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Élections pendant la révolution russe (modifier)
Version du 10 août 2017 à 15:05
, 10 août 2017 à 15:05Page créée avec « '''thumb|right|444x295px|Réunion du soviet de PetrogradDe nombreuses élections ont eu lieu pendant la Révolution russe''', d... »
'''[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|thumb|right|444x295px|Réunion du soviet de Petrograd]]De nombreuses élections ont eu lieu pendant la Révolution russe''', dans différentes institutions ([[soviets|soviets]], [[comités_d'usine|comités d'usine]], comités de régiment, comités d'armée, [[doumas_municipales|doumas municipales]], [[zemstvos|zemstvos]]...) et sont un des indicateurs permettant de suivre l'évolution des rapports de force, et de comprendre les différences structurelles entre ces institutions.
== Tendance générale ==
La tendance générale entre les mois de Février et d'Octobre est l'essor des bolchéviks dans toutes les élections. Mais cela s'est fait avec des rythmes différents selon les régions, les types d'institutions, et avec des flux et reflux.
=== La situation en Février ===
En Février, tous les partis sont légalisés à l'exception des forces ouvertement monarchistes. Le parti bourgeois libéral, le [[parti_KD|parti KD]], se retrouve la force la plus à droite sur l'échiquier politique. Il est très fort dans les villes et particulièrement dans les quartiers bourgeois.
Globalement, parmi les classes populaires, on n'aime pas beaucoup les KD, et on vote de façon écrasante pour ''« les socialistes »'', mais sans voir les différences entre partis. Le [[parti_socialiste-révolutionnaire|parti socialiste-révolutionnaire]] (SR) était le plus grand parti, le plus connu à travers le pays, notamment parce qu'il avait réussi à acquérir une influence parmi les [[Mouvement_paysan_en_1917|paysans]], et donc parmi les [[Armée_russe_en_1917|nombreux soldats]] qui ont été mobilisés par [[conscription|conscription]]. Ne s'appuyant officiellement sur aucune [[Classes_sociales|classe]] en particulier mais sur ''« le [[peuple|peuple]] »'', il correspondait bien à la faible [[conscience_de_classe|conscience de classe]] et à l'unanimisme de Février.
Les milieux ouvriers sont divisés entre les deux [[POSDR|partis social démocrates]] : [[menchévik|menchévik]] et [[bolchévik|bolchévik]]. Ils avaient quelques bastions respectifs, construits difficilement sous le tsarisme, mais la plupart des ouvriers commencent seulement à se positionner. Ce sont les menchéviks qui remportent au début la majorité. La première raison est qu'ils ont plus d'intellectuels disponibles pour se présenter aux différentes élections et pour aller haranguer les ouvriers. Mais cela était aussi dû à leur ligne modérée et unitaire, qui se retrouvait en phase avec l'élan unitaire de Février, qui a vu les ouvriers et les soldats fusionner au moment de l'insurrection, quand les soldats se sont retournés contre le commandement pour se ranger du côté des ouvriers de Petrograd. Voter pour les menchéviks, alliés des SR, c'était confusément voter pour cette alliance.
=== Radicalité et inertie ===
Les ouvriers et soldats étaient bien plus radicaux que les leaders pour qui ils votaient. Au lendemain de Février les [[soviets|soviets]] ont pris en charge directement de larges tâches qui relevaient de l'[[Etat|Etat]] ([[Police_et_milice_en_1917|police]], justice, ravitaillement...). C'est l'effort délibéré des socialistes conciliateurs qui a persuadé les masses qu'il fallait faire confiance au nouveau [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] bourgeois.
Il y a toujours une certaine inertie dans les évolutions politiques : même si les masses se radicalisent, elles continuent un certain temps à faire confiance aux leaders qu'elles ont déjà commencé à soutenir. Si mon délégué [[Parti_SR|SR]] ou [[menchévik|menchévik]] dit du haut de son expérience politique qu'il est indispensable de faire une coalition avec le [[parti_KD|parti KD]], il doit avoir raison.
=== Les bolchéviks gagnent les ouvriers ===
Mais assez vite, les [[bolchéviks|bolchéviks]] vont gagner la majorité dans les concentrations ouvrières : d'abord dans les comités d'usines, puis dans les soviets des [[quartiers_ouvriers|quartiers ouvriers]], et ensuite même dans les [[Doumas_municipales|doumas]] des quartiers ouvriers.
