Études de genre

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Un couple lesbien à Budapest (Royaume de Hongrie) en 1920, en tenue de mariage à moitié drag

Le genre désigne les différences non biologiques entre les femmes et les hommes, pour les distinguer du sexe (biologique).

Le genre est l'objet d'un champ d'études en sciences sociales, les études de genre. Ce concept est apparu dans les années 1950 dans les milieux psychiatriques et médicaux, aux États-Unis. À partir des années 1970, le genre est fréquemment utilisé par les féministes pour démontrer que les inégalités entre femmes et hommes sont issues de facteurs sociaux, culturels et économiques plutôt que biologiques[1].

En France, l'expression « théorie du genre » est surtout utilisée par les réactionnaires.

1 Historique des études de genre[modifier | modifier le wikicode]

L'étude de la construction sociale des rôles « masculins » et « féminins » est bien sûr presque toujours présente en germe chez les premières « féministes ». Par exemple au 16e siècle, Marie de Gournay contestait la supposée infériorité intellectuelle des femmes en soutenant que cela était construit par l'éducation privilégiée des garçons.

Madeleine Pelletier, féministe du début du 20e siècle, aurait été la première à utiliser l’expression de « rapports sociaux de sexe »[2] et a de fait abordé la question du genre.

Les travaux de Margaret Mead, qui utilise le concept de « rôle sexué », jouent également un rôle précurseur dans ce domaine, dès 1935[3].

Simone de Beauvoir écrit en 1949 « on ne naît pas femme, on le devient[4] ''», en clin d'œil à « On ne naît pas homme, on le devient »d'Érasme.Dans Le deuxième sexe, elle explique comment la civilisation et l'éducation agissent sur les enfants pour les orienter dans un rôle masculin ou féminin qui sert l'ordre social alors même que filles et garçons ne sont pas initialement distinguables.

Après des emplois du terme de « genre » en psychologie dans les années 1950 et 1960, c'est principalement dans les années 1970, d'abord aux États-Unis, que se développent fortement les « études de genre ». Celles-ci prennent de l'ampleur dans le milieu universitaire et en parallèle la notion de genre devient un élément clé du féminisme radical à partir des années 1970.[5] Il ne s'agit pas seulement d'étudier les rôles de genre différents, mais de dénoncer l'oppression patriarcale et la hiérarchie qui place le genre masculin au dessus.

La sociologue britannique Ann Oakley[6] explique que masculinité et féminité ne sont pas des substances « naturelles » inhérentes à l’individu, mais des attributs psychologiques et culturels, fruits d’un processus social au cours duquel l’individu acquiert les caractéristiques du masculin ou du féminin. Elle propose ainsi d’introduire la notion de genre comme outil d’analyse pour permettre la distinction entre la dimension biologique (le sexe) et la dimension culturelle (le genre).

À partir des années 1980, sous l'influence de la pensée de Michel Foucault, le genre est étudié dans son rapport au pouvoir et aux normes sociales. Dans le même temps, les études de genre gagnent de l'ampleur dans les universités au delà de la sociologie, en histoire notamment[5],[7].

Enfin, le genre et son « injonction normative » sont la base des réflexions de Gayle Rubin et Judith Butler à partir des années 1990 dans leurs études sur les minorités sexuelles[5].

A partir des années 1990, la notion de genre commence à être reprise y compris par des institutions bourgeoises :

Ceci se produit en même temps que le discours officiel de la plupart des démocraties_bourgeoises prétendent lutter contre la pauvreté, les inégalités, etc. et cela ne signifie donc pas que les institutions bourgeoises ont cessé de participer à la reproduction du patriarcat et des rapports de genre.

2 Idées principales[modifier | modifier le wikicode]

2.1 Construction sociale[modifier | modifier le wikicode]

Le genre est ainsi l'identité construite par l'environnement social des individus : la masculinité ou la féminité ne sont pas des données naturelles mais le résultat de mécanismes de construction et de reproduction sociale. Consciemment ou inconsciemment, la société s’organise selon le paradigme des « choses des hommes » et des « choses des femmes », au point que l’on se convainc qu’il existe des domaines ou des niveaux de domaines socialement réservés à tel ou tel des deux sexes[10].

