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C'est pourquoi [[Friedrich_Engels|Engels]] écrit en 1845 :
 
C'est pourquoi [[Friedrich_Engels|Engels]] écrit en 1845 :
<blockquote>«&nbsp;Middle-class [...] désigne, comme le mot français bourgeoisie, la classe possédante et tout particulièrement la classe possédante distincte de la soi-disant aristocratie - classe qui en France et en Angleterre détient le pouvoir politique directement.»<ref>[[Friedrich Engels]], [http://www.marxists.org/francais/engels/works/1845/03/fe_18450315_pr2.htm La situation de la classe laborieuse en Angleterre]</ref></blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;Middle-class [...] désigne, comme le mot français bourgeoisie, la classe possédante et tout particulièrement la classe possédante distincte de la soi-disant aristocratie - classe qui en France et en Angleterre détient le pouvoir politique directement.»<ref>[[Friedrich Engels]], [http://www.marxists.org/francais/engels/works/1845/03/fe_18450315_pr2.htm La situation de la classe laborieuse en Angleterre]</ref></blockquote>  
 
== Classe moyenne comme vestige petit-bourgeois ==
 
== Classe moyenne comme vestige petit-bourgeois ==
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[[File:SociétéMongolfière.png|right|SociétéMongolfière.png]]Pendant la période des [[30_Glorieuses|30 Glorieuses]] et sa [[Croissance|croissance]] faste, une partie des richesses a pu permettre une amélioration significative du niveau de vie et surtout lancer l'idée que l'ascension sociale était devenue monnaie courante. Le terme de "classe moyenne" a alors peu à peu pris le dessus sur les notions de [[Prolétariat|prolétariat]] et de [[Bourgeoisie|bourgeoisie]]. Pourtant, c'est un terme qui ne définit rien de concret par rapport aux moyens de production. Avec la [[Période_1970-2010|période de recul depuis 1970]], tous ceux qui NE sont PAS dans la bourgeoisie voient leurs conditions de vie se dégrader à vitesse plus ou moins rapide.
 
[[File:SociétéMongolfière.png|right|SociétéMongolfière.png]]Pendant la période des [[30_Glorieuses|30 Glorieuses]] et sa [[Croissance|croissance]] faste, une partie des richesses a pu permettre une amélioration significative du niveau de vie et surtout lancer l'idée que l'ascension sociale était devenue monnaie courante. Le terme de "classe moyenne" a alors peu à peu pris le dessus sur les notions de [[Prolétariat|prolétariat]] et de [[Bourgeoisie|bourgeoisie]]. Pourtant, c'est un terme qui ne définit rien de concret par rapport aux moyens de production. Avec la [[Période_1970-2010|période de recul depuis 1970]], tous ceux qui NE sont PAS dans la bourgeoisie voient leurs conditions de vie se dégrader à vitesse plus ou moins rapide.
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La [[Tertiarisation|tertiarisation]] et le développement relativement important de [[Services_publics|services publics]] a aussi réduit de beaucoup la [[Conscience_sociale|conscience sociale]], alors que tous ces travailleurs font bien partie du [[Prolétariat|prolétariat]]. Mais la [[Crise_actuelle|crise actuelle]], qui vient après une longue situation de dégradation rampante entamée [[Période_1970-2010|depuis les années 1975]], est sans doute en train d'accélérer une polarisation de classe, qui rendra difficile de maintenir le concept de classe moyenne.
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La [[Tertiarisation|tertiarisation]] et le développement relativement important de [[Services_publics|services publics]] a aussi réduit de beaucoup la [[Conscience_sociale|conscience sociale]], alors que tous ces travailleurs font bien partie du [[Prolétariat|prolétariat]]. Mais la [[crise_de_2007-2010|crise de 2007-2010]] et la stagnation actuelle, qui vient après une longue situation de dégradation rampante entamée [[Période_1970-2010|depuis les années 1975]], est sans doute en train d'accélérer une polarisation de classe, qui rendra difficile de maintenir le concept de classe moyenne.
    
Car la crise est là pour leur rappeler chaque jour que posséder sa voiture, son appartement, son réfrigérateur, sa chaîne hi-fi, voire pour les plus chanceux sa résidence secondaire, ne fait pas de vous un bourgeois et qu'un simple licenciement peut réduire tout ça à néant. On peut d'ailleurs noter que le taux de détention de valeurs mobilières (actions, obligations) est passé de 24,2% en 2004 à 16,5% en 2015. Ce chiffre suffit à anéantir le mythe de la démocratisation de l'actionnariat.
 
Car la crise est là pour leur rappeler chaque jour que posséder sa voiture, son appartement, son réfrigérateur, sa chaîne hi-fi, voire pour les plus chanceux sa résidence secondaire, ne fait pas de vous un bourgeois et qu'un simple licenciement peut réduire tout ça à néant. On peut d'ailleurs noter que le taux de détention de valeurs mobilières (actions, obligations) est passé de 24,2% en 2004 à 16,5% en 2015. Ce chiffre suffit à anéantir le mythe de la démocratisation de l'actionnariat.
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Laurent Wauquiez, déjà cité, va plus loin. Il estime que "les classes moyennes dans notre pays correspondent à 70&nbsp;% de la population. En terme de revenus, les classes moyennes se situent entre 1 500 et 6 000 euros nets par foyer (un couple dont chacun des membres touche 2 000 euros nets appartient donc à la classe moyenne)". Il tente ensuite de définir les motivations de ces classes moyennes et écrit&nbsp;:
 
Laurent Wauquiez, déjà cité, va plus loin. Il estime que "les classes moyennes dans notre pays correspondent à 70&nbsp;% de la population. En terme de revenus, les classes moyennes se situent entre 1 500 et 6 000 euros nets par foyer (un couple dont chacun des membres touche 2 000 euros nets appartient donc à la classe moyenne)". Il tente ensuite de définir les motivations de ces classes moyennes et écrit&nbsp;:
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*Elles vivent de leur travail, et donc ni de leurs rentes, ni de l’assistanat
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*Elles vivent de leur travail, et donc ni de leurs rentes, ni de l’assistanat  
*Elles aspirent à posséder un logement
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*Elles aspirent à posséder un logement  
*Elles considèrent que l’idée que leurs enfants aient un meilleur avenir qu’elles est fondamentale.
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*Elles considèrent que l’idée que leurs enfants aient un meilleur avenir qu’elles est fondamentale.  
    
On peut difficilement faire mieux en matière de lieux communs dans la mesure où cela peut s'appliquer à l'immense majorité des familles, et pas seulement en France.
 
On peut difficilement faire mieux en matière de lieux communs dans la mesure où cela peut s'appliquer à l'immense majorité des familles, et pas seulement en France.
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S'il y a longtemps que le PS et le P.C.F. ont abandonné, dans les faits, la défense des intérêts historiques et moraux de la classe ouvrière, la quasi-disparition de cette dernière dans le vocabulaire de la gauche est plus récente. Elle a commencé dans les années 1980 avec l'émergence de ce qu'on appelait alors "la nouvelle gauche" qui se voulait "moderne" face à la gauche traditionnelle qui se réclamait encore du mouvement ouvrier et qui était alors qualifiée "d'archaïque". C'est à cette époque qu'André Gorz, co-fondateur du "Nouvel Observateur", venu de la revue de Jean-Paul Sartre "Les Temps Modernes", dit "Adieux au prolétariat"<ref>André Gorz, "Adieux au prolétariat, Au delà du socialisme", édition Galilée</ref>. Il est suivi dans sa démarche par des gens comme Michel Rocard, Jacques Delors ou, dans le mouvement syndical, par Edmond Maire, le leader incontesté de la CFDT. Désormais la gauche "moderne" explique que la classe ouvrière n'existe plus, que par ses aspirations elle fait désormais partie de la classe moyenne et qu'il est temps d'abandonner les "vieilles lunes du marxisme". Peu à peu ce courant d'idées va submerger le PS et aujourd'hui il domine largement l'ensemble de la gauche.
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S'il y a longtemps que le PS et le P.C.F. ont abandonné, dans les faits, la défense des intérêts historiques et moraux de la classe ouvrière, la quasi-disparition de cette dernière dans le vocabulaire de la gauche est plus récente. Elle a commencé dans les années 1980 avec l'émergence de ce qu'on appelait alors "la nouvelle gauche" qui se voulait "moderne" face à la gauche traditionnelle qui se réclamait encore du mouvement ouvrier et qui était alors qualifiée "d'archaïque". C'est à cette époque qu'André Gorz, co-fondateur du "Nouvel Observateur", venu de la revue de Jean-Paul Sartre "Les Temps Modernes", dit "Adieux au prolétariat"<ref>André Gorz, </ref>. Il est suivi dans sa démarche par des gens comme Michel Rocard, Jacques Delors ou, dans le mouvement syndical, par Edmond Maire, le leader incontesté de la CFDT. Désormais la gauche "moderne" explique que la classe ouvrière n'existe plus, que par ses aspirations elle fait désormais partie de la classe moyenne et qu'il est temps d'abandonner les "vieilles lunes du marxisme". Peu à peu ce courant d'idées va submerger le PS et aujourd'hui il domine largement l'ensemble de la gauche.
    
== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==
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<references />
 
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[[Catégorie:Classes sociales]] [[Catégorie:Théorie]]
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