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=== Origines ===
 
=== Origines ===
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Le terme russe de soviet signifie « conseil » ou « comité ». Ils sont apparus au cours de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe, celle de 1905]]. Le premier serait apparu à Ivanovo-Voznessensk, le « Manchester russe ». Ils sont l'oeuvre spontanée du prolétariat et du contexte révolutionnaire de la Russie, ils se sont développés à partir de comités de grève créés par les cheminots mais aussi des comités d'usine comme à Kiev ou à Reval par exemple. Ces comités, qui n’avaient au début d’autres fonctions que de diriger les mouvements de grèves, se transformait peu à peu en organes représentatifs du prolétariat, qui se mettaient d’accord avec les représentants des différents partis ouvriers.
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Le terme russe de soviet signifie « conseil » ou « comité ». Ils sont apparus au cours de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe, celle de 1905]]. Ils sont l'oeuvre plus ou moins ''« spontanée »'' du prolétariat (en tout cas pas l'initiative de partis) et du contexte révolutionnaire de la Russie.
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En Russie, la répression avait empêché la constitution de syndicats, ce qui a sans doute joué un grand rôle dans la création spontanée d'organes comme les soviets, nécessaires pour diriger les luttes. Certains supposent<ref>Oskar Anweiler, ''Les Soviets en Russie – 1905-1921'', nrf-Gallimard, 1972</ref> aussi que les soldats (paysans [[Conscription|conscrits]]) et les ouvriers ([[Prolétarisation_de_la_paysannerie|paysans prolétarisés]] depuis peu de temps) avaient une tradition démocratique héritée de la [[Mir_(communauté)|commune paysanne (mir)]].
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Le premier soviet est apparu à Ivanovo-Voznessensk, le «&nbsp;Manchester russe&nbsp;»&nbsp;&nbsp;: il est né d'un [[Comité_de_grève|comité de grève]] et d'assemblées quotidiennes de grévistes pendant les 72 jours du conflit. Après une manifestation imposante le 15 mai, le gouverneur de la ville demanda aux ouvriers de désigner des délégués afin d’ouvrir des négociations. Dans les jours qui suivirent, les usines d’Ivanovo élurent 110 délégués qui constituèrent un soviet dont le bureau élabora une plate-forme de revendications sociales et politiques. Pendant six semaines, le bureau du soviet d’Ivanovo mena des discussions avec le gouverneur, avant de se résoudre à reprendre le travail et de voter sa dissolution. Malgré ses évidentes limites, l’expérience d’Ivanovo connut un grand retentissement et se diffusa dans la petite cinquantaine de villes industrielles russes qui, durant l’été et surtout l’automne 1905, se dotèrent elles aussi de soviets ouvriers, afin d’élaborer leurs revendications et les discuter avec le patronat et les autorités.<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 2017</ref> Ils se sont souvent développés à partir de comités de grève créés par les cheminots mais aussi des [[comités_d'usine|comités d'usine]] comme à Kiev ou à Reval. Ces comités, qui n’avaient au début d’autres fonctions que de diriger les mouvements de grèves, se transformait peu à peu en organes représentatifs du prolétariat, qui se mettaient d’accord avec les représentants des différents partis ouvriers.
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En Russie, la répression avait empêché la constitution de syndicats, ce qui a sans doute joué un grand rôle dans la création d'organes comme les soviets, nécessaires pour diriger les luttes.
    
