Capitalisme et écologie

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Le capitalisme est en contradiction avec le respect des équilibres écologiques.

Cela s'explique principalement par le gaspillage engendré par la concurrence désordonnée pour le profit dans la production, et le fait que le capital cherche sans cesse son accroissement, ce qui conduit à une tendance productiviste (produire sans cesse plus) dans certains secteurs (tout en sous-produisant lorsqu'il s'agit de marchés non solvables ou de services publics peu rentables).

Pour tenter de redorer son image, les partisans du statu quo développent les notions de capitalisme vert, croissance verte, etc. La notion de développement durable, largement utilisée dans les institutions publiques, est un cache sexe pour croissance verte.

1 Dégâts structurels du capitalisme[modifier | modifier le wikicode]

La concurrence pour le profit génère structurellement un gâchis d’énergie, de ressources (et de temps de travail !), et en miroir, un grand nombre de pollutions.

1.1 Production désordonnée[modifier | modifier le wikicode]

Pour chaque domaine de la production, il y a différentes entreprises qui ont chacune leurs locaux, leurs machines, leurs fournisseurs, leurs sous-traitants… pour produire les mêmes marchandises (ou presque). La centralisation du capital limite un peu ce phénomène, mais il y a néanmoins de quoi générer de monumentales absurdités.

Ainsi deux sociétés privées (Iridium et Globalstar) ont envoyé chacune des dizaines de satellites pour assurer deux couvertures du globe concurrentes. Idem avec les différents réseaux d’opérateurs de téléphonie mobile (France Telecom, Bouygues, SFR en France). Dans les supermarchés, les très nombreuses marques différentes sont loin d’être toujours justifiées par la « variété de choix ». Parfois la différence n’est que dans le prix, parfois elle est dans la qualité et les gammes destinées aux pauvres leur font courir des risques supplémentaires. Un cynisme qui deviendrait impensable dans la société sans classe pour laquelle nous nous battons.

Ce problème structurel, la libéralisation l'accentue. La concurrence dans les réseaux d’électricité ou dans le transport ferroviaire est une source d’inefficacité globale (des coupures, des trains ou des machines à redémarrer…). De même, avoir plusieurs opérateurs d’internet haut débit nécessite des installations supplémentaires (dégroupage). Les différentes banques, assurances, agences immobilières… sont plus une source de perte de temps qu’autre chose. Et le simple fait de passer d’un numéro unique de renseignements (12) à plusieurs (118 xxx…) multiplie les standards téléphoniques, les appareils à acheter…

1.2 Transports désordonnés[modifier | modifier le wikicode]

CamionsPorteContainers.png

Au niveau des transports, le capitalisme a construit une toile d’araignée mondiale sans logique d’ensemble. Pour ne prendre que quelques exemples :

  • Les États-Unis, riches en bois, importent des allumettes du Japon, qui pille les forêts indonésiennes, tandis que le Japon importe des baguettes des États-Unis. 
  • Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens.
  • Lors de l’accident du tunnel sous le Mont-Blanc, l’un des poids lourds en cause ramenait vers l’Europe du Nord des pommes de terre qui s’étaient faites transformer en chips en Italie, tandis qu’on transportait du papier hygiénique dans les deux sens !
  • Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen, tandis que des pièces équivalentes traversaient l’Océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors.
  • On peut trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride…
  • Les crevettes pêchées en Europe sont transportées au Maghreb pour être décortiquées avant d'être ramenées en Europe pour y être vendues.
Value of exports as a share of GDP, OWID.svg

Là encore, la libéralisation accentue le problème. Depuis le tournant néolibéral, les échanges mondiaux ont augmenté bien plus vite que le PIB mondial, les capitalistes ayant éclaté les chaînes de production pour optimiser leurs coûts. La planification pourrait au contraire rationaliser drastiquement les transports : rapprocher usines et voix ferrées ou fluviales, trouver le bon équilibre entre concentration (économies d’échelle) et limitation des transports… Il est difficile d'estimer tout ce qu'une planification socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution (au moins autour de 6% des GES ?[1]).

Les délocalisations ne sont qu’une prolongation de ce mouvement d'externalisation/sous-traitance. On cite souvent des exemples de marchandises types qui font plusieurs fois le tour de la Terre au cours de leur production, comme un jean qui peut parcourir jusqu’à 65 000 km avant d’être vendu. Certaines étapes impliquent nécessairement des transports (le coton n’est pas cultivable partout), mais il n’y a que la logique de profit capitaliste qui impose que le coton soit filé en Turquie, teint en Bulgarie, que la toile soit tissée à Taiwan, que le jean soit assemblé avec boutons et rivets en Tunisie… La mondialisation des échanges a rendu les peuples interdépendants et donné un intérêt commun au prolétariat mondial. Mais actuellement elle est un processus aveugle, qui a ses effets chaotiques, et qui ne donne aux travailleurs du monde aucune prise sur le fruit de leur travail.

