exploitation|exploitation]] du [[prolétariat|prolétariat]] et les [[crise économique|crises]] cycliques. Contre tout mythe d'un optimum dans la société bourgeoise, une [[révolution socialiste|révolution]] est nécessaire pour renouer avec le [[progressisme|progressisme]] et établir une société humaine consciente.
    
=== L'école néoclassique  ===
 
=== L'école néoclassique  ===
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Marginalistes, Léon Walras, ...<br>
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À la fin du XIX<sup>ème</sup> siècle a lieu un grand changement de paradigme parmi les économistes bourgeois. Ceux-ci vont chercher à refouler tout ce qu'il y avait de subversif dans les fondements de l'économie classique, et en particulier, la théorie de l'utilité marginale remplace la [[valeur travail|valeur travail]]. "L'économie politique" est rejetée, au profit du mythe d'un [[économisme|économisme]] autonome. Intellectuellement, c'est une formidable réaction bourgeoise. Mais cette école est au coeur de l'économie "orthodoxe" enseignée aujourd'hui. Ses grands noms sont Walras, Jevons, Menger.<br>  
    
=== L'école keynésienne  ===
 
=== L'école keynésienne  ===
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Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.  
 
Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.  
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Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.
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Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.  
    
=== La bouillie contemporaine  ===
 
=== La bouillie contemporaine  ===
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Néolibéralisme, Monétarisme, Post-keynésianisme, ...
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Néolibéralisme, Monétarisme, Post-keynésianisme, ...  
    
== Étymologie  ==
 
== Étymologie  ==

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