Révolution d'Octobre

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Jusqu'en 1918, la Russie utilisait le calendrier julien, qui avait à l'époque 13 jours de retard sur le calendrier grégorien. Le 23 février « ancien style » correspond donc au 8 mars « nouveau style » (n.s.).
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La révolution d'Octobre marque la seconde phase de la Révolution russe de 1917, après la révolution de février. Son point d'orgue est l'insurrection du 24-25 octobre (n.s. 6-7 novembre). Appuyé sur les soviets, le parti bolchévik de Lénine et Trotski réussit à donner une direction politique de classe qui mène en Octobre à la première vraie révolution prolétarienne, qui engendre une vague révolutionnaire en Europe. Mais l'échec de cette vague isolera la jeune URSS et favorisera la bureaucratisation du nouveau régime et l'émergence du stalinisme.

1 Contexte[modifier | modifier le wikicode]

1.1 La révolution de Février[modifier | modifier le wikicode]

Les grèves et manifestations insurrectionnelles à Petrograd de février ont poussé le tsar à abdiquer le 2 mars. Un gouvernement provisoire est alors formé autour du Prince Lvov, membre du parti Constitutionnel Démocratique (KD), le principal parti de la bourgeoisie. Le 2 mars également, le soviet de Petrograd est formé, et des soviets d'ouvriers et de soldats se forment rapidement dans les grandes villes (et à partir d'avril dans les campagnes). Dans les soviets (« conseils », en russe) les classes populaires se réunissent pour discuter mais aussi pour autogérer toute une partie de la vie locale. Il y a donc une situation de double pouvoir, même si le soviet de Petrograd, présidé par le menchévik Tchkhéidzé, donne sa confiance au gouvernement provisoire. Kerensky (troudovik), à la fois ministre du gouvernement et vice-président du soviet, assure la liaison.

Mais le gouvernement provisoire ne veut prendre aucune mesure trop radicale, pas même la proclamation de la République. Il refuse les revendications des soviets (la paix, la terre aux paysans, la journée de 8 heures...), renvoyant la responsabilité à une future Assemblée constituante, tout en affirmant qu'il est impossible de la convoquer tant que des millions d'électeurs sont au front. La situation est donc toujours révolutionnaire. Les forces monarchistes ayant été dissoutes, les KD se retrouvent à l'extrême droite, face une opposition entièrement constituée de « socialistes » (même si le premier parti, le parti Socialiste-Révolutionnaire, est davantage une force petite-bourgeoise).

Les dirigeants bolchéviks présents en Russie (Kamenev, Staline, Molotov...) suivent les autres socialistes, considérant que leur ligne de soutien à la révolution bourgeoise passe par le soutien au gouvernement provisoire. Ils envisagent même une réunification avec les menchéviks. La Pravda appelle à la reprise du travail et au retour à la normale.

De retour d'exil, Lénine fait aussitôt paraître ses Thèses d'avril. Il soutient qu'il faut dénoncer le gouvernement provisoire comme incapable de satisfaire les revendications démocratiques, ouvrières et paysannes, et affirme que la situation de double pouvoir doit être tranchée en revendiquant « tout le pouvoir aux soviets », pour créer un État « du type de la Commune de Paris ». Il est d'abord mis en minorité, et le bruit court qu'il est devenu « trotskiste », voulant un « passage immédiat » à la révolution socialiste. En s'appuyant sur la base ouvrière, il parvient à faire changer l'orientation du parti.

1.2 La question de la paix et les Journées d'avril[modifier | modifier le wikicode]

Depuis 1914 la guerre a provoqué beaucoup de remises en question du discours nationaliste, d'autant plus que la Russie est affaiblie face à l'Allemagne. Néanmoins, début 1917 ce sont surtout l’incapacité du commendement militaire et ses mauvais traitements qui sont dénoncés. Les slogans de paix immédiate sont au départ plus fréquents à l’arrière qu’au front, où les soldats considèrent souvent les ouvriers comme des « planqués », et refusent d'admettre l’inutilité des sacrifices qu’ils endurent depuis trois ans. Le « défaitisme révolutionnaire » est très impopulaire, et même au sein des bolcheviks il ne passe pas toujours bien.

Le 18 avril, le ministre KD Milioukov s'engage dans une note secrète aux Alliés à ne pas remettre en cause les traités tsaristes et à poursuivre la guerre jusqu'au bout. Lorsque cette note fuite dans la presse, des manifestations armées d'ouvriers et de soldats éclatent (20-21 avril) et s'affrontement violemment à des manifestants pro-gouvernement. Ce sont les premiers véritables affrontements armés de la révolution. Le 15 mai, Milioukov démissionne et un remaniement ministériel renforce le poids de Kerensky et intègre des SR et 2 menchéviks (Tsereteli et Skobelev). Ce gouvernement a le soutien des ouvriers et beaucoup veulent croire que Kerensky (devenu ministre de la guerre) obtiendra une victoire militaire rapide.

