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L'offensive se termine le 2 juillet, notamment stoppée par des renforts allemands. Aussitôt une contre-offensive des forces allemandes et austro-hongroises, le 6 juillet, provoque une débandade. L’armée russe perd 70 000 hommes au cours des premiers jours, puis se disloque. En de longues colonnes, des dizaines de milliers de paysans-soldats entreprennent de rentrer chez eux. L’armée allemande occupe des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Venant après les événements de Pétrograd, ce désastre militaire met en évidence l’incapacité du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à contrôler quoi que ce soit. Le [[Parti_KD|parti KD]] décide à ce moment de s’en retirer, en prenant prétexte d’une concession accordée à la revendication d’autonomie ukrainienne.
 
L'offensive se termine le 2 juillet, notamment stoppée par des renforts allemands. Aussitôt une contre-offensive des forces allemandes et austro-hongroises, le 6 juillet, provoque une débandade. L’armée russe perd 70 000 hommes au cours des premiers jours, puis se disloque. En de longues colonnes, des dizaines de milliers de paysans-soldats entreprennent de rentrer chez eux. L’armée allemande occupe des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Venant après les événements de Pétrograd, ce désastre militaire met en évidence l’incapacité du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à contrôler quoi que ce soit. Le [[Parti_KD|parti KD]] décide à ce moment de s’en retirer, en prenant prétexte d’une concession accordée à la revendication d’autonomie ukrainienne.
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=== 3 juillet : des bolchéviks et anarchistes allument le feu ===
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=== 3 juillet : des bolchéviks et anarchistes allument le feu ===
    
Après des rumeurs concernant un renforcement de la discipline dans l'armée, les soldats de la garnison de Petrograd craignent d'être envoyés au front<ref name="harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH">{{harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH}}.</ref>. La popularité de [[Kerensky|Kerensky]] se dégrade et les slogans réclamant le renversement du gouvernement provisoire trouvent un écho particulier. Les nouvelles de l'échec de l'offensive furent le déclencheur.
 
Après des rumeurs concernant un renforcement de la discipline dans l'armée, les soldats de la garnison de Petrograd craignent d'être envoyés au front<ref name="harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH">{{harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH}}.</ref>. La popularité de [[Kerensky|Kerensky]] se dégrade et les slogans réclamant le renversement du gouvernement provisoire trouvent un écho particulier. Les nouvelles de l'échec de l'offensive furent le déclencheur.
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<span><span>Les soldats et ouvriers de Petrograd récemment radicalisés, ne sont pas des militants organisés suivant les directives du parti. D'autant plus que des leaders du parti (Organisation militaire et Comité de Petrograd ont eux-mêmes enfreint le centralisme). Le Comité central est alors face à un dilemme&nbsp;: soit jeter son poids derrière les manifestations et, éventuellement, être écrasé, soit s'abstenir, avec le risque que de nombreux travailleurs perdent confiance en eux. Il fait le choix de se lier à cette [[Avant-garde|avant-garde]]. En se mettant à la tête du mouvement, le parti tente au maximum d'assurer son «&nbsp;''caractère pacifique et organisé''&nbsp;».</span></span>
 
<span><span>Les soldats et ouvriers de Petrograd récemment radicalisés, ne sont pas des militants organisés suivant les directives du parti. D'autant plus que des leaders du parti (Organisation militaire et Comité de Petrograd ont eux-mêmes enfreint le centralisme). Le Comité central est alors face à un dilemme&nbsp;: soit jeter son poids derrière les manifestations et, éventuellement, être écrasé, soit s'abstenir, avec le risque que de nombreux travailleurs perdent confiance en eux. Il fait le choix de se lier à cette [[Avant-garde|avant-garde]]. En se mettant à la tête du mouvement, le parti tente au maximum d'assurer son «&nbsp;''caractère pacifique et organisé''&nbsp;».</span></span>
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=== <span><span>4 juillet : journée d'émeutes</span></span> ===
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=== <span><span>4 juillet&nbsp;: journée d'émeutes</span></span> ===
    
<span><span>Mentalement épuisé, peut-être aussi dépassé par les événements, Lénine était parti le 29&nbsp;juin se reposer en Finlande. Rappelé d’urgence, il revient à Pétrograd le matin du 4 juillet.</span></span>
 
<span><span>Mentalement épuisé, peut-être aussi dépassé par les événements, Lénine était parti le 29&nbsp;juin se reposer en Finlande. Rappelé d’urgence, il revient à Pétrograd le matin du 4 juillet.</span></span>
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<span><span>Le soir, une foule se masse sous le balcon de l[[Hôtel_particulier_de_la_Kschessinska|'hôtel de la Kschessinska]], siège du parti bolchévik. Parmi eux, des dizaines de milliers d'ouvriers, et 10 000 marins de Cronstadt venus avec la volonté d'en découdre. [[Zinoviev|Zinoviev]] s'adresse à eux et en­tame son discours avec un ton de plaisante­rie pour détendre l'atmosphère et finit en appelant les ouvriers à rentrer chez eux pa­cifiquement. </span> La foule demande à entendre Lénine, qui renâcle d’abord puis se présente au balcon où il prononce quelques mots<ref name="harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH" />. Selon Rabinowitch, ''« son message n’était pas ce que les marins espéraient entendre et beaucoup d’entre eux furent évidemment déçus. Lénine adressa quelques mots de salut et exprima sa certitude que le mot d’ordre "Tout le pouvoir aux soviets" serait finalement vainqueur. Il conclut en appelant les marins à la retenue, la détermination et la vigilance. »''</span>
 