Dans les [[comités_d'usines|comités d'usines]], les questions à trancher étaient plus concrètes pour les ouvriers. Cela obligeait les [[réformistes|réformistes]] à montrer leur vrai visage (temporisation, respect de la propriété bourgeoise...), tandis que les bolchéviks soutenaient activement les [[grèves|grèves]], luttaient contre <span class="reference-text">les [[Lock_out|lock out]]... </span><span class="reference-text">Aux heures de conflits, les ouvriers, sans-parti, [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]], [[Mencheviks|mencheviks]], se tournaient vers les bolcheviks.</span>
Dans les soviets, les positonnements politiques plus généraux impactent plus indirectement les masses, et nécessitent une conscience plus aigüe. Par ailleurs, le [[Soviet_de_Pétrograd|Soviet de Pétrograd]] comprend aussi des éléments petits-bourgeois, et surreprésente les soldats par rapport aux ouvriers.
=== Renforcement temporaire des SR ===
Paradoxalement, pendant une certaine période, les SR ont vu leur poids se renforcer dans certaines élections comme les doumas, alors qu'ils commençaient déjà à décliner dans les soviets au profit des bolchéviks.
L'avant-garde des ouvriers et des soldats se dégageait déjà des illusions conciliatrices. Pendant ce temps, les plus larges couches des petites gens de la ville (cocher de fiacre, portefaix, garçon de cour, boutiquier, instituteur...), coupées des soviets et en retard sur leur expérience, commençaient seulement à bouger. Pour eux, les élections à la Douma étaient souvent une première possibilité de se prononcer politiquement. Les couches petites-bourgeoises votaient avec retard pour Kérensky, parce qu'il incarnait à leurs yeux la Révolution de Février qui venait seulement, ce jour-là, de déferler jusqu'à elles.
== Règles électorales ==
Les normes d’élection variaient beaucoup selon les villes, mais partout, absolument tous les ouvriers qui travaillaient dans l'usine ou l'atelier, sans aucune restriction, participaient à l’élection du député. A Petersbourg et Moscou, on élisait un député pour 500 ouvriers ; à Odessa, 1 pour 100 ; à Kostroma, 1 pour 25 ; ailleurs il n’avait aucune norme définie.
== Résultats ==
=== Comités d'usine ===
<span class="reference-text">[[File:OuvriersPoutilov.jpg|thumb|right|351x236px|Comité d'usine de Poutilov]]La première </span> conférence <span class="reference-text">des [[comités_d'usines|<span class="mw-redirect">comités d'usines</span>]] de Pétrograd et de banlieue se tient du 30 mai au 3 juin. </span> Elle adopte la résolution bolchévique par 297 voix contre 21 et 44 abstentions. Une résolution anarchiste recueillit 45 voix.
La seconde conférence a lieu du 7 au 12 août. Elle adopte la résolution bolchévique par 231 voix contre 26 et 22 abstentions. Une résolution anarchiste recueille 8 voix.
<span class="reference-text">Le 18 octobre a lieu la première </span>Conférence panrusse des comités de fabrique et d'usine.''La résolution bolchévique obtient 65 voix, la résolution anarchiste 5 voix.
=== Soviet de Petrograd ===
Le 27 février, jour de création du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], un comité exécutif provisoire est formé avec 8 ou 9 membres, dont 2 [[menchéviks|menchéviks]], 2 [[Parti_SR|SR]], 2 [[bolchéviks|bolchéviks]], 1 [[Interrayons|interrayons]].
Par la suite, sur la base des éléctions, les membres du présidium furent exclusivement des menchéviks ou des SR.
Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagne une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués <span class="mw-redirect">SR</span>.
Le 20 juin, le Soviet adoptait une résolution saluant l'[[offensive_Kérensky|offensive Kérensky]], mais seulement à 412 voix contre 271 et 39 abstentions. Les bolcheviks avec les petits groupes de gauche des mencheviks et des SR constituent déjà les deux cinquièmes du Soviet.
Les bolchéviks remportent un premier vote au soviet le 31 août, puis un second le 9 septembre, et le 25 septembre, la direction du Soviet fut complètement réorganisée. Le nouveau Comité exécutif compte 13 bolcheviks, 6 SR et 3 mencheviks.
=== Soviet de Moscou ===
Jusqu'en octobre 1917, les SR avaient une audience de masse parmi les ouvriers de Moscou, alors que leur influence sur les travailleurs de Pétrograd était pratiquement nulle.
Au [[soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]], les bolchéviks obtiennent une majorité le 5 septembre, et seront élus comme majorité le 1<sup>er</sup> octobre.
