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Page créée avec « La '''contre-révolution''' désigne le camp opposé à un processus révolutionnaire (qu'il soit Révolution_démocratique-bourgeoise|dé... »
La '''contre-révolution''' désigne le camp opposé à un [[processus_révolutionnaire|processus révolutionnaire]] (qu'il soit [[Révolution_démocratique-bourgeoise|démocratique-bourgeois]] ou [[révolution_socialiste|socialiste-ouvrier]]) Cela désigne aussi, sur le plus long terme, les courants politiques opposés à un héritage révolutionnaire, qui tentent d’en annuler ou d'en limiter les effets. La victoire du camp contre-révolutionnaire n'engendre jamais un simple retour à l'état antérieur, mais un durcissement autoritaire, au moins temporairement, et des représailles contre les révolutionnaires. C'est la pointe extrême du mouvement [[réactionnaire|réactionnaire]], et à ce titre, les contre-révolutionnaires sont généralement d'[[extrême_droite|extrême droite]].
La contre-révolution peut agir dans les domaines théorique ([[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]]), politique (le [[Cordon_sanitaire|cordon sanitaire]]), militaire ([[armée_des_émigrés|armée des émigrés]], [[Armée_catholique_et_royale_de_Vendée|vendéens]] et [[chouans|chouans]], [[armées_blanches|armées blanches russes]]...), économique (le [[Blocus_de_la_Russie_Bolchevik|blocus]])…
Au cours d'une révolution, il est fréquent que le mouvement révolutionnaire se divise et qu'une partie qualifie un autre courant de contre-révolutionnaire, ou l'accuse de faire le jeu de la contre-révolution, etc.
== Contre la Révolution française de 1789 ==
La [[révolution_française_de_1789|révolution française de 1789]] a eu un impact politique et idéologique profond (y compris sur les [[mouvements_ouvriers|mouvements ouvriers]]), et a en retour engendré un vaste mouvement politique se définissant en [[Réactionnaire|réaction]] à cet héritage, en visant une [[restauration|restauration]] de la monarchie. (Cependant il est important de noter que plus le temps a passé, plus nombreux ont été les courants réactionnaires se revendiquant de 1789 et l'opposant aux socialistes.)
En face des théories révolutionnaires, une pensée contre-révolutionnaire se développe très vite, avec [[Edmund_Burke|Edmund Burke]], dès 1790, [[Jacques_Mallet_du_Pan|Jacques Mallet du Pan]], [[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]], ou avec les ''« aristocrates noirs »'' en France<ref>{{ouvrage|titre=Journal politique ou gazette des gazettes|éditeur=Bouillon|année=1790|passage=49|lire en ligne=http://books.google.com/books?id=JtURAAAAYAAJ&pg=PP205&lpg=PP205&dq=%22aristocrates+noirs%22&source=bl&ots=3s979yljqS&sig=HGkXu6ARPAgPYCrH2spngY_7dFA&hl=fr&ei=hTnATfCTKNKu8QOj6azMBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDAQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false}}</ref> comme [[François_Dominique_de_Reynaud_de_Montlosier|Montlosier]], [[Louis-Gabriel_de_Bonald|Louis de Bonald]] ou l'[[Abbé_Maury|abbé Maury]]. Ce mouvement en France compte plus de 300 députés (sur 1200) dans l'[[Assemblée_constituante_de_1789|Assemblée constituante de 1789]], ils s'y expriment peu (excepté l'excellent orateur [[Jacques_Antoine_Marie_de_Cazalès|Jacques Antoine Marie de Cazalès]] car ce sont essentiellement des militaires peu habitués à cet exercice) mais ont laissé de nombreux comptes rendus à leurs commettants (électeurs), conformément au [[Mandat_impératif|mandat impératif]] : majoritairement ils veulent réformer la [[Monarchie_absolue|monarchie absolue]] au profit d'une [[Monarchie_parlementaire|monarchie parlementaire]]. Impuissante à s'exprimer pacifiquement, sa presse étant baillonnée (par exemple ''[[Les_Actes_des_Apôtres|Les Actes des Apôtres]]'' supprimés en 1791), ses partisans exécutés à partir du 10 août 1792, la contre-révolution est affaiblie par l'émigration qui la prive d'une partie de ses soutiens à l'intérieur du pays. On estime à 150 000 au moins le nombre des émigrés, dont un grand nombre d'officiers qui auraient pu encadrer une paysannerie peu favorable aux excès des révolutionnaires parisiens<ref>{{ouvrage|nom1=[[Jacques de Saint Victor]]|titre=La première contre-révolution (1789-1791)|sous-titre=la coterie des Aristocrates Noirs|éditeur=PUF|année=2010}}</ref>.
