Christianisme

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Pourcentage de chrétiens par pays en 2011[1]

Le christianisme est une religion monothéiste, et celle comptant le plus de croyants de par le monde (2,546 milliards), devant l'islam (1,926 milliard) et l'hindouisme (1,074 milliard)[2]. Comme l'islam, le christianisme est issu du judaïsme. Il est divisé en de nombreuses branches, dont les principales sont le catholicisme, l'orthodoxie et le protestantisme, représentant respectivement 51 %, 11 % et 37 % du total des chrétiens en 2017.

Comme toutes les grandes religions, le christianisme a joué des rôles politiques très différents selon les contextes.

1 Historique[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Christianisme primitif[modifier | modifier le wikicode]

Autour du 1er siècle, il existait de nombreuses différentes écoles au sein du judaïsme. Les premiers chrétiens sont l'une d'elle, qui a fini par se cristalliser en une religion différente par un long processus au cours des deux premiers siècles.[3]

Le christianisme se fédère autour de la figure de Jésus de Nazareth, un juif qui dit être le Messie. Il réaffirmait l'importance des aspects populaires de la Bible, par exemple du jubilé (Cf. Lc. 4, 16-21).

Les rapports de classe ont joué un grand rôle dans le succès du prosélytisme des grands monothéismes, en particulier du christianisme primitif. Les sectes chrétiennes aux 3e, 4e et 5e siècle prônaient le retour à la communauté des biens. Par exemple, Jean Chrysostome fut le premier à dire « La propriété, c'est le vol. » Ainsi le christianisme s'est dans un premier temps particulièrement répandu parmi les populations pauvres.

1.2 Religion de l'Empire romain (4e s.)[modifier | modifier le wikicode]

Les chrétiens sont d'abord persécutés par les autorités romaines, mais cela ne freine pas la propagation, et au contraire les exemples de martyrs la renforce. Vers la fin de l'Empire romain, le christianisme devient la religion dominante sous la forme du catholicisme romain :

1.3 Formation de la papauté[modifier | modifier le wikicode]

Un puissant clergé se constitue alors, centrée sur l'évêque de Rome, le pape. Cela harmonise les rites au sein de l'Empire romain d'Occident, mais cela le différencie aussi des autres rites. On parle de pentarchie pour désigner les 5 centres de pouvoir dans le christianisme : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem.

Un de ces clivages se cristallisera entre l'Est et l'Ouest, du fait de la séparation entre Empire romain d'Occident et d'Orient : le schisme de 1054 entre catholicisme et orthodoxie.

La Pentarchie autour de l'an 1000.

1.4 Papauté et féodalisme occidental[modifier | modifier le wikicode]

L'institution de la papauté de Rome est parvenu à survivre à la chute de l'Empire romain d'Occident. Comme souvent dans un tel cas, les envahisseurs ont repris de larges pans de la culture (romaine) des régions envahies, dont le christianisme. Elle devient une autorité religieuse transnationale, alliée de toutes les classes dominantes de l'Europe féodale (ce qui n'excluait pas des rivalités).

Le clergé lié à la papauté fonctionnait globalement comme une bureaucratie gérant l'appareil idéologique et les autorités gérant l'ordinaire (pouvoir spirituel et pouvoir temporel). Bien que l’Église ait en réalité la gestion directe d'un ensemble conséquent de terres rapportant des rentes bien matérielles.

L’Église et ses différentes structures (abbayes, monastères...) ont également détenu des serfs et même des esclaves. Néanmoins elle a eu tendance à pousser (timidement) dans le sens de la transformation de l'esclavage en servage, et de l'assouplissement de la servitude sur les serfs. Elle tendait à accorder aux serfs un certain nombre de droits, notamment ceux relatifs à l'héritage et au mariage.

Le christianisme a aussi servi à justifier une certaine forme d'impérialisme avec les Croisades contre les Musulmans, qui servaient aussi pour la papauté de moyen de renforcer son rôle.[4]

1.5 Réaction idéologique[modifier | modifier le wikicode]

Saint Augustin (354-430) symbolise assez bien l'assagissement des intellectuels chrétiens à mesure que l’Église s'institutionnalisait. Il a d'abord pensé que l'origine de toute violence était la propriété privée, avant de revenir sur cette idée. Le donatisme semble avoir été la dernière hérésie à caractère social avant la stabilisation du christianisme comme religion dominante.[5]

Une interprétation s'est imposée, notamment les idées de Thomas d’Aquin (13e siècle) selon qui Dieu assigné sa place à chaque humain à sa naissance : roi, seigneur, serf ou esclave, riche ou pauvre. Le riche doit faire l’aumône mais sans diminuer la capacité de sa famille à tenir son rang assigné par le Ciel. Dans ces conditions, toute expérience sociale différente de la pyramide féodale, toute revendication populaire est considérée comme une hérésie.