=== Congrès pan-russe des soviets ===
Le premier [[congrès_des_soviets|congrès des soviets]] se réunit du 3 au 30 juin. Il regroupe 822 délégués avec droit de vote, dont 283 [[Parti_SR|SR]], 248 [[mencheviks|mencheviks]], 105 [[bolcheviks|bolcheviks]], 73 sans parti, le reste appartenant à divers groupes socialistes minoritaires. La [[Gouvernement_provisoire_russe|coalition gouvernementale]] avec les KD fut approuvée par une majorité de 543 voix contre 126, avec 52 abstentions.
Le congrès élit son [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]] (VTsIK), qui comprend 104 [[mencheviks|mencheviks]], 100 SR, 35 [[bolcheviks|bolcheviks]], 18 socialistes divers. Il est acté que des congrès doivent être convoqués tous les trois mois.
Le [[Deuxième_congrès_des_soviets|2<sup>e</sup> congrès des soviets]] se tient les 25-26 octobre 1917. Les <span class="mw-redirect">conciliateurs</span> ne représentent qu’un quart des délégués (649 délégués étaient présents, dont 382 bolcheviks et 70 SR de gauche).
Le 3<sup>e</sup> congrès se tient en janvier 1918. Les bolchéviks otiennent 61 % des délégués, les SR de gauche obtiennent 125 délégués, contre 7 pour les SR de droite.
Au 4<sup>e</sup> congrès, en mars 1918, les bolchéviks otiennent 64 % des délégués.
Au 5<sup>e</sup> congrès, en juillet 1918, les bolchéviks otiennent 66 % des délégués.
=== Doumas municipales ===
[[File:DoumaMoscou.jpg|thumb|right|267x175px|Douma municipale de Moscou]]Dans les [[doumas_municipales|doumas municipales]], élues de façon non démocratique sous le tsarisme, des réélections ont progressivement lieu partout au [[Suffrage_universel|suffrage universel]]. A la mi-octobre, les doumas avaient été réélues dans 650 villes sur 798.
La Douma du [[quartier_de_Vyborg|quartier ouvrier de Vyborg]] eut très tôt une majorité bolcheviste.
Aux élections municipales de Moscou, en juin, les SR recueillirent plus de 60 % des suffrages.
=== Zemstvos ===
Les [[zemstvos|zemstvos]] mettaient plus de temps que les doumas à être renouvelés. En Octobre, beaucoup gardaient encore leur composition élue au [[suffrage_censitaire|suffrage censitaire]] sous le [[tsarisme|tsarisme]].
== Notes ==
[[Category:Russie / URSS]][[Category:Histoire]][[Category:Démocratie]]
== Tendance générale ==
La tendance générale entre les mois de Février et d'Octobre est l'essor des bolchéviks dans toutes les élections. Mais cela s'est fait avec des rythmes différents selon les régions, les types d'institutions, et avec des flux et reflux.
=== La situation en Février ===
En Février, tous les partis sont légalisés à l'exception des forces ouvertement monarchistes. Le parti bourgeois libéral, le [[parti_KD|parti KD]], se retrouve la force la plus à droite sur l'échiquier politique. Il est très fort dans les villes et particulièrement dans les quartiers bourgeois.
Globalement, parmi les classes populaires, on n'aime pas beaucoup les KD, et on vote de façon écrasante pour ''« les socialistes »'', mais sans voir les différences entre partis. Le [[parti_socialiste-révolutionnaire|parti socialiste-révolutionnaire]] (SR) était le plus grand parti, le plus connu à travers le pays, notamment parce qu'il avait réussi à acquérir une influence parmi les [[Mouvement_paysan_en_1917|paysans]], et donc parmi les [[Armée_russe_en_1917|nombreux soldats]] qui ont été mobilisés par [[conscription|conscription]]. Ne s'appuyant officiellement sur aucune [[Classes_sociales|classe]] en particulier mais sur ''« le [[peuple|peuple]] »'', il correspondait bien à la faible [[conscience_de_classe|conscience de classe]] et à l'unanimisme de Février.
Les milieux ouvriers sont divisés entre les deux [[POSDR|partis social démocrates]] : [[menchévik|menchévik]] et [[bolchévik|bolchévik]]. Ils avaient quelques bastions respectifs, construits difficilement sous le tsarisme, mais la plupart des ouvriers commencent seulement à se positionner. Ce sont les menchéviks qui remportent au début la majorité. La première raison est qu'ils ont plus d'intellectuels disponibles pour se présenter aux différentes élections et pour aller haranguer les ouvriers. Mais cela était aussi dû à leur ligne modérée et unitaire, qui se retrouvait en phase avec l'élan unitaire de Février, qui a vu les ouvriers et les soldats fusionner au moment de l'insurrection, quand les soldats se sont retournés contre le commandement pour se ranger du côté des ouvriers de Petrograd. Voter pour les menchéviks, alliés des SR, c'était confusément voter pour cette alliance.