Début avril 1917 se réunit le premier Congrès pan-russe des soviets, même s'il ne représente quasiment pas de campagnes (480 délégués de la capitale, 138 de soviets locaux et 46 de l'armée). Il affiche un total suivisme envers le gouvernement provisoire et appuie la poursuite de la guerre, tout en appelant au « contrôle » par les soviets et à leur extension à tout le pays.

2 Flux et reflux de la lutte de classe[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Les journées de juillet[modifier | modifier le wikicode]

Dispersion de la foule sur la perspective Nevski, pendant les journées de juillet.

Entre février et juillet, l’impopularité de la guerre et la lassitude gagnent du terrain, notamment parmi les ouvriers à qui l'on refuse la journée de 8 heures au nom de l'effort de guerre. Début juin, les bolcheviks sont majoritaires dans le soviet ouvrier de Petrograd. Le 14 juin, le gouvernement provisoire annonce des élections pour l'Assemblée constituante pour le 12 novembre.

L’échec militaire de l’« offensive Kerensky » de juillet entraîne une déception générale. L’armée entre en décomposition, les soldats refusent de monter en première ligne, les désertions se multiplient. Les 3 et 4 juillet, les soldats stationnés à Petrograd refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers, ils manifestent pour exiger des dirigeants du soviet de la ville qu’il prenne le pouvoir.

Les bolcheviks s’opposent à une insurrection prématurée car ils ne sont majoritaires que dans le prolétariat de Petrograd et Moscou, mais la base les déborde. Ils décident alors de soutenir néanmoins les manifestants pour ne pas se couper de cette avant-garde.

Un débat s'engage chez les bolchéviks sur la participation à la Conférence de Stockholm, c'est-à-dire sur le lien à garder ou non avec les centristes de l'Internationale.

2.2 La réaction et le putsch de Kornilov[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Affaire Kornilov.

Les manifestants sont réprimés et une vague de répression frappe le parti bolchévik, ainsi que des calmonies (accusations d'être à la solde des Allemands pour les faire gagner). Lénine est obligé de se réfugier en Finlande, le journal bolchevique Rabotchi I Soldat est interdit, et Trotski (qui se rapproche des bolchéviks) est emprisonné. Les régiments de mitrailleurs qui ont soutenu la révolution sont dissous, envoyés au front par petits détachements, les ouvriers sont désarmés. 90 000 hommes doivent quitter Petrograd, les « agitateurs » sont emprisonnés. La peine de mort abolie en février est rétablie et des pogroms se produisent en province. Au front, la reprise en main est brutale après la liberté laissée par le prikaze n°1 en février. Ainsi le 8 juillet, le général Kornilov, qui commande le front sud-ouest, donne l’ordre d’ouvrir le feu à la mitrailleuse et l’artillerie sur les soldats qui reculeraient. Du 18 juin au 6 juillet, l’offensive sur ce front fait 58 000 morts, sans succès.

Le gouvernement est en crise et le 15 juillet, les ministres KD démissionnent, y compris le ministre-président Lvov. Ils sont de plus en plus nationalistes et partisans de méthodes autoritaires. Avec des forces tsaristes ils misent sur Kornilov pour rétablir l'ordre (bonapartisme). Kerensky croit pouvoir s'appuyer sur Kornilov et le 19 juillet, il le nomme commandant en chef de l'armée russe. À la fin du mois de juillet, Kerensky forme un nouveau gouvernement à majorité socialiste. Le soviet de Petrograd, dominé par les socialistes conciliateurs (SR et menchéviks), donne sa confiance à ce gouvernement et cautionne la réaction. La dualité de pouvoir semble disparaître. Dans ces conditions, les bolchéviks cessent de revendiquer le « pouvoir aux soviets ». Lénine considère que le seul moyen de reprendre l'initiative est que le parti bolchévik prenne le pouvoir, quitte à reformer des soviets après.

Les 12-15 août, Kerensky organise à Moscou une Conférence d'État pour tenter de se légitimer, mais c'est Kornilov qui émerge vraiment comme solution aux yeux des possédants. La réaction veut marquer son avantage. Le 9 septembre, Kornilov envoie 3 régiments de cavalerie par chemin de fer sur Petrograd, dans le but affiché d’écraser dans le sang les soviets et les organisations ouvrières et de remettre la Russie dans la guerre. Kerensky panique et destitue Kornilov, mais son gouvernement est devenu trop faible pour se défendre. Ce sont les soviets qui organisent réellement la défense, et qui mettent en déroute Kornilov en 3 jours.