Parmi les principaux penseurs dits « contre-révolutionnaires », on peut citer [[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]] en Savoie, [[Louis_de_Bonald|Louis de Bonald]], [[Augustin_Barruel|Augustin Barruel]], [[Antoine_Blanc_de_Saint-Bonnet|Antoine Blanc de Saint-Bonnet]] et [[Pierre-Paul_Royer-Collard|Pierre-Paul Royer-Collard]] en France, [[Edmund_Burke|Edmund Burke]] en Angleterre, et [[Juan_Donoso_Cortés|Juan Donoso Cortés]] en Espagne. On peut les répartir en deux grandes catégories : les uns, comme Burke et Royer-Collard, s'inscrivent dans une grande mesure au sein de la tradition libérale, d'autres se font les défenseurs d'un [[traditionalisme|traditionalisme]] antilibéral — comme [[Blanc_de_Saint-Bonnet|Blanc de Saint-Bonnet]] — ou d'un [[Autoritarisme|autoritarisme]] radical — comme [[Donoso_Cortés|Donoso Cortés]].
=== « L'école antilibérale » (19<sup>e</sup> siècle) ===
Beaucoup de clercs de l'[[Église_catholique_romaine|Église catholique romaine]] sous le conseil de Papes ([[Pie_IX|Pie IX]], [[Syllabus_(pape_Pie_IX)|syllabus]]) et dans la conduite des Cardinal Pie, abbé Augustin Barruel, Jean-Joseph Gaume, Louis-Gaston de Ségur, Ernest Jouin et la ''[[Revue_internationale_des_sociétés_secrètes|Revue internationale des sociétés secrètes]]'' vont prêcher une doctrine en opposition avec les principes révolutionnaires de 1789.
=== L'école « légitimiste » ===
Par la suite, sont contre-révolutionnaires les mouvements politiques qui nient toute légitimité à la [[Révolution_de_1789|Révolution de 1789]]. L’historien [[René_Rémond|René Rémond]] les appelle les ''[[Légitimisme|légitimistes]]''. C’est ainsi que la plupart des [[Monarchisme|monarchistes]] post-révolutionnaires ([[Carlisme_(Espagne)|Carlisme]], [[Michel_Ier_de_Portugal|Miguelisme]]), en tant que partisans d’un retour partiel ou complet à l’[[Ancien_Régime|Ancien Régime]], sont contre-révolutionnaires. Le parti légitimiste disparaît en 1902 à la suite du ralliement à la [[République|République]] de la majorité de ses députés à la demande du pape. Ils rejoignent alors le parti conservateur. Le mouvement contre-révolutionnaire des légitimistes est aujourd'hui anecdotique en France, même s'il existe sous la forme de l'[[Union_des_cercles_légitimistes_de_France|Union des cercles légitimistes de France]], le bimestriel le Lien légitimiste et l'[[Institut_de_la_maison_de_Bourbon|Institut de la maison de Bourbon]].
=== L'école « nationaliste » et « maurrassienne » ===
Au 20<sup>e</sup> siècle, la contre-révolution prend une nouvelle forme avec le [[Nationalisme_contre-révolutionnaire|nationalisme contre-révolutionnaire]] actif notamment sous le [[Régime_de_Vichy|Régime de Vichy]], qui selon René Rémond est plus un régime contre-révolutionnaire (malgré le nom de sa politique, dite de [[Révolution_nationale|Révolution nationale]]), qu’un régime [[Fascisme|fasciste]] : la devise ''Travail, Famille, Patrie'' remplace la devise [[Républicanisme|républicaine]] ''[[Liberté,_Égalité,_Fraternité|Liberté, Égalité, Fraternité]]''.