<span><span>Le soir, une foule se masse sous le balcon de l[[Hôtel_particulier_de_la_Kschessinska|'hôtel de la Kschessinska]], siège du parti bolchévik. Parmi eux, des dizaines de milliers d'ouvriers, et 10 000 marins de Cronstadt venus avec la volonté d'en découdre. [[Zinoviev|Zinoviev]] s'adresse à eux et en­tame son discours avec un ton de plaisante­rie pour détendre l'atmosphère et finit en appelant les ouvriers à rentrer chez eux pa­cifiquement. </span> La foule demande à entendre Lénine, qui renâcle d’abord puis se présente au balcon où il prononce quelques mots<ref name="harvsp|Heller|1985|p=25|id=MH" />. Selon Rabinowitch, ''« son message n’était pas ce que les marins espéraient entendre et beaucoup d’entre eux furent évidemment déçus. Lénine adressa quelques mots de salut et exprima sa certitude que le mot d’ordre "Tout le pouvoir aux soviets" serait finalement vainqueur. Il conclut en appelant les marins à la retenue, la détermination et la vigilance. »''</span>
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=== <span>5-6 juillet : la répression se met en place</span> ===
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=== <span>5-6 juillet&nbsp;: la répression se met en place</span> ===
    
<span>Le lendemain, des troupes fidèles au gouvernement investissaient Pétrograd et la répression commençait. De leur côté l'essentiel des manifestants étaient rentrés dans leurs casernes ou avaient repris le travail.</span>
 
<span>Le lendemain, des troupes fidèles au gouvernement investissaient Pétrograd et la répression commençait. De leur côté l'essentiel des manifestants étaient rentrés dans leurs casernes ou avaient repris le travail.</span>
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<span>Les manifestations sont durement réprimées par le gouvernement, qui en profite pour viser le parti bolchévik.</span>&nbsp; Au su et au vu du consentement des ministres socialistes, le prince Lvov, dès le 4 juillet, avait donné au général Polovtsev l'ordre écrit ''«&nbsp;d'arrêter les bolcheviks qui occupaient la maison Kczesinska, de faire évacuer cette maison et d'y mettre des troupes.&nbsp;»'' <span>Mais en parallèle, la défaite en Galicie a ouvert une crise ministérielle&nbsp;: Lvov démissionne, et Kerensky se retrouve à la tête du gouvernement provisoire. C'est lui qui dirigera la répression.</span>
 
<span>Les manifestations sont durement réprimées par le gouvernement, qui en profite pour viser le parti bolchévik.</span>&nbsp; Au su et au vu du consentement des ministres socialistes, le prince Lvov, dès le 4 juillet, avait donné au général Polovtsev l'ordre écrit ''«&nbsp;d'arrêter les bolcheviks qui occupaient la maison Kczesinska, de faire évacuer cette maison et d'y mettre des troupes.&nbsp;»'' <span>Mais en parallèle, la défaite en Galicie a ouvert une crise ministérielle&nbsp;: Lvov démissionne, et Kerensky se retrouve à la tête du gouvernement provisoire. C'est lui qui dirigera la répression.</span>
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<span>Une vague de calomnie est lancé sur les [[bolchéviks|bolchéviks]], les accusant d'être des traîtres anti-patriotes qui reçoivent de l'argent allemand pour [[Défaitisme|favoriser la défaite]] russe. Comme le signaleront nombre de témoins puis tous les historiens sérieux, ces accusations ne reposent sur aucune base. La presse ne recule pas devant les faux les plus grossiers. Mais pendant quelque temps, cela « prend » dans les secteurs les moins conscients de l’armée et même dans certaines usines.</span>
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<span>Une vague de calomnie est lancé sur les [[Bolchéviks|bolchéviks]], les accusant d'être des traîtres anti-patriotes qui reçoivent de l'argent allemand pour [[Défaitisme|favoriser la défaite]] russe. Comme le signaleront nombre de témoins puis tous les historiens sérieux, ces accusations ne reposent sur aucune base. La presse ne recule pas devant les faux les plus grossiers. Mais pendant quelque temps, cela «&nbsp;prend&nbsp;» dans les secteurs les moins conscients de l’armée et même dans certaines usines.</span>
    
