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Après le reflux de la révolution de 1905, Lounatcharski, qui est contraint une nouvelle fois à l'exil, adopte plusieurs points de vue théoriques qui vont souvent l'éloigner du chef bolchévique. Les thèmes religieux l'occupent beaucoup. Ainsi, l'étonnant courant dit de la « [[Construction_de_Dieu|Construction de Dieu]] », qui cherche, chemin très complexe, à construire une théologie ''« socialiste »'' et donc à concilier marxisme et religion. [[Maxime_Gorki|Gorki]] soutient activement ce mouvement, animé par Lounatcharski, secondé par [[Vladimir_Alexandrovich_Bazarov|Bazarov]]. Il gagnera de cette époque le surnom de ''« Saint-Anatole »'' attribué par [[Georgui_Plekhanov|Plekhanov]] et qui lui restera longtemps au POSDR, non sans dommages pour sa légitimité politique.

Après le reflux de la révolution de 1905, Lounatcharski, qui est contraint une nouvelle fois à l'exil, adopte plusieurs points de vue théoriques qui vont souvent l'éloigner du chef bolchévique. Les thèmes religieux l'occupent beaucoup. Ainsi, l'étonnant courant dit de la « [[Construction_de_Dieu|Construction de Dieu]] », qui cherche, chemin très complexe, à construire une théologie ''« socialiste »'' et donc à concilier marxisme et religion. [[Maxime_Gorki|Gorki]] soutient activement ce mouvement, animé par Lounatcharski, secondé par [[Vladimir_Alexandrovich_Bazarov|Bazarov]]. Il gagnera de cette époque le surnom de ''« Saint-Anatole »'' attribué par [[Georgui_Plekhanov|Plekhanov]] et qui lui restera longtemps au POSDR, non sans dommages pour sa légitimité politique.

Plus encore, il adopte sur le plan politique une position intransigeante fort éloignée de sa future modération partisane au sein de l'État bolchévique. Dirigé par Bogdanov, son beau-frère, l'[[Otzovisme|''otzovisme'']] exige, pendant la réaction tsariste qui fait suite à la révolution manquée, le rappel des députés social-démocrates de la III^e [[Douma|Douma]] et la suspension de leurs activités dans le cadre politique légal. Le risque d'une évolution [[Sectaire|sectaire]] du POSDR est bien perçu par Lénine qui combat cette dérive sans merci. En juin 1909, il indique que ''« le bolchévisme n'a rien de commun avec l'otzovisme »'' et son inspirateur, [[Bogdanov|Bogdanov]], est alors écarté.

Plus encore, il adopte sur le plan politique une position intransigeante fort éloignée de sa future modération partisane au sein de l'État bolchévique. Dirigé par Bogdanov, son beau-frère, l'[[Otzovisme|''otzovisme'']] exige, pendant la réaction tsariste qui fait suite à la révolution manquée, le rappel des députés social-démocrates de la III^e [[Douma|Douma]] et la suspension de leurs activités dans le cadre politique légal. Le risque d'une évolution [[Sectaire|sectaire]] du POSDR est bien perçu par Lénine qui combat cette dérive sans merci. En juin 1909, il indique que ''« le bolchévisme n'a rien de commun avec l'otzovisme »'' et son inspirateur, [[Alexandre_Bogdanov|Bogdanov]], est alors écarté.

Toujours avec le soutien de [[Maxime_Gorki|Gorki]], que Lénine ménage, compte tenu de son statut d'écrivain reconnu mais aussi à cause du soutien matériel qu'il apporte au mouvement social-démocrate, Lounatcharski joue ensuite un rôle dans la création de ''« l'école de Capri »'' puis ''« de Bologne »'', rendez-vous des otzovistes et des ''« constructeurs de Dieu »'' qui fonctionne quelques années (1909-1911) avant sa condamnation par les instances du Parti.

Toujours avec le soutien de [[Maxime_Gorki|Gorki]], que Lénine ménage, compte tenu de son statut d'écrivain reconnu mais aussi à cause du soutien matériel qu'il apporte au mouvement social-démocrate, Lounatcharski joue ensuite un rôle dans la création de ''« l'école de Capri »'' puis ''« de Bologne »'', rendez-vous des otzovistes et des ''« constructeurs de Dieu »'' qui fonctionne quelques années (1909-1911) avant sa condamnation par les instances du Parti.