2.3 Ebullition populaire et essor des bolchéviks[modifier | modifier le wikicode]

La défaite du putsch retourne la situation. La réaction baisse la tête face aux masses armées. Les bolcheviks peuvent sortir de leur semi-clandestinité, les prisonniers politiques, dont Trotski, sont libérés par les marins de Kronstadt. Les bolchéviks, qui étaient en première ligne contre Kornilov, sortent grandis par rapport au gouvernement Kerensky. Les soviets reprennent de la vitalité et de l'autonomie et les bolchéviks y prennent de plus en plus d’importance. Ils remettent au centre le mot d'ordre « tout le pouvoir aux soviets », qui est repris par des ouvriers SR ou mencheviks. Des soviets et des syndicats se rangent du côté des bolcheviks. Le nombre des délégués bolchéviks augmente, mais les idées bolchéviques circulent encore plus vite : des décisions radicales commencent à remonter de régions où ils ne sont pas présents.

Le rapport de forces permet à présent aux bolchéviks de prendre la parole sur le front lors des meetings de soldat. Aux élections municipales de Moscou, entre juin et septembre, les SR passent de 375 000 suffrages à 54 000, les mencheviks de 76 000 à 16 000, les KD de 109 000 à 101 000, alors que les bolcheviks passent de 75 000 à 198 000 voix. Le 31 août, le soviet de Petrograd et 126 soviets de province votent une résolution en faveur du pouvoir des soviets. Dans beaucoup de localités on va plus loin et le pouvoir effectif est de fait entre les mains des soviets. Le 3e congrès des soviets de Finlande se proclame instance dirigeante. Les bolchéviks prennent la majorité au soviet de Moscou 5 septembre, et au soviet de Petrograd le 9 (Trotski en devient président le 25).

Lénine tente alors de revenir à la stratégie d'interpellation des conciliateurs[1][2][3]. Les bolchéviks leur proposent un compromis : prenez le pouvoir sans la bourgeoisie, et les bolchéviks se limiteront à la démocratie soviétique (les partis majoritaires au soviet forment le gouvernement).

Le 14 septembre, une « Conférence démocratique » est convoquée à l'initiative des conciliateurs, qui veulent limiter les tendances autoritaires de Kérensky, mais aussi minimiser l'influence bolchévique en surreprésentant les secteurs petit-bourgeois. La Conférence proclame enfin la République, mais débouche finalement sur une nouvelle avec les classes possédantes, même si les leaders KD discrédités sont écartés. Devant le refus des conciliateurs, Lénine propose que les bolchéviks prennent immédiatement le pouvoir, mais le Comité central est contre ce revirement. La Conférence débouche sur un Préparlement., auquel les bolchéviks décident d'abord de participer. Finalement, une majorité derrière Lénine et Trotski se dégage, et lors de l'ouverture du préparlement le 7 octobre, les bolchéviks font une sortie fracassante.

La guerre continue à faire rage et est une question politique majeure. Le 3 septembre, les Allemands ont pris Riga. Début Octobre, ils sont aux portes de Petrograd. Les possédants si « patriotes » haïssent la capitale rouge à tel point qu'ils espèrent la voir écrasée. La Flotte de la Baltique, dominée par les bolchéviks, défend le bastion ouvrier tout en lançant des appels révolutionnaires aux Allemands et en se préparant à renverser les classes dirigeantes russes. Tout ce que tente Kerensky pour hausser le ton se retourne contre lui : il ordonne la dissolution du Tsentroflot et doit reculer 3 jours après, il envoie les troupes contre le Soviet de Tachkent et y déclenche une grève générale, il fait face à une grève des cheminots pourtant dirigés par les conciliateurs...

2.4 Soulèvements des paysans et des peuples opprimés[modifier | modifier le wikicode]

En septembre-octobre, l'agitation révolutionnaire gagne les campagnes, dans ce qui sera sans doute la plus grande jacquerie de l'histoire européenne. Les paysans s’emparent des terres des grands propriétaires, il y a des violences et des destructions. Les paysans pauvres sont les plus radicaux, et les représentants locaux de l’État n’osent pas s’interposer, malgré les plaintes des propriétaires. Apprenant que le « partage noir » est en train de s’accomplir dans leurs villages, les soldats, largement d’origine paysanne, désertent en masse afin de pouvoir participer à temps à la redistribution des terres. Les tranchées se vident peu à peu. Le mouvement déborde largement les cadres SR, qui reportent depuis trop longtemps la réforme agraire. On y voit alors l’influence des bolchéviks, mais ces derniers sont peu présents dans les campagnes, où leurs moyens sont très limités (manque d’imprimerie et d’orateurs). Avec leurs mots d'ordre, ils parviennent peu à peu à s’implanter parmi les paysans pauvres, surtout via les soldats revenant du front.