<span>Le 6 juillet, Kerenski donne l'ordre d'interdire la ''[[Pravda|Pravda]]'' et d'arrêter les dirigeants bolcheviks.</span> Les imprimeries bolchéviques sont saccagées. <span>[[Grigori_Zinoviev|Zinoviev]] et</span> <span>[[Lénine|Lénine]] (qui se cacha le 6 juillet dans l’appartement de [[Kaïourov|Kaïourov]]) entrent dans la clandestinité. Ils partent </span>se cacher dans la forêt autour de Petrograd puis dans la proche Finlande. Pusieurs membres du Comité central conseillaient à Lénine de se livrer afin de pouvoir défendre dans un procès public son honneur et celui du parti. Une délégation du comité central va même rendre visite au bureau de l’[[Comité_exécutif_central_panrusse|exécutif]] des soviets, pour lui demander s’il est à même de garantir la sécurité personnelle de Lénine et l’organisation d’un procès juste (la réponse, qui s’apparente à un « non », tranche le débat).
 
<span>Le 6 juillet, Kerenski donne l'ordre d'interdire la ''[[Pravda|Pravda]]'' et d'arrêter les dirigeants bolcheviks.</span> Les imprimeries bolchéviques sont saccagées. <span>[[Grigori_Zinoviev|Zinoviev]] et</span> <span>[[Lénine|Lénine]] (qui se cacha le 6 juillet dans l’appartement de [[Kaïourov|Kaïourov]]) entrent dans la clandestinité. Ils partent </span>se cacher dans la forêt autour de Petrograd puis dans la proche Finlande. Pusieurs membres du Comité central conseillaient à Lénine de se livrer afin de pouvoir défendre dans un procès public son honneur et celui du parti. Une délégation du comité central va même rendre visite au bureau de l’[[Comité_exécutif_central_panrusse|exécutif]] des soviets, pour lui demander s’il est à même de garantir la sécurité personnelle de Lénine et l’organisation d’un procès juste (la réponse, qui s’apparente à un « non », tranche le débat).
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=== <span>7 juillet : saccage de la </span>Kschessinska ===
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=== <span>7 juillet&nbsp;: saccage de la </span>Kschessinska ===
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Le matin du 7 juillet, à 3h du matin, des troupes fidèles du gouvernement se groupent vers l'[[Hôtel_particulier_de_la_Kschessinska|hôtel de Kschessinska]] et la [[forteresse_Pierre-et-Paul|forteresse Pierre-et-Paul]]&nbsp;: le bataillon de réserve du régiment de Petrograd, un effectif de mitrailleurs, une compagnie du régiment Semenovsky, une compagnie du régiment Preobrajensky, l'effectif des élèves officiers du régiment de Volhynie, deux pièces de canon et un détachement de huit autos blindées. A 7h, l'adjoint au commandant des troupes de l'arrondissement, le [[Parti_SR|SR]] Kouzmine, exigea l'évacuation de l'hôtel particulier. Ne voulant pas rendre les armes, les matelots de Cronstadt, qui n'étaient plus guère dans le palais qu'au nombre de 120, se mirent à gagner au pas de course la forteresse Pierre-et-Paul. Lorsque les troupes du gouvernement occupèrent l'hôtel, elles n'y trouvèrent personne, exception faite de quelques employés... Restait la question de la forteresse. Du [[quartier_de_Vyborg|quartier de Vyborg]], comme on s'en souvient, s'étaient portés sous les remparts de jeunes [[gardes_rouges|gardes rouges]] pour prêter main-forte aux marins, en cas de nécessité. ''«&nbsp;Sur les murs de la forteresse - raconte l'un d'eux - quelques pièces de canon sont braquées, vraisemblablement par les marins, à tout hasard... Cela commence à sentir le sang...&nbsp;»''
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Le matin du 7 juillet, à 3h du matin, des troupes fidèles du gouvernement se groupent vers l'[[Hôtel_particulier_de_la_Kschessinska|hôtel de Kschessinska]] et la [[Forteresse_Pierre-et-Paul|forteresse Pierre-et-Paul]]&nbsp;: le bataillon de réserve du régiment de Petrograd, un effectif de mitrailleurs, une compagnie du régiment Semenovsky, une compagnie du régiment Preobrajensky, l'effectif des élèves officiers du régiment de Volhynie, deux pièces de canon et un détachement de huit autos blindées. A 7h, l'adjoint au commandant des troupes de l'arrondissement, le [[Parti_SR|SR]] Kouzmine, exigea l'évacuation de l'hôtel particulier. Ne voulant pas rendre les armes, les matelots de Cronstadt, qui n'étaient plus guère dans le palais qu'au nombre de 120, se mirent à gagner au pas de course la forteresse Pierre-et-Paul. Lorsque les troupes du gouvernement occupèrent l'hôtel, elles n'y trouvèrent personne, exception faite de quelques employés... Restait la question de la forteresse. Du [[Quartier_de_Vyborg|quartier de Vyborg]], comme on s'en souvient, s'étaient portés sous les remparts de jeunes [[Gardes_rouges|gardes rouges]] pour prêter main-forte aux marins, en cas de nécessité. ''«&nbsp;Sur les murs de la forteresse - raconte l'un d'eux - quelques pièces de canon sont braquées, vraisemblablement par les marins, à tout hasard... Cela commence à sentir le sang...&nbsp;»''
    