1.3 Flexibilité, flux-tendu et sous-traitance[modifier | modifier le wikicode]

Les moyens de transport « lourds » (bateaux, péniches, trains…) ont eu tendance à être délaissés au profit des camions, à partir de l'après-guerre, dans un contexte de routes et stations essence généralisées et de pétrole à bas coût.

Cette tendance s'est accélérée à partir des années 1980, lorsque les capitalistes et les États ont réagi à la baisse des taux de profit par le tournant néolibéral. Le flux-tendu a été généralisé : pour maximiser le rendement du capital, les stocks sont limités au minimum, et les transports doivent donc être le plus flexibles possibles. De cette façon, les trajets sont adaptés au plus près de la demande, qui elle fluctue selon la volatilité des marchés... Ainsi en Europe ces 30 dernières années, on a construit 1 200 km de routes par an et supprimé 600 km de lignes de chemin de fer.

Dans beaucoup d’industries, pour minimiser les risques de pertes conjoncturelles, pour rechercher des économies avec des salaires plus bas, des étapes entières de la production ont été sous-traitées. La même logique s’impose à la force de travail : les patrons ont externalisé de nombreux postes (agents d’entretien, de maintenance…), pour ne plus avoir à embaucher et ne payer qu’au service. Dans tous les cas, cela engendre des déplacements, et donc des émissions de GES évitables…

1.4 Obsolescence, jetable et sur-emballage[modifier | modifier le wikicode]

On assiste à une tendance générale à l'obsolescence des produits. Elle peut être « programmée » : les capitalistes sont tentés de réduire la durée de vie de leurs marchandises, afin que les achats soient plus fréquents. Néanmoins la concurrence limite ce phénomène : les industriels qui ne sont pas en situation de monopole ou de cartel ne peuvent pas librement limiter la qualité de leur produit sans que cela ne favorise les achats chez leurs concurrents.

Les causes de obsolescence sont principalement structurelles. Par exemple, les multiples objets non compatibles entre eux (des câbles électroniques aux lames de rasoir) contribuent à la non-réparabilité. Résultat : il n’y a que 20% des appareils (hors garantie) tombant en panne qui sont réparés. Il y a aussi l’effet de la hausse du coût du travail par rapport à celui des marchandises – et la complexité technologique de ces marchandises – qui ruine les petits artisans qui se « débrouillaient » pour réparer. Mais une gestion socialisée de la réparation pourrait tout à fait être envisagée, en lien direct avec la production : pièces d’usure conçues pour pouvoir être changées facilement, schémas et notices techniques en libre diffusion, formation facilitée par la standardisation… Mais tout cela se heurte frontalement au capitalisme et notamment au secret commercial des concurrents.

Publicité de 1936 vantant les canettes si pratiques qu'on peut les jeter n'importe où.

Non seulement le capitalisme favorise l'obsolescence, mais il a engendré aussi énormément de produits directement conçus pour être jetables.

Sur-emballage et emballages jetables : En 2006, selon l'Ademe, ce sont 4,4 millions de tonnes de déchets d'emballages ménagers qui ont été produits en France (sur un total de 22 millions de tonnes de déchets ménagers).

La gestion des déchets est aussi rendue plus difficile : les constructeurs et les différentes entreprises du secteur des déchets se renvoient tous la responsabilité d’améliorer les procédés… Par exemple, le plastique est aujourd’hui très peu recyclé, principalement parce qu’il y a toutes sortes de compositions différentes, rendant le tri en déchetterie quasi-impossible. Concernant le verre, les pare-brise sont rarement recyclés, parce que le démontage varie et demande beaucoup de main-d’œuvre, dégageant finalement peu de marge. Notons aussi que, sauf exceptions locales, le marché capitaliste a tué le système de consignes de bouteilles[2].

1.5 Économies sur la prévention des risques[modifier | modifier le wikicode]

Chaque production engendre des impacts sur l'environnement et des risques d'accidents. C'est un fait, le risque zéro n'existe pas. Mais de nombreux scandales environnementaux révèlent aussi que les capitalistes prennent souvent des risques délibérés pour faire plus de profit. Et la plupart du temps, ce ne sont pas eux qui en paient les conséquences (les pollutions sont des externalités).

Dans le transport maritime, cela se traduit par exemple par les marées noires : à la fois les accidents (navires-poubelles, marins en sous-effectifs et épuisés par des temps de veille trop longs, pression pour sous-estimer les risques de tempête...) et les déballastages sauvages (qui représentent autant sinon plus de rejets d’hydrocarbures) pour éviter de payer au port.

Dans le domaine du traitement des rejets dans l'air ou dans l'eau, on sait faire des filtres très performants qui permettent d'éviter l'essentiel des pollutions, mais très peu d'industries utilisent les techniques les plus performantes (plus chères) : il faut qu'il y ait une pression populaire / écologiste, des réglementations...

Dans l’industrie nucléaire, on peut parler de l’absurdité des centrales construites en zone sismique (Fukushima…), mais aussi de l’hypocrisie de la « sécurité à la française » : des règles de sécurité prétendument strictes… qui ne s’appliquent même pas aux intérimaires de la sous-traitance.

