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Les ouvriers arrêtés par Protopopov sont libérés par une foule de soldats mécontents dans la matinée du 27 février 1917, au tout début<ref>{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=266|id=RP}}.</ref> de la révolution de Février. Le même jour, une réunion est convoquée à l'initiative de deux mencheviks, K. A. Gvozdev et B. O. Bogdanov, pour organiser un soviet. La réunion est convoquée au nom d'un «&nbsp;Comité exécutif provisoire du Soviet des députés ouvriers&nbsp;» au palais de Tauride, qui avait abrité jusqu'alors les réunions de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]].
 
Les ouvriers arrêtés par Protopopov sont libérés par une foule de soldats mécontents dans la matinée du 27 février 1917, au tout début<ref>{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=266|id=RP}}.</ref> de la révolution de Février. Le même jour, une réunion est convoquée à l'initiative de deux mencheviks, K. A. Gvozdev et B. O. Bogdanov, pour organiser un soviet. La réunion est convoquée au nom d'un «&nbsp;Comité exécutif provisoire du Soviet des députés ouvriers&nbsp;» au palais de Tauride, qui avait abrité jusqu'alors les réunions de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]].
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<blockquote>«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref></blockquote>  
«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref>
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Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents, selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Un comité exécutif provisoire (''Ispolkom'') de huit ou neuf personnes est élu (aucune trace écrite de la réunion n'a été conservée)<ref name="ReferenceA" />. Les [[Interrayons|interrayons]] se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">[[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR)</span>.
 
Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents, selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Un comité exécutif provisoire (''Ispolkom'') de huit ou neuf personnes est élu (aucune trace écrite de la réunion n'a été conservée)<ref name="ReferenceA" />. Les [[Interrayons|interrayons]] se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">[[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR)</span>.
    
[[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé].</ref> prend la tête de ce Comité exécutif provisoire. Il est secondé par [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] et [[Matvei_Ivanovitch_Skobelev|M. I. Skobelev]] (vice-présidents)<ref name="ReferenceA" />. [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsereteli]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli].</ref> participe au comité jusqu'à ce qu'il rejoigne le Gouvernement provisoire. Participent aussi Gvozdev et des membres du CCIG, le premier leader du Soviet de 1905 (Khrustalov-Nosar) et quelques dirigeants socialistes de [[Saint-Pétersbourg|Pétrograd]] dont [[Sokolov|Sokolov]] et [[Pankov|Pankov]]. Le journal ''[[Izvestia|Izvestia]]'' est choisi comme organe officiel du groupe. Le comité décide d'accepter les soldats au soviet.
 
[[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé].</ref> prend la tête de ce Comité exécutif provisoire. Il est secondé par [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] et [[Matvei_Ivanovitch_Skobelev|M. I. Skobelev]] (vice-présidents)<ref name="ReferenceA" />. [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsereteli]]<ref>[http://colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli].</ref> participe au comité jusqu'à ce qu'il rejoigne le Gouvernement provisoire. Participent aussi Gvozdev et des membres du CCIG, le premier leader du Soviet de 1905 (Khrustalov-Nosar) et quelques dirigeants socialistes de [[Saint-Pétersbourg|Pétrograd]] dont [[Sokolov|Sokolov]] et [[Pankov|Pankov]]. Le journal ''[[Izvestia|Izvestia]]'' est choisi comme organe officiel du groupe. Le comité décide d'accepter les soldats au soviet.
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Le 28 février 1917, des usines et certaines unités militaires élisent des délégués. Les élus sont majoritairement menchéviks ([[Bolcheviks|bolcheviks]] et [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|SR]] obtiennent moins de 10% des voix). La procédure d'élection est cependant chaotique. Quinze jours plus tard, le soviet de Petrograd compte 3000 députés, dont 2000 soldats, bien que la ville compte beaucoup plus d'ouvriers que de soldats<ref name="ReferenceB">{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=274|id=RP}}.</ref>. Les assemblées plénières sont mal organisées, il n'y a aucun ordre du jour, chacun est libre de prendre la parole<ref name="ReferenceB" />.
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Le 28 février 1917, des usines et certaines unités militaires élisent des délégués. Les élus sont majoritairement menchéviks ([[Bolcheviks|bolcheviks]] et [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|SR]] obtiennent moins de 10% des voix). La procédure d'élection est cependant chaotique. Quinze jours plus tard, le soviet de Petrograd compte 3000 députés, dont 2000 soldats, bien que la ville compte environ 4 fois plus d'ouvriers que de soldats. Les assemblées plénières sont mal organisées, il n'y a aucun ordre du jour, chacun est libre de prendre la parole<ref name="ReferenceB" />. Les délégués soldats déplaçaient vers la droite le centre de gravité politique, favorisés par le mode d'élection (tandis que les ouvriers élisaient un seul représentant par millier d'individus, de petits contingents militaires envoyaient fréquemment deux délégués).
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Au début, un bon nombre d'individus furent admis au Soviet sur invitation personnelle, ou par protection, ou simplement grâce à leurs propres manigances - avocats et médecins radicaux, étudiants, journalistes - qui représentaient divers groupes problématiques, mais, le plus souvent, leurs ambitions particulières. Cette évidente altération du caractère du Soviet était volontiers tolérée par les dirigeants.
    
Le soviet avait une totalement légitimité parmi les ouvriers et soldats de la capitale. Il se chargea des approvisionnements, fit occuper la banque de l’empire, prit possession des bureaux de poste, des gares, des imprimeries. Sans sa permission, il était impossible d’envoyer un télégramme.
 
Le soviet avait une totalement légitimité parmi les ouvriers et soldats de la capitale. Il se chargea des approvisionnements, fit occuper la banque de l’empire, prit possession des bureaux de poste, des gares, des imprimeries. Sans sa permission, il était impossible d’envoyer un télégramme.

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