Mais des pourparlers diplomatiques donnèrent une solution pacifique. Sur mandat du comité central, [[Staline|Staline]] proposa aux leaders conciliateurs de prendre en commun des mesures pour liquider sans effusion de sang les manifestations des hommes de Cronstadt. À deux, avec le menchevik [[Boris_Bogdanov|Bogdanov]], ils persuadèrent sans grande difficulté les matelots de se soumettre à l'ultimatum lancé la veille par [[Mikhail_Liber|Liber]]. Lorsque les autos blindées du gouvernement s'approchèrent de la forteresse, une députation sortit de la grand-porte pour déclarer que la garnison se soumettait au comité exécutif. Les armes rendues par les matelots et les soldats furent emportées en camions. Les matelots désarmés avaient les barges pour retourner à Cronstadt. La reddition de la forteresse peut être considérée comme l'épisode final du mouvement de juillet. Les équipes d'autos blindées arrivées du front occupèrent le palais Kschessinska et le fort, évacués par les bolcheviks, et elles devaient passer à leur tour, à la veille de l'[[Insurrection_d'octobre_1917|insurrection d'octobre]], du côté de ces derniers.
 
Mais des pourparlers diplomatiques donnèrent une solution pacifique. Sur mandat du comité central, [[Staline|Staline]] proposa aux leaders conciliateurs de prendre en commun des mesures pour liquider sans effusion de sang les manifestations des hommes de Cronstadt. À deux, avec le menchevik [[Boris_Bogdanov|Bogdanov]], ils persuadèrent sans grande difficulté les matelots de se soumettre à l'ultimatum lancé la veille par [[Mikhail_Liber|Liber]]. Lorsque les autos blindées du gouvernement s'approchèrent de la forteresse, une députation sortit de la grand-porte pour déclarer que la garnison se soumettait au comité exécutif. Les armes rendues par les matelots et les soldats furent emportées en camions. Les matelots désarmés avaient les barges pour retourner à Cronstadt. La reddition de la forteresse peut être considérée comme l'épisode final du mouvement de juillet. Les équipes d'autos blindées arrivées du front occupèrent le palais Kschessinska et le fort, évacués par les bolcheviks, et elles devaient passer à leur tour, à la veille de l'[[Insurrection_d'octobre_1917|insurrection d'octobre]], du côté de ces derniers.
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=== <span>Vague réactionnaire</span> ===
 
=== <span>Vague réactionnaire</span> ===
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La vague réactionnaire ne s'arrête pas là. <span>Le 22 juillet les alliés [[interrayons|interrayons]] des [[bolchéviks|bolchéviks]], comme [[Trotsky|Trotsky]] </span> et <span>[[Anatoli_Lounatcharski|Lounatcharski]] </span> sont<span>également arrêtés. Le gouvernement parvient également à reprendre la [[Anarchisme_en_Russie#La_villa_Dournovo|Villa Dournovo]], ce qu'il avait vainement tenté en juin. </span>Plus de 800 dirigeants et militants radicaux de Petrograd sont emprisonnés au cours du mois de juillet. Parmi eux, une majorité de bolchéviks : [[Kamenev|Kamenev]], [[Kollontaï|Kollontaï]], [[Raskolnikov|Raskolnikov]]...
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La vague réactionnaire ne s'arrête pas là. <span>Le 22 juillet les alliés [[Interrayons|interrayons]] des [[Bolchéviks|bolchéviks]], comme [[Trotsky|Trotsky]] </span> et <span>[[Anatoli_Lounatcharski|Lounatcharski]] </span> sont<span>également arrêtés. Le gouvernement parvient également à reprendre la [[Anarchisme_en_Russie#La_villa_Dournovo|Villa Dournovo]], ce qu'il avait vainement tenté en juin. </span>Plus de 800 dirigeants et militants radicaux de Petrograd sont emprisonnés au cours du mois de juillet. Parmi eux, une majorité de bolchéviks&nbsp;: [[Kamenev|Kamenev]], [[Kollontaï|Kollontaï]], [[Raskolnikov|Raskolnikov]]...
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Des régiments de la garnison ayant pris part aux journées de juillet sont désarmés, démantelés ou dissous, envoyés au front. Une campagne de récupération des armes est lancée auprès de la population avec force menaces – mais peu de succès dans les usines. La [[peine_de_mort|peine de mort]], abolie après Février, est rétablie sur le front ''« pour les militaires coupables de certains crimes des plus graves »''. Dans le même temps, les groupes de [[Cent-noirs|Cent-noirs]] s’enhardissent, les agressions contre des militants et des ouvriers se multiplient, on assiste à nouveau à des débuts de [[pogromes|pogromes]].
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Des régiments de la garnison ayant pris part aux journées de juillet sont désarmés, démantelés ou dissous, envoyés au front. Une campagne de récupération des armes est lancée auprès de la population avec force menaces – mais peu de succès dans les usines. La [[Peine_de_mort|peine de mort]], abolie après Février, est rétablie sur le front ''« pour les militaires coupables de certains crimes des plus graves »''. Dans le même temps, les groupes de [[Cent-noirs|Cent-noirs]] s’enhardissent, les agressions contre des militants et des ouvriers se multiplient, on assiste à nouveau à des débuts de [[Pogromes|pogromes]].
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<span>Avec la répression de la frange la plus révolutionnaire du mouvement, la [[Réaction|réaction]] relève la tête. Le [[parti_KD|parti KD]] évolue de plus en plus vers la droite monarchiste et est prêt à sacrifier provisoirement la démocratie pour rétablir l'ordre. Les possédants misent sur le général Kornilov, qui a fait la démonstration dans ses troupes qu'il est prêt à rétablir une discipline de fer. Kerensky accepte de le nommer général des armées, mais la vague réactionnaire le déborde, et Kornilov tente un putsch en lançant ses troupes sur Petrograd («&nbsp;[[Affaire_Kornilov|affaire Kornilov]]&nbsp;»).</span>
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<span>Avec la répression de la frange la plus révolutionnaire du mouvement, la [[Réaction|réaction]] relève la tête. Le [[Parti_KD|parti KD]] évolue de plus en plus vers la droite monarchiste et est prêt à sacrifier provisoirement la démocratie pour rétablir l'ordre. Les possédants misent sur le général Kornilov, qui a fait la démonstration dans ses troupes qu'il est prêt à rétablir une discipline de fer. Kerensky accepte de le nommer général des armées, mais la vague réactionnaire le déborde, et Kornilov tente un putsch en lançant ses troupes sur Petrograd («&nbsp;[[Affaire_Kornilov|affaire Kornilov]]&nbsp;»).</span>
    
