Marché

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Marché international de Rungis

Le marché est souvent défini comme le "lieu" où se confrontent une offre et une demande de marchandises (biens ou services).

Ce "lieu" peut d'abord être géographique : dans la plupart des villes, il existe souvent un marché sur lequel s’achètent (si l’on est client) et se vendent (lorsqu’on est commerçant) des produits de consommation courante, alimentaires le plus souvent. Dans un premier sens courant, un marché est donc un endroit réel où se rencontrent des acheteurs et des vendeurs, les produits s’échangeant contre de l’argent.

Cependant, sur la plupart des marchés, les vendeurs (offreurs) ne rencontrent pas physiquement les acheteurs (demandeurs) : le marché des céréales par exemple, ou le marché des vaccins. Un marché peut aussi caractériser la situation de l’offre et de la demande pour un produit particulier sur une zone géographique déterminée, on parlera par exemple du "marché français de l’automobile" ou du "marché mondial des télécommunications".

Plus généralement, le marché est un mode historiquement situé d'allocation des ressources : la rareté (le fait qu'elles soient disponible en quantité limitée) des ressources a pu être gérée de différentes manières dans l’histoire de l’humanité. Par exemple, il y a eu une allocation dite « administrée », centralisée, des ressources dans les systèmes bureaucratiques du "bloc de l'Est". L’État faisait par exemple remonter les besoins en voiture, puis décidait centralement par exemple d’une quantité de voitures à produire pour répondre à ce besoin. Mais plus encore, dans les sociétés pré-capitalistes, les ressources étaient rarement échangées de façon marchande. Dans La Grande Transformation (1944), l'économiste austro-hongrois Karl Polanyi montre que, jusqu'à la fin du Moyen-Âge, les principaux modes d'allocation des ressources dont s'était dotées les sociétés humaines étaient : la réciprocité (don et contre-don), la redistribution centralisée, et l'administration domestique. L'échange marchand était quelque chose d'assez marginal, alors qu'aujourd’hui dans le monde entier, c’est le marché est qui est le mode d’allocation des ressources dominant. Cela est dû au fait que l'extension du mode de production capitaliste s'accompagne de l'extension de la sphère marchande, de l'échange marchand. Il n'y a pas de capitalisme sans la forme marchandise, parce que sans la forme marchandise, il n'y aurait pas de profit possible.

1 Formation d'un marché mondial[modifier | modifier le wikicode]

Selon Karl Marx et Friedrich Engels, c'est l'action de la bourgeoisie - par les découvertes géographiques, l'instauration de colonies et le développement du mode de production capitaliste - qui a permis la formation d'un marché mondial :

"La grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l'Amérique. Le marché mondial accéléra prodigieusement le développement du commerce, de la navigation, des voies de communication. Ce développement réagit à son tour sur l'extension de l'industrie; et, au fur et a mesure que l'industrie, le commerce, la navigation, les chemins de fer se développaient, la bourgeoisie grandissait, décuplant ses capitaux et refoulant à l'arrière-plan les classes léguées par le moyen âge. [...] Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays."

Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti Communiste, 1847

2 Notes[modifier | modifier le wikicode]

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