1.6 Destruction de marchandises[modifier | modifier le wikicode]

Fruits et légumes jetés par un grand marché en Belgique

Lorsqu'il y a surproduction, cela conduit parfois les (agro)industriels à détruire purement et simplement certaines marchandises pour faire remonter les prix[3]. Certes ces destructions ne sont pas si fréquentes, mais elles sont le symbole du gâchis du système capitaliste.[4]

Il arrive un peu plus souvent que des marchandises encore en bon état soient jetées dans le secteur de la distribution. Il peut y avoir plusieurs raisons :

  • Des entreprises comme Amazon font leur marge en vendant le plus rapidement possible la plus grande quantité de marchandises. Donc toute marchandise qui se vend moins bien occupe dans leurs entrepôts la place d'autres marchandises plus convoitées, ce qui fait qu'Amazon est incité à s'en débarrasser comme déchets.[5]
  • Pour la même raison, beaucoup de supermarchés jettent des produits en bon état, ou légèrement abîmés (un produit qui a pris un choc, un emballage déchiré...). Ce qui choque particulièrement est le cas de la nourriture qui est jetée alors qu'elle est encore comestible (par exemple des fruits et légumes qui risquent de ne plus avoir l'air tout à fait frais le lendemain, quand par ailleurs la nouvelle livraison arrivera...). Ceci alors que de nombreux miséreux ont faim, et fouillent les poubelles en quête de nourriture. Summum du scandale : beaucoup de supermarchés avaient l'habitude de verser de la javel dans les poubelles, pour dissuader les pauvres de fouiller les poubelles. En France une loi contre le gaspillage alimentaire a été votée en 2015[6], interdisant notamment ces pratiques, mais on trouve encore des supermarchés qui le font.[7]
  • Dans l'édition, il revient moins cher de produire des livres en très grandes quantités et de détruire les invendus (en grandes quantités aussi) que de produire le nécessaire.
Des marques de luxe détruisent parfois des produits invendus.

Par ailleurs il arrive que des grandes marques de luxe détruisent des produits parce qu'elles ne veulent pas que leurs invendus se retrouvent sur le marché de l'occasion, fassent baisser les prix, et « dévalorisent » leur image de marque.[8][9]

1.7 Publicité[modifier | modifier le wikicode]

Le capitalisme a un besoin structurel de la publicité. Chaque capitaliste cherche à encourager les ventes de ses marchandises (au détriment de celles des autres). La publicité est aussi un moyen de contrôle de la ligne éditoriale des média : quand le journal La Tribune a publié des critiques de l'EPR, EDF a supprimé le budget publicitaire qu'elle lui payait. De même, l'immense quantité de publicités pour l'automobile limite la capacité de critique sur ce secteur industriel majeur.

En 2005, les entreprises manufacturières françaises (hors producteurs d'énergie) ont dépensé 18,2 milliards d'euros en frais de marketing en 2005, avec près de 10 milliards pour les seuls industriels de l'agro-alimentaire. En 2006, l'industrie pharmaceutique a dépensé autant en marketing qu'en recherche et développement, soit environ 30 milliards de dollars.

L’invasion des publicités est une débauche de surconsommation à chaque instant : éclairage des vitrines toute la nuit, impression, transport et collage d'affiches, encarts dans les journaux, tournage de clips vidéo… En France, selon l'Ademe, les dépenses publicitaires ne représentent pas moins de 30 milliards d'euros par an, et 17 kg par habitant de prospectus distribué dans les boîtes aux lettres. En région parisienne, les panneaux éclairés équivaudraient à la consommation électrique de plus de 100 000 personnes.[10]

Un nombre important d'hebdomadaires et de mensuels ne sont à quasiment 50% que de simples prospectus. Selon l'Ademe, les courriers non adressés distribués dans les boîtes au lettres (prospectus, catalogues publicitaires, journaux gratuits,...) représentent chaque année près de 1 million de tonnes de déchets.

2 Crise écologique[modifier | modifier le wikicode]

Pour toutes ces raisons, le capitalisme est structurellement nocif pour l'environnement. Cela se traduit depuis par une accélérations de différents déséquilibres écologiques (écosystèmes perturbés, et donc menaçant de conduire à la mort de nombreux humains) combinés, ce que l'on peut voir comme une crise écologique globale, étroitement corrélée au capitalisme. C'est pourquoi on peut parler d'un capitalocène.

Les pollutions (eau, air, sols) menacent la santé humaine, et la santé de nombreuses espèces végétales : on assiste à l'extinction de très nombreuses espèces vivantes (effondrement de la biodiversité), ce qui menace aussi l'humanité de par les nombreux liens d'interdépendance indirecte (services écosystémiques). La surexploitation de l'eau dans certaines régions et à certains moments de l'année peut aussi conduire à des crises (sècheresse...).

Parmi les polluants de l'air, il faut distinguer deux types : les polluants qui conduisent à des problèmes locaux (problèmes respiratoires ou risques accrus de cancers...), et un polluant particulier qu'est le dioxyde de carbone (CO2), qui n'a pas d'impact direct sur la santé, mais qui accentue l'effet de serre atmosphérique, causant le changement climatique.