<span>L'intensité de la réaction n'a toutefois rien à voir avec d'autres exemples historiques, comme la [[Révolution_allemande_(1918-1919)|répression menée par les social-démocrates allemands]] allant jusqu'à l'assassinat de [[Karl_Liebknecht|Liebknecht]] et [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. </span>Seul un bolchevik, le jeune militant [[Ivan_Voïnov|Ivan Voïnov]], sera tué, assassiné par un militaire lors de son arrestation. Beaucoup des détenus – dont aucun n’est jamais passé en procès – commencent à être libérés au bout de quelques semaines et la majorité, dont [[Trotsky|Trotsky]] le seront après « [[Affaire_Kornilov|l’affaire Kornilov]] » (quelques-uns, principalement des soldats accusés d’actes séditieux, devront cependant attendre [[Insurrection_d'Octobre_1917|Octobre]] pour retrouver l’air libre). La presse bolchévique reparaît très vite sous d'autres noms. Malgré la désorganisation initiale, l'influence politique bolchévique dans la classe ouvrière tend rapidement à retrouver ses niveaux antérieurs.
 
<span>L'intensité de la réaction n'a toutefois rien à voir avec d'autres exemples historiques, comme la [[Révolution_allemande_(1918-1919)|répression menée par les social-démocrates allemands]] allant jusqu'à l'assassinat de [[Karl_Liebknecht|Liebknecht]] et [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. </span>Seul un bolchevik, le jeune militant [[Ivan_Voïnov|Ivan Voïnov]], sera tué, assassiné par un militaire lors de son arrestation. Beaucoup des détenus – dont aucun n’est jamais passé en procès – commencent à être libérés au bout de quelques semaines et la majorité, dont [[Trotsky|Trotsky]] le seront après « [[Affaire_Kornilov|l’affaire Kornilov]] » (quelques-uns, principalement des soldats accusés d’actes séditieux, devront cependant attendre [[Insurrection_d'Octobre_1917|Octobre]] pour retrouver l’air libre). La presse bolchévique reparaît très vite sous d'autres noms. Malgré la désorganisation initiale, l'influence politique bolchévique dans la classe ouvrière tend rapidement à retrouver ses niveaux antérieurs.
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La raison principale est que le gouvernement est faible : à sa droite, les KD ont démissionné, à sa gauche, les [[conciliateurs|conciliateurs]] sont sous pression de leur base et ne peuvent trop se compromettre. Ces derniers, même s'ils cautionnent globalement la répression, protestent parfois contre les arrestations sans preuve et les calomnies.
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La raison principale est que le gouvernement est faible&nbsp;: à sa droite, les KD ont démissionné, à sa gauche, les [[Conciliateurs|conciliateurs]] sont sous pression de leur base et ne peuvent trop se compromettre. Ces derniers, même s'ils cautionnent globalement la répression, protestent parfois contre les arrestations sans preuve et les calomnies.
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=== <span>Rupture entre bolchéviks et soviets ?</span> ===
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=== <span>Rupture entre bolchéviks et soviets&nbsp;?</span> ===
    
<span>La répression des bolchéviks va tracer une ligne de rupture entre socialistes. Les meilleurs militants des autres groupes, comme les 4000 membres de </span>l’[[Comité_interdistricts|organisation interdistricts]] dirigée par [[Trotsky|Trotsky]] rejoindront le parti bolchévik à la fin juillet. <span>A l'inverse</span> l<span>'avant-garde se détourne définitivement des chefs conciliateurs.</span> Mais étant donné que ces chefs dirigent encore les soviets, il faut pour certains bolchéviks rompre avec les soviets.
 