Judith Butler rajoute que le genre est « performatif » : les actes et les discours des individus non seulement décrivent ce qu'est le genre mais ont en outre la capacité de produire ce qu'ils décrivent. Ainsi, le genre « désigne l’appareil de production et d’institution des sexes eux-mêmes[11]. » Elle décrit le genre comme « une série d’actes répétés […] qui se figent avec le temps de telle sorte qu’ils finissent par produire l’apparence de la substance, un genre naturel de l’être[12]. »

Pour Christine Delphy, penser le sexe en termes de donnée biologique est une impasse. Pour elle, le sexe est avant tout une représentation de ce que la société se fait de ce qui est « biologique » : « le genre précède le sexe ; dans cette hypothèse le sexe est simplement un marqueur de la division sociale[13]. » Cette division sociale binaire entre masculin et féminin n'est pas universelle puisque certaines sociétés peuvent inclure un troisième sexe avec des rôles qui sont considérés comme distincts des rôles féminins ou masculins[14] ; ce troisième sexe peut inclure les intersexes ou les eunuques[15]. Des exemples en sont les Hijras du sous-continent indien ou les Muxe de l'Oaxaca (Mexique)[16].

Certain·es auteur·es, notamment des marxistes, soulignent néanmoins que la critique des rôles de genre ne doit pas conduire à nier que le sexe biologique et le dimorphisme sexuel existe, sous peine de rompre avec la réalité scientifique et le matérialisme.[17]

2.2 Processus relationnel[modifier | modifier le wikicode]

Ainsi, le genre est une construction sociale dans la mesure où la société attribue « des rôles, des tâches, des caractéristiques et des attributs » différenciés à chaque sexe[18]. Toutefois ces caractéristiques ne sont pas acquises de manière autonome mais bien dans la relation avec les autres et la société, et ce dès la naissance. En effet, « le sexe est l’une des premières caractéristiques, si ce n’est la première, que les parents et l’entourage social connaissent de l’enfant qui vient de naître[18]. » Les travaux sociologiques et psychologiques montrent que le sexe est une catégorie sociale qui influe les rapports des parents à l'enfant, la prise en charge par les structures d'accueil, etc. : il existe une « socialisation sexuée » qui contribue à la construction de l'identité de l'enfant[18].

Ainsi selon Lawrence Kohlberg, les enfants apprennent à connaître les stéréotypes de genre à partir de leur environnement. Lorsqu'ils acquièrent la « consistance de genre » (la connaissance que leur sexe est fixe), vers six ans, le fait de se conformer à ce qu'on attend d'eux (par exemple, jouer aux poupées pour les petites filles et au camion de pompier pour les garçons) est alors gratifiant socialement. Et à l'inverse, il devient inacceptable de ne pas se comporter en accord avec son genre[19]. L'approche psychosociologique ajoute que les différences de comportement entre femmes et hommes sont le produit de la division sexuelle des tâches et que cette division se reproduit par les pratiques traditionnelles et culturelles : les stéréotypes de genre façonnent la perception des comportements et conduisent à leur propre réalisation[19]. Toutefois, les pratiques peuvent évoluer avec le temps et d'un pays à l'autre : les stéréotypes de genre évoluent dans l'espace et le temps[19].

De même, en sociologie, l'approche interactionniste parle du genre comme quelque chose qui est « accompli » : les attributs féminins et masculins n'existent que par le sens qui est donné aux actes des femmes et des hommes. Erving Goffman développe ainsi une approche dramaturgique : les personnes agissent comme des acteurs sur une scène dont les comportements sont interprétés[20].