=== Les socialistes et les soviets ===
 
=== Les socialistes et les soviets ===
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Ce sont les menchéviks qui ont le plus soutenu la création des soviets à l'origine. Mais la plupart y voyaient seulement un moyen de créer un parti de masse ou des syndicats à l'allemande, et en aucun cas des organes de pouvoir durables. Les mencheviks de Saint-Pétersbourg sous l'influence de [[Trotsky|Trotsky]], agissent en contradiction avec la ligne des dirigeants de l'émigration.
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En pleine crise révolutionnaire, les autorités avaient besoin de pouvoir négocier avec des délégués représentant les ouvriers grévistes, et tentaient donc de s'appuyer sur les soviets. Cela explique que les socialistes les plus radicaux se méfiaient de ces organes.
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Les bolcheviks ont été beaucoup plus réticents à l'égard des soviets&nbsp;&nbsp;: certains y voient une tentative de dresser un organisme informe et irresponsable en rival de l'autorité du parti. Les bolcheviks de Saint-Pétersbourg commencent par refuser de participer en tant que tels au soviet des délégués ouvriers et il faudra, pour les y décider, tout le prestige et l'insistance de [[Trotsky|Trotsky]] auprès de [[Krassine|Krassine]], représentant du comité central. De manière générale, ceux qui sont les plus favorables aux soviets ne consentent à y voir, dans le meilleur des cas, que des auxiliaires du parti.
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Certains supposent<ref>Oskar Anweiler, ''Les Soviets en Russie – 1905-1921'', nrf-Gallimard, 1972</ref> que les soldats (paysans [[Conscription|conscrits]]) et les ouvriers ([[Prolétarisation_de_la_paysannerie|paysans prolétarisés]] depuis peu de temps) avaient une tradition démocratique héritée de la [[Mir_(communauté)|commune paysanne (mir)]]. C'est notamment ce que mettaient en avant les [[Parti_SR|SR]].
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Ce sont les [[menchéviks|menchéviks]] qui ont le plus soutenu la création des soviets à l'origine. Mais la plupart y voyaient seulement un moyen de créer un parti de masse ou des syndicats à l'allemande, et en aucun cas des organes de pouvoir durables. Les mencheviks de Saint-Pétersbourg sous l'influence de [[Trotsky|Trotsky]], agissent en contradiction avec la ligne des dirigeants de l'émigration.
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Les bolcheviks ont été beaucoup plus réticents à l'égard des soviets&nbsp;&nbsp;: certains y voient une tentative de dresser un organisme informe et irresponsable en rival de l'autorité du parti. En témoigne un article paru le 7&nbsp;novembre 1905 dans la ''Novaïa Jizn'', le quotidien officiel du parti, qui expliquait leur défiance envers les soviets en arguant que ''«  seul un parti rigoureusement de classe est à même de diriger le mouvement politique du prolétariat et de veiller à la pureté de ses mots d’ordre et non ce fatras politique, cette organisation politique confuse et hésitante. »''
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Les bolcheviks de Saint-Pétersbourg commencent par refuser de participer en tant que tels au soviet des délégués ouvriers et il faudra, pour les y décider, tout le prestige et l'insistance de [[Trotsky|Trotsky]] auprès de [[Krassine|Krassine]], représentant du comité central. De manière générale, ceux qui sont les plus favorables aux soviets ne consentent à y voir, dans le meilleur des cas, que des auxiliaires du parti.
    
C'est ainsi qu'après la dissolution du soviet de Pétersbourg, Lénine approuve les [[Bolcheviks|bolcheviks]] qui s'y sont opposés à l'admission des [[Anarchistes_russes|anarchistes]]&nbsp;&nbsp;: à ses yeux, le soviet n'est «&nbsp;ni un parlement ouvrier, ni un organe d'auto gouvernement prolétarien&nbsp;», mais seulement une «&nbsp;organisation de combat pour atteindre des buts définis&nbsp;». En 1907, il admet qu'il faudrait étudier scientifiquement la question de savoir si les soviets constituent vraiment «&nbsp;un pouvoir révolutionnaire&nbsp;». En janvier 1917, dans une conférence sur la révolution de 1905, il ne mentionne les soviets qu'en passant, les définissant comme des «&nbsp;organes de lutte&nbsp;». C'est seulement au cours des semaines suivantes qu'il modifiera son analyse, sous l'influence de [[Boukharine|Boukharine]], de [[Pannekoek|Pannekoek]], et surtout du rôle joué par les nouveaux [[Soviets|soviets]] russes.
 
C'est ainsi qu'après la dissolution du soviet de Pétersbourg, Lénine approuve les [[Bolcheviks|bolcheviks]] qui s'y sont opposés à l'admission des [[Anarchistes_russes|anarchistes]]&nbsp;&nbsp;: à ses yeux, le soviet n'est «&nbsp;ni un parlement ouvrier, ni un organe d'auto gouvernement prolétarien&nbsp;», mais seulement une «&nbsp;organisation de combat pour atteindre des buts définis&nbsp;». En 1907, il admet qu'il faudrait étudier scientifiquement la question de savoir si les soviets constituent vraiment «&nbsp;un pouvoir révolutionnaire&nbsp;». En janvier 1917, dans une conférence sur la révolution de 1905, il ne mentionne les soviets qu'en passant, les définissant comme des «&nbsp;organes de lutte&nbsp;». C'est seulement au cours des semaines suivantes qu'il modifiera son analyse, sous l'influence de [[Boukharine|Boukharine]], de [[Pannekoek|Pannekoek]], et surtout du rôle joué par les nouveaux [[Soviets|soviets]] russes.
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{{Article détaillé|Elections pendant la révolution russe}}
 