Le changement climatique est sans conteste le problème le plus préoccupant au sein de la crise écologique globale que nous vivons, pour deux raisons :

  • Il menace non pas localement mais globalement l'humanité : effondrement de la biodiversité accélérée, perturbation de l'agriculture, risque accru de maladies, montée des eaux...
  • Le capitalisme repose sur une abondance d'énergie qui jusque là a été obtenue par une addiction aux énergies fossiles, qui rejettent de grandes quantités de CO2. Il est avéré que des régulations ont pu limiter/réparer certains problèmes locaux de pollution, et même certains problèmes globaux (trou d'ozone, pluies acides...). En revanche, malgré des décennies de gesticulations, le problème du changement climatique n'est pas du tout en voie d'être réglé par les classes dominantes.

3 Responsabilités des dominants[modifier | modifier le wikicode]

Face à tous les discours qui se contentent d'un discours sur la « responsabilité de l'humanité », il est important de pointer les énormes différences de responsabilités, car l'humanité n'agit pas - pour l'instant - comme une entité unifiée et consciente d'elle-même. D'un certain point de vue, elle n'est pas dirigée du tout car l'essentiel des effets des activités humaines sont le produit d'un système économique aveugle. Mais on peut néanmoins dire que les classes dominantes et des pays impérialistes ont une responsabilité écrasante :

  • Dans le monde les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions de CO2.
  • Historiquement, les vieux pays impérialistes sont responsables de l’émission de 100 fois plus de CO2 que les pays dominés,[11] ce qu'ils sont obligés de reconnaître à demi mots lors des accords internationaux (« responsabilité commune mais différenciée »).[12]
Emissions CO2 population mondiale riches.png

Par ailleurs, les pauvres subissent une double peine : en même temps qu'ils sont moins responsables, ce sont elles et eux qui subissent le plus violemment les conséquences des crises écologiques.

4 Réactionnaires anti-écologistes[modifier | modifier le wikicode]

Trump a retiré son pays de l'accord de Paris après son élection, et Bolsonaro a facilité la déforestation de l'Amazonie

Un certain nombre de politiciens et de grands patrons (notamment parmi les lobbyistes des énergies fossiles ou autres industries polluantes) tiennent des discours ouvertement anti-écologistes, mêlant des discours de déni scientifique (climato-scepticisme...) et de démagogie à destination de l'électorat petit-bourgeois des pays riches qui ne veut aucune remise en question de son mode de vie.

Cependant, que ce soit au sein des classes dominantes ou de l'opinion publique en général, ce type de position est devenu minoritaire. Un accord existe majoritairement pour reconnaître qu'il « faut faire quelque chose », qu'il « faut faire des efforts », etc. Pour les politiciens qui jouent le plus sur ce créneau, utiliser les figures les plus caricaturalement réactionnaires (type Trump ou Bolsonaro) comme repoussoir est un moyen pratique pour se présenter comme leaders « éclairés », et masquer le fait que leurs discours conduisent à très peu de conséquences pratiques.

5 Mirage du capitalisme vert[modifier | modifier le wikicode]

Bien évidemment des mesures politiques peuvent être prises par les Etats bourgeois, en particulier si des mouvements ouvriers et écologistes les y poussent. Mais l'expérience des dernières décennies, et en particulier le dérèglement climatique, montrent une inefficacité de ces mesures. C'est pourquoi les discours sur le « capitalisme vert » sont avant tout une idéologie bourgeoise mensongère visant à faire accepter le capitalisme.

5.1 Greenwashing[modifier | modifier le wikicode]

VW Golf TDI Clean Diesel WAS 2010 8983.JPG

Le "degré zéro" de cette idéologie bourgeoise du capitalisme vert est celui qui consiste à faire de pures campagnes de communication pour faire passer pour "écologique" ce qui ne l'est pas. Ce que les écologistes critiques appellent le greenwashing ("passer à la machine pour rendre vert"), dit aussi "écoblanchiment" ou "verdissage". Cela a l'avantage de permettre aux capitalistes en question de surfer sur la "conscience écologique" des consommateurs, et donc de se placer sur un créneau qui justifie souvent des prix un peu plus élevés.

Il est intéressant de noter que des idéologues puristes du libéralisme économique n'aiment pas du tout le discours qui accompagne souvent le greenwashing, lorsqu'il conduit à présenter l'entreprise comme étant dirigée par d'autres motivations que celles du profit. En effet, puisque le libéralisme affirme que c'est en recherchant seulement le profit que les capitalistes réalisent la meilleure allocation possible des investissements, se mettre à viser un quelconque intérêt général est déjà une hérésie. Ainsi Milton Friedman disait :

« Peu de choses me soulèvent davantage l’estomac que de regarder ces spots télévisés, en particulier ceux de certaines compagnies pétrolières, qui voudraient nous faire croire que leur seule raison d’être est la préservation de l’environnement. »[13]

Mais ce qui dominent dans les discours mi-naïfs mi-hypocrites sur le capitalisme vert, c'est l'idée que la prise en compte de l'environnement serait une opération gagnant-gagnant pour les entreprises. Jean-René Fourtou, ancien PDG de Rhône-Poulenc, exprimait ainsi ce discours : « D'une charge nécessaire, l'environnement est devenu un « business » pour nous ».