1.6 Simonie et indulgences[modifier | modifier le wikicode]

Abbé pratiquant la simonie (France, 12e siècle).

Dès le 9e siècle apparaît également la simonie, trafics en tout genre de sacrements par le clergé. Les charges épiscopales et cléricales furent ainsi l’objet d’un véritable trafic. Le pape Benoît IX, qui avait vendu sa charge à Grégoire VI fut excommunié pour simonie en 1046.

Cela fut institutionnalisé avec les indulgences : contre des bonnes œuvres (dont la possibilité de payer), le clergé diminuait la pénitence nécessaire pour absoudre les pêchés. Plus on payait, plus on pouvait réduire le temps passé au purgatoire, voire le supprimer (indulgence plénière).

Au cours du Moyen Âge, le « cours » de l'indulgence ne cesse de baisser : il faut de moins en moins d'efforts pour obtenir une indulgence de plus en plus large. On monnaie également des dispenses à diverses obligations, les sommes ainsi récoltées finançant des édifices religieux ou permettant à certains prélats de mener grand train. Ainsi, la Tour de beurre de la cathédrale Notre-Dame de Rouen doit son surnom à la vente des dérogations accordées pour consommer des matières grasses pendant le carême.

Avec le développement de l'imprimerie, le commerce des indulgences deviendra massif : la seule abbaye de Montserrat en fait imprimer 200 000 entre 1498 et 1500.

1.7 Patriarcat et féodalisme en Russie[modifier | modifier le wikicode]

Dans la sphère du christianisme orthodoxe, on parle plutôt de patriarche que de pape, même si cela désigne le même rôle à l'origine.

«  L'orthodoxie était et est encore une image exacte de l'auto­cratie byzantino-moscovito-pétersbourgeoise. Dieu est empereur, la Sainte-Vierge est impéra­trice, Nicolas le Thaumaturge et les autres saints favoris sont des ministres. Il y a ensuite tout un état-major de fonctionnaires (anges, archanges, séraphins, chérubins, etc...). Parmi tous ces courtisans, existe une division du travail : l'archistratège Michel est le maréchal (archistratège veut dire en grec, général en chef), la Sainte-Vierge est la première dame patronnesse, la pro­tec­trice ; Nicolas est surtout le dieu de la fertilité du sol, Pantélémon est une sorte de médecin, Georges le Victorieux, un guerrier divin, etc... Aux saints les plus considérables, on voue le plus de respect : on leur offre les meilleures couronnes, sacrifices, etc...

La lutte des classes a pris en Russie plus d'une fois les formes religieuses (le raskol, les sectes de chtoundistes, de khlystes, de molokans, etc ...). Mais ce n'est pas ici la place d'en parler en détail ; ajoutons seulement pour conclure que les noms russes qu'on donne à la divinité montrent clairement l'origine de cette aimable idée de Dieu : Gospode veut dire maître (« et nous sommes tes esclaves »). Le mot « Bog » (Dieu), est de même origine que « bogaty » (riche), et ce sont tous les surnoms d'un monarque féodal et nobiliaire céleste, qui regarde le peuple comme des esclaves. Ce n'est pas pour rien que « l'orthodoxie » plaisait tellement à « l'auto­cratie ». »[6]

1.8 Fonctions sociales de l'Église[modifier | modifier le wikicode]

Malgré la corruption de ses élites, l'Église avait un rôle social, en partie analogue au rôle des services publics modernes (gestion des hôpitaux - hôtels-Dieu...), mais avec une idéologie qui globalement présentait l'aide aux pauvres comme de la charité.

Le catholicisme fut traversé de courants plus sociaux, qui se tournent vers les pauvres, comme les franciscains et autres ordres mendiants. Ces courants oscillent entre volontés sincères (et naïves) de certains de ses membres d'aider les pauvres, et instrumentalisation par la papauté pour redorer son image.

