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Une '''crise économique''' est une perturbation grave du système économique, se manifestant dans la [[production|production]] et la distribution des richesses.<br>
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[[Image:EconomieCrise.png|right]]Une '''crise économique''' est une perturbation grave du système économique, se manifestant dans la [[Production|production]] et la distribution des richesses. <br>  
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En particulier, les crises économiques régulières du [[capitalisme|capitalisme]] sont importantes pour nous communistes révolutionnaires, parce qu'elles matérialisent les limites de ce [[mode de production|mode de production]] périmé. Mais surtout, pratiquement, les crises économiques majeures ouvrent des périodes de [[crise sociale|crise sociale]] qu'un [[parti révolutionnaire|parti révolutionnaire]] doit savoir transformer en crise révolutionnaire.<br>
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En particulier, les crises économiques régulières du [[Capitalisme|capitalisme]] sont importantes pour nous communistes révolutionnaires, parce qu'elles matérialisent les limites de ce [[Mode de production|mode de production]] périmé. Mais surtout, pratiquement, les crises économiques majeures ouvrent des périodes de [[Crise sociale|crise sociale]] qu'un [[Parti révolutionnaire|parti révolutionnaire]] doit savoir transformer en crise révolutionnaire.<br>  
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== Crises du capitalisme<br> ==
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== Crises du capitalisme<br> ==
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La caractérisation et l'étude des crises de l'économie capitaliste est un sujet hautement polémique, y compris et surtout parmi les [[marxistes|marxistes]]. <br>
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Les crises économiques du capitalisme sont en même temps la manifestation d'une détérioration des conditions de l'[[Accumulation|accumulation]], et un moyen pour lui de se restructurer pour rétablir son [[Taux de profit|taux de profit]].  
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=== Manifestation : surproduction / sous-consommation relative<br> ===
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=== Racines&nbsp;: Suraccumulation et taux de profit  ===
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Ce que l'on peut observer dans les grandes périodes de crises, c'est un écart massif entre ce que les capitalistes produisent pour leur profit, et ce que la société est capable de consommer. La [[surproduction|surproduction]] est le premier phénomène qui a été remarqué par ceux qui ont observé les crises capitalistes. C'est pour cette raison que beaucoup font le choix de présenter le problème comme une "[[sous-consommation|sous-consommation]]" des masses, point de vue qui a l'avantage d'offrir des débouchés politiques : incitation à l'endettement pour la consommation, relance keynésienne...<br>
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Le capitalisme est profondément traversé de [[Contradictions du capitalisme|contradictions]], qui en économie se manifestent par l'aternance de phases de relative "prospérité" et de graves crises. Ces cycles se manifestent et évoluent de façon très différente selon de nombreux facteurs comme la possibilité de débouchés [[Impérialisme|impérialistes]], les innovations technologiques, les choix politiques de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]], et bien sûr la [[Lutte de classe|lutte de classe]]. Mais fondamentalement, ces cycles demeurent, et rien ne peut conduire ce système à la stabilité. La principale explication que [[Marx|Marx]] a fournie pour expliquer ces phases de déclin de l'économie repose sur la suraccumulation de capital et la [[Baisse tendancielle du taux de profit|loi de la baisse tendancielle du taux de profit]]&nbsp;: la concurrence pousse chaque capitaliste à augmenter son taux de profit en investissant dans des moyens de production toujours plus lourds, mais pour la bourgeoisie dans son ensemble, cela a pour effet de réduire le taux de profit, car la masse salariale exploitée représente une part toujours réduite du capital total.<br>  
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Mais il est historiquement démontré que ces issues ne sont que des palliatifs temporaires pour les crises du capitalisme. De plus, théoriquement, lorsque l'on dit que la crise est une "crise de surproduction", on n'a rien dit, on n'explique pas ce qui dans le capitalisme amène à un déséquilibre (entre l'offre et la demande solvable) et entraîne ces situations de surproduction.