2.3 Rapport de domination[modifier | modifier le wikicode]

A de rares exceptions, les études de genre n'étudient pas seulement une différences dans les rôles genrés, mais la hiérarchie qu'ils comportent. Joan W. Scott présente cette dimension en ces termes : « le genre est un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir[21]. »

L'anthropologue Françoise Héritier constate que la distinction entre féminin et masculin est universelle et que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considéré comme supérieur au féminin[22] ». Partant des travaux de Claude Lévi-Strauss, elle observe qu'un présupposé fondamental manque à sa théorie de l'alliance : pourquoi les hommes se sentaient-ils le droit d'utiliser les femmes comme monnaies d'échange ? « Sous toutes les latitudes, dans des groupes très différents les uns des autres, nous voyons des hommes qui échangent des femmes, et non l’inverse[23]. »

Selon Françoise Héritier, l'observation du monde incluant les différences anatomiques et physiologiques conduit à une classification binaire : « La plus importante des constantes, celle qui parcourt tout le monde animal, dont l’homme fait partie, c’est la différence des sexes. (…) Je crois que la pensée humaine s’est organisée à partir de cette constatation : il existe de l’identique et du différent. Toutes les choses vont ensuite être analysées et classées entre ces deux rubriques. (…) Dans toutes les langues il y a des catégories binaires[24]. » Elle constate que dans toutes les langues, ces catégories binaires sont rattachées au masculin ou au féminin. Par exemple, le chaud et le sec sont rattachés au masculin dans la pensée grecque, le froid et l'humide au féminin. Or ces catégories sont toujours culturellement hiérarchisées :

« L’observation ethnologique nous montre que le positif est toujours du côté du masculin, et le négatif du côté du féminin. Cela ne dépend pas de la catégorie elle-même : les mêmes qualités ne sont pas valorisées de la même manière sous toutes les latitudes. Non, cela dépend de son affectation au sexe masculin ou au sexe féminin. (…) Par exemple, chez nous, en Occident, “actif” (…) est valorisé, et donc associé au masculin, alors que “passif”, moins apprécié, est associé au féminin. En Inde, c’est le contraire : la passivité est le signe de la sérénité (…). La passivité ici est masculine et elle est valorisée, l’activité – vue comme toujours un peu désordonnée – est féminine et elle est dévalorisée[25]. »

Cette hiérarchie du masculin-féminin est analysée par le sociologue français Pierre Bourdieu comme une véritable domination masculine socialement construite : « c'est à travers toute une éducation, composée de rituels d'intégration de la norme masculine, que se façonne l'identité masculine, et que l'homme assure dans la société une fonction de reproduction de la domination »[26].

Pour Isabelle Jacquet [27] ce sont les hommes qui dominent, légifèrent, commandent, condamnent, tandis que les femmes leur sont inférieures dans cette organisation. L'anthropologue Nicole-Claude Mathieu parle d'androcentrisme comme un biais concernant la non-prise en considération des rapports sociaux dans lesquels les femmes sont impliquées[28].

3 Genre et autres rapports de pouvoir[modifier | modifier le wikicode]

🔍 Voir : Intersectionnalité.

Le genre, en tant que rapport de pouvoir, ne peut être envisagé de manière séparée d'autres rapports de pouvoir basés sur la « race », la classe sociale, la sexualité, l'âge, etc.

Une telle approche, liant race, classe et genre, a notamment été développée par le féminisme afro-américain à partir des années 1960 pour lequel l'explication des oppressions raciale et de classe nécessite de prendre en compte le genre. L'attention portée à la diversité socio-culturelle s'est répercutée notamment en sociologie[29].

Ainsi, pour l'historienne Joan W. Scott, « on ne peut comprendre l’identification raciale indépendamment de l’identification de genre : les deux sont construites ensemble, et chacune renvoie à l’autre[30]. » Elle observe notamment dans le discours contemporain à la colonisation de l'Algérie des métaphores liant dévoilement et pénétration, domination coloniale et domination sexuelle, qu'elle met en parallèle avec les débats entourant le voile islamique en France qui concerne l'immigration mais se focalise sur les femmes et leur corps[30].

Un groupe de recherche de l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP) du CNRS s'est penché sur l'impact du genre dans l'histoire des intellectuel(le)s[31].

4 Étymologie et sémantique[modifier | modifier le wikicode]

4.1 Étymologie et sens du terme[modifier | modifier le wikicode]

Le mot « genre » vient du latin « genus », devenu en ancien français « gendre ». Le mot a d'abord le sens de « catégorie, type, espèce » puis le sens de « sexe[32] ». Le mot a longtemps été majoritairement associé au genre grammatical, mais l'emploi de « genre masculin/féminin » pour désigner hommes et femmes a des attestations remontant au 16e siècle[33].