5.2 Gains d'efficacité : des investissements insuffisants[modifier | modifier le wikicode]

Les turbines à vapeur les plus performantes sont loin d'être généralisées

Il est indéniable qu'il existe un certain nombre de techniques qui améliorent à la fois la rentabilité et le bilan écologique. C'est le cas de tout ce qui touche à l'efficacité énergétique des procédés, ou plus largement à l'efficacité en terme de diminution des matières premières consommées pour une production donnée. Cependant, ils nécessitent des investissements importants, dans des procédés plus technologiques (capital constant élevé). Or, lorsque les taux de profits sont bas, ce genre d'investissement est moins intéressant pour les capitalistes. C'est particulièrement le cas depuis les années 1980 dans les vieux pays impérialistes, qui sont englués dans une forte suraccumulation de capital.

En conséquence, les innovations sont moins stimulées, et surtout, les meilleures techniques disponibles ne sont que très lentement généralisées. Hormis les nouvelles usines ou branches de production, l’appareil industriel est partout vieilli, ce qui a des conséquences sur la sécurité comme sur l’efficacité et donc sur la consommation d’énergie et de ressources. Aux États-Unis, certaines raffineries ont plus de 70 ans comme celle qui a explosé au Texas en 2005, qui n’était quasiment plus entretenue.[14]

Dans la production d’électricité, alors que l'on sait faire des turbines à vapeur atteignant 60% de rendement[15][16], la majorité des centrales thermiques - surtout dans les pays pauvres - ont des turbines avec un rendement autour de 30%.

Dans beaucoup de domaines, ce qui est considéré comme un déchet peut techniquement être réutilisé dans un autre domaine de production, à condition de faire certains investissements.

Dans de nombreux cas, une option moins néfaste écologiquement pourrait être rentable, mais les investissements ne sont pas réalisés, parce que les capitalistes estiment que le retour sur investissement est trop lointain, ou que l'économie est trop faible, ou parce qu'ils ont trop d'incertitudes sur la situation économique future et préfèrent des profits immédiats à des investissements.

5.3 Dumping environnemental[modifier | modifier le wikicode]

Dans les vieux pays impérialistes, la pression des mouvements ouvriers et écologistes a permis, en général, de faire adopter des réglementations en faveur de l'environnement et de la santé publique. Avec l'enrichissement des grands groupes capitalistes de ces pays, il est apparu légitime même aux yeux des plus modérés des réformateurs bourgeois d'imposer qu'une partie de ces profits servent à de la prévention des risques.

Les pays moins industrialisés misent eux toute leur énergie sur le rattrapage du « retard de développement », avec beaucoup moins de préoccupation pour l'environnement et la santé. Les travailleur·ses plus pauvres subissent davantage la pression à accepter des conditions de travail même dangereuses, du moment qu'ils·elles ont un salaire. Dans les pays aux régimes les plus autoritaires, les défenseurs de l'environnement sont réprimés de la même façon que les défenseurs des conditions de travail (ces deux aspects se recoupant d'ailleurs souvent), pour protéger les profits patronaux.

Les États capitalistes et les patronats de ces pays disposent ainsi d'un atout qui leur permet de profiter partiellement de la mondialisation (laquelle a surtout été organisée par les multinationales) : le dumping social et environnemental. Le fait d'avoir des salaires plus bas et moins de réglementation environnementale rend les coûts de production plus bas, ce qui peut attirer des entreprises étrangères, et donner un avantage en terme de compétitivité.

C'est une part importante de ce qui explique les nombreuses délocalisations depuis les années 1990, vers des pays comme la Chine. En conséquence, le gros de l'industrie mondiale se retrouve dans des pays où la protection de l'environnement est plus faible, et où l'énergie est plus carbonée.

La Chine en est venue à centraliser une partie importante de la production industrielle mondiale... dans un pays où les normes environnementales sont faibles.

Cet effet pervers du capitalisme peut être décrit comme une application "inverse" de la vision naïve de la courbe environnementale de Kuznets. Ainsi dans leur recherche de la maximisation du profit, les capitalistes vont de fait également avoir tendance à maximiser les émissions de CO2, transférant les émissions d'un pays à l'autre, et annulant l'effet des éventuelles politiques climatiques des pays développées. Il est par ailleurs notable qu’en Chine, dans ces dernières décennies, l'intensité énergétique a été divisée par 4 entre 1971 et 2006 : tout en partant de plus bas, l'efficacité énergétique est en augmentation, du fait des forts investissements dans les secteur productif.

Dans une certaine mesure, on peut faire la généralisation suivante : les pays en forte croissance ont des taux de profits élevés et l'accumulation du capital se fait à un rythme frénétique, avec un fort volume de production et une efficacité énergétique basse, mais qui augmente ; les pays où le taux de profit a baissé se retrouvent avec une efficacité énergétique élevée (avec des procédés plus technologiques et une forte composition organique du capital), mais les investissements productifs sont délaissés au profit de pays « neufs ». Les effets du taux de profit et du vieillissement du capitalisme sont contradictoires, mais sont toujours des effets pervers qui empêchent une sortie par le haut à la crise écologique globale.

