Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
307 octets ajoutés ,  18 août 2017 à 23:37
m
aucun résumé des modifications
Ligne 87 : Ligne 87 :  
Début juillet, les ministres [[Parti_cadet|cadets]] sont alors poussés à la porte du gouvernement. Mais les socialistes ne veulent pas gouverner seuls et s'empressent d'intégrer de nouveaux représentants bourgeois au gouvernement. Cela provoqua la colère de l'avant-guarde des soldats et ouvriers de Petrograd, qui tentèrent une insurrection. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] tentèrent de freiner cet élan car le pays et même l'ensemble de la garnison de la capitale n'étaient pas prêts à soutenir une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]]. Mais les insurgés se rassemblèrent le 3 juillet, et le 4 ils étaient 500 000 inorganisés. Le Comité central du [[Parti_Bolchévik|Parti Bolchévik]] décida alors dans la nuit de se placer à la tête de la manifestation pour l'empêcher de dégénérer.
 
Début juillet, les ministres [[Parti_cadet|cadets]] sont alors poussés à la porte du gouvernement. Mais les socialistes ne veulent pas gouverner seuls et s'empressent d'intégrer de nouveaux représentants bourgeois au gouvernement. Cela provoqua la colère de l'avant-guarde des soldats et ouvriers de Petrograd, qui tentèrent une insurrection. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] tentèrent de freiner cet élan car le pays et même l'ensemble de la garnison de la capitale n'étaient pas prêts à soutenir une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]]. Mais les insurgés se rassemblèrent le 3 juillet, et le 4 ils étaient 500 000 inorganisés. Le Comité central du [[Parti_Bolchévik|Parti Bolchévik]] décida alors dans la nuit de se placer à la tête de la manifestation pour l'empêcher de dégénérer.
   −
Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotsky|Trotsky]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité Exécutif des soviets]] collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'[[avant-garde|avant-garde]] ouvrière. 
+
Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotsky|Trotsky]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité Exécutif des soviets]] collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'[[Avant-garde|avant-garde]] ouvrière. 
   −
[[Kerensky|Kerensky]] ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis [[Révolution_de_Février|février]], et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La [[dualité_de_pouvoirs|dualité des pouvoirs]] s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<span class="reference-text">.</span> Kerensky tente de renforcer l'autorité de l'Etat, notamment en lançant une [[Conférence_d'Etat_de_Moscou_(1917)|Conférence d'Etat]] à Moscou, et en se rapprochant du général réactionnaire Kornilov. Mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la [[contre-révolution|contre-révolution]] a sonné.
+
[[Kerensky|Kerensky]] ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis [[Révolution_de_Février|février]], et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La [[Dualité_de_pouvoirs|dualité des pouvoirs]] s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<span class="reference-text">.</span> Kerensky tente de renforcer l'autorité de l'Etat, notamment en lançant une [[Conférence_d'Etat_de_Moscou_(1917)|Conférence d'Etat]] à Moscou, et en se rapprochant du général réactionnaire Kornilov. Mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la [[Contre-révolution|contre-révolution]] a sonné.
    
Kornilov tente sa chance, [[Putsch_de_Kornilov|en lançant ses armées sur la capitale]] le 25 août 1917. En trois jours, les [[Soviet|soviets]] de Pétrograd prennent la tête de la résistance et le mettent en déroute. Ils redeviennent ainsi l'épicentre du contre-pouvoir ouvrier. La [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale comprenait qu'une victoire de Kornilov signifierait son écrasement dans une sanglante revanche. Les soviets firent alors appel aux bolchéviks, et ceux-ci, bien qu'absolument pas dupe des dirigeants traitres au [[Socialisme|socialisme]], firent [[Front_unique|front unique]] contre la [[Réaction|réaction]] [[Monarchiste|monarchiste]]. Les cheminots faisaient dérailler les trains ennemis, et les bolchéviks se montrèrent les plus énergiques et organisés dans la lutte, faisant basculer dans le camp révolutionnaire des régiments blancs entiers par leur agitation.
 
Kornilov tente sa chance, [[Putsch_de_Kornilov|en lançant ses armées sur la capitale]] le 25 août 1917. En trois jours, les [[Soviet|soviets]] de Pétrograd prennent la tête de la résistance et le mettent en déroute. Ils redeviennent ainsi l'épicentre du contre-pouvoir ouvrier. La [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale comprenait qu'une victoire de Kornilov signifierait son écrasement dans une sanglante revanche. Les soviets firent alors appel aux bolchéviks, et ceux-ci, bien qu'absolument pas dupe des dirigeants traitres au [[Socialisme|socialisme]], firent [[Front_unique|front unique]] contre la [[Réaction|réaction]] [[Monarchiste|monarchiste]]. Les cheminots faisaient dérailler les trains ennemis, et les bolchéviks se montrèrent les plus énergiques et organisés dans la lutte, faisant basculer dans le camp révolutionnaire des régiments blancs entiers par leur agitation.
Ligne 189 : Ligne 189 :     
On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''«&nbsp;coup d'Etat&nbsp;»'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur «&nbsp;coup&nbsp;» d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotsky|Trotsky]] utilise indifféremment les termes «&nbsp;insurrection&nbsp;», «&nbsp;conquête du pouvoir&nbsp;» et «&nbsp;coup d’État&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du «&nbsp;coup d’État d’octobre&nbsp;».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]).
 
On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''«&nbsp;coup d'Etat&nbsp;»'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur «&nbsp;coup&nbsp;» d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotsky|Trotsky]] utilise indifféremment les termes «&nbsp;insurrection&nbsp;», «&nbsp;conquête du pouvoir&nbsp;» et «&nbsp;coup d’État&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du «&nbsp;coup d’État d’octobre&nbsp;».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]).
 +
 +
== Voir aussi ==
 +
 +
*[[Police_et_milice_en_1917|Police et milice en 1917]]
 +
*[[Armée_russe_en_1917|Armée russe en 1917]]
 +
*[[Employés_et_cadres_dans_la_révolution_russe|Employés et cadres dans la révolution russe]]
 +
*[[Élections_pendant_la_révolution_russe|Élections pendant la révolution russe]]
    
== Bibliographie ==
 
== Bibliographie ==

Menu de navigation