[[Charles_Maurras|Maurras]], par le biais de son mouvement l'[[Action_française|Action française]], construit une nouvelle forme de [[Nationalisme|nationalisme]], cette fois de tendance contre-révolutionnaire, en réaction face au [[Catholicisme_libéral|catholicisme libéral]] de [[Marc_Sangnier|Marc Sangnier]] et au [[Jacobinisme|jacobinisme]] de la III<sup>e</sup> République. C'est ce qu'il appelle le « nationalisme intégral », qui n'est autre que la monarchie qu'il souhaite restaurer.
=== Le « catholicisme traditionnel » ===
[[File:SacréCoeur.png|right]]Les thèses contre-révolutionnaires et anti-libérales vont revivre par le biais de l'action politique et spirituelle du [[Catholicisme_traditionnel|catholicisme traditionnel]] de [[Mgr_Lefebvre|Mgr Lefebvre]] et de la [[Fraternité_sacerdotale_Saint-Pie-X|Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X]] (ou FSSPX). Les fidèles de la Tradition catholique militent en effet activement pour restaurer les principes politiques qui ont façonné la « [[Chrétienté|chrétienté]] » ([[Religion_d'État|religion d'État]], doctrine et règne du [[Christ_Roi|Christ Roi]], ''[[Syllabus_(pape_Pie_IX)|Syllabus]]''…) et s'opposent à ceux de la [[Révolution_française|Révolution française]] (de 1789), du [[Libéralisme|libéralisme]], du [[Modernisme|modernisme]] et du [[Progressisme|progressisme]] dans l'Église.
Pour beaucoup de ces catholiques le sceau et l'emblème de la contre-révolution est la dévotion au [[Sacré-Cœur|Sacré-Cœur]] qu'ils arborent sur le [[drapeau_tricolore|drapeau tricolore]] avec la devise « Espoir et salut de la France ».
Parmi les maisons d'édition les plus connues de ce courant on peut citer les [[Éditions_de_Chiré|Éditions de Chiré]].
=== Voir aussi ===
*[[Renouveau_français|Renouveau français]]
*[[Guerre_de_Vendée|Guerre de Vendée]]
*[[Loi_du_milliard_aux_émigrés|Loi du milliard aux émigrés]]
*[[Armée_des_émigrés|Armée des émigrés]], [[Armée_catholique_et_royale_de_Vendée|Vendéens]], [[Chouans|Chouans]], [[Barbétisme|Barbets Niçois]] ([[Guerres_de_la_Révolution_française|Guerres de la Révolution française]], [[Guerre_de_Vendée|Guerre de Vendée]], [[Chouannerie|Chouannerie]], [[Guerre_des_Paysans_(1798)|Guerre des Paysans (1798)]], oppositions à la [[Révolution_française|Révolution française]])
*[[Etienne_Henri_d'Escayrac_Lauture|Etienne Henri d'Escayrac Lauture]]
*[[Antoine_de_Rivarol|Antoine de Rivarol]]
*[[Pierre_Chateau-Jobert|Pierre Chateau-Jobert]]
*[[Marthe_Borély|Marthe Borély]]
*[[François-René_de_Chateaubriand|François-René de Chateaubriand]]
*[[Charles_Baudelaire|Charles Baudelaire]]
*[[Jules_Barbey_d'Aurevilly|Jules Barbey d'Aurevilly]]
== Contre la révolution d'Octobre 1917 ==
[[Armées_blanches|Russes blancs]] ([[Guerre_civile_russe|Guerre civile russe]])
L'[[Article_58_du_code_pénal_de_la_RSFSR|article 58 du code pénal de la RSFSR]]
== Autres mouvements contre-révolutionnaires ==
*Royalists anglais ([[Première_guerre_civile_anglaise|Première]], [[Deuxième_guerre_civile_anglaise|deuxième]] et [[Troisième_guerre_civile_anglaise|troisième guerre civile anglaise]] et la [[Conquête_cromwellienne_de_l'Irlande|Conquête cromwellienne de l'Irlande]], contre la [[Première_Révolution_anglaise|Première Révolution anglaise]])