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Suite à la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]], les soviets se forment spontanément, d'abord à Petrograd et au cours du mois de mars dans les grandes villes dès que parvient la nouvelle de l'insurrection. Des soviets sont formés dans les campagnes à partir d'avril-mai. [[Lénine|Lénine]] reconnaît alors que les soviets peuvent et doivent être l'instrument central de la révolution. Dans ses [[Thèses_d’avril|''Thèses d’avril'']], il défend le mot d’ordre&nbsp;: ''«&nbsp;Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!&nbsp;»'', qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Lénine considère que la [[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|ligne bolchévique]] a été confirmée, mais qu''’«&nbsp;il faut savoir compléter et corriger les vieilles formules&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170409.htm Sur la dualité du pouvoir]'', ''Pravda'' n° 28, 9 avril 1917</ref>, car ''«&nbsp;personne autrefois ne songeait, ni ne pouvait songer, à une dualité du pouvoir&nbsp;»''. Il fait l'analyse que la ''dictature des ouvriers est paysans'' est non pas le gouvernement provisoire, mais ce pouvoir des soviets, ''«&nbsp;du même type que la Commune de Paris de 1871&nbsp;»''. L'objectif principal est alors de revendiquer que la situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]] bascule du côté des soviets, même si les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] y sont majoritaires.
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Suite à la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]], des soviets sont aussitôt formés. Ils sont créés avec facilité grâce au souvenir de 1905, mais cette fois beaucoup plus à l'initiative des dirigeants socialistes. Le soviet de Petrograd fut constitué par un appel des socialistes à ce que les masses élisent leurs délégués. Son comité exécutif fut composé de 15 intellectuels et dirigeants socialistes reconnus, parmi lesquels ne se trouvait aucun ouvrier. Cet aspect et le fait que les dirigeants socialistes collaboraient avec le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] favorisa une relative [[bureaucratisation|bureaucratisation]] du fonctionnement des soviets. Les comités exécutifs avaient beaucoup de poids, d'autant plus que les séances plénières étaient bondées et confuses. Ils disposaient d’un petit appareil de secrétaires, et exerçaient souvent des fonctions de gestion (ravitaillement, permissions des soldats, voire des tribunaux dans certaines régions éloignées).<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 1917</ref>
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En juillet 1917, dans une phase de reflux, il critique néanmoins ceux qui veulent continuer comme si de rien n'était à faire de l'agitation sur le mot d'ordre ''«&nbsp;Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!&nbsp;»'', alors que les réformistes cautionnent le gouvernement bourgeois qui réprime la révolution. Comme les réformistes sont majoritaires dans les soviets, qu'ils contribuent à vider de leurs forces, Lénine soutient que la priorité est de dénoncer l'obstacle qu'ils représentent, et de préparer une insurrection sans les soviets.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 1917</ref> Mais finalement, au moent de la [[Putsch_de_Kornilov|débâcle de Kornilov]], les soviets retrouveront tout leur dynamisme révolutionnaire, et en septembre les bolchéviks y obtiennent la majorité. L'insurrection d'Octobre sera réalisée par le [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], organe du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]].
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Au cours du mois de mars l'exemple de Petrograd est reproduit dans les grandes villes dès que parvient la nouvelle de l'insurrection. Des soviets sont formés dans les campagnes à partir d'avril-mai, mais avec moins de succès (les comités agraires étaient privilégiés par les [[Mouvement_paysan_en_1917|paysans]] jusqu'à l'automne).
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La [[dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]] entre soviets et gouvernement était partielle (la politique des [[conciliateurs|conciliateurs]] tendaient à les réduire à ''«&nbsp;l'aile gauche de l'ordre bourgeois&nbsp;»'', selon Trotsky), et fluctuante en fonction des poussées révolutionnaires des masses. Tantôt leur aspect institutionnel était mis en avant pour atténuer l'[[auto-organisation|auto-organisation]] populaire, tantôt le gouvernement insistait sur leur caractère ''«&nbsp;d'organisation privée&nbsp;»'', non soutenue par l'Etat. Cette institutionnalisation partielle leur donnait plus d'autorité morale que toute autre organe populaire, mais impliquait aussi que les formes les plus énergiques et créative de radicalité s'exprimaient plutôt dans les [[comités_d’usines|comités d’usines]], les [[comités_de_soldats|comités de soldats]] ou les [[comités_agraires|comités agraires]].
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Une grande différence avec les soviets de 1905 fut une conséquence de la guerre : les soldats [[conscription|conscrits]] représentés dans les soviets donnaient une représentation (partielle) de la paysannerie, et donc une assise bien plus large que les soviets de 1905 qui ne représentaient que les 3% d'ouvriers du pays.
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[[Lénine|Lénine]] reconnaît alors que les soviets peuvent et doivent être l'instrument central de la révolution. Dans ses [[Thèses_d’avril|''Thèses d’avril'']], il défend le mot d’ordre&nbsp;: ''«&nbsp;[[Tout_le_pouvoir_aux_soviets|Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!]]&nbsp;»'', qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Lénine considère que la [[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|ligne bolchévique]] a été confirmée, mais qu''’«&nbsp;il faut savoir compléter et corriger les vieilles formules&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170409.htm Sur la dualité du pouvoir]'', ''Pravda'' n° 28, 9 avril 1917</ref>, car ''«&nbsp;personne autrefois ne songeait, ni ne pouvait songer, à une dualité du pouvoir&nbsp;»''. Il fait l'analyse que la ''dictature des ouvriers est paysans'' est non pas le gouvernement provisoire, mais ce pouvoir des soviets, ''«&nbsp;du même type que la Commune de Paris de 1871&nbsp;»''. L'objectif principal est alors de revendiquer que la situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]] bascule du côté des soviets, même si les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] y sont majoritaires.
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En juillet 1917, dans une phase de reflux, il critique néanmoins ceux qui veulent continuer comme si de rien n'était à faire de l'agitation sur le mot d'ordre ''«&nbsp;Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!&nbsp;»'', alors que les réformistes cautionnent le gouvernement bourgeois qui réprime la révolution. Comme les réformistes sont majoritaires dans les soviets, qu'ils contribuent à vider de leurs forces, Lénine soutient que la priorité est de dénoncer l'obstacle qu'ils représentent, et de préparer une insurrection sans les soviets.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 1917</ref> Mais finalement, au moent de la [[Putsch_de_Kornilov|débâcle de Kornilov]], les soviets retrouveront tout leur dynamisme révolutionnaire, et en septembre les bolchéviks y obtiennent la majorité. L'[[insurrection_d'Octobre|insurrection d'Octobre]] sera réalisée par le [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], organe du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]].
    