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=== Manifestation&nbsp;: surproduction / sous-consommation / financiarisation...<br>  ===
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=== Suraccumulation et taux de profit ===
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Ce que l'on peut observer dans les grandes périodes de crises, c'est un écart massif entre ce que les capitalistes produisent pour leur profit, et ce que la société est capable de consommer. La [[Surproduction|surproduction]] est le premier phénomène qui a été remarqué par ceux qui ont observé les crises capitalistes. C'est pour cette raison que beaucoup font le choix de présenter le problème comme une "[[Sous-consommation|sous-consommation]]" des masses<ref>C'est notamment le cas de Michel Husson...</ref>, point de vue qui a l'avantage d'offrir des débouchés politiques&nbsp;: incitation à l'[[endettement|endettement]] pour la consommation, relance [[keynésianisme|keynésienne]]...<br>
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Le capitalisme est profondément traversé de [[Contradictions_du_capitalisme|contradictions]], qui en économie se manifestent par l'aternance de phases de relative "prospérité" et de graves crises. Ces cycles se manifestent et évoluent de façon très différente selon de nombreux facteurs comme la possibilité de débouchés [[impérialisme|impérialistes]], les innovations technologiques, les choix politiques de la [[bourgeoisie|bourgeoisie]], et bien sûr la [[lutte de classe|lutte de classe]]. Mais fondamentalement, ces cycles demeurent, et rien ne peut conduire ce système à la stabilité. La principale explication que [[Marx|Marx]] a fournie pour expliquer ces phases de déclin de l'économie repose sur la [[baisse tendancielle du taux de profit|loi de la baisse tendancielle du taux de profit]].
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Mais il est historiquement démontré que ces issues ne sont que des palliatifs temporaires pour les crises du capitalisme. De plus, théoriquement, lorsque l'on dit que la crise est une "crise de surproduction", on n'a rien dit, on n'explique pas ce qui dans le capitalisme amène à un déséquilibre (entre l'offre et la demande solvable) et entraîne ces situations de surproduction.  
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=== Vieillisement du capitalisme ===
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=== Déclencheurs  ===
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http://quefaire.lautre.net/ancien/archive/harmantaux.html
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La baisse du taux de profit est un phénomène s'inscrivant dans la durée, et souvent "caché" en tant que facteur, auquel s'opposent les contre-tendances. Cela agit comme une fragilisation du système, dont la "crise" peut éclater suite à un événément économique secondaire.
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«&nbsp;L’événement détonateur qui précipite les crises de surproduction est à distinguer de leur forme d’apparition. Celui-ci peut être un scandale financier, une brusque panique bancaire, la banqueroute d’une grande firme comme il peut être simplement le retournement de la conjoncture (mévente généralisée) dans un secteur clef du marché mondial...mais le premier phénomène à saisir est bien la rupture brutale de l’équilibre entre offre et demande de marchandises.&nbsp;» Ernest Mandel<ref>La crise 1974-1982. Les faits. Leur interprétation marxiste, [[Ernest Mandel]], 1982</ref><br>
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Le fait que l'on sous-entende que la fin des "[[30 glorieuses|30 glorieuses]]" puisse être due à des "[[choc pétrolier|chocs pétroliers]]" est symptomatique de cette pensée bourgeoise superficielle... De façon plus importante, la tendance à ne voir dans la [[crise actuelle|crise actuelle]] qu'une [[crise financière|crise financière]] relève de la même incompréhension. La [[financiarisation|financiarisation]] et son cortège de [[bulle spéculative|bulles spéculatives]] est précisément un refuge pour les capitalistes lorsque l'[[efficacité du capital|efficacité du capital]] n'est pas au rendez-vous dans la production. Un [[krach boursier|krach boursier]] peut alors facilement par la suite révéler la crise économique latente.
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http://fr.internationalism.org/rint139/decadence_du_capitalisme_les_contradictions_mortelles_de_la_societe_bourgeoise.html
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=== La crise et son rôle ===
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== Crises dans le monde précapitaliste<br> ==
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L'effet le plus direct d'une crise est la faillite de nombreuses entreprises, c'est-à-dire la destruction de nombreux capitaux. Il s'en suit une très forte dévalorisation des [[moyens de production|moyens de production]], qui peuvent être rachetés à bas coût par d'autres capitalistes, pour qui le [[capital constant|capital constant]] pèsera donc moins sur le [[taux de profit|taux de profit]]. Mais la conséquence d'une crise économique est également une [[crise sociale|crise sociale]] : de nombreux travailleurs perdent leur emploi, le salaire des autres est pressuré à la baisse... ce qui concourt à la hausse de l'[[exploitation|exploitation]], donc du taux de profit.
