− | Des groupes anarchistes étaient aussi plus investis dans des occupations locales. Un des exemples fut l'occupation de la villa de Dournovo, ancien haut dignitaire du tsar qui, comme ministre de l'Intérieur, s'était fait une réputation en écrasant la [[Révolution_de_1905|Révolution de 1905]]. Après Février, sa villa déserte fut occupée par les organisations ouvrières du [[Quartier_de_Vyborg|quartier de Vyborg]], principalement à cause de son parc immense qui devint la promenade favorite des enfants. La presse bourgeoise représentait la villa comme un repaire de pillards anarchistes, comme ''« le Cronstadt de Vyborg »''. Le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] bourgeois exigea du [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif des soviets]] des mesures de sanction. Le [[Menchévik|menchévik]] [[Tsérételli|Tsérételli]] obéit et ordonna l'expulsion dans les 24 heures. Les ouvriers de Vyborg se mirent en alerte, 28 usines déclarèrent une grève de protestation, et les anarchistes menacèrent de résister par les armes. Le Comité exécutif publia un manifeste dénonçant les ouvriers de Vyborg comme des alliés objectifs de la contre-révolution. Mais lorsque ses représentants pénétrèrent dans la villa, ils constatèrent seulement que plusieurs organisations ouvrières culturelles s'y abritaient et que la gestion était exemplaire. Le Comité exécutif dut reculer. | + | Des groupes anarchistes étaient aussi plus investis dans des occupations locales. Un des exemples fut l'occupation de la villa de Dournovo, ancien haut dignitaire du tsar qui, comme ministre de l'Intérieur, s'était fait une réputation en écrasant la [[Révolution_de_1905|Révolution de 1905]]. Après Février, sa villa déserte fut occupée par des organisations ouvrières du [[Quartier_de_Vyborg|quartier de Vyborg]], principalement à cause de son parc immense qui devint la promenade favorite des enfants. La Fédération anarcho-communiste y établit son siège. La presse bourgeoise représentait la villa comme un repaire de pillards, comme ''« le Cronstadt de Vyborg »''. |
| + | Début juin, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] bourgeois exigea du [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif des soviets]] des mesures de sanction. Le [[Menchévik|menchévik]] [[Tsérételli|Tsérételli]] obéit et ordonna l'expulsion dans les 24 heures. Les ouvriers de Vyborg se mirent en alerte, 28 usines déclarèrent une grève de protestation, et les anarchistes menacèrent de résister par les armes. Le [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif]] publia un manifeste dénonçant les ouvriers de Vyborg comme des [[alliés_objectifs|alliés objectifs]] de la [[contre-révolution|contre-révolution]]. Mais lorsque ses représentants pénétrèrent dans la villa, ils constatèrent seulement que plusieurs organisations ouvrières culturelles s'y abritaient et que la gestion était exemplaire. Le Comité exécutif dut reculer. |
| Pendant la grande [[Journées_de_juin_1917|manifestation du 18 juin]], des anarchistes attaquèrent des prisons et libérèrent des prisonniers, pour la plupart criminels de droit commun. Trotsky laisse entendre que la libération fut anormalement facile et qu'il pourrait s'agir d'un coup monté d'[[Agents_provocateurs|agents provocateurs]].<ref name="HRR22" /> Le ministre de la Justice Péréverzev, qui s'était déconsidéré quelques jours auparavant avec l'affaire de la villa Dournovo, résolut de prendre sa revanche et, sous prétexte de rechercher les détenus évadés, fit procéder à une nouvelle incursion dans la villa. Les anarchistes résistèrent, l'un d'eux fut tué au cours de la fusillade, la villa fut saccagée. Les ouvriers du quartier de Vyborg, qui considéraient la villa comme leur appartenant, donnèrent l'alarme. Plusieurs usines débrayèrent. L'alarme fut transmise à d'autres rayons ainsi qu'aux casernes. | | Pendant la grande [[Journées_de_juin_1917|manifestation du 18 juin]], des anarchistes attaquèrent des prisons et libérèrent des prisonniers, pour la plupart criminels de droit commun. Trotsky laisse entendre que la libération fut anormalement facile et qu'il pourrait s'agir d'un coup monté d'[[Agents_provocateurs|agents provocateurs]].<ref name="HRR22" /> Le ministre de la Justice Péréverzev, qui s'était déconsidéré quelques jours auparavant avec l'affaire de la villa Dournovo, résolut de prendre sa revanche et, sous prétexte de rechercher les détenus évadés, fit procéder à une nouvelle incursion dans la villa. Les anarchistes résistèrent, l'un d'eux fut tué au cours de la fusillade, la villa fut saccagée. Les ouvriers du quartier de Vyborg, qui considéraient la villa comme leur appartenant, donnèrent l'alarme. Plusieurs usines débrayèrent. L'alarme fut transmise à d'autres rayons ainsi qu'aux casernes. |