Proletarii

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Le Proletarii était un organe de presse du POSDR, et dans la pratique des bolchéviks, publié de mai 1905 jusqu'en décembre 1909.

1 Historique[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Origines[modifier | modifier le wikicode]

L'Iskra (1900-1903) fut fondée notamment par Lénine, Martov et Plekhanov pour être l'organe central du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en cours de formation. Suite au Second congrès du POSDR, l'Iksra passe aux mains des menchéviks. Deux ans plus tard, Lénine et ses partisans (les bolchéviks) décident de doter leur fraction de leur propre journal, nommé Vperiod. Il paraît à Genève de janvier à mai 1905 (18 numéros furent publiés).

1.2 Création[modifier | modifier le wikicode]

Le troisième congrès du POSDR à Londres, du 25 avril au 10 mai 1905, réunit presque seulement des bolchéviks, la plupart des menchéviks ne le reconnaissant pas et tenant une conférence séparée. Ce congrès déclare que l'organe central du parti n'est plus l'Iskra, mais un nouveau journal, le Proletarii, fondé à partir de la rédaction de Vperiod.

Le premier numéro du Proletarii paraît le 21 août 1905.

Les rédacteurs actifs étaient Lénine, Vladimirski, V. V. Vorovski, I. F. Dubrovinski et Lounatcharski. Les aspects techniques de l'impression étaient notamment assurés par Alexandre Schlichter et E. S. Schlichter. Les 20 premiers numéros sont imprimés dans le quartier de Vyborg à Saint-Pétersbourg (où la rédaction en exil envoie les matrices pour impression). Pour brouiller les pistes il était indiqué sur le journal que l'impression était réalisée à Moscou.

1.3 Evolutions et conflit au sein des bolchéviks[modifier | modifier le wikicode]

Lors du 4e congrès (avril 1906), les fractions sont formellement réunifiées. Le Proletarii continue d'exister en tant que tribune de la fraction bolchévique, officiellement en tant qu'organe du comité de Saint-Pétersbourg.

Les années qui suivent la révolution manquée de 1905 voient la répression s'accentuer sur les militants révolutionnaires. Le régime essaie de s'appuyer sur les franges les plus modérées de l'opposition (les libéraux, les menchéviks...) pour mieux la diviser. Symétriquement, des tendances gauchistes émergent parmi les bolchéviks, avec les partisans de Bogdanov et les otzovistes (qui dénonçaient la participation électorale à la Douma).

Dans une réunion de la rédaction du Proletarii de fin juin 1908, Lénine obtient une majorité pour l'exclusion de Bogdanov de la rédaction et de la conférence élargie de la rédaction, prévue en juin 1909 à Paris. Bogdanov créé alors sa propre fraction.[1] Il écrit en juillet 1909 que Lénine a dévié du marxisme révolutionnaire et de la centralité de la classe ouvrière dans la révolution démocratique à venir.[2] Bogdanov et Krassine dénoncent le fait que le Proletarii n'ait pas produit un seul pamphlet en 18 mois, et accusent le parti d'avoir abandonné le travail de propagande pour le socialisme.

La tendance d'Alexinski, Pokrovski et Menjinski, qui met l'accent sur la tradition de militantisme illégal du bolchévisme, parviendra momentanément à gagner une majorité au sein du Proletarii, contre Lénine.

Face aux difficultés croissantes de l'impression en Russie, les comités de Saint-Pétersbourg et de Moscou décident que la publication doit être réalisée de l'étranger. Les n°21 à 40 furent publiés à Genève, et les numéros 41 à 50 à Paris.

1.4 Fin et postérité[modifier | modifier le wikicode]

Le dernier numéro paraît le 11 décembre 1909.

A la réunion plénière du Comité central du POSDR, en janvier 1910, les menchéviks parviennent à faire passer une résolution cessant la publication du Proletarii, au nom de la lutte contre le fractionnisme.

En mai 1912, Lénine lancera la Pravda pour prendre la relève. Au cours de son second exil (1907-1917), Lénine fondera aussi d’autres journaux comme Le Social-démocrate ou la revue Le Communiste.

2 Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. J. E, Marot, The October Revolution in Prospect and Retrospect: Interventions in Russian and Soviet History, BRILL, 2012 ISBN 9004229876, 9789004229877.
  2. M. Waller, Democratic Centralism: An Historical Commentary, Manchester University Press, 1981 p28 ISBN 0719008026, 9780719008023.

3 Sources[modifier | modifier le wikicode]