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Les crises se manifestaient de façon bien différente d'aujourd'hui dans les [[sociétés précapitalistes|sociétés précapitalistes]]. <br>
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La crise économique accentue donc la [[lutte de classe|lutte de classe]], et débouche presque toujours sur une [[crise politique|crise politique]], dont l'issue dépend de la [[conscience de classe|conscience de classe]] et de la combativité des travailleurs, ainsi que de la stratégie choisie par les [[socialisme|socialistes]]. De situations pré-révolutionnaires, les événements peuvent aussi conduire à des [[fascisme|fascismes]] ou des [[guerre|guerres]], qui sont aussi doublement dramatiques pour le [[prolétariat|prolétariat]] en ce qu'ils les écrasent et renforcent durablement la puissance des [[bourgeoisie|bourgeoisies]].
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Étant donné que les [[forces productives|forces productives]] étaient beaucoup moins développées, elles étaient tout d'abord moins brutales et moins marquées.<br>
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=== Vieillisement du capitalisme  ===
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Leurs causes étaient souvent un ralentissement des échanges commerciaux, des chutes de la production agricole, mais parfois aussi la difficulté d'écouler des marchandises.<br>
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La crise permet donc au capitalisme de créer des conditions favorables pour une nouvelle phase d'accumulation. Mais une question se pose : au fil des crises, le capitalisme garde-t-il la même capacité à se régénérer ou subit-il un [[vieillisement du capitalisme|vieillisement]] ? Empiriquement, il semble clair que le taux de profit a été en mesure de repartir de nouveaux plus élevés qu'auparavant à la suite de grandes crises. Mais la [[concentration du capital|concentration]] et la [[centralisation du capital|centralisation]] croissante du [[capital|capital]] rend de plus en plus difficile pour les [[bourgeoisies|bourgeoisies]] de laisser des faillites importantes avoir lieu sans mettre à la fois en péril l'ensemble du système pour une longue période (comme l'a montré la [[Grande dépression|Grande dépression]] et comme semble le montrer la [[crise actuelle|crise actuelle]], sans cesse différée par l'intervention de l'[[État bourgeois|État bourgeois]]).  
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== Notes et sources<br> ==
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=== Débats et polémiques  ===
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La caractérisation et l'étude des crises de l'économie capitaliste est un sujet hautement polémique, y compris et surtout parmi les [[Marxistes|marxistes]]. Les controverses ont notamment porté sur la validité de la [[Baisse tendancielle du taux de profit|baisse tendancielle du taux de profit]], la réduction de la crise à une [[Sous-consommation|sous-consommation]] qu'il suffirait de relancer, le rétablissement du taux de profit à sa valeur antérieure ou non après une crise...<br>  
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[[Category:Économie]][[Category:Mode_de_production]]
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=== Cas concrets  ===
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Une crise économique est un phénomène moins "ponctuel" que, par exemple, une [[Crise financière|crise financière]]. Les exemples suivants regroupent "crises" et "ralentissements économiques".
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*[[Longue dépression (1873-1896)|Longue dépression (1873-1896)]]
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*[[Grande dépression (1929-1939)|Crise de 1929 - Grande dépression (1929-1939)]]
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*[[Crise actuelle|'''Crise actuelle''']]
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== Crises dans le monde précapitaliste<br>  ==
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Les crises se manifestaient de façon bien différente d'aujourd'hui dans les [[Sociétés précapitalistes|sociétés précapitalistes]]. <br>
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Étant donné que les [[Forces productives|forces productives]] étaient beaucoup moins développées, elles étaient tout d'abord moins brutales et moins marquées.<br>
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Leurs causes étaient souvent un ralentissement des échanges commerciaux, des chutes de la production agricole, mais parfois aussi dans le monde antique la difficulté d'écouler des marchandises.<br>
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== Notes et sources<br>  ==
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[http://quefaire.lautre.net/ancien/archive/harmantaux.html Le taux de profit et le monde d'aujourd'hui], Chris Harman
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<references /><br>
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[[Category:Économie]] [[Category:Mode_de_production]]
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