<span>La répression des bolchéviks va tracer une ligne de rupture entre socialistes. Les meilleurs militants des autres groupes, comme les 4000 membres de </span>l’[[Comité_interdistricts|organisation interdistricts]] dirigée par [[Trotsky|Trotsky]] rejoindront le parti bolchévik à la fin juillet. <span>A l'inverse</span> l<span>'avant-garde se détourne définitivement des chefs conciliateurs.</span> Mais étant donné que ces chefs dirigent encore les soviets, il faut pour certains bolchéviks rompre avec les soviets.
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Une conférence du Comité central est convoquée pour les 13-14 juillet, à laquelle sont invités des représentants de l’Organisation militaire ainsi que des comités de Pétrograd et de Moscou. Lénine rédige le 10 juillet des thèses sur la situation politique. Il estime que''« la contre-révolution (…) s’est emparée du pouvoir d’Etat (…) L’essentiel du pouvoir est en fait exercé par une dictature militaire (…) Les dirigeants des soviets et des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique (…) ont transformé les soviets et leurs partis en paravents de la contre-révolution. »<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170723.htm La situation politique (Quatre thèses)]'', Rédigé le 10 juillet 1917, Publié le 20 juillet 1917 dans ''Prolétarskoïé Diélo'' n° 6</ref>''
 
Une conférence du Comité central est convoquée pour les 13-14 juillet, à laquelle sont invités des représentants de l’Organisation militaire ainsi que des comités de Pétrograd et de Moscou. Lénine rédige le 10 juillet des thèses sur la situation politique. Il estime que''« la contre-révolution (…) s’est emparée du pouvoir d’Etat (…) L’essentiel du pouvoir est en fait exercé par une dictature militaire (…) Les dirigeants des soviets et des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique (…) ont transformé les soviets et leurs partis en paravents de la contre-révolution. »<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170723.htm La situation politique (Quatre thèses)]'', Rédigé le 10 juillet 1917, Publié le 20 juillet 1917 dans ''Prolétarskoïé Diélo'' n° 6</ref>''
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Il en résulte que ''« tous les espoirs en un développement pacifique de la révolution russe ont définitivement disparu. » ''Or, ''«  le mot d’ordre qui correspondait à cette possibilité était le passage de tous le pouvoir aux soviets. A l’heure actuelle, ce mot d’ordre a cessé d’être juste car il ne tient pas compte de la dictature militaire et du fait qu’en pratique, les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks ont complètement trahi la cause de la révolution. »'' Le mot d’ordre ''« Tout le pouvoir aux soviets »'', qui synthétisait la politique des bolcheviks depuis avril, doit donc être abandonné et il faut lui substituer la tâche – dont la définition reste très générique – de ''« rassembler les forces, les réorganiser et les préparer fermement à l’insurrection armée, au cas où le déroulement de la crise permettrait à celle-ci d’avoir réellement un caractère de masse englobant l’ensemble du peuple »''. Selon [[Ordjonikidzé|Ordjonikidzé]] puis [[Trotsky|Trotsky]], Lénine envisageait alors que l’ancien rôle révolutionnaire des [[soviets|soviets]] soit repris par les [[comités_d’usine|comités d’usine]], mais on ne trouve pas trace de cette idée dans ses écrits.
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Il en résulte que ''« tous les espoirs en un développement pacifique de la révolution russe ont définitivement disparu. » ''Or, ''«&nbsp; le mot d’ordre qui correspondait à cette possibilité était le passage de tous le pouvoir aux soviets. A l’heure actuelle, ce mot d’ordre a cessé d’être juste car il ne tient pas compte de la dictature militaire et du fait qu’en pratique, les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks ont complètement trahi la cause de la révolution. »'' Le mot d’ordre ''« Tout le pouvoir aux soviets »'', qui synthétisait la politique des bolcheviks depuis avril, doit donc être abandonné et il faut lui substituer la tâche – dont la définition reste très générique – de ''« rassembler les forces, les réorganiser et les préparer fermement à l’insurrection armée, au cas où le déroulement de la crise permettrait à celle-ci d’avoir réellement un caractère de masse englobant l’ensemble du peuple »''. Selon [[Ordjonikidzé|Ordjonikidzé]] puis [[Trotsky|Trotsky]], Lénine envisageait alors que l’ancien rôle révolutionnaire des [[Soviets|soviets]] soit repris par les [[Comités_d’usine|comités d’usine]], mais on ne trouve pas trace de cette idée dans ses écrits.
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Lénine expliquera plus longuement sa position dans un texte du 15 juillet<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 15 juillet 1917</ref>: puisque ''« la bourgeoisie contre-révolutionnaire (…) s’est adjoint les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique », « réclamer la transmission du pouvoir aux soviets serait aujourd’hui du donquichottisme ou une dérision. Lancer ce mot d’ordre reviendrait à tromper le peuple »''. En effet ''«  la clique militaire, les Cavaignac appuyés par les troupes réactionnaires amenées à Petrograd, par les cadets et les monarchistes (…) ne peuvent être vaincues que par les masses révolutionnaires du peuple (…) conduites par le prolétariat », ''lesquelles doivent pour cela''« se détourner des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique, traîtres à la révolution. »''
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Lénine expliquera plus longuement sa position dans un texte du 15 juillet<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 15 juillet 1917</ref>: puisque ''« la bourgeoisie contre-révolutionnaire (…) s’est adjoint les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique », « réclamer la transmission du pouvoir aux soviets serait aujourd’hui du donquichottisme ou une dérision. Lancer ce mot d’ordre reviendrait à tromper le peuple »''. En effet ''«&nbsp; la clique militaire, les Cavaignac appuyés par les troupes réactionnaires amenées à Petrograd, par les cadets et les monarchistes (…) ne peuvent être vaincues que par les masses révolutionnaires du peuple (…) conduites par le prolétariat », ''lesquelles doivent pour cela''« se détourner des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique, traîtres à la révolution. »''
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Plus loin, il apporte une précision importante : ''« il ne s’agit pas de disserter sur les soviets en général, mais de combattre la contre-révolution ''actuelle''et la trahison des soviets'' actuels''» ; « les soviets pourront et devront faire leur apparition dans cette nouvelle révolution'' ;pas''les soviets d’aujourd’hui, pas ces organes d’entente avec la bourgeoisie, mais des organes de lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie. Nous resterons, alors aussi, partisans d’un Etat bâti sur le type des soviets, c’est certain. »''
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Plus loin, il apporte une précision importante : ''« il ne s’agit pas de disserter sur les soviets en général, mais de combattre la contre-révolution ''actuelle''et la trahison des soviets'' actuels''»&nbsp;; « les soviets pourront et devront faire leur apparition dans cette nouvelle révolution''&nbsp;;pas''les soviets d’aujourd’hui, pas ces organes d’entente avec la bourgeoisie, mais des organes de lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie. Nous resterons, alors aussi, partisans d’un Etat bâti sur le type des soviets, c’est certain. »''
    