5.4 Gains d'efficacité : l'obstacle des brevets[modifier | modifier le wikicode]

Le secret industriel et le système de propriété intellectuelle au service du capitalisme ont par ailleurs un effet directement anti-écologique. En effet, ils freinent la généralisation des meilleures techniques disponibles. Celles-ci sont en effet plus développées dans les vieux pays impérialistes, et ces derniers protègent leurs secrets et brevets qui leur fournissent un atout dans la concurrence (la haute technologie contre-balance partiellement les effets de salaires plus élevés : une heure de travail humain coûte plus cher mais produit plus de survaleur). Bien sûr il y a des transferts de technologie malgré tout, que ce soit par l'expiration des brevets, des accords entre entreprises (par exemple la Chine a acquis un rapport de force suffisant pour réclamer des transferts de technologie aux entreprises occidentales qui veulent délocaliser sur son sol), de l'espionnage industriel... Mais cela constitue néanmoins un frein incroyablement absurde du point de vue de l'intérêt général.

Au contraire une transition vers une économie communiste pourrait permettre un transfert généralisé et systématique des meilleures technologies.

5.5 Dématérialisation, découplage, croissance verte...[modifier | modifier le wikicode]

Certains économistes ou écologistes pro-capitalistes expliquent que l'on peut tendre graduellement vers un capitalisme qui ne pèserait plus sur les ressources naturelles. Ils mettent en avant des éléments avérés, comme les progrès dans l'efficacité énergétique et la baisse de « l'intensité matérielle de la croissance » (quantité de ressources consommées pour une augmentation d'un point du PIB), et annoncent qu'il va y avoir un « découplage » entre croissance et empreinte écologique. On aurait alors une « croissance verte », une « économie dématérialisée », etc.

Un avion pris isolément consomme de moins en moins de carburant pour un même vol, mais la quantité de vols en avion augmente beaucoup trop vite pour que ce facteur entraîne une diminution de la consommation du secteur aérien.

Le secteur du numérique est pris comme symbole, et toute une série de théorisations ont vu le jour ces dernières décennies sur « l'économie de la connaissance », le « capitalisme cognitif », la « nouvelle économie », « l'économie post-industrielle »... Il faut tout d'abord noter que le secteur du numérique est loin d'être sobre en énergie : il consomme 10% de l'électricité produite sur la planète.[17] Par ailleurs, même s'il est vrai que le numérique permet une forme de dématérialisation relative lorsque l'on compare à une grande quantité de « biens numériques » à leur d'équivalent matériel (100 films vus en VOD consomment moins que 100 DVD physiques produits), le capitalisme a une caractéristique notable : les nouvelles branches tendent surtout à s'ajouter aux anciennes. Il n'y a aucune gestion rationnelle des usages, et le capitalisme favorise une production chaotique et la consommation la plus effrénée possible.

Cela s'applique à l'ensemble des secteurs: il est tout à fait vrai qu'une voiture récente consomme moins d'énergie qu'un modèle ancien, mais il y a toujours plus de voitures produites donc le bilan s'aggrave en permanence (hausse de la consommation de pétrole, hausse des carcasses de voitures qui finissent à la casse...) ; chaque nouveau modèle d'avion consomme moins que le précédent, mais la quantité d'avions bat un nouveau record chaque année ; les techniques de recyclage et les lois anti-gaspillage font de lents progrès, mais la quantité de camelote produite, elle, augmente frénétiquement. Si un point de PIB coûte peu à peu légèrement moins d'énergie, l'augmentation du PIB l'emporte largement. C'est un fait empirique incontestable, la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre associées ne diminuent pas alors qu'il y a urgence.

L’économiste William Stanley Jevons constatait déjà en 1860 que chaque nouveau modèle de machine à vapeur était plus efficace que le précédent et qu’on avait besoin de moins de charbon pour atteindre le même niveau de production. Il s’étonnait par conséquent de voir que la demande mondiale de charbon continuait d’augmenter. C'est le fameux « paradoxe de Jevons » ou « effet rebond ».

5.6 Externalités : le capitalisme aveugle[modifier | modifier le wikicode]

Aux origines, les conséquences écologiques de la production capitaliste étaient très peu connues, et les questions de soutenabilité n'étaient quasiment pas posées. Lors de la révolution industrielle, des activités qui étaient réalisées depuis longtemps se sont accélérées et sont devenues plus impactantes. De nouveaux secteurs d'activité comme la production d'énergie à partir du charbon ont connu un boom et la dynamique de croissance a vite concentré des activités polluantes, faisant apparaître des désastres écologiques et sanitaires : empoisonnement de l'air des villes, de l'eau des rivières et des nappes souterraines...