=== Radicalité et inertie ===
Les ouvriers et soldats étaient bien plus radicaux que les leaders pour qui ils votaient. Au lendemain de Février les [[soviets|soviets]] ont pris en charge directement de larges tâches qui relevaient de l'[[Etat|Etat]] ([[Police_et_milice_en_1917|police]], justice, ravitaillement...). C'est l'effort délibéré des socialistes conciliateurs qui a persuadé les masses qu'il fallait faire confiance au nouveau [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] bourgeois.
Il y a toujours une certaine inertie dans les évolutions politiques : même si les masses se radicalisent, elles continuent un certain temps à faire confiance aux leaders qu'elles ont déjà commencé à soutenir. Si mon délégué [[Parti_SR|SR]] ou [[menchévik|menchévik]] dit du haut de son expérience politique qu'il est indispensable de faire une coalition avec le [[parti_KD|parti KD]], il doit avoir raison.
=== Les bolchéviks gagnent les ouvriers ===
Mais assez vite, les [[bolchéviks|bolchéviks]] vont gagner la majorité dans les concentrations ouvrières : d'abord dans les comités d'usines, puis dans les soviets des [[quartiers_ouvriers|quartiers ouvriers]], et ensuite même dans les [[Doumas_municipales|doumas]] des quartiers ouvriers.
Dans les [[comités_d'usines|comités d'usines]], les questions à trancher étaient plus concrètes pour les ouvriers. Cela obligeait les [[réformistes|réformistes]] à montrer leur vrai visage (temporisation, respect de la propriété bourgeoise...), tandis que les bolchéviks soutenaient activement les [[grèves|grèves]], luttaient contre <span class="reference-text">les [[Lock_out|lock out]]... </span><span class="reference-text">Aux heures de conflits, les ouvriers, sans-parti, [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]], [[Mencheviks|mencheviks]], se tournaient vers les bolcheviks.</span>
Dans les soviets, les positonnements politiques plus généraux impactent plus indirectement les masses, et nécessitent une conscience plus aigüe. Par ailleurs, le [[Soviet_de_Pétrograd|Soviet de Pétrograd]] comprend aussi des éléments petits-bourgeois, et surreprésente les soldats par rapport aux ouvriers.
=== Renforcement temporaire des SR ===
Paradoxalement, pendant une certaine période, les SR ont vu leur poids se renforcer dans certaines élections comme les doumas, alors qu'ils commençaient déjà à décliner dans les soviets au profit des bolchéviks.
L'avant-garde des ouvriers et des soldats se dégageait déjà des illusions conciliatrices. Pendant ce temps, les plus larges couches des petites gens de la ville (cocher de fiacre, portefaix, garçon de cour, boutiquier, instituteur...), coupées des soviets et en retard sur leur expérience, commençaient seulement à bouger. Pour eux, les élections à la Douma étaient souvent une première possibilité de se prononcer politiquement. Les couches petites-bourgeoises votaient avec retard pour Kérensky, parce qu'il incarnait à leurs yeux la Révolution de Février qui venait seulement, ce jour-là, de déferler jusqu'à elles.
== Règles électorales ==
Les normes d’élection variaient beaucoup selon les villes, mais partout, absolument tous les ouvriers qui travaillaient dans l'usine ou l'atelier, sans aucune restriction, participaient à l’élection du député. A Petersbourg et Moscou, on élisait un député pour 500 ouvriers ; à Odessa, 1 pour 100 ; à Kostroma, 1 pour 25 ; ailleurs il n’avait aucune norme définie.
== Résultats ==
=== Comités d'usine ===
<span class="reference-text">[[File:OuvriersPoutilov.jpg|thumb|right|351x236px|Comité d'usine de Poutilov]]La première </span> conférence <span class="reference-text">des [[comités_d'usines|<span class="mw-redirect">comités d'usines</span>]] de Pétrograd et de banlieue se tient du 30 mai au 3 juin. </span> Elle adopte la résolution bolchévique par 297 voix contre 21 et 44 abstentions. Une résolution anarchiste recueillit 45 voix.