Le terme de « genre » (gender) a été employé une des premières fois avec sens non-grammatical dans une publication scientifique [34] en 1955 par le psychologue et sexologue controversé[35] John Money, dans un article où il introduit le concept de « rôle de genre » (gender identity) : « le terme de rôle de genre est utilisé pour désigner tout ce que dit ou fait un individu pour se dévoiler […] comme ayant, respectivement, le statut de garçon ou d'homme ou bien de fille ou de femme. Il inclut, sans y être limité, la sexualité au sens de l'érotisme »[36]. En 1964, les psychanalystes Robert Stoller et Ralph Greenson créent[34] le concept d' « identité de genre » (gender identity) pour désigner « le sentiment qu'on a d'appartenir à un sexe particulier ; il s'exprime cliniquement par la conscience d'être un homme ou un mâle par distinction d'être une femme ou une femelle »[37]. En 1968, Robert Stoller propose d'articuler les deux notions de rôle de genre et d'identité de genre : « l'identité de genre commence avec le savoir et la réalisation, consciente ou inconsciente, que l'on appartient à un sexe et non à un autre [...] le rôle de genre est la conduite déclarée que l'on montre en société, le rôle qu'on joue, notamment vis-à-vis des autres »[38]. En 1972, John Money considère, de manière convergente, que « le rôle de genre est l'expression publique de l'identité de genre et l'identité de genre, l'expression privée du rôle de genre »[39].

En 1972, la sociologue Ann Oakley reprend le terme « genre » tout en s'écartant des définitions de Money et Stoller : elle s'appuie sur l'articulation entre nature et culture développée par Claude Lévi-Strauss pour renvoyer le sexe au biologique et le genre au culturel. À la même époque, les universitaires français préfèrent les expressions « rapports de sexe » ou « rapports sociaux de sexe »[5],[7].

4.2 Traductions en français[modifier | modifier le wikicode]

En anglais, le mot « gender » est utilisé de manière courante[40]. C'est surtout via les traductions de l'anglais que ce terme a pénétré les sciences sociales en France.

Certains critiquent cette traduction-calque en français, au nom du fait que le terme « sexe » serait plus large que son équivalent anglais, et qu'il peut inclure la part culturelle. C'est notamment l'avis de la Commission générale de terminologie et de néologie qui recommandait en 2005 de ne pas employer « genre » malgré son utilisation croissante dans certains champs des sciences sociales, arguant qu' « il semble délicat de vouloir englober en un seul terme des notions aussi vastes[41] », qu' « en français, le mot sexe et ses dérivés sexiste et sexuel s’avèrent parfaitement adaptés dans la plupart des cas pour exprimer la différence entre hommes et femmes, y compris dans sa dimension culturelle » et concluant que « la substitution de « genre » à sexe ne répond donc pas à un besoin linguistique[41] ».

4.3 L'expression « théorie du genre »[modifier | modifier le wikicode]

En anglais, le terme employé pour désigner le champ d'études autour du genre est principalement « gender studies », mais l'expression « gender theory » est aussi utilisée, par exemple par Myra Marx Ferree[42] ou Jean Potuchek.[43]

En français, l'expression « théorie du genre » est parfois présentée comme une traduction de l'expression anglaise « gender theory »[44],[45],[46]. Selon d'autres auteurs, en revanche, il s'agit d'une « francisation maladroite des gender studies ».[47],[48],[49]

Ce sont principalement les milieux réactionnaires qui en France parlent systématiquement de « la théorie du genre », s'appuyant sur des connotations du terme théorie (au singulier) :

  • l'idée d'une doctrine unifiée (« la théorie du genre »), laissant penser à une stratégie politique unifiée derrière les études de genre
  • l'idée d'un discours idéologique, qui ne reposerait pas sur des preuves (« ce n'est qu'une théorie »), alors qu'en anglais le terme « theory » peut avoir le sens d'une « hypothèse testée et confirmée »

Cette expression a été forgée au début des années 2000 par Tony Anatrella à des fins rhétoriques, dans le cadre de l'offensive menée par le Vatican contre les politiques remettant en cause les rôles de sexe traditionnels, promouvant les droits des femmes et étendant les droits des personnes LGBT[50].