Rejets d'une papeterie (USA)

Les premiers économistes bourgeois assumaient de considérer la nature comme une ressource illimitée :

« Les richesses naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques. » J.-B. Say

Dès 1840, les sciences et les techniques s’intéressaient à leurs conséquences. Par exemple, Justus von Liebig cherchait le passage entre une agriculture d’exploitation et une agriculture de restitution (ses travaux intéressaient beaucoup Marx). Dans sa brochure de 1885 sur les réserves énergétiques et leur utilisation au service de l’humanité, Rudolf Clausius sonnait l’alarme à propos de « la question du charbon » : « Nous consommons ces réserves dès maintenant et nous comportons comme des héritiers prodigues. »

Pourtant ces nombreuses avancées ont mis énormément de temps à être, au moins partiellement / verbalement, prises en compte dans la théorie économique. Au cours du 20e siècle, des économistes ont finalement théorisé qu'il y avait des « externalités » que le marché ne prend pas en compte : par exemple des externalités positives (si un apiculteur travaille près d'un verger, son activité va apporter un bénéfice gratuit pour le verger grâce à la pollinisation des abeilles) ou négatives (une entreprise de transport par camion n'a pas à payer les conséquences de la pollution de ses camions).

5.7 Externalités : les réponses réformistes[modifier | modifier le wikicode]

Aujourd'hui les réformateurs plus ou moins de bonne foi adoptent une vision dans laquelle il faudrait trouver des dispositifs pour que les externalités (qui sont implicitement minimisées, vues comme exceptionnelles) soient prises en compte par le marché.

La variante la plus modérée est celle qui consiste à vouloir monétiser les pollutions, pour qu'il existe un « signal-prix » intégrable par le marché. L’exemple type est le marché des droits à polluer (cap and trade). Ce genre d'usine à gaz a été mis en place dans beaucoup de pays, pour un résultat nul sur les gaz à effet de serre.

La version légèrement plus critique (car elle donne un rôle plus actif à l'État et repose sur une moindre confiance dans l'auto-régulation du marché) est celle des dispositifs type taxe carbone : taxer les marchandises en fonction des émissions de GES qu’il a fallu pour les produire ou les transporter. Il s'agit de « responsabiliser les acteurs », inciter les industriels à produire plus « vert » et les acheteurs à « consommer responsable ». Ce genre de mesure se heurte à une profonde contradiction : pour avoir un effet notable, il faudrait que la taxe soit élevée. Mais si elle est élevée, elle a à la fois un effet anti-social (comme tous les impôts indirects elle frappe plus durement les prolétaires) et un effet perturbateur pour certains secteurs capitalistes, qui feront du lobbying contre. Comme les politiciens ne veulent ni déranger trop leurs amis patrons et actionnaires, ni se rendre trop impopulaires (exemple : recul face aux gilets jaunes[18]), ils fixent des montants très faibles pour ces taxes carbones. Ces taxes sont donc condamnées à avoir une efficacité extrêmement faible.

D'autres écologistes soutiennent que fondamentalement, les coûts écologiques seraient incommensurables aux valeurs économiques. C'est-à-dire que l'on ne peut assigner de valeur correcte aux ressources naturelles, que celles-ci ne seront vraiment connues que par les générations futures. C'est notamment la thèse de Joan Martinez Alier et Klaus Schlüpmann[19]., ou encore de William Kapp[20], ou encore de Georgescu-Roegen[21].

5.8 Réglementation et contrôles étatiques[modifier | modifier le wikicode]

Un certain nombre de règles ont été mises en place par les États. Parfois, des lois existent mais aucun contrôle n'est réalisé, soit par manque de moyens, soit dans une logique « d'auto-contrôle par les industriels », de « confiance », etc.

En Europe, un certain nombre de contrôles sont réalisés. Par exemple en France ils sont effectués par l'inspection de l'environnement. Cela permet bien sûr de prévenir certaines pollutions. Cependant, ce système souffre de profondes limites structurelles :

  • Les inspecteur·rices sont en nombre insuffisant (austérité) par rapport à ce qu'il faudrait ; ils et elles doivent contrôler des sites avec des technologies très différentes, et ne peuvent pas maîtriser correctement les enjeux scientifiques sur l'ensemble des cas.
  • Les industriels connaissent bien mieux leur propre usine que les inspecteur·ices, ce qui leur permet de tromper ou d'omettre ce qui est dans l'illégalité.
  • Des pans entier du contrôle sont délégués à des entreprises privées (et de plus en plus), qui sont payées par les industriels pour venir faire les contrôles, ce qui créé une situation de conflit d'intérêt.
  • Même avec des personnes de bonne foi, la segmentation et l’externalisation des services, exacerbées depuis le tournant néolibéral, accentue la complexité des procédés. Quand l’industriel ne maîtrise pas lui-même réellement l’ensemble de la chaîne, on peut sans peine comprendre les limites du contrôle étatique.

Aux États-Unis, les contrôles étatiques sont souvent moins développés et moins fréquents. En revanche, lorsqu'un industriel est pris en flagrant délit d'avoir menti ou falsifié des données, les sanctions sont souvent plus sévères qu'en Europe.