La seconde conférence a lieu du 7 au 12 août. Elle adopte la résolution bolchévique par 231 voix contre 26 et 22 abstentions. Une résolution anarchiste recueille 8 voix.
<span class="reference-text">Le 18 octobre a lieu la première </span>Conférence panrusse des comités de fabrique et d'usine.''La résolution bolchévique obtient 65 voix, la résolution anarchiste 5 voix.
=== Soviet de Petrograd ===
Le 27 février, jour de création du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], un comité exécutif provisoire est formé avec 8 ou 9 membres, dont 2 [[menchéviks|menchéviks]], 2 [[Parti_SR|SR]], 2 [[bolchéviks|bolchéviks]], 1 [[Interrayons|interrayons]].
Par la suite, sur la base des éléctions, les membres du présidium furent exclusivement des menchéviks ou des SR.
Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagne une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués <span class="mw-redirect">SR</span>.
Le 20 juin, le Soviet adoptait une résolution saluant l'[[offensive_Kérensky|offensive Kérensky]], mais seulement à 412 voix contre 271 et 39 abstentions. Les bolcheviks avec les petits groupes de gauche des mencheviks et des SR constituent déjà les deux cinquièmes du Soviet.
Les bolchéviks remportent un premier vote au soviet le 31 août, puis un second le 9 septembre, et le 25 septembre, la direction du Soviet fut complètement réorganisée. Le nouveau Comité exécutif compte 13 bolcheviks, 6 SR et 3 mencheviks.
=== Soviet de Moscou ===
Jusqu'en octobre 1917, les SR avaient une audience de masse parmi les ouvriers de Moscou, alors que leur influence sur les travailleurs de Pétrograd était pratiquement nulle.
Au [[soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]], les bolchéviks obtiennent une majorité le 5 septembre, et seront élus comme majorité le 1<sup>er</sup> octobre.
=== Congrès pan-russe des soviets ===
Le premier [[congrès_des_soviets|congrès des soviets]] se réunit du 3 au 30 juin. Il regroupe 822 délégués avec droit de vote, dont 283 [[Parti_SR|SR]], 248 [[mencheviks|mencheviks]], 105 [[bolcheviks|bolcheviks]], 73 sans parti, le reste appartenant à divers groupes socialistes minoritaires. La [[Gouvernement_provisoire_russe|coalition gouvernementale]] avec les KD fut approuvée par une majorité de 543 voix contre 126, avec 52 abstentions.
Le congrès élit son [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]] (VTsIK), qui comprend 104 [[mencheviks|mencheviks]], 100 SR, 35 [[bolcheviks|bolcheviks]], 18 socialistes divers. Il est acté que des congrès doivent être convoqués tous les trois mois.
Le [[Deuxième_congrès_des_soviets|2<sup>e</sup> congrès des soviets]] se tient les 25-26 octobre 1917. Les <span class="mw-redirect">conciliateurs</span> ne représentent qu’un quart des délégués (649 délégués étaient présents, dont 382 bolcheviks et 70 SR de gauche).
Le 3<sup>e</sup> congrès se tient en janvier 1918. Les bolchéviks otiennent 61 % des délégués, les SR de gauche obtiennent 125 délégués, contre 7 pour les SR de droite.
Au 4<sup>e</sup> congrès, en mars 1918, les bolchéviks otiennent 64 % des délégués.
Au 5<sup>e</sup> congrès, en juillet 1918, les bolchéviks otiennent 66 % des délégués.
=== Doumas municipales ===
[[File:DoumaMoscou.jpg|thumb|right|267x175px|Douma municipale de Moscou]]Dans les [[doumas_municipales|doumas municipales]], élues de façon non démocratique sous le tsarisme, des réélections ont progressivement lieu partout au [[Suffrage_universel|suffrage universel]]. A la mi-octobre, les doumas avaient été réélues dans 650 villes sur 798.
La Douma du [[quartier_de_Vyborg|quartier ouvrier de Vyborg]] eut très tôt une majorité bolcheviste.
Aux élections municipales de Moscou, en juin, les SR recueillirent plus de 60 % des suffrages.
=== Zemstvos ===
Les [[zemstvos|zemstvos]] mettaient plus de temps que les doumas à être renouvelés. En Octobre, beaucoup gardaient encore leur composition élue au [[suffrage_censitaire|suffrage censitaire]] sous le [[tsarisme|tsarisme]].
== Notes ==
[[Category:Russie / URSS]][[Category:Histoire]][[Category:Démocratie]]