*[[Jacobitisme|Jacobites]] ([[Rébellion_jacobite|Rébellion jacobite]], contre la [[Glorieuse_Révolution|Glorieuse Révolution]])
*Loyalistes ([[Tories|Tories]]) contre la [[Révolution_américaine|Révolution américaine]]
*[[Carlisme_(Espagne)|Carlistes]], ([[Crise_de_succession_d'Espagne_(1833-1846)|Première]], [[Deuxième_guerre_carliste|deuxième]], [[Troisième_guerre_carliste|troisième guerre carliste]] et [[Guerre_d'Espagne|Guerre d'Espagne]])
*[[Brigandage_post-unitaire|Brigandage post-unitaire]] (Opposition à la [[Unification_italienne|unification italienne]])
*Habitants de Canudos ([[Guerre_de_Canudos|guerre de Canudos]])
*[[Garde_blanche_(Finlande)|Garde blanche]] ([[Guerre_civile_finlandaise|Guerre civile finlandaise]])
*[[Corps_franc|Freikorps]] (Opposition à la [[Révolution_allemande_de_1918-1919|Révolution allemande de 1918-1919]])
*[[Cristeros|Cristeros]] ([[Guerre_des_Cristeros|Guerre des Cristeros]])
*[[Contras|Contras]] (Opposition à la [[Révolution_sandiniste|Révolution sandiniste]])
== Bibliographie ==
*[[Thomas_Molnar_(philosophe)|Thomas Molnar]], ''La Contre-révolution (The Counter-Revolution)''. Traduit de l'anglais par Olivier Postal Vinay. Paris, Coll. « 10/18 », Union générale d'éditions, 1972.
*[[Jacques_Godechot|Jacques Godechot]], ''La contre-révolution (1789-1804)'', 2<sup>e</sup> ed. Paris : Presses universitaires de France, 1984. 426 p. (Quadrige). {{ISBN|2-13-038554-0}}
*[[Jean_Tulard|Jean Tulard]], ''La Contre-Révolution: origines, histoire, postérité'', Perrin 1990
*[[Jean-Clément_Martin|Jean-Clément Martin]], ''Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799'', éditions du Seuil, collection Points, 1998
*[[Jean-Clément_Martin|Jean-Clément Martin]], sous la direction, ''Dictionnaire de la Contre-Révolution'', Paris, Perrin, 2011, 551 pages.
*Dominique Ancelle, ''Galerie contre-révolutionnaire'', Éditions Clovis, 2008
*Jérôme Besnard, ''La Contre-Révolution '', Le Monde, 2012. {{ISBN|978-2-36156-076-8}}.
== Notes et références ==
<references />
[[Category:Politique révolutionnaire]]
La contre-révolution peut agir dans les domaines théorique ([[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]]), politique (le [[Cordon_sanitaire|cordon sanitaire]]), militaire ([[armée_des_émigrés|armée des émigrés]], [[Armée_catholique_et_royale_de_Vendée|vendéens]] et [[chouans|chouans]], [[armées_blanches|armées blanches russes]]...), économique (le [[Blocus_de_la_Russie_Bolchevik|blocus]])…
Au cours d'une révolution, il est fréquent que le mouvement révolutionnaire se divise et qu'une partie qualifie un autre courant de contre-révolutionnaire, ou l'accuse de faire le jeu de la contre-révolution, etc.
== Contre la Révolution française de 1789 ==
La [[révolution_française_de_1789|révolution française de 1789]] a eu un impact politique et idéologique profond (y compris sur les [[mouvements_ouvriers|mouvements ouvriers]]), et a en retour engendré un vaste mouvement politique se définissant en [[Réactionnaire|réaction]] à cet héritage, en visant une [[restauration|restauration]] de la monarchie. (Cependant il est important de noter que plus le temps a passé, plus nombreux ont été les courants réactionnaires se revendiquant de 1789 et l'opposant aux socialistes.)