Pour Joan W. Scott, « Quoi qu’en disent les catholiques […] il n’y a pas de “théorie du genre” — la “théorie du genre” est une invention qui a remplacé le communisme dans la rhétorique du Vatican. » Pour elle, cette expression est utilisée par « les adversaires du “genre” » qui entendent faire valoir que les différences entre femmes et hommes établissent « une complémentarité qui justifierait selon eux une inégalité[30]. » Pour Bruno Perreau, « la “théorie du genre” n'existe que dans la tête des opposants à l'égalité des droits. Cette croyance repose sur le fantasme selon lequel le sexe et la sexualité pourraient être déterminés par un simple discours »[51].

A l'inverse de ce fantasme, les études de genre comprennent des thèses aussi différentes que celles de Judith Butler ou Christine Delphy[52]. Ainsi, dans un contexte universitaire, lorsque l'expression « théories du genre » est employée, c'est presque toujours au pluriel : Anne-Emmanuelle Berger affirme ainsi que « la théorie du genre n'existe pas. Il en existe une multitude »[53] et Judith Butler que « les théories du genre existent au pluriel[54]. »

Pour toutes ces raisons, la plupart des partisan-e-s des études de genre en France considèrent qu'on ne doit pas parler de théorie[55],[56]. Ainsi Éric Fassin insiste sur le fait que « le genre est un concept. Ce n'est ni une théorie ni une idéologie, mais un outil qui aide à penser »[1].

Tout emploi rigoureux des termes devrait préciser leur définition. Par exemple, Éric Aeschimann, tout en comprenant les arguments contre l'emploi de « theorie du genre », considère que le terme de théorie est approprié pour désigner « l’hypothèse que les identités sexuelles ne sont pas biologiquement déterminées, mais socialement construites ».

L'expression « théorie du genre » employée par Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale en mai 2013[57],[58] suscite de nombreuses réactions dans le monde des sciences sociales[59] et notamment la publication d'une tribune, signée par une centaine d'universitaires, qui indique qu'« il n’y a pas “une” théorie du genre, fantasme entretenu par ceux et celles que la perspective d’une égalité effective dérange ou effraie, mais “des” études de genre. »[56],[60]. Après avoir employé l'expression en 2011[61], Najat Vallaud-Belkacem la juge en 2013 impropre[62].

5 Critiques réactionnaires[modifier | modifier le wikicode]

Des critiques du concept de genre émergent dès les années 1980[63] puis se développent dans les années 1990 sous la plume d'auteurs catholiques[64], notamment lorsque la notion de genre est intégrée au rapport final de la quatrième conférence mondiale sur les femmes malgré les objections du Vatican[65]. Ces auteurs dénoncent en effet ce qui est, selon eux, « un discours idéologique unifié qui aurait pour but de déstabiliser les rapports traditionnels entre les sexes[52]. » Le terme généralement utilisé est « la théorie du genre », ou la « théorie du gender » ou « gender ». L'emploi appuyé de l'anglais sert à accentuer un rejet de ce qui serait étranger...

Ils présentent le genre comme une « théorie et même une métaphysique » dont l'objectif est de « déconstruire » (« détruire ») les fondements de notre société au nom du principe d'égalité entre hommes et femmes poussé jusqu'à l'« interchangeabilité »[66]. Pour certains de ces auteurs, le genre est une notion « arbitraire »[67] dérivée à la fois du socialisme et du libéralisme, alliant « égalitarisme » et « utilitarisme », susceptible de « s’imposer violemment aux différentes cultures à travers la mondialisation »[68],[69] et témoignant d'une « soif d'auto-suffisance »[67]. Le genre agirait comme l'instrument d'une « nouvelle culture[70] » fondée sur la remise en cause de la sexualité humaine comme « inclination vers l'autre sexe »[67] et la contestation des « rôles fondés sur les différences naturelles »[70]. Selon la philosophe Chantal Delsol, avec la « théorie du gender », nous sommes « à l'acmé de la volonté de refaire le monde selon notre désir » et la consécration du « désir de l'individu de choisir, sinon son sexe biologique, au moins son appartenance de « genre » »[71]. Elle considère qu'« apprendre le gender à l'école [...] dans le cours de SVT (sciences de la vie et de la terre) » est « de la propagande », car « il ne s'agit aucunement d'une partie de la science, mais bien d'une opinion, et plutôt en l'occurrence d'une idéologie[71]. »