Ces thèses rencontrent cependant une forte opposition dans le parti. Elles sont battues lors de la conférence des 13-14 juillet par 10 voix contre 5, puis battues à nouveau dans la conférence bolchevique de Petrograd-ville du 16 juillet.
 
Ces thèses rencontrent cependant une forte opposition dans le parti. Elles sont battues lors de la conférence des 13-14 juillet par 10 voix contre 5, puis battues à nouveau dans la conférence bolchevique de Petrograd-ville du 16 juillet.
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Certains comme [[Kamenev|Kamenev]] ne veulent pas rompre avec les soviets essentiellement parce qu'ils ne veulent pas rompre avec les [[réformistes|réformistes]], comme le montre leur attitude [[Thèses_d'avril|en avril]] ou [[Insurrection_d'Octobre_1917|en octobre]]. Mais pour la plupart des autres leaders, il s'agit d'une différence d'analyse de la situation. Lénine a une vision plus pessimiste, sans doute due en partie à son isolement dans la clandestinité. Lors de la conférence du 16 juillet, [[Volodarsky|Volodarsky]] constate : ''« alors que les dirigeants ''[mencheviks et SR]''vont vers la droite, les masses vont vers la gauche (…) La petite-bourgeoisie basculera de notre côté. En ayant cela à l’esprit, il est clair que le mot d’ordre "Tout le pouvoir aux soviets" n’est pas obsolète. »'' Et de fait, le poids de la gauche s’accroît dès la fin juillet au sein des soviets de districts, en contact plus étroit et direct avec les masses.
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Certains comme [[Kamenev|Kamenev]] ne veulent pas rompre avec les soviets essentiellement parce qu'ils ne veulent pas rompre avec les [[Réformistes|réformistes]], comme le montre leur attitude [[Thèses_d'avril|en avril]] ou [[Insurrection_d'Octobre_1917|en octobre]]. Mais pour la plupart des autres leaders, il s'agit d'une différence d'analyse de la situation. Lénine a une vision plus pessimiste, sans doute due en partie à son isolement dans la clandestinité. Lors de la conférence du 16 juillet, [[Volodarsky|Volodarsky]] constate&nbsp;: ''« alors que les dirigeants ''[mencheviks et SR]''vont vers la droite, les masses vont vers la gauche (…) La petite-bourgeoisie basculera de notre côté. En ayant cela à l’esprit, il est clair que le mot d’ordre "Tout le pouvoir aux soviets" n’est pas obsolète. »'' Et de fait, le poids de la gauche s’accroît dès la fin juillet au sein des soviets de districts, en contact plus étroit et direct avec les masses.
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Le 6<sup>e</sup> congrès du parti (26 juillet au 3 août) aborde cette question. Une commission rédige une résolution de compromis qui, sans reprendre le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux soviets », ne remet pas en cause la poursuite du travail en leur sein. [[Ioureniev|Ioureniev]], l’un des cadres provenant de l’[[organisation_interdistricts|organisation interdistricts]], rappelle que les bolcheviks se sont, jusqu’à présent, construits principalement au sein des soviets, puis demande en quoi le maintien de l’ancien mot d’ordre serait contradictoire avec une révolution violente. Pour le dirigeant de Bakou, Djaparidzé, ''« tandis que nous vivons une période de contre-révolution, nous devons lutter pour les soviets et, comme défenseurs révolutionnaires de l’idée des soviets, nous y gagnerons la prépondérance. »'' [[Volodarsky|Volodarsky]] estime que dans cette conjoncture on ne peut pas maintenir tel quel l’ancien mot d’ordre, mais qu’il ne faut pas non plus ''« jeter le bébé avec l’eau du bain »'' ; aussi propose-t-il d’avancer ''«  Tout le pouvoir au prolétariat, soutenu par la paysannerie pauvre et la démocratie révolutionnaire organisée dans les soviets de députés ouvriers, soldats et paysans .»''