En face des théories révolutionnaires, une pensée contre-révolutionnaire se développe très vite, avec [[Edmund_Burke|Edmund Burke]], dès 1790, [[Jacques_Mallet_du_Pan|Jacques Mallet du Pan]], [[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]], ou avec les ''« aristocrates noirs »'' en France<ref>{{ouvrage|titre=Journal politique ou gazette des gazettes|éditeur=Bouillon|année=1790|passage=49|lire en ligne=http://books.google.com/books?id=JtURAAAAYAAJ&pg=PP205&lpg=PP205&dq=%22aristocrates+noirs%22&source=bl&ots=3s979yljqS&sig=HGkXu6ARPAgPYCrH2spngY_7dFA&hl=fr&ei=hTnATfCTKNKu8QOj6azMBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDAQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false}}</ref> comme [[François_Dominique_de_Reynaud_de_Montlosier|Montlosier]], [[Louis-Gabriel_de_Bonald|Louis de Bonald]] ou l'[[Abbé_Maury|abbé Maury]]. Ce mouvement en France compte plus de 300 députés (sur 1200) dans l'[[Assemblée_constituante_de_1789|Assemblée constituante de 1789]], ils s'y expriment peu (excepté l'excellent orateur [[Jacques_Antoine_Marie_de_Cazalès|Jacques Antoine Marie de Cazalès]] car ce sont essentiellement des militaires peu habitués à cet exercice) mais ont laissé de nombreux comptes rendus à leurs commettants (électeurs), conformément au [[Mandat_impératif|mandat impératif]] : majoritairement ils veulent réformer la [[Monarchie_absolue|monarchie absolue]] au profit d'une [[Monarchie_parlementaire|monarchie parlementaire]]. Impuissante à s'exprimer pacifiquement, sa presse étant baillonnée (par exemple ''[[Les_Actes_des_Apôtres|Les Actes des Apôtres]]'' supprimés en 1791), ses partisans exécutés à partir du 10 août 1792, la contre-révolution est affaiblie par l'émigration qui la prive d'une partie de ses soutiens à l'intérieur du pays. On estime à 150 000 au moins le nombre des émigrés, dont un grand nombre d'officiers qui auraient pu encadrer une paysannerie peu favorable aux excès des révolutionnaires parisiens<ref>{{ouvrage|nom1=[[Jacques de Saint Victor]]|titre=La première contre-révolution (1789-1791)|sous-titre=la coterie des Aristocrates Noirs|éditeur=PUF|année=2010}}</ref>.
Parmi les principaux penseurs dits « contre-révolutionnaires », on peut citer [[Joseph_de_Maistre|Joseph de Maistre]] en Savoie, [[Louis_de_Bonald|Louis de Bonald]], [[Augustin_Barruel|Augustin Barruel]], [[Antoine_Blanc_de_Saint-Bonnet|Antoine Blanc de Saint-Bonnet]] et [[Pierre-Paul_Royer-Collard|Pierre-Paul Royer-Collard]] en France, [[Edmund_Burke|Edmund Burke]] en Angleterre, et [[Juan_Donoso_Cortés|Juan Donoso Cortés]] en Espagne. On peut les répartir en deux grandes catégories : les uns, comme Burke et Royer-Collard, s'inscrivent dans une grande mesure au sein de la tradition libérale, d'autres se font les défenseurs d'un [[traditionalisme|traditionalisme]] antilibéral — comme [[Blanc_de_Saint-Bonnet|Blanc de Saint-Bonnet]] — ou d'un [[Autoritarisme|autoritarisme]] radical — comme [[Donoso_Cortés|Donoso Cortés]].
=== « L'école antilibérale » (19<sup>e</sup> siècle) ===
Beaucoup de clercs de l'[[Église_catholique_romaine|Église catholique romaine]] sous le conseil de Papes ([[Pie_IX|Pie IX]], [[Syllabus_(pape_Pie_IX)|syllabus]]) et dans la conduite des Cardinal Pie, abbé Augustin Barruel, Jean-Joseph Gaume, Louis-Gaston de Ségur, Ernest Jouin et la ''[[Revue_internationale_des_sociétés_secrètes|Revue internationale des sociétés secrètes]]'' vont prêcher une doctrine en opposition avec les principes révolutionnaires de 1789.