Au même moment, les différents peuples opprimés de l’empire tsariste déchu se soulèvent eux aussi. Le renversement de la monarchie leur a apporté l'égalité des droits civiques, mais n’a pas apporté de réelle libération nationale. Les KD ont perpétué la domination grand-russe, malgré leurs promesses antérieures. Les conciliateurs locaux, proches de la population, vont souvent plus loin dans les revendications que ne le veut le pouvoir central et conserveront plus longtemps leur base. Les bolchéviks sont peu présents parmi les minorités opprimées, mais la faillite des gouvernements de coalition sur la question nationale comme sur les autres, provoque le plus souvent de la bienveillance à son égard, d’autant plus quand il y a coïncidence des antagonismes sociaux et nationaux.

3 La révolution et l'insurrection d'Octobre[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Les préparatifs de l’insurrection[modifier | modifier le wikicode]

Dans les villes, beaucoup d’ouvriers se mettent en grève, mais les plus avancés considèrent déjà ce mode d’action comme dépassé et se rallient à l’objectif de l’insurrection. Mais les débats sur cette question sont tendus dans le parti bolchévik. Les opposants, principalement Kamenev et Zinoviev, mais qui se retrouvent à tous les échelons du parti, croient encore possible une transition institutionnelle vers le pouvoir des soviets. Ils veulent attendre le Congrès des soviets (20 octobre), voire l’Assemblée constituante (12 novembre).

Après s’être battu pendant plusieurs semaines contre le Comité central bolchévik (comme en avril), Lénine parvient, le 10 octobre, à rallier une majorité à une motion qui met à l’ordre du jour immédiat la préparation de l’insurrection. Elle est prévue initialement pour le 15 octobre, avant le congrès des soviets. L'idée est de ne pas attendre que les classes dominantes prennent l'initiative car elle ne se laissera pas faire, et également de mettre les conciliateurs devant le fait accompli pour les forcer à choisir le camp des soviets. Zinoviev et Kamenev paniquent et craignent qu’une insurrection fasse perdre aux bolchéviks la confiance des masses. Ils dénoncent « l'aventurisme », et vont jusqu’à rompre la discipline du parti en se désolidarisant du projet d'insurrection dans le journal de Gorki. Kerensky la voit bien venir mais se retrouve largement impuissant.

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Les bolchéviks consacrent leur énergie à l’agitation en faveur du pouvoir aux soviets. Les orateurs manquent (Lénine est toujours réfugié en Finlande, Kamenev et Zinoviev s’opposent à la ligne…), mais l’agitation est efficace dans les masses, et Trotski en particulier joue un rôle clé. La dualité de pouvoir est à un point de basculement. Dans la capitale, la question est « qui dirige les bandes d'hommes armées », c'est-à-dire le fondement de l'Etat. Le soviet de Pétrograd décide la création d’un Comité militaire révolutionnaire (avec à sa tête un jeune SR de gauche, Lasimir), qui coordonne les soldats fidèles aux soviets. Une section de gardes rouges (ouvriers armés) est également créée. Le gouvernement s’inquiète, et réclame les troupes de Pétrograd pour le front. Mais la délégation du soviet tient tête et refuse.

Le Comité militaire révolutionnaire (CMR) poursuit ses préparatifs, avec en particulier des mesures préventives contre les forces contre-révolutionnaires (junkers, cosaques, cent-noirs). Pendant les jours qui précèdent le Congrès des soviets (finalement repoussé au 25 octobre pour des raisons techniques), la presse bourgeoise annonce des manifestations des bolchéviks. Mais ceux-ci ne font que recenser leurs troupes en vue de l’insurrection, ils s’assurent que les masses de Pétrograd et des alentours leur sont acquises. Parfois ils s'assurent au moins de la neutralité de certaines troupes. Les meetings renforcent à la fois les masses et leurs dirigeants dans l’idée que tout est prêt pour l’insurrection. Un meeting de Trotski finit de convaincre les soldats de la forteresse Pierre-et-Paul, jusque-là réfractaires à l’autorité du Comité militaire.

3.2 L’insurrection du 24-25 octobre[modifier | modifier le wikicode]

Le 23 octobre, l’état-major de l’armée officielle est définitivement relevé de son commandement sur les troupes de Pétrograd. Le Parti bolchévik, tactiquement, n’attend plus qu'un geste d'offensive du gouvernement pour lancer l'insurrection en mesure défensive.

Dans la nuit du 23, le gouvernement décide des poursuites judiciaires contre le Comité militaire, et la mise sous scellés des imprimeries bolchéviques. Mais les ouvriers et soldats se mobilisent et font paraître les journaux, et ils demandent des ordres pour la défense de Smolny (siège du CMR). Le croiseur Aurore se met aussi à disposition.