Pour certains auteurs, tels que le prêtre Michel Schooyans, le psychanalyste Jacques Arènes ou le prêtre et psychologue Tony Anatrella, le genre est une idéologie utilisée par une minorité subversive et militante emmenée par le « lobby homosexuel » et le mouvement LGBT[68] qui « s’en prend délibérément à tout ce qui pourrait rappeler et signifier la différence sexuelle »[72] afin de remettre en cause la prééminence de l'hétérosexualité [73] et revendiquer le mariage homosexuel[74].

Selon le pape Benoît XVI, « ce qui est souvent exprimé et entendu par le terme « gender », se résout en définitive dans l’auto-émancipation de l’homme par rapport à la création et au Créateur »[75] et légitime le mariage homosexuel, l'homoparentalité[76] et la procréation médicalement assistée[77],[52],[78].

De même, en France, des opposants au mariage des couples homosexuels, notamment La Manif pour Tous, établissent un lien entre la « théorie du genre » et l'ouverture du mariage aux couples de même sexe[79] ou des programmes de lutte contre les stéréotypes filles-garçons à l'école [80]. Ces positions trouvent écho chez certains politiques, en premier lieu au sein de la droite catholique conservatrice, puis auprès de nombreux députés et sénateurs UMP[81], qui demandent par exemple la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale, regrettant que les études de genre aient intégré la « théorie du gender »[82] qu'ils présentent comme un système de pensée et d’organisation globale de la société refusant en général ce qui est donné par la nature et en particulier le corps sexué lui donnant un « sens subversif de l’indifférenciation des sexes »[82]. Ces députés attribuent ainsi à la « théorie du gender » la création de laboratoires sur le genre dans différents établissements d'enseignement supérieur, l'introduction d'un chapitre intitulé « Devenir homme ou femme » dans les manuels scolaires de SVT de première, la répression des discriminations fondées sur l'orientation ou l'identité sexuelle, la lutte contre les stéréotypes filles-garçons dans certaines crèches, le remplacement de certains termes du code civil comme « femme et mari » par « époux » et « père et mère » par « parent » dans le cadre du projet de loi sur le mariage homosexuel ou encore le programme de lutte du gouvernement contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle[82],[83]. À partir de 2013, divers groupes politiques, liés pour certains à La Manif pour Tous, ont lancé en France des campagnes prêtant à l'Éducation nationale l'intention d'enseigner la « théorie du genre » à l'école[84],[85] ; les groupes les plus radicaux ont affirmé que cet enseignement s'accompagnerait de cours d'éducation sexuelle dès l'école maternelle et de propagande en faveur de l'homosexualité. Bien que rapidement démenties, ces rumeurs ont occasionné des mouvements d'inquiétude, notamment dans certains milieux issus de l'immigration[86],[87].

6 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

6.1 Ouvrages généraux[modifier | modifier le wikicode]

  • Introduction aux études sur le genre, de Boeck Supérieur, 2012
  • Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris, coll. Liber Le Seuil, 1998
  • Françoise Héritier, Masculin-féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996
  • Judith Butler
    • Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité. Paris : La Découverte, 2006
    • Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du "sexe"., (traduction Charlotte Nordmann) Paris, Éditions Amsterdam, 2009
    • Défaire le genre, (traduction Maxime Cervulle) Paris, Éditions Amsterdam, 2012


  • Christine Delphy
    • L'ennemi principal (Tome 1): économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse, 1998. (Réédité en 2009 par Syllepse, (ISBN 2849501980)
    • L'ennemi principal (Tome 2): penser le genre, Paris, Syllepse, Paris, 2001. (Réédité en 2009 par Syllepse, (ISBN 2907993887)
    • Penser le genre: quels problèmes ? Dans M.-C. Hurtig, M. Kail, & H. Rouch, Sexe et genre. De la hiérarchie entre les sexes (p. 89-102). Paris : CNRS Éditions, 2003


  • Joan Wallach Scott
    • La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme, Albin Michel, 1998
    • De l'utilité du genre, Paris, Éditions Fayard, 2012.