1.9 Millénarismes médiévaux (13e-14e s.)[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Millénarisme.
La révolte de Wat Tyler (1381) se fait sous l'influence des prêches chrétiens du prêtre John Ball

Il n'était pas rare que des penseurs chrétiens produisent des analyses critiques, même lorsqu'ils n'ont pas connu de conflit avec l'Église. C'est le cas de Joachim de Flore, ou de Blaise Pascal, qui disait que la catastrophe est arrivée au moment où l’on a commencé à borner une terre qui, jusque-là, était à tout le monde et que personne ne s’appropriait de façon individualiste.

Les mouvements populaires et bourgeois se sont quasiment systématiquement appuyés sur des "hérésies" qui professaient une forme ou une autre de millénarisme : imminence des « mille ans de paix sous le règne du Christ », suite au retour du Messie balayant les corrompus, y compris la "mauvaise Église". On peut citer les Albigeois / Cathares au 13e siècle, Wycliff au 14e siècle... John Ball, souvent caractérisé comme le seul vrai révolutionnaire du Moyen Age européen, était un prêtre.

1.10 Papauté, Inquisition et États-nations[modifier | modifier le wikicode]

Les identités nationales de ces différents États européens étaient relativement faibles avant le 19e siècle. Mais au fur et à mesure de leur montée en puissance, des conflits entre les États-nations et l’Église catholique se sont multipliés :

L’Église catholique avait aussi un système judiciaire propre, l'Inquisition, qui pouvait poursuivre les « hérétiques » dans tous les pays catholiques. Elle est créée au début du 13e siècle en France pour lutter contre les hérésies cathares et vaudoise. Mais le roi Louis IX a ensuite repris la main en mettant fin à l'Inquisition en France, pour contrôler directement les jugements. L'Inquisition sera surtout puissante en Espagne et au Portugal, et ne sera abolie qu'au 19e siècle.

1.11 Oppression des juif·ves et musulman·es[modifier | modifier le wikicode]

La papauté en elle-même garda officiellement une position de protection des juifs. La bulle papale Sicut Iudaeis, d’abord publiée au 12e siècle, puis périodiquement rééditée, menaçait d’excommunier tout chrétien qui s’attaquerait physiquement à des Juifs, chercherait à les forcer à se convertir, endommagerait ou volerait leurs biens et interférerait avec leurs rites religieux. Cela était justifié par la pensée de Saint-Augustin selon laquelle ils étaient le « peuple témoin » de l’existence du Christ, méprisé mais devant être préservé comme exemple. La papauté ne fit cependant pas grand chose pour contrer les poussées d'antisémitisme au sein de la chrétienté.

Les minorités juives en Europe étaient le plus souvent discriminées, et le christianisme apportait des arguments théologiques pour justifier cette judéophobie :

Exécution sur le bûcher d'une conversa accusée de marranisme en Nouvelle-Espagne (actuel Mexique)

Dans la péninsule ibérique, après la reconquête des Rois catholiques, les musulman·es ont été soit chassé·es soit forcé·es de se convertir. Dans ce climat réactionnaire, les mêmes pressions sont exercées sur les juif·ves. Un certain nombre d'entre eux se convertissent extérieurement, mais pratiquent en privé et en secret leur foi : on les appelait les les juifs marranes et les musulmans morisques. Le clergé entretient un climat de suspicion général, et les Inquisitions espagnole et portugaise, en particulier sous l'influence des franciscains et de dominicains, traquent les infidèles, de la péninsule jusqu'aux colonies où certains ont émigré. A la fin du 15e siècle en particulier, de nombreux autodafés ont lieu, 2 000 hérétiques sont brûlés, et une terreur durable règne.

Après la fin de la Reconquista, des mesures furent prises discriminant les chrétiens convertis sur la base de la limpieza de sangre (pureté du sang), préfigurant le racisme biologique. Des voix s'élèvent dans l'Eglise contre cette notion, mais les très catholiques Rois d'Espagne généralisèrent ces mesures.

1.12 Essor du protestantisme (16e s.)[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Réforme protestante.

Le schisme protestant, au 16e siècle, est en quelque sorte un prolongement des tensions des siècles précédents au sein de l’Église (hérésies, tensions entre papauté et États...), mais qui aboutit cette fois à une rupture définitive. La toile de fond qui explique cette révolution religieuse est le développement du capitalisme marchand, et de l'imprimerie. L'impression de la Bible de Gutenberg (premier ouvrage imprimé en Europe, en 1455) a joué un très grand rôle pour favoriser le message protestant : rapport plus direct avec la bible, critique de la corruption du clergé catholique (qui distribuait des indulgences contre argent...).