La journée du 24 est occupée à la répartition des tâches pour les bolchéviks. Pendant ce temps-là, les défections de troupes continuent parmi celles qui étaient jusque-là contrôlées par le gouvernement, comme par exemple le bataillon de motocyclistes. Au Préparlement, Kérensky décrète des mesures contre les bolchéviks, mais les troupes qu’il a encore à sa disposition (junkers, cosaques) sont trop faibles par rapport à l’adversaire pour les exécuter.

Dans la nuit du 24, le CMR fait occuper les centres névralgiques de Pétrograd : ponts, gares, banque centrale, centrales postale et téléphonique. Des troupes de junkers et des officiers sont arrêtés et désarmés. Parfois, les bolchéviks font preuve d’une trop grande indulgence : sûrs de leur force, ils espèrent le moins de violence possible ; ils auront plus d’une fois à le regretter par la suite, pendant la guerre civile. Quant aux conciliateurs du Comité exécutif des soviets, ils ne peuvent que constater l’insurrection ; ils n’ont désormais plus de place propre dans le conflit direct entre la bourgeoisie et le prolétariat.

Le matin du 25 octobre (n.s 7 novembre), le CMR annonce qu’il a pris le pouvoir et que le gouvernement est démis. En fait, celui-ci siège toujours au Palais d’hiver, dont la prise a été retardée (le CMR a bien des lacunes dans la science militaire). Dans la journée, le Préparlement est évacué sans arrestation. La prise de la capitale s’est globalement déroulée dans le calme, causant seulement 5 morts et quelques blessés. Pendant l’insurrection, les tramways continuent à circuler, les théâtres à jouer, les magasins à ouvrir.

La seule tâche qui reste est donc la prise du Palais d’hiver. Parmi les bolchéviks, on commence à s’agacer du retard : il faut que l’action soit menée avant l’ouverture du Congrès des soviets. Le dispositif de défense du Palais d’hiver est en déliquescence, les junkers et les cosaques ne savent pas quelle attitude adopter. Dans la nuit, suite à une canonnade purement démonstra­tive de l’Aurore, le Palais d’hiver tombe sans combat, et le gouverne­ment est arrêté, à l’exception de Kérensky qui a réussi à s’enfuir vers le front.

La prise de Moscou fut plus violente, et dura du 28 octobre au 2 novembre. Les bolchéviks occupent le Kremlin puis la direction locale hésite et signe une trêve avec les autorités SR locales avant d’évacuer le bâtiment. Les troupes gouvernementales en profitent alors pour abattre à la mitrailleuse 300 gardes rouges désarmés, sous les ordres du maire SR Roudnev. Les SR s'associent à des monarchistes pour mener une sanglante répression. Il faudra une semaine de combats acharnés avant que les bolcheviks, conduits par Boukharine, ne s’emparent finalement de la ville.

3.3 Congrès des soviets et premières mesures révolutionnaires[modifier | modifier le wikicode]

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Le Congrès des soviets se réunit le matin du 25. Les menchéviks se sont effondrés, et le parti SR s'est divisé, une partie (les SR de gauche) se ralliant aux bolchéviks. Les conciliateurs, qui ne représentent qu’un quart des délégués, quittent la salle après l’annonce de la prise du Palais d’hiver. Il ne reste au Congrès que les bolchéviks, les SR de gauche et les mencheviks internationalistes.

Le Congrès déclare que le pouvoir est désormais aux mains des soviets, et Lénine déclare qu'il s’agit « d’édifier l’ordre socialiste ». Les premières mesures politiques du nouveau pouvoir sont prises par le Congrès lui-même, dans la nuit du 26 au 27. En 33 heures sont prises des mesures que le gouvernement provisoire n’avait pas pris en 8 mois d’existence :

De nombreuses autres réformes furent lancées dans les jours ou les mois suivants :

  • Décret instaurant le contrôle ouvrier dans les usines, journée de 8 heures et semaine de 48h,
  • Annulation de la dette publique russe et nationalisation des banques et des grandes industries.
  • Fin de toute discrimination en fonction de la nationalité et droit à l'autodétermination. Au cours des années suivantes 5 états indépendants furent créés, et au sein de la fédération russe 17 républiques autonomes et régions furent établies.
  • Egalité complète des droits pour les femmes, affirmation de l'égalité des salaires et mesures sociales pour transformer la famille. Fin de la discrimination à l’égard des enfants illégitimes. Dépénalisation de l'homosexualité. Légalisation de l'avortement en 1920.
  • Mesures volontaristes pour alphabétiser la population et favoriser l'éducation. Suppression des frais universitaires.