  • Anne Fausto-Sterling
    • (en) Fausto-Sterling, Anne, Myths of gender: biological theories about women and men, New York, BasicBooks, , 2e éd., poche (ISBN 978-0-465-04792-5, LCCN 92053170)
    • (en) Fausto-Sterling, Anne, Sexing the body: gender politics and the construction of sexuality, New York, Basic Books, , 1re éd., poche (ISBN 978-0-465-07714-4, LCCN 00703212)
    • Fausto-Sterling, Anne, (trad.) Bonis, Oristelle, Bouillot, Françoise, Corps en tous genres : La dualité des sexes à l'épreuve de la science, Paris, La Découverte, coll. « SH / Genre & Sexualité », , 1re éd., 400 p., 155 * 240 mm (ISBN 9782707169105, LCCN 00703212)
    • Fausto-Sterling, Anne, (trad.) Boterf, Anne-Emmanuelle, Les cinq sexes : Pourquoi mâle et femelle ne suffisent pas, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot n° 917 », , 1re éd., 96 p. (ISBN 9782228908856)


  • Erving Goffman, L'arrangement des sexes. Paris: La Dispute, 2002
  • Georges-Claude Guilbert, C'est pour un garçon ou pour une fille? La Dictature du genre. Paris : Autrement, 2004
  • Isabelle Jacquet, Développement au masculin/féminin, le genre outil d’un nouveau concept, Paris, L’Harmattan, 184 p., 2000
  • Nathalie Heinich, États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale, Collection NRF Essais, Gallimard, avril 1996
  • Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais, Exils, 2006
  • Rosi Braidotti, La Philosophie... là où on ne l'attend pas, Larousse, 2009
  • Collectif, sous la direction de Eleni Varikas, Sous les sciences sociales, le genre. Relectures critiques de Max Weber à Bruno Latour, La Découverte, 2010
  • Maryse Vaillant, Sexy soit-elle, Les Liens qui libèrent, 2012
  • (en) Ann Oakley, Sex, Gender and Society, Temple Smith, London, 1972
  • Françoise Thébaud, Écrire l'histoire des femmes et du genre, Lyon, ENS éditions, 2007.
  • Clio, Femmes Genre Histoire (revue), 1995

6.2 Ouvrages critiques[modifier | modifier le wikicode]

6.3 Références marxistes[modifier | modifier le wikicode]


7 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 et 1,1 « Masculin-féminin : cinq idées reçues sur les études de genre » », sur Le Monde
  2. Madeleine Pelletier, Les facteurs sociologiques de la psychologie féminine, La Revue socialiste, Mai 1907
  3. 1935 : (en) Sex and temperament in three primitive societies William Morrow and co. Réédition: perennial, 2001, ISBN 0-06-093495-6
  4. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, t. II L'expérience vécue, Gallimard, coll. « Folio », 1949
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 « Les gender studies pour les nul(-le)s », sur scienceshumaines.com, (consulté le 1er février 2014)
  6. (en) Ann Oakley, Sex, Gender and society, Londres, Temple Smith,
  7. 7,0 et 7,1 Caroline Jeanne, « La France : une délicate appropriation du genre », Genre & Histoire, vol. 3 « Les médiévistes et l'histoire du genre en Europe »,‎ (lire en ligne)
  8. « Égalité de genre », sur UNESCO.org (consulté en 4 février 2014 »)
  9. IGAS, « Rapport sur l'égalité entre les filles et les garçons dans les modes d'accueil de la petite enfance », sur igas.gouv.fr, (consulté le 1er février 2014)
  10. Fatoumata Kinda, « Les femmes et les études féministes dans les universités, enjeux et stratégies : le cas du Burkina Faso », dans Fatou Sow (dir.), La Recherche féministe francophone : Langues, identités et enjeux, Paris, Karthala, , p. 81-90
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  12. Judith Butler, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité, Paris, La découverte, , p. 109
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