Les rapports entre capitalisme et protestantisme ont fait l'objet de nombreux commentaires de la part d'auteurs marxistes, à commencer par Marx lui-même, mais aussi d'auteurs non marxistes, comme Max Weber. Il apparaît assez clairement que les régions où la bourgeoisie était en plein essor ont été plus réceptives à la Réforme (les Pays-Bas, l'Angleterre...). Mais le protestantisme ne peut pas pour autant être essentialisé comme "religion bourgeoise" :

1.13 Colonisation et missionnaires[modifier | modifier le wikicode]

L'arrivée des colons et des missionnaires en Amérique

Suite aux « grandes découvertes » et au voyage de Christophe Colomb en 1492, les Européens amorcent une colonisation à grande échelle, d'abord de l'Amérique puis de plus en plus de territoires.

Le pape Alexandre VI arbitre le partage du nouveau monde entre les puissances espagnoles et portugaises (traité de Tordesillas), et leur attribue l'activité de « mission » (charge de convertir les païens au christianisme), qui a été un instrument majeur permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire de légitimer des interventions politiques ou militaires.

Aux débuts de la traite atlantique, les pays protestants étaient « en retard » par rapport aux esclavagistes espagnols, portugais et français, et ont même prétendu qu'eux ne faisaient pas cela. Puis, avec le développement rapide de leur capitalisme marchand, et la défaite des courants anti-esclavagistes au sein de la Réforme radicale et de la Révolution anglaise, les anglais sont devenus les premiers des esclavagistes.[7]

Même si elle a hésité, en organisant des grands débats pour savoir si les natifs d'Amérique avaient une âme (controverse de Valladolid de 1550), la papauté a globalement condamné l'esclavage (bulles Sicut Dudum de 1435, Sublimis Deus de 1537...). Mais dans la pratique, elle a toléré pendant des siècles la traite des Noir·es, notamment parce qu'elle ne voulait pas défavoriser les États catholiques par rapport aux États protestants, qui avaient massivement recours à l'esclavage.

La christianisation des esclaves peut être vue bien sûr comme une domination et une acculturation des occidentaux. Cependant il est arrivé que celle-ci soit plutôt réappropriée comme moyen de lutte. En effet, pour justifier la déshumanisation des Noir·es, les occidentaux ont notamment invoqué le fait qu'ils n'étaient pas chrétiens. En conséquence, l'éducation religieuse des esclaves soulevait des contradictions et était une question controversée dans les colonies américaines. A New York, les propriétaires craignaient les réunions des quakers, des baptistes et même de la conservatrice Society for the Propagation of the Gospel in the Foreign Parts issue de l'Église anglicane. Ainsi on avait reproché au catéchiste de la société, Elias Neau, ancien marin et galérien, la révolte des esclaves de 1712.[7]

1.14 Contre-Réforme[modifier | modifier le wikicode]

L'Eglise catholique lance un mouvement de réaction au protestantisme, la Contre-Réforme. Le dogme est précisé lors du Concile de Trente (1545-1563). Elle s'engage dans la lutte contre les hérésies, d'une part par l'éducation – l'ordre des Jésuites est créé à cet effet –, d'autre part par la répression, menée par l'Inquisition romaine.

2 Christianisme contemporain[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Tendances[modifier | modifier le wikicode]

La place de la religion a eu tendance à diminuer dans les pays capitalistes industrialisés, mais de façon très différenciée selon les pays (elle reste très forte aux États-Unis), et de façon non linéaire (les sentiments religieux se renforcent à certaines époques, notamment de crises).

Comme toujours, le rôle des différentes religions de masse est différent selon les contextes. La religion catholique n'avait pas la même signification durant les années 1960-1970, pour les prolétaires d’Irlande du nord et pour les dignitaires du régime de Franco. Trotski disait à propos du protestantisme aux États-Unis : « Le baptisme d’un Noir est quelque chose de totalement différent du baptisme d’un Rockfeller. Ce sont deux religions différentes. »[8]

Affiche du Ku Klux Klan de 1926 contre les catholiques irlandais.

2.2 Christianisme social[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Gauche chrétienne.

En Europe, certaines branches sociales du christianisme ont joué un rôle important dans l'origine des idées socialistes, tout comme les courants matérialistes. Des chrétiens sont devenus des socialistes athées, d'autres ont formé des variantes diverses de christianisme social.