4 Les suites immédiates de la révolution d’Octobre[modifier | modifier le wikicode]

4.1 La question du gouvernement et de la Constituante[modifier | modifier le wikicode]

Le Sovnarkom était initialement composé uniquement de bolchéviks, ce qui avait été approuvé par le 2e Congrès des Soviets. Mais ce point a soulevé de violents débats et a failli mener à la scission le parti bolchévik. Lénine et Trotski étaient les plus fermement opposés à la participation des autres « partis socialistes », en qui ils n'avaient aucune confiance. Le compromis trouvé est que les négociations se poursuivront, et finalement des SR de gauche entreront au Sovnarkom en décembre. Mais après leurs attentats de juillet 1918, les SR de gauche seront interdits, et les bolchéviks seront définitivement seuls au pouvoir.

Par ailleurs, les élections pour la Constituante, prévues depuis juin, devaient avoir lieu le le 12 novembre. Espérant une validation du système soviétique, les bolchéviks décident de maintenir le processus constituant. Le Sovnarkom élu par le Congrès des soviet d'Octobre était donc officiellement un gouvernement provisoire, jusqu'à la réunion de l'Assemblée constituante en janvier 1918.

Mais les résultats ne donnèrent qu'une minorité aux bolcheviks et SR de gauche. Malgré la nette majorité bolchévique dans les villes et parmi les soldats, les campagnes votent pour des notables SR. La rupture des SR de gauche ne s'était pas encore clairement matérialisée dans bien des endroits. Lors de la réunion de la Constituante le 5 janvier, ces notables SR font voter avec les menchéviks l'abolition des mesures depuis Octobre... Pourtant le 3e congrès des soviets qui se réunit aussi en janvier 1918 prouve que la paysannerie soutient les mesures (le partage des terres avant tout) : les SR de droite n'ont même pas 1% des délégués. Refusant la légitimité de cette Constituante réactionnaire, les bolchéviks et les SR de gauche décident alors de la dissoudre, et de faire du Congrès des Soviets l'organe dirigeant du pays.

4.2 Défense face à la contre-révolution[modifier | modifier le wikicode]

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Lors de l'insurrection du 25 octobre à Petrograd, de nombreuses régions sont encore contrôlées par des forces réactionnaires même si la lutte de classe les met sur la sellette. La bourgeoisie par l’intermédiaire de son parti, le parti KD, et de ses relais dans l’armée et l'appareil d’État, s’efforce de rétablir son pouvoir par la violence. Les fonctionnaires de Petrograd se sont mis en grève pour protester. Le 9 novembre, Lénine appelle les soldats à s’opposer à toute tentative contre-révolutionnaire des officiers, à élire des représentants et engager directement des négociations d’armistice.

Dès le 12 novembre, Kerensky tente une contre-attaque à l'aide des Cosaques du général Krasnov. Ces derniers sont appuyés à Petrograd même par une mutinerie des junkers, avec des SR à leur tête. Les junkers sont rapidement défaits par les gardes rouges. Arrivés à 20 km de la capitale, les cosaques se heurtent à leur tour aux gardes rouges et subissent de lourdes pertes.

Le 13 novembre, le grand Quartier général (stavka) de l’armée russe annonce marcher sur Petrograd « afin d’y rétablir l’ordre ». Rejoint par les chefs du parti SR, Tchernov et Gots, il propose la création d’un « gouvernement de l’ordre ». Cependant, la masse des soldats passe peu à peu aux bolcheviks, arrêtant les officiers. Le 18 novembre, l’état-major doit fuir dans le sud, le généralissime Doukhonine étant massacré par ses propres soldats.  L'armistice avec les Empires centraux est signé le 15 décembre.

La révolution victorieuse est d'abord généreuse : les bolchéviks s’efforcent de réduire par la négociation tous les soulèvements, même armés (les soldats rouges ont ordre de ne pas tirer les premiers). Les bolcheviks entendent ainsi démontrer à tous qu’ils ne veulent pas la guerre civile.  Des officiers et junkers faits prisonniers, et même des généraux comme Krasnov, sont libérés aussitôt contre leur parole de ne pas reprendre les armes contre les soviets. Mais la plupart, à peine libérés, trahissant leur parole, et formeront les cadres de l’armée blanche dans les mois suivants.

Le Sovnarkom est donc obligé de prendre des mesures fermes face à la contre-révolution. Pour les bolchéviks, cela fait partie des leçons de la Commune de Paris, et de ce que Marx appelait la dictature du prolétariat. Lénine opposait la terreur rouge en réaction à la terreur blanche, par analogie avec la terreur jacobine.

Dès la nuit du 25-26, sept journaux bourgeois de Petrograd sont interdits, dont celui du parti KD. Des journaux n'hésitaient pas à appeler à la résistance armée au « coup de force des agents du Kaiser ». Lénine rappellera : « N'avait-on pas interdit les journaux tsaristes après le renversement du tsarisme ? ». De nombreuses protestations s'élèvent cependant, y compris parmi les SR de gauche et les bolchéviks. Quand il devient clair que les dirigeants du parti KD sont activement impliqués dans les tentatives contre-révolutionnaires, ils sont arrêtés (décembre). Une police politique, la Tcheka, est aussi fondée en décembre 1917.