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Le 6<sup>e</sup> congrès du parti (26 juillet au 3 août) aborde cette question. Une commission rédige une résolution de compromis qui, sans reprendre le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux soviets », ne remet pas en cause la poursuite du travail en leur sein. [[Ioureniev|Ioureniev]], l’un des cadres provenant de l’[[Organisation_interdistricts|organisation interdistricts]], rappelle que les bolcheviks se sont, jusqu’à présent, construits principalement au sein des soviets, puis demande en quoi le maintien de l’ancien mot d’ordre serait contradictoire avec une révolution violente. Pour le dirigeant de Bakou, Djaparidzé, ''« tandis que nous vivons une période de contre-révolution, nous devons lutter pour les soviets et, comme défenseurs révolutionnaires de l’idée des soviets, nous y gagnerons la prépondérance. »'' [[Volodarsky|Volodarsky]] estime que dans cette conjoncture on ne peut pas maintenir tel quel l’ancien mot d’ordre, mais qu’il ne faut pas non plus ''« jeter le bébé avec l’eau du bain »''&nbsp;; aussi propose-t-il d’avancer ''«&nbsp; Tout le pouvoir au prolétariat, soutenu par la paysannerie pauvre et la démocratie révolutionnaire organisée dans les soviets de députés ouvriers, soldats et paysans .»''
    
== <span>Débats historiographiques</span> ==
 
== <span>Débats historiographiques</span> ==
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== <span>Bibliographie</span> ==
 
== <span>Bibliographie</span> ==
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*Trotsky, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1917/07/journees.htm ''Les journées de juillet''] (article de Trotsky écrit juste après les évènements).
 
*<span>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/revolution-russe-crise-de-juin-journees-de-juillet ''Révolution russe&nbsp;: Crise de juin, «&nbsp;journées de juillet&nbsp;»''], juin 2017</span>  
 
*<span>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/revolution-russe-crise-de-juin-journees-de-juillet ''Révolution russe&nbsp;: Crise de juin, «&nbsp;journées de juillet&nbsp;»''], juin 2017</span>  
*<span>NPA, </span>[https://npa2009.org/idees/histoire/de-juillet-septembre-ou-kornilov-ou-lenine ''De juillet à septembre : Ou Kornilov, ou Lénine'']<span>, juin 2017</span>  
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*<span>NPA, </span>[https://npa2009.org/idees/histoire/de-juillet-septembre-ou-kornilov-ou-lenine ''De juillet à septembre&nbsp;: Ou Kornilov, ou Lénine'']<span>, juin 2017</span>  
 
*<span>Alexandre Rabinowitch,''''Prelude to Revolution – The Petrograd Bolsheviks and the July 1917 Uprising'', 1968, Indiana University Press, réédition 1991, Midland Books.</span>  
 
*<span>Alexandre Rabinowitch,''''Prelude to Revolution – The Petrograd Bolsheviks and the July 1917 Uprising'', 1968, Indiana University Press, réédition 1991, Midland Books.</span>  
 
*<span>Alexandre Rabinowitch,''Les Bolcheviks prennent le pouvoir&nbsp;; la révolution de 1917 à Pétrograd'', traduit de l'anglais par Marc Saint-Upéry,Paris la Fabrique Editions, 2016.</span>  
 
*<span>Alexandre Rabinowitch,''Les Bolcheviks prennent le pouvoir&nbsp;; la révolution de 1917 à Pétrograd'', traduit de l'anglais par Marc Saint-Upéry,Paris la Fabrique Editions, 2016.</span>  
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<span><references /></span>
 
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<span>[[Category:Russie / URSS]] [[Category:Histoire]]</span>
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[[Category:Russie / URSS]] [[Category:Histoire]]

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