5.9 « Finance verte »[modifier | modifier le wikicode]

Ces dernières décennies se développe également tout un discours sur la « finance verte ». Cela consiste principalement à du greenwashing du secteur de la finance.

On y inclut généralement les outils comme les marchés des droits à polluer et la fiscalité verte (taxe carbone...).

L'existence de la dette contraint bien des pays pauvres à brader leurs ressources naturelles pour rembourser.Partant de ce constant, certaines ONG de défense de l'environnement rachètent une partie de la dette à prix réduit. Les banques créancières y trouvent leur intérêt, car cela leur permet de minimiser leurs « pertes » sur des créances de toute façon irrécouvrables, et elles retirent des avantages fiscaux de l'opération. On appelle cela les échanges « dettes-nature ». A une époque où l'exploitation par l'impérialisme du monde a pris une forme en grande partie financière, l'environnement naturel de ces pays est en train d'entrer dans un circuit de type boursier.

5.10 Les grand-messes internationales[modifier | modifier le wikicode]

Depuis qu'une grande partie des bourgeoisies se lancé dans le greenwashing, elles ont lancé la mode des grandes conférences internationales, dans lesquelles les chefs d'État et leur suite se rendent en jets privés dans des villégiatures cernées par la police, pour se gargariser de leurs actions (cosmétiques) en faveur de « la planète » (en faisant oublier que 20 % de la population consomment à eux seuls 80 % des richesses de ladite planète).

La première vraie grand-messe de ce type fut le sommet de la Terre de 1992, réuni à Rio de Janeiro, d'où les enfants des rues avaient été brutalement chassés (voire tués par la police). Plus d'une centaine de chefs d'État et de gouvernement étaient présents, ainsi que des industriels et plusieurs centaines d'ONG, des milliers de journalistes et de participants divers. Le but était de réussir une grande opération consensuelle. Plusieurs ONG « vertes » ont formulé des propositions convergeant avec celles des industriels, cherchant au maximum le consensus et l'esprit gagnant-gagnant. La convention sur la biodiversité qui fut signée donne aux États des pays dominés le droit de réclamer des redevances aux industriels qui mettraient au point un produit dérivé des ressources naturelles de leurs pays (sur un modèle similaire aux royalties payées par les majors du pétrole).

Dans les années 1990 les rencontres de ce type sont institutionnalisées, les différents signataires de différentes conventions (sur le climat, la biodiversité, la désertification...) devant faire le point périodiquement lors de Conference of the Parties (COP). Les COP les plus connues sont celles sur le climat, notamment la COP 3 sur le climat (qui a signé le Protocole de Kyoto), la COP 21 (Accord de Paris)... Pendant ce temps, les extinctions massives continuent de décimer la biodiversité, les émissions de CO2 continuent d'augmenter, mais le capitalisme suit son business as usual.

Par ailleurs l'environnement est devenu une nouvelle sorte d'alibi pour une autre forme d'ingérence de la part des pays riches, « l'ingérence écologique ».

6 Socialisme et écologie[modifier | modifier le wikicode]

7 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Tendance CLAIRE du NPA, Sortir du capitalisme = diviser par 2 les gaz à effets de serre, juin 2017
  2. http://www.cniid.org/Le-point-sur-La-consigne-des-bouteilles-1e,181
  3. Encyclopedia of World Problems, Destruction of surplus agricultural produce
  4. Le Monde, Directement de l'arbre au dépôt d'ordures, 4 novembre 1975
  5. The Verge, Amazon labels millions of unsold products for destruction, new investigation finds, Juin 2021
  6. Le Parisien, Les députés interdisent à la grande distribution de jeter la nourriture, mai 2015
  7. France Bleu, De la javel dans les poubelles d'un magasin alimentaire de Mérignac ?, Février 2018
  8. Vogue, Why destroying products is still an “Everest of a problem” for fashion, October 18, 2021
  9. Lifefate, The destruction of unsold clothes shows the dark side of fast fashion, april 2021
  10. http://www.enerzine.com/14/13427+consommation-electrique---le-secteur-de-la-publicite-epingle+.html
  11. Our World in Data, Who has contributed most to global CO2 emissions?
  12. Voir par exemple la série de vidéos de Philoxime sur la justice climatique.
  13. Milton Friedman, Business and society review, N°1, 1972
  14. Base Aria, Explosion et incendies dans une raffinerie, N° 29598 - 23/03/2005 - ETATS-UNIS - 00 - TEXAS CITY
  15. Le mensuel de l'industrie, Plus de 60% de rendement pour une centrale a cycle combiné, 2011
  16. https://en.wikipedia.org/wiki/Supercritical_steam_generator
  17. CNRS Journal, Numérique : le grand gâchis énergétique, Mai 2018
  18. Europe 1, Taxe carbone : vers un nouveau modèle plus "équitable" ?, Février 2019
  19. Joan Martínez Alier, Klaus Schlüpman, La economía y la ecología, 1991
  20. William Kapp, Development and environmental disruption, 1983
  21. Georgescu-Roegen, The Entropy law and de economie process, 1971