Les partis socialistes conservent plus longtemps leur presse. La presse légale menchevique ne disparaît qu’entre 1919 et 1921, celle des anarchistes hostiles au régime en 1921, celle des SR de gauche dès juillet 1918 du fait de leurs attentats.

5 L'évolution de l'État soviétique[modifier | modifier le wikicode]

5.1 Crise, guerre civile et « communisme de guerre »[modifier | modifier le wikicode]

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La production industrielle a été minée par la guerre, les grèves et les lock out. Avant même l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, elle a déjà chuté de 75%. L'Ukraine, région riche, est occupée par les troupes allemandes. Et dès la Russie soviétique sortie de la guerre avec l'Allemagne au printemps 1918, les principales puissances impérialistes (Grande-Bretagne, États-Unis, France, Japon) cherchent à la renverser, en décrètent l'embargo et en envoyant des troupes dans le camp des Blancs.

La direction bolchévique autour de Lénine et Trotski estime, malgré les frictions en interne, que la seule solution de survie est de mettre en place une disclipine stricte dans l'Armée rouge et dans l'industrie, et un rationnement très rigoureux, assorti de réquisitions agricoles. Une politique qui sera appelée a posteriori « communisme de guerre ».

Un des premiers effets est la rupture du lien avec la paysannerie. L’automne et l’hiver 1920 furent marqués par de grandes révoltes paysannes (Makhnovchina, Tambov, Tioumen...), des « armées vertes » se battant indépendamment des rouges ou des blancs (qui réquisitionnent aussi des récoltes). Mais globalement, les masses paysannes repoussent en priorité les Blancs, qui sont porteurs de l'ordre ancien, d'avant le partage des terres.

Dans l'industrie, au nom de l'efficacité, Lénine et Trotski prônent la discipline et le pouvoir d'un directeur plutôt que des comités d'usine, ce qui soulève des contestations ouvrières et de nombreuses oppositions dans le parti bolchévik (Kommunist, Opposition ouvrière...).

L'Armée rouge parvient finalement à la victoire, mais au prix d'un affaiblissement considérable de la démocratie soviétique, et le lien organique avec les masses s'est rompu. La guerre civile a conduit à la répression de tout parti d'opposition, et même si le parti bolchévik a réussi à devenir un parti de masse en absorbant la majorité du camp révolutionnaire, la démocratie ouvrière ne dépend plus que de sa démocratie interne. Or, par ailleurs, de nombreux nouveaux membres sont des arrivistes ralliés au nouveau parti-État uniquement pour faire carrière, et les Vieux bolchéviks y deviennent vite minoritaires.

5.2 Bureaucratisation et Nouvelle politique économique (NEP)[modifier | modifier le wikicode]

La contestation atteint même le coeur révolutionnaire de Petrograd, où de nombreux ouvriers participent à des grèves et des manifestations, qui sont réprimées par le parti bolchévik, qui estime représenter la volonté et l'intérêt de la classe ouvrière. Un des symboles les plus forts de cette contestation « sur la gauche » du nouveau pouvoir a été la révolte de Cronstadt en mars 1921. L'ensemble de la direction bolchévique, qui est au même moment (Xe Congrès), accepte la répression. Malgré les désaccords importants qui les divisent (Opposition ouvrière, décistes...), l'esprit de citadelle assiégé est tel que les congressistes acceptent la suppression du droit de fraction.

La direction bolchévique est bien consciente que la révolution est gangrenée par les problèmes, Lénine définit lui-même l'État soviétique comme un « État ouvrier présentant une déformation bureaucratique ». Mais selon lui, la priorité pour regagner la confiance des masses et aller vers le socialisme est de rétablir la production économique à tout prix via un « capitalisme d'Etat ». Le Xe congrès décide donc une Nouvelle politique économique :

  • dans les industries d'Etat : de maintenir une discipline stricte (Trotski est même pour la militarisation des syndicats, que Lénine repousse) ;
  • dans l'agriculture et le petit-commerce : de permettre une libéralisation (en rupture avec le communisme de guerre), notamment pour inciter la paysannerie à produire en la laissant libre de vendre sur le marché.

Si la production va connaître un regain, la bureaucratisation va vite devenir définitive. L'échec des processus révolutionnaires ailleurs qu'en Russie (Hongrie, Allemagne, Italie, Chine...) va renforcer le noyau bureaucratique du parti, autour de Staline, qui se stabilise dans une logique gestionnaire du « socialisme en Russie ». Toute opposition sera réprimée, notamment celle de Trotski, et Staline finira par développer un État totalitaire et à éliminer presque tous les Vieux bolchéviks, ceux qui avaient fait la Révolution d'Octobre, mais pas pour ce résultat...