[[Kautsky|Kautsky]] dénigrait les soviets comme une forme ''«&nbsp;primitive&nbsp;»'', un ''«&nbsp;succédané&nbsp;»'' du parti, car dans sa logique la classe ouvrière progresse linéaire jusqu'à être majoritairement organisée dans le [[Parti_ouvrier|parti ouvrier]].<ref>Karl Kautsky, Terrorismus und Kommunismus - Ein Beitrag zur Naturgeschichte der Revolution, Berlin, 1919</ref> [[Hilferding|Hilferding]] défendait une sorte de combinaison des soviets et des institutions parlementaires (position [[Centriste|centriste]]).
 
[[Kautsky|Kautsky]] dénigrait les soviets comme une forme ''«&nbsp;primitive&nbsp;»'', un ''«&nbsp;succédané&nbsp;»'' du parti, car dans sa logique la classe ouvrière progresse linéaire jusqu'à être majoritairement organisée dans le [[Parti_ouvrier|parti ouvrier]].<ref>Karl Kautsky, Terrorismus und Kommunismus - Ein Beitrag zur Naturgeschichte der Revolution, Berlin, 1919</ref> [[Hilferding|Hilferding]] défendait une sorte de combinaison des soviets et des institutions parlementaires (position [[Centriste|centriste]]).
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Très vite après la prise du pouvoir par les bolchéviks, les soviets connurent un processus de [[Bureaucratisation_de_l'Etat_soviétique|bureaucratisation]]. Au nom de l’efficacité, le gouvernement prit ainsi l’habitude dès janvier 1918 de publier ses décrets sans les faire discuter par le soviet. Les mesures répressives que prirent les bolchéviks pendant la guerre civile mirent fin au pluripartisme, et très vite les décisions des soviets furent décidées d'avance par le simple fait que les militants bolchéviks y étaient hégémoniques. A la fin de 1919, 1500 des 1800 délégués au [[soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] étaient membres du [[Parti_communiste_russe_(bolchévik)|parti&nbsp;communiste]] et appliquaient en conséquence la ligne qu’avait définie leur direction. Une relative démocratie au sein du parti se maintint un certain temps, mais disparaît à son tour ([[interdiction_des_fractions|interdiction des fractions]] en 1921...).
    
=== Le mot d'ordre des communistes ===
 
=== Le mot d'ordre des communistes ===

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