Si ses idées, parfois absconses, aux frontières du [[Mysticisme|mysticisme]], l'ont éloigné de Lénine, il rejoint toutefois les [[Bolchéviques|Bolchéviques]] très naturellement en 1917. Au pouvoir, l'œuvre de Lounatcharski apparaît, non sans succès, plus pragmatique que ses écrits théoriques. Dans l'art où son appui aux artistes est salué par la postérité de la plupart de ceux-ci ([[Malevitch|Malevitch]], [[Chagall|Chagall]], etc.). Dans l'éducation, où son action, réussie, sans doute difficile à séparer de [[Nadejda_Kroupskaïa|Nadejda Kroupskaïa]], reçoit l'influence des éducateurs les plus avancés. Dans la préservation du patrimoine où sa politique active a permis au peuple russe de conserver l'héritage exceptionnel de l'empire tsariste.

Si ses idées, parfois absconses, aux frontières du [[Mysticisme|mysticisme]], l'ont éloigné de Lénine, il rejoint toutefois les [[Bolchéviques|Bolchéviques]] très naturellement en 1917. Au pouvoir, l'œuvre de Lounatcharski apparaît, non sans succès, plus pragmatique que ses écrits théoriques. Dans l'art où son appui aux artistes est salué par la postérité de la plupart de ceux-ci ([[Malevitch|Malevitch]], [[Chagall|Chagall]], etc.). Dans l'éducation, où son action, réussie, sans doute difficile à séparer de [[Nadejda_Kroupskaïa|Nadejda Kroupskaïa]], reçoit l'influence des éducateurs les plus avancés. Dans la préservation du patrimoine où sa politique active a permis au peuple russe de conserver l'héritage exceptionnel de l'empire tsariste.

Sur le plan politique, trait déjà relevé, sa prudence était grande, probablement liée à une propension naturelle à la tolérance et à l'ouverture d'esprit. Il y a chez Lounatcharski la dimension d'un grand bourgeois libéral. Confortablement installé dans la dernière demeure de la famille impériale (''Aleksandrovskii Dvorets'', Palais Alexandre de Tsarskoïe Selo), protégé par son statut, privilégié ouvert au monde tout en étant pénétré de sa valeur intellectuelle, le commissaire à l'éducation démontre d'une certaine indifférence aux conséquences d'un [[Stalinisme|stalinisme]] qu'il contribue à renforcer. À l'origine du culte de Lénine dont la justification renvoie aux idées sur l'immortalité développée par son beau-frère [[Bogdanov|Bogdanov]], la religion socialiste qu'il invente alors, non sans inconscience, sera un des plus puissants leviers du pouvoir totalitaire en devenir.

Sur le plan politique, trait déjà relevé, sa prudence était grande, probablement liée à une propension naturelle à la tolérance et à l'ouverture d'esprit. Il y a chez Lounatcharski la dimension d'un grand bourgeois libéral. Confortablement installé dans la dernière demeure de la famille impériale (''Aleksandrovskii Dvorets'', Palais Alexandre de Tsarskoïe Selo), protégé par son statut, privilégié ouvert au monde tout en étant pénétré de sa valeur intellectuelle, le commissaire à l'éducation démontre d'une certaine indifférence aux conséquences d'un [[Stalinisme|stalinisme]] qu'il contribue à renforcer. À l'origine du culte de Lénine dont la justification renvoie aux idées sur l'immortalité développée par son beau-frère [[Alexandre_Bogdanov|Bogdanov]], la religion socialiste qu'il invente alors, non sans inconscience, sera un des plus puissants leviers du pouvoir totalitaire en devenir.

== Publications ==

== Publications ==

*[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/litterature/lounatcharsky.htm Hommage de Trotsky à la mort de Lounatcharsky]  

*[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/litterature/lounatcharsky.htm Hommage de Trotsky à la mort de Lounatcharsky]  

 

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