=== L'école « légitimiste » ===
Par la suite, sont contre-révolutionnaires les mouvements politiques qui nient toute légitimité à la [[Révolution_de_1789|Révolution de 1789]]. L’historien [[René_Rémond|René Rémond]] les appelle les ''[[Légitimisme|légitimistes]]''. C’est ainsi que la plupart des [[Monarchisme|monarchistes]] post-révolutionnaires ([[Carlisme_(Espagne)|Carlisme]], [[Michel_Ier_de_Portugal|Miguelisme]]), en tant que partisans d’un retour partiel ou complet à l’[[Ancien_Régime|Ancien Régime]], sont contre-révolutionnaires. Le parti légitimiste disparaît en 1902 à la suite du ralliement à la [[République|République]] de la majorité de ses députés à la demande du pape. Ils rejoignent alors le parti conservateur. Le mouvement contre-révolutionnaire des légitimistes est aujourd'hui anecdotique en France, même s'il existe sous la forme de l'[[Union_des_cercles_légitimistes_de_France|Union des cercles légitimistes de France]], le bimestriel le Lien légitimiste et l'[[Institut_de_la_maison_de_Bourbon|Institut de la maison de Bourbon]].
=== L'école « nationaliste » et « maurrassienne » ===
Au 20<sup>e</sup> siècle, la contre-révolution prend une nouvelle forme avec le [[Nationalisme_contre-révolutionnaire|nationalisme contre-révolutionnaire]] actif notamment sous le [[Régime_de_Vichy|Régime de Vichy]], qui selon René Rémond est plus un régime contre-révolutionnaire (malgré le nom de sa politique, dite de [[Révolution_nationale|Révolution nationale]]), qu’un régime [[Fascisme|fasciste]] : la devise ''Travail, Famille, Patrie'' remplace la devise [[Républicanisme|républicaine]] ''[[Liberté,_Égalité,_Fraternité|Liberté, Égalité, Fraternité]]''.
[[Charles_Maurras|Maurras]], par le biais de son mouvement l'[[Action_française|Action française]], construit une nouvelle forme de [[Nationalisme|nationalisme]], cette fois de tendance contre-révolutionnaire, en réaction face au [[Catholicisme_libéral|catholicisme libéral]] de [[Marc_Sangnier|Marc Sangnier]] et au [[Jacobinisme|jacobinisme]] de la III<sup>e</sup> République. C'est ce qu'il appelle le « nationalisme intégral », qui n'est autre que la monarchie qu'il souhaite restaurer.
=== Le « catholicisme traditionnel » ===
[[File:SacréCoeur.png|right]]Les thèses contre-révolutionnaires et anti-libérales vont revivre par le biais de l'action politique et spirituelle du [[Catholicisme_traditionnel|catholicisme traditionnel]] de [[Mgr_Lefebvre|Mgr Lefebvre]] et de la [[Fraternité_sacerdotale_Saint-Pie-X|Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X]] (ou FSSPX). Les fidèles de la Tradition catholique militent en effet activement pour restaurer les principes politiques qui ont façonné la « [[Chrétienté|chrétienté]] » ([[Religion_d'État|religion d'État]], doctrine et règne du [[Christ_Roi|Christ Roi]], ''[[Syllabus_(pape_Pie_IX)|Syllabus]]''…) et s'opposent à ceux de la [[Révolution_française|Révolution française]] (de 1789), du [[Libéralisme|libéralisme]], du [[Modernisme|modernisme]] et du [[Progressisme|progressisme]] dans l'Église.
Pour beaucoup de ces catholiques le sceau et l'emblème de la contre-révolution est la dévotion au [[Sacré-Cœur|Sacré-Cœur]] qu'ils arborent sur le [[drapeau_tricolore|drapeau tricolore]] avec la devise « Espoir et salut de la France ».
Parmi les maisons d'édition les plus connues de ce courant on peut citer les [[Éditions_de_Chiré|Éditions de Chiré]].