6 Perception de la révolution à l'étranger[modifier | modifier le wikicode]

Une poignée d'étrangers présents en Russie adhère activement à la révolution d'Octobre, ainsi son futur historien, le journaliste américain John Reed, ou encore le philosophe chrétien français Pierre Pascal. En mars 1919, André Marty et Charles Tillon mènent la mutinerie de la flotte française en mer Noire contre l'intervention. Certains prisonniers de guerre des Empires centraux, convertis au bolchevisme pendant leur captivité en Russie, se sont faits les propagateurs de la révolution à leur retour au pays : le Yougoslave Josip Broz, futur maréchal Tito, n'est que l'exemple le plus célèbre.

La révolution d'Octobre n'est d'abord perçue que comme une péripétie politique après bien d'autres, et ni l'Entente ni les Empires centraux ne croient au début à la durée du nouveau pouvoir. Après le draconien traité de Brest-Litovsk (contre la ratification duquel vote le SPD au Reichstag), le Kaiser fait figure d'allié objectif et paradoxal du régime bolchevique, celui-ci ayant tout intérêt à jouer des divisions « interimpérialistes » et à ne pas s'ajouter un ennemi de plus. L'Entente intervient sur le territoire russe d'abord pour empêcher la disparition du front oriental, le reproche principal fait aux bolcheviks étant leur « trahison » de l'alliance. Après l'armistice de Rethondes en 1918, c'est la révolution en tant que telle qui est combattue.

Le pacifisme et la crise économique d'après-guerre, ainsi que le refus de voir une révolution écrasée, suscitent de fortes sympathies actives dans les couches populaires d'Europe pour la révolution d'Octobre.

En France, la révolution russe est lue au prisme de la mémoire toujours très vive de la Grande Révolution de 1789 : les bolcheviks sont ainsi assimilés aux Jacobins, Kerensky à la Gironde, les Blancs aux Vendéens, Trotski à Lazare Carnot « l'organisateur de la victoire », etc. Un historien sympathisant comme Albert Mathiez trace dès 1920 l'analogie entre Robespierre et Lénine, la terreur rouge et la Terreur de 1793[6]. Le poète André Breton n'est pas le seul à lire aussi la révolution russe comme une revanche sur la répression de la Commune de Paris lorsqu'il note que 1917 renverse 1871. Mais la « grande lueur à l'Est » (titre d'un ouvrage de Jules Romains) n'est pas aussi bien accueillie par tout le monde. Les classes moyennes sont ulcérées par la perte des emprunts russes, que Lénine a cessé de reconnaître dès le début 1918. Et l'anticommunisme est très fort chez les socialistes restés fidèles à la « vieille maison » lors du congrès de Tours de 1920, chez les anarchistes, chez certains intellectuels humanistes hostiles aux méthodes des Bolcheviks (par exemple Romain Rolland, ami de Gorki), et bien sûr dans les droites. Dès 1919, une affiche célèbre stigmatise dans le bolchevik « l'homme au couteau entre les dents ».

Aux États-Unis, la red scare ou peur des « Rouges » marque les années d'immédiat après-guerre et contribue aux réactions autoritaires, puritaines et xénophobes (les migrants sont perçus comme des porteurs potentiels du « virus » bolchevique) qui marquent les années 1920. En Allemagne, en Hongrie, en Italie, les forces conservatrices, nationalistes ou fascistes, parfois alliées pour un temps à des sociaux-démocrates comme Noske à Berlin, se battent pour réprimer par la violence le « bolchevisme » (un mot d'ailleurs élastique, sous lequel ils finissent par regrouper abusivement tout partisan d'un changement social, voire n'importe quel adversaire). En 1919, la peur et la haine du bolchevisme et de la révolution d'Octobre, de ses avatars et de son extension possible jouent un rôle non négligeable dans la formation des idéologies et des mouvements de Benito Mussolini en Italie et d'Adolf Hitler en Allemagne.

Dans les pays colonisés, la révolution d'Octobre a aussi suscité des espoirs importants. Dès 1920, à Bakou, les bolcheviks convoquent un « congrès des  peuples de l'Orient » (1er au 8 septembre) qui tente de faire la jonction entre les nationalismes des colonisés et le mouvement communiste mondial.

7 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

8 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Lénine, Au sujet des compromis, rédigé du 1er au 3 septembre 1917
  2. Lénine, Les tâches de la révolution, rédigé autour du 6 septembre 1917
  3. Lénine, Une des questions fondamentales de la révolution, rédigé autour du 7 septembre 1917
  4. Deuxième congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie, Décret sur la paix, 1917
  5. Deuxième congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie, Décret sur la terre, 1917
  6. L'importance de la mémoire de la Révolution française dans l'accueil et l'interprétation de 1917 a été soulignée par le livre de François Furet, Le Passé d'une Illusion, Robert Laffont, 1995.