L'essor du socialisme s'est accompagné de l'apparition de courants chrétiens sociaux. Le rapport de ces courants au socialisme a été très variable.

Les papes catholiques ont la plupart du temps joué un rôle réactionnaire. En 1864, Pie IX dénonce le socialisme et le communisme dans Quanta Cura. En 1931, Pie XI renouvèle cette condamnation dans Quadragesimo anno, et encore en 1937 contre le « communisme athée » dans Divini Redemptoris. Dans le même temps, ils ont essayé à partir de 1891 avec l'encyclique Rerum novarum de mettre en avant un profil « social » pour enrayer leur perte de vitesse dans le milieu ouvrier. Cela donnera l'impulsion pour le développement de mouvements et syndicats chrétiens.

Mais il y a aussi des mouvements qui prétendaient aller bien plus loin que la charité, pour s'attaquer aux causes de la pauvreté, passant ainsi d'un christianisme social à un socialisme chrétien.

3 Terminologie[modifier | modifier le wikicode]

Ekklesia signifie assemblée en grec ancien. C'était notamment le terme utilisé pour l'assemblée des citoyens dans les démocraties grecques. Le mot a circulé dans le christianisme, pour donner en français « Église » (assemblée des fidèles) et « ecclésiastique ».

Le congrégationnalisme est l'affirmation que l'église est dirigée collectivement par l'ensemble (congrégation) des croyants. C'est une tendance présente dans le christianisme primitif, réaffirmée lors de la réforme protestante, et particulièrement mise en avant par certains courants.

Le mot hébreu Massiah été traduit Khristos en grec, d'où le nom de Jésus Christ. Messie signifie « oint par le Seigneur » (enduit d'huile sainte par Dieu), ce qui vient de la tradition des rois juifs de se faire enduire d'huile pour asseoir leur royauté. L'attente d'un « messie » sauveur ou rédempteur est nommée messianisme (souvent proche du millénarisme).

Le mot bible vient du grec ancien biblos / biblion (livre), et désigne le recueil des textes « sacrés ». Pour le judaïsme, la bible comporte trois principaux textes : la Torah (la Loi), les Nevi'im (les Prophètes) et les Ketouvim (les Écrits). Pour les chrétiens, ces écrits sont appelés « Ancien testament », et les nouveaux écrits centrés sur Jésus forment le « Nouveau testament », la bible étant l'ensemble.

Le terme évangile vient du grec ancien euangélion qui signifie « bonne nouvelle ». Déjà présent dans la Bible hébraïque, le terme est surtout employé dans le Nouveau testament, en lien avec son fort aspect messianique. Un évangile s'est alors mis à désigner un écrit qui raconte la vie et l'enseignement de Jésus. Les évangiles en circulation étaient nombreux dans les premiers siècles, et ce fut au 4e siècle que le clergé chrétien définit ce qui faisait partie de la bible (canon), et ce qui n'était pas reconnu (apocryphe).

Le mot « catholique », du grec katholikos qui signifie « universel », apparaît dès les premiers siècles chez différents auteurs chrétiens. Il sert alors à insister sur l'unité de l’Église (via l'autorité des évêques) contre la multiplicité des sectes chrétiennes.

Le mot était et est toujours utilisé dans l'église orthodoxe : le terme catholicos est synonyme de patriarche (pape).[9]

Ce n'est qu'après la réforme protestante que le terme de catholique / catholicisme a fini par désigner spécifiquement la branche du christianisme dirigée par le pape de Rome.

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Chiffres du Pew Research Center.
  2. Status of Global Christianity, 2021, in the Context of 1900–2050, consulté le 27 septembre 2021.
  3. Wikipédia, Racines juives du christianisme
  4. Neil Faulkner, Les croisades - une analyse marxiste, 2006
  5. Jacques Droz, Histoire générale du socialisme. Tome 1 : des origines à 1875, Première publication en 1972
  6. Boukharine, La théorie du matérialisme historique, 1921
  7. 7,0 et 7,1 Marcus Rediker, Peter Linebaugh, L'hydre aux mille têtes - L'histoire cachée de l'Atlantique révolutionnaire, Editions Amsterdam, 2008
  8. Trotski, La question noire aux États-Unis, 1933
  9. Catholicos sur Wikipédia