=== Voir aussi ===
*[[Renouveau_français|Renouveau français]]
*[[Guerre_de_Vendée|Guerre de Vendée]]
*[[Loi_du_milliard_aux_émigrés|Loi du milliard aux émigrés]]
*[[Armée_des_émigrés|Armée des émigrés]], [[Armée_catholique_et_royale_de_Vendée|Vendéens]], [[Chouans|Chouans]], [[Barbétisme|Barbets Niçois]] ([[Guerres_de_la_Révolution_française|Guerres de la Révolution française]], [[Guerre_de_Vendée|Guerre de Vendée]], [[Chouannerie|Chouannerie]], [[Guerre_des_Paysans_(1798)|Guerre des Paysans (1798)]], oppositions à la [[Révolution_française|Révolution française]])
*[[Etienne_Henri_d'Escayrac_Lauture|Etienne Henri d'Escayrac Lauture]]
*[[Antoine_de_Rivarol|Antoine de Rivarol]]
*[[Pierre_Chateau-Jobert|Pierre Chateau-Jobert]]
*[[Marthe_Borély|Marthe Borély]]
*[[François-René_de_Chateaubriand|François-René de Chateaubriand]]
*[[Charles_Baudelaire|Charles Baudelaire]]
*[[Jules_Barbey_d'Aurevilly|Jules Barbey d'Aurevilly]]
== Contre la révolution d'Octobre 1917 ==
[[Armées_blanches|Russes blancs]] ([[Guerre_civile_russe|Guerre civile russe]])
L'[[Article_58_du_code_pénal_de_la_RSFSR|article 58 du code pénal de la RSFSR]]
== Autres mouvements contre-révolutionnaires ==
*Royalists anglais ([[Première_guerre_civile_anglaise|Première]], [[Deuxième_guerre_civile_anglaise|deuxième]] et [[Troisième_guerre_civile_anglaise|troisième guerre civile anglaise]] et la [[Conquête_cromwellienne_de_l'Irlande|Conquête cromwellienne de l'Irlande]], contre la [[Première_Révolution_anglaise|Première Révolution anglaise]])
*[[Jacobitisme|Jacobites]] ([[Rébellion_jacobite|Rébellion jacobite]], contre la [[Glorieuse_Révolution|Glorieuse Révolution]])
*Loyalistes ([[Tories|Tories]]) contre la [[Révolution_américaine|Révolution américaine]]
*[[Carlisme_(Espagne)|Carlistes]], ([[Crise_de_succession_d'Espagne_(1833-1846)|Première]], [[Deuxième_guerre_carliste|deuxième]], [[Troisième_guerre_carliste|troisième guerre carliste]] et [[Guerre_d'Espagne|Guerre d'Espagne]])
*[[Brigandage_post-unitaire|Brigandage post-unitaire]] (Opposition à la [[Unification_italienne|unification italienne]])
*Habitants de Canudos ([[Guerre_de_Canudos|guerre de Canudos]])
*[[Garde_blanche_(Finlande)|Garde blanche]] ([[Guerre_civile_finlandaise|Guerre civile finlandaise]])
*[[Corps_franc|Freikorps]] (Opposition à la [[Révolution_allemande_de_1918-1919|Révolution allemande de 1918-1919]])
*[[Cristeros|Cristeros]] ([[Guerre_des_Cristeros|Guerre des Cristeros]])
*[[Contras|Contras]] (Opposition à la [[Révolution_sandiniste|Révolution sandiniste]])
== Bibliographie ==
*[[Thomas_Molnar_(philosophe)|Thomas Molnar]], ''La Contre-révolution (The Counter-Revolution)''. Traduit de l'anglais par Olivier Postal Vinay. Paris, Coll. « 10/18 », Union générale d'éditions, 1972.
*[[Jacques_Godechot|Jacques Godechot]], ''La contre-révolution (1789-1804)'', 2<sup>e</sup> ed. Paris : Presses universitaires de France, 1984. 426 p. (Quadrige). {{ISBN|2-13-038554-0}}
*[[Jean_Tulard|Jean Tulard]], ''La Contre-Révolution: origines, histoire, postérité'', Perrin 1990
*[[Jean-Clément_Martin|Jean-Clément Martin]], ''Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799'', éditions du Seuil, collection Points, 1998
*[[Jean-Clément_Martin|Jean-Clément Martin]], sous la direction, ''Dictionnaire de la Contre-Révolution'', Paris, Perrin, 2011, 551 pages.
*Dominique Ancelle, ''Galerie contre-révolutionnaire'', Éditions Clovis, 2008
*Jérôme Besnard, ''La Contre-Révolution '', Le Monde, 2012. {{ISBN|978-2-36156-076-8}}.
== Notes et références ==
<references />
[[Category:Politique révolutionnaire]]