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En octobre 1913, une résolution du [[POSDR|POSDR]] réaffirmait le droit d'autodétermination. En 1916, [[Lénine|Lénine]] argumentait résolument pour le "[[Droit_des_peuples_à_disposer_d'eux-mêmes|droit des nations à disposer d'elles-mêmes]]"<ref>Lénine, [http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/01/19160100.htm La révolution socialiste et le droit des nations à disposer d'elles-mêmes], 1916</ref>.
 
En octobre 1913, une résolution du [[POSDR|POSDR]] réaffirmait le droit d'autodétermination. En 1916, [[Lénine|Lénine]] argumentait résolument pour le "[[Droit_des_peuples_à_disposer_d'eux-mêmes|droit des nations à disposer d'elles-mêmes]]"<ref>Lénine, [http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/01/19160100.htm La révolution socialiste et le droit des nations à disposer d'elles-mêmes], 1916</ref>.
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En 1914, les Russes représentaient environ 65 millions d'individus pour 125 millions d'habitants de l'Empire de Russie. Plus de la moitié des soldats mobilisés étaient étaient issus de minorités nationales. ''«&nbsp;Les antagonismes nationaux se conjuguaient et s'intercalaient, sur divers plans, avec les antagonismes de classes.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr19.htm Histoire de la révolution russe - 19. L'offensive]'', 1930</ref>''
    
== La révolution de 1917 ==
 
== La révolution de 1917 ==
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== Considérations générales ==
 
== Considérations générales ==
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Une attaque récurrente des [[réactionnaires|réactionnaires]] contre le camp des soviets était la proportion plus élevée que la moyenne des militants issus de minorités nationales parmi les dirigeants soviétiques. Le Comité exécutif du [[Soviet_de_Pétrograd|Soviet de Pétrograd]] fut le premier visé, pour la présence de Juifs, Géorgiens, Lettons, Polonais et autres.
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Une attaque récurrente des [[Réactionnaires|réactionnaires]] contre le camp des soviets était la proportion plus élevée que la moyenne des militants issus de minorités nationales parmi les dirigeants soviétiques. Le Comité exécutif du [[Soviet_de_Pétrograd|Soviet de Pétrograd]] fut le premier visé, pour la présence de Juifs, Géorgiens, Lettons, Polonais et autres.
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Trotsky en fait l'analyse suivante :
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Trotsky en fait l'analyse suivante&nbsp;:
    
''«&nbsp;Bien que, par rapport à la totalité des membres du Comité exécutif, les allogènes aient été en proportion infime, il est indubitable qu'ils occupaient une place très marquée au Bureau, dans diverses commissions, comme rapporteurs, etc. Comme les intellectuels des nationalités opprimées, groupés principalement dans les villes, complétaient d'abondance les rangs révolutionnaires, il n'est pas étonnant que, dans la génération aînée des révolutionnaires, le nombre des allogènes ait été particulièrement considérable. Leur expérience, quoique non toujours de haute qualité, les rendait indispensables pour l'institution de nouvelles formes sociales.''
 
''«&nbsp;Bien que, par rapport à la totalité des membres du Comité exécutif, les allogènes aient été en proportion infime, il est indubitable qu'ils occupaient une place très marquée au Bureau, dans diverses commissions, comme rapporteurs, etc. Comme les intellectuels des nationalités opprimées, groupés principalement dans les villes, complétaient d'abondance les rangs révolutionnaires, il n'est pas étonnant que, dans la génération aînée des révolutionnaires, le nombre des allogènes ait été particulièrement considérable. Leur expérience, quoique non toujours de haute qualité, les rendait indispensables pour l'institution de nouvelles formes sociales.''
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''Absolument stupides, cependant, sont les tentatives faites pour faire découler la politique des soviets et le cours de toute la révolution d'une prétendue prépondérance des allogènes. Le nationalisme, encore en ce cas, manifeste du mépris à l'égard de la véritable nation, c'est-à-dire du peuple, représentant celui-ci, en la période de son grand réveil national, comme un simple soliveau entre des mains étrangères et fortuites. Mais pourquoi donc et comment les allogènes prirent-ils une influence si prodigieuse sur des millions d'autochtones ? En réalité, précisément au moment d'un profond tournant historique, la masse de la nation prend fréquemment à son service les éléments qui, la veille encore, étaient opprimés et qui, par conséquent, sont les plus empressés à donner une expression aux nouveaux problèmes. Ce ne sont pas les allogènes qui mènent la révolution, c'est la révolution nationale qui se sert des allogènes. Il en fut ainsi même lors des grandes réformes d'en haut. La politique de Pierre Ier ne cessa pas d'être nationale quand, se détournant des vieilles routes, elle s'agrégea des allogènes et des étrangers. Les maîtres artisans du faubourg allemand et les capitaines de vaisseau hollandais exprimaient mieux, en cette période, les besoins du développement national de la Russie que les popes russes, jadis introduits par des Grecs, ou les boïars moscovites qui se plaignaient aussi de l'invasion étrangère, bien que provenant eux-mêmes des allogènes qui avaient formé l'État russe.''
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''Absolument stupides, cependant, sont les tentatives faites pour faire découler la politique des soviets et le cours de toute la révolution d'une prétendue prépondérance des allogènes. Le nationalisme, encore en ce cas, manifeste du mépris à l'égard de la véritable nation, c'est-à-dire du peuple, représentant celui-ci, en la période de son grand réveil national, comme un simple soliveau entre des mains étrangères et fortuites. Mais pourquoi donc et comment les allogènes prirent-ils une influence si prodigieuse sur des millions d'autochtones&nbsp;? En réalité, précisément au moment d'un profond tournant historique, la masse de la nation prend fréquemment à son service les éléments qui, la veille encore, étaient opprimés et qui, par conséquent, sont les plus empressés à donner une expression aux nouveaux problèmes. Ce ne sont pas les allogènes qui mènent la révolution, c'est la révolution nationale qui se sert des allogènes. Il en fut ainsi même lors des grandes réformes d'en haut. La politique de Pierre Ier ne cessa pas d'être nationale quand, se détournant des vieilles routes, elle s'agrégea des allogènes et des étrangers. Les maîtres artisans du faubourg allemand et les capitaines de vaisseau hollandais exprimaient mieux, en cette période, les besoins du développement national de la Russie que les popes russes, jadis introduits par des Grecs, ou les boïars moscovites qui se plaignaient aussi de l'invasion étrangère, bien que provenant eux-mêmes des allogènes qui avaient formé l'État russe.''
    
''En tout cas, l'intelligentsia allogène de 1917 était partagée entre les mêmes partis que l'intelligentsia purement russe, souffrait des mêmes vices et commettait les mêmes fautes, et c'étaient justement les allogènes, parmi les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires, qui faisaient parade d'un zèle particulier pour la défense de l'unité de la Russie.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr12.htm Histoire de la révolution russe - 12. Le Comité exécutif]'', 1930</ref>''
 
''En tout cas, l'intelligentsia allogène de 1917 était partagée entre les mêmes partis que l'intelligentsia purement russe, souffrait des mêmes vices et commettait les mêmes fautes, et c'étaient justement les allogènes, parmi les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires, qui faisaient parade d'un zèle particulier pour la défense de l'unité de la Russie.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr12.htm Histoire de la révolution russe - 12. Le Comité exécutif